Vampire Thême
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 Dangereuse rencontre? [PV=Tania]

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Jefferson Ness
Innocente et fragile proie
Jefferson Ness


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MessageSujet: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeJeu 5 Mar - 23:20

Le temps londonien était qu'il pleuvait tout le temps? Bien vous pouviez également allé dans le Yukon si ce n'était que ça votre principal soucis pour trouver un nouvel endroit où il pleut. Une semaine que le temps était tristement gris, que la pluie tombait de façon presque continue. Pas que ça me dérangeait, bien au contraire, d'autant que je n'avais pas de routes à faire puisque j'étais à Whitehorse du lundi matin au vendredi soir. Nous étions jeudi soir, j'avais eu une entrevue toute particulière cet après-midi. Un rendez-vous avec le juge, un avocat de la défense bien remontée et deux clients visiblement prêt à se déchirer. Que c'était la beau l'amour! Qui après ça pourrait encore en douter? C'était beau en effet, le temps que ça durait tout du moins. Ce n'était pas vraiment la source d'une quelconque préoccupation pour moi en ce moment que l'amour. Je préférais briller dans mon travail, et mes rencontres avec des représentantes du beau sexe avaient été plutôt limitées malgré mes trois années de présence. En plus de cela, j'avais largement donné dans ma part avec les demoiselles. Pourquoi est-ce que lorsque je restais à regarder la pluie, je me retrouvais toujours à le regretter? Chaque fois que c'était le cas, je repensais à l'Angleterre, il fallait vraiment que je m'occupe l'esprit lorsqu'il pleuvait. Moi, un rien nostalgique? Comment ne pas être nostalgique de dix-huit années de sa vie? En tous les cas, j'aimais ma terre d'accueil, les gens étaient tous d'une rare sympathie, plus que partout ailleurs. Je ne crois pas que je serais prêt à quitter le Yukon sans la certitude absolue de revenir. En plus de ça, j'aimais bien mon petit studio. Certes limité à chambre, salle de bain, cuisine, plus un quelque chose ressemblant normalement à un salon, mais toujours meublé uniquement de deux chaises. Je m'endormais comme chaque soir, entendant les gouttes frapper contre le volet, et j'avais l'impression de m'endormir en Angleterre.

Je me réveillais le lendemain, et j'étais toujours dans le Yukon, partagé entre le plaisir d'être encore là et un brin de déception. Comme chaque fois qu'il pleuvait, le sommeil m'avait rapidement gagné, mais comme chaque fois j'avais le sentiment d'être à nouveau dans mon pays natal. Ma journée serait courte, s'arrêtant surement avant midi, le temps d'aller voir le chef de la police de Whitehorse. Je commençais ma journée comme les autres, constatant qu'une fois encore, il pleuvait, bah je rentrerais un peu moins vite à Watson Lake. Quelle différence? Je m'attaquais donc à un bon café, tout en me préparant en musique. Fallait-il vraiment que la radio ne choisisse de me passer Yesterday des Beatles? J'avais déjà une pointe de nostalgie dans le coeur et je me retrouvais avec des chansons nostalgiques. La radio coupée, je terminais mon café, arborant mon costume noir sur chemise blanche. Je pris mon parapluie et ma serviette contenant les papiers sur l'affaire. Direction le poste de police. J'aurais pu prendre la voiture, j'aimais autant marcher, notamment sous la pluie. J'entendais les gouttes s'écraser sur le parapluie. Les rues étaient encore désertes à cette heure, marcher était un vrai plaisir. J'arrivais au poste de police qui ne s'était jamais endormis même si la relève de matin semblait désormais salvatrice. L'entrevue dura moins d'une heure et j'étais finalement libre. Week-end qui commençait tôt, direction Watson Lake. Ma vieille voiture qui reprenait peu à peu vie avait eu du mal à démarrer avec cette semaine de pluie. J'arrivais cependant.

Aucune envie de passer ma journée dedans et en plus de ça, le ciel se dégageait doucement. La pluie ne tombait à Watson Lake, on pouvait même deviner un rayon de soleil. Je sortais donc, après m'être changé pour un jean et un T-shirt sur une veste qui si elle n'était pas lourde, était chaude. Envie de faire un petit tour, il avait de toutes façons plu ici aussi. Le soleil réchauffait doucement le sol. Provoquant une levée d'une fine couche de brume qui semblait stagner à hauteur de genoux, par endroit légèrement plus ensoleillé montant plus comme un brouillard. J'avais pris mon appareil photo comme d'habitude, je m'approchais d'un endroit que j'appréciais, on pouvait faire de jolis clichées du Lac Wye et de ses alentours boisés. J'aimais me rendre dans cet endroit, mais aujourd'hui ne semblait être pareil que d'habitude. Où j'allais toujours, sorte d'endroit sur lequel j'étais tombé par hasard, il y avait aujourd'hui une personne. Pour aller où se trouvait la personne qui semblait être une jeune femme, il y avait une toute petite descente un rien abrupt. Je voulais passer discrètement, je repasserais car dans cette brume à hauteur de genoux, j'essayais de poser mon pieds sur du vide. Un simple petit recul de cette descente, perte d'équilibre, descente violent sur le dos de quelque courts mètres. Un petit «Outch» à peine prononcé pour me signaler à moi-même que j'étais tombé, un petit sourire et je me relevais pour voir la demoiselle face à moi:


- Euh bonjour...
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 6 Mar - 15:13

    La pluie fine dégoulinait sur mes longs cheveux sombres. La pluie et la faible lumière les assombrissaient tellement qu’ils prenaient une teinte noirâtre qui rappelait ceux de mon père. Bien sûr pour pouvoir faire une telle comparaison, il fallait l’avoir connu or, à moins que vous ne fussiez là il y a cent cinquante ans, je doute que ce fût le cas.
    Mes yeux d’une douce couleur bordeaux laissait entendre pour quoi conque savait interpréter un tel signe que mes besoins de sanguinaire étaient rassasiés depuis peu. Et en effet, cela ne faisait que quelques heures que j’enterrais la pauvre victime de mon acte.
    Le regard rivé sur la surface du lac je regardais sans vraiment les voir les goutes d’eau venir percuter l’étendue plane et sombre qui formait un réservoir naturel et point d’abreuvoir majeur pour la faune présente dans la région. J’appréciais le contact liquide de la pluie sur ma peau froide. Non pas que sa fraicheur m’apporta un bienfait quelque conque par la simple et bonne raison que je ne ressentais pas le froid, mais le simple contact doux et humide de celle-ci qui lavait mon corps me procurait la sensation de prendre une bonne douche et que c’était exactement cela dont j’avais présent à besoin. Certes, j’aurais pût retourner dans la cabane au fond des bois où Zachary et moi avions établis domicile pour quelques temps, mais je n’avais pas envie de retrouver le calme de la maisonnette. Je ne voulais pas « rentrer ». Je n’avais pas de chez moi et l’idée de posséder à présent un endroit unique où me réfugier me donnait mal au cœur si cela aurait pût être encore possible. Dison que l’idée me répugnait. De plus, je revenais tout juste de ma chasse et je n’aimais pas en général retourner immédiatement à ma vie d’adoption. J’avais besoin d’un temps pour réfléchir, calmer mes pensées douloureuses et chasser de mon esprit ces images de meurtres.

    Fermant les yeux je revis toute l’action. D’abord il y avait eut la traque. Car je ne prenais pas le premier venu, non, je n’étais pas comme ça. Plus comme ça. Avant il y avait toute une longue démarche, une observation intense, le choix de la proie, une traque longue et intense. Puis l’approche. Il suffisait d’un regard, d’un mouvement, d’un mot. Rien de plus. Et enfin l’attaque. L’acte rapide et précis de l’expert qui sait où frapper et comment s’y prendre pour faire ça le plus proprement possible. Sentir peu à peu la sensation atroce de manque disparaître au fur et à mesure que le liquide chaud coulait en vous. Mais ce n’était pas tout, ne jamais laissé la victime ainsi déshonorée. Pour finir, c’est l’enterrée proprement dans un joli coin.

    Mes points se serrèrent furieusement alors que j’ouvrais de nouveau les yeux. Le visage froid je bouillonnais à l’intérieur. Une rage qui trouvait sa source au plus profond de mon âme meurtrie.


    *Meurtrière ! Meurtrière ! Meurtrière !*

    Et la pluie continuait, fine et ininterrompue. J’aurais aimé qu’elle puisse emporter avec elle ces mots qui assaillaient mon esprit. Qu’elle puisse laver mon corps et mon âme de la souillure de mon acte abominable.
    Le visage complètement fermé je regardais fixement le paysage qui m’entourait. J’essayais de concentrer mes pensées sur celui-ci, sur sa beauté. Je voulais emprisonner son calme et m’en imprégner, distraire mon esprit du visage affreux de ma victime. Mon choix c’était porté sur le lac car j’espérais pouvoir trouver une similitude avec celui de mon enfance pour me raccrocher au souvenir de ma vie passée, pour ne pas oublier que j’avais une vie avant de devenir un assassin. Je repensais alors à la conversation que nous avions eut avec Zachary lors de notre découverte de la cabane. Revoir les traits familiers de mon compagnon de mésaventure me calma légèrement. Oui, cela me faisait énormément de bien de lire dans ses yeux rouges la même aversion pour son état, de savoir qu’il était là pour tenir le coup, pour moi.

    Cela devait faire plusieurs heures que je me tenais debout au bord du lac Wye. La pluie fine avait finie par cessée il ne restait plus que le brouillard humide en stagnation autour de moi. Mes sens ne captaient pas le moindre mouvement autre que cela des animaux vivant leur vie naturelle sans soucie. Je sentais la vie battre en eux avec fureur et j’enviais secrètement leur nature poussée par l’instinct le plus primitif qu’il soit. Ils n’avaient pas besoin de conscience pour s’interroger sur la portée de leurs actes. Ils obéissaient aux lois de la nature, rien de plus. Leur vie et leur mort n’étaient qu’un maillon dans la chaîne alimentaire. Quelle pouvait bien être la mienne dans celle-ci ? Au-dessus des Hommes considérés pourtant comme les maîtres ? On trouve toujours plus fort que soit d’après le dicton. Qu’est-ce qui était plus fort qu’un vampire ? Même les lycanthropes ne parvenaient à nous dépasser.


    « N’ai pas peur douce petite, désormais tu seras une des notre, au-dessus de tous. »

    Un frisson parcourut mon âme alors que le son d’une voix que trop connue résonna dans ma tête. Quelle gloire pouvait-on tirer à être ainsi placé ? Au-dessus de tous…Je ne voulais pas moi être de ceux-ci, je n’avais jamais voulu de cette vie là.
    Mais alors que mes pensées s’envolaient de nouveau vers les images de mon passé, une odeur apportée par le vent vint titiller mes narines délicates. Aussitôt je me raidis comme un piquer revenant à la réalité. J’entendis le battement proche d’un cœur plus imposant que celui des moineaux qui voltigeaient au-dessus de moi. Si mon propre palpitant pompait lui aussi encore du sang dans mes veines son rythme se serait assurément accéléré jusqu’à battre à une vitesse folle. Mais ce n’était pas le cas, aucune goutte de sang ne parcourait plus mes vaisseaux sanguins, aucune cellule rouge ne remontait plus vers mon cœur qui ne fonctionnait plus. Rien ne pouvait laisser entendre la peur qui s’insinuait dans mon âme.


    *Pourvu qu’il passe son chemin*


    Cela ne faisait aucun doute que l’humain qui s’avançait m’avait vu. Malgré le léger brouillard qui persistait, il devait être suffisamment proche pour avoir au moins aperçu ma silhouette. Je ne pouvais donc pas partir en courant trop rapidement pour qu’il puisse suivre mes mouvements. Cela aurait fait désordre dans sa tête d’ignorant. Cependant j’espérais de toute mon âme qu’il ne resterait pas, ne chercherait pas à venir me parler. Ce n’était pas parce que j’étais toute seule que j’avais besoin de compagnie, au contraire. De plus, même si je venais d’étancher ma soif quelques heures plus tôt cela ne voulait pas dire que l’appel de son sang n’avait aucun effet sur moi…
    Complètement immobile, les muscles tendus j’écoutais le bruit mat de ses pas sur l’herbe humide. Heureusement pour moi il ne semblait pas vouloir s’arrêter et passait sa route sans se soucier de moi. C’était du moins ce qu’il faisait jusqu’à ce que j’entende un bruit étrange que je n’arrivais pas vraiment à identifier. Je me retournais vivement pour apercevoir un jeune homme dégringoler sur le dos la pente qui menait à l’endroit où je me tenais. Apparemment il venait lamentablement de glisser et perdre l’équilibre, chose qui ne me serait jamais arrivée.
    Le jeune homme s’arrêta finalement au pied de la colline qui surplombait le lac et à quelques pas des miens. A présent je ne pouvais plus faire comme si je n’avais rien, rien entendu et soulèverait un intérêt pour moi que je ne voulais pas. Il fallait que je me « fonde dans la masse ». Je m’approchais donc un peu plus du jeune humain qui se relevait en souriant. Lorsqu’il leva les yeux vers moi il me salua poliment presque aussi naturellement que s’il me croisait dans la rue.


    -Bonjour.

    Je le saluais à mon tour de mon habituel ton froid en essayant cependant de mettre le plus de chaleur possible sans pour autant tomber dans le charme. Car je savais parfaitement que ma voix parfaite utilisée de manière trop chaleureuse représentait un danger pour lui. Il risquait d’y prendre goût et d’en tomber sous le charme or je ne voulais pas. Je n’utilisais mon pouvoir d’attraction sur les humains que lors de mes chasses, le faire avec le premier venu me répugnait.


    -Vous ne vous êtes pas fait mal ?

    J’avais laissé une petite distance nécessaire entre lui et moi de manière à éviter tout contact superflu et une intimité impossible. Je tenais à lui montrer que même si je paraissais m’inquiéter de lui je ne cherchais pas pour autant à m’en faire un ami. Je n’espérais qu’une chose, qu’il me dise que tout allait bien et qu’il repartait immédiatement. Une chance pour moi, sa chute n’avait ouverte aucune plaie dans sa peau chaude.
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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 6 Mar - 17:13

Habituellement, quand les gens voulaient oublier leur travail, ils se rendaient aussi loin qu'ils le pouvaient de l'endroit où ils travaillaient. Démarche souvent salvatrice s'il en est. Etrangement pour ma part, c'était être sur mon lieu de travail qui me permettait de l'oublier. Je n'avais pas vraiment de bureau, bien sûr il y avait les locaux où j'exerçais, mais d'une façon plus absolue, le monde entier était mon lieu de travail. Enfin le monde entier, je ne me prends pas pour Tony Montana, disons donc pour le moment le Yukon entier. Chaque endroit de ce coin du Canada pouvait être le témoin d'un acte condamnable d'un point de vue juridique. Alors en quelque sorte, je ne quittais jamais vraiment mon lieu de travail sans pour autant y être. Paradoxal, un brin trop réfléchi même pour moi, surtout en cet instant dans la forêt. Cette forêt qui se voulait si calme et si paisible. J'aimais à la fois son calme et sa paix, par dessus tout, j'aimais ce silence qu'il y régnait. Ce n'était même pas un vrai silence puisque toujours il y avait un oiseau pour chanter, un petit rongeur pour gratter où un autre animal pour faire on ne savait trop quel bruit. Parfois le vent lui-même faisait chanter les feuilles dans une douce et agréable musique. Ce n'était pas le silence absolu que veulent certaines, c'était le silence de la nature, celui que vraiment j'appréciais depuis toujours même au plus profond de moi. Un silence calme, paisible, le silence des hommes et le pouvoir de la nature qui s'appliquaient dans cette forêt. Un moyen comme un autre de se libérer l'esprit, mais je l'aimais. J'aimais me libérer l'esprit en me promenant, parfois en me perdant, prenant selon les endroits des photos.

Je n'avais pas pour habitude de regretter des choses, pourtant il y en avait une que je regrettais depuis toujours bien que n'étant pas de mon fait. Ironiquement, c'était également dans le même temps quelque chose que j'adorais. Les photographies. Je pouvais en faire des dizaines, des centaines, en perdre, en retrouver, en donner, en regarder des heures durant. Je les appréciais toujours, je les aimais, ce qu'elles montraient, ces paysages splendides de cette terre où j'habitais depuis trois ans. Pourtant je les haïssais pour ce qu'elles étaient, vulgaires papiers imprimés. Si maintenant je prenais une photographie dans la forêt, les gens la verraient, peut-être serait-elle belle et il s'en émerveillerait. Seulement jamais il ne saisirait vraiment la puissance, l'essence même de cette photographie. Quand je prenais une photo, bien sûr c'était pour le lieu visé par l'objectif, mais c'était aussi pour cette multitude de chose autour. Pour le chant de cet oiseau, cette odeur de terre légèrement mouillée qui sortait du sol, la froideur de cette brume à travers mon jean. C'était une multitude de petits détails, peut-être même insignifiants, qui me décidaient à prendre la photo. C'était plus ces petits détails si particuliers qui me donnaient envie de la prendre, c'était eux que j'avais envie de photographier, c'était eux que j'avais envie de «capturer». Pouvoir revoir encore cet endroit, mais avec cette odeur, ce silence si particulier de la forêt. C'était infaisable, et d'un certain côté je trouvais ça mieux. Si on avait pu le faire, le charme de ces moments et de ces endroits auraient été entièrement détruits, rien n'aurait subsister, tout en étant là. Paradoxal.

Tout était paradoxal, ma vie également. De hooligans refusant de travailler à l'école, j'étais devenu procureur dans le comté du Yukon après être passé par la case Harvard. Apparemment l'enfant terrible c'était bien soudainement ravisé que de son comportement à la limite de l'acceptable, il était revenu du bon côté de la loi. Tout du moins si ce n'était pas du bon, de celui que son père défendait avec ses cabinets autour du monde. Sans compter les quelque plaisirs que c'était vieux le vieil homme, un circuit automobile, deux boites de nuit, trois villas autour du monde, il savait y faire. Il avait toujours joué sa vie sur des coups de poker à 10$, aujourd'hui il ne jouait plus sur ses coups de poker, mais il comptait en million de dollars. Il avait pour ainsi dire tout réussi. Il avait brillé dans ces études, réussis un pari fou en rachetant un cabinet d'avocat sur le déclin, il avait une femme plutôt belle et qui l'aimait, une superbe maison et il était à la tête d'un empire monétaire. La seule tache sur ce parfait petit tableau de la vie de mon père c'était moi. Ca avait été pour être plus exact. Lorsque je refusais de prendre sa suite, de l'écouter, de lui obéir. Il savait faire des choses, il avait simplement oublié d'être un père. Et ma mère d'être une mère. J'aurais pu être un enfant tout particulièrement doué en cours, mais je n'avais aucune envie de le devenir. J'étais de ces enfants qu'on appelle «pourris». J'avais été. Aujourd'hui papa n'était plus derrière et je réussissais toujours encore, sans l'intervention de son argent. J'étais donc en quelque sorte libéré de son emprise.

J'avais vu la demoiselle un peu plus loin, elle semblait raidie, dans une position parfaitement stoïque et immobile. Je n'avais pas l'arrogance de penser avoir été suffisamment silencieux qu'elle ne m'ait pas entendu venir, surement avec les histoires de meurtre, avait-elle pris peur? Je ne savais pas trop, peut-être était-elle simplement là comme moi pour laisser évader son esprit. Surement voulait-elle rester seule, moi-même j'aurais aimé rester seul. Il me suffisait de passer mon chemin sans chercher à la rencontrer. Cela nous arrangerait certainement elle comme moi. Seulement dans mon infini discretion et ma plus grande adresse, je réussis à ne pas voir un trou à travers la brume. La suite fut une descente vers la demoiselle. Descente expresse et incontrôlée qui ne semblait pas avoir échappé à la demoiselle. Forcément avec le bruit que j'avais réussis à faire! Bon bien je repasserais pour passer à côté d'elle comme si de rien était. Je repasserais aussi désormais pour ce qui était de la solitude puisque de toutes évidences maintenant, il me fallait accorder un mot à la demoiselle. Il fut des plus simples et sur un ton parfaitement décontracté, comme si je n'étais pas tombé. Un simple bonjour sans prétention, elle me le retourna d'un ton assez agréable. Une voix fort sympathique que celle de la demoiselle, mais je n'étais pas vraiment là pour ça. D'autant qu'elle me demandait sur cette même intonation si je ne m'étais pas fais mal. Décidément je devrais faire plus attention à l'avenir, elle était la deuxième en moins d'un moi sur qui je «tombais» dans un endroit aussi isolé. Je lui souris en répondant:


- Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis plus résistant qu'il n'y paraît. J'ai connu pire qu'une petite chute.

Encore un sourire sincère. Des questions commençaient à se faire entendre dans ma tête, des questions que j'identifiais une à une et dont la grande majorité était des questions de procureur du genre «Ne craignez-vous pas d'être ici avec ces meurtres?» Je les retins, me contentant d'un regard pour la demoiselle et le lac derrière elle. Elle avait un visage particulièrement joli. Je ne le voyais pas parfaitement car la jeune femme avait choisis de laisser une certaine distance entre nous, et j'acceptais qu'elle l'ait fais. Restant où j'étais sans faire mine de m'approcher. Si elle voulait un rien de distance, de une je la comprenais, de deux je le respecterais. Ces cheveux paraissaient d'un noir intense, un noir de geais, contrastant et mettant parfaitement en avant sa peau de porcelaine et ses yeux qui me paraissaient d'un rouge sombre. Etrange couleur de yeux, mais mon regard se reportait autour, je tâchais de ne pas dévisager la demoiselle, je n'étais pas là pour ça. En plus de ça, surement devait-elle me prendre pour un idiot à tomber comme ça venait d'arriver. D'une choix sympathique avec un sourire pincé je lui dis:

- Je suis désolé si je vous ai interrompu dans un moment particulier. Je voulais simplement passé sans vous déranger. Je viens ici pour me vider les pensées et oublier un peu le monde autour. Je me suis dis que c'était la même chose pour vous. Désolé d'être particulièrement mal tombé.
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeSam 7 Mar - 21:06

    Qu’avaient donc les gens normaux à vivre insouciamment ? Pourquoi n’étaient-ils donc pas capable de se défendre contre la perfection qui nous habitait ? Je me rappelais parfaitement l’impression qu’avait eut sur moi les traits parfaits de mon tortionnaire, le son suave de sa voix m’avait complètement paralysée et je ne pouvais rien faire d’autre que succomber à ses charmes envoûtant. Je me souvenais parfaitement qu’avant même d’avoir aperçu son visage de porcelaine je fus attirer dans le noir par sa simple présence.
    Aujourd’hui le son de telle voix ne me faisait bien sûr plus le même effet. Je haïssais même le son de la mienne lorsque je l’utilisais à mauvais escient. Suave, sensuelle, si douce, juste parfaite. Aucun homme n’y résistait or contrairement à d’autre je n’aimais pas ce pouvoir que je possédais sur eux. De plus, cela faisait bien longtemps que je ne m’intéressais plus à ce genre de chose. D’ailleurs, m’y étais-je vraiment intéressée un jour ? Certes il y avait eut le jeune Trailor qui arrivait à calmer les pleurs par sa douceur et sa bienveillance. Mais la folie avait fini par avoir raison de lui. Peut-être que si les choses n’étaient pas ce qu’elles furent aurions-nous pût nous rapprocher plus et finir par joueur à ce jeu que tous les jeunes de cet âge jouent pour se séduire.
    Ensuite était venu ce magnifique jeune homme au regard rubis. Je ne pouvais nier à mon grand regret qu’alors je tombais amoureuse de cet être si parfait qui arrivait à me redonner un sourire perdu depuis des années. Mais il m’avait trompé lui aussi. Vil et sournois il fit mon plus grand malheur. Certes avant lui ma route fut mêlée à celle de plusieurs jeunes mâles mais aucun ne souleva la moindre vague dans mon cœur meurtrie. Depuis ma mort et ma seconde naissance je ne côtoyais plus les hommes que pour le goût de leur sang. Je ne ressentais plus le moindre attrait pour leurs hormones. Seul Zachary présentait pour moi une source de réconfort et de bienfaits inépuisable. Mais entre lui et moi il n’y avait et n’aurais jamais qu’une amitié profonde basée sur notre haine commune pour notre statut et la volonté tout aussi puissante de changer.
    La situation dans laquelle je me trouvais me mettait donc assez mal à l’aise envers le jeune homme en face de moi. Comment devais-je réagir ? Bien sûr ce n’était pas la première fois que je parlais à un mâle, mais aujourd’hui les enjeux se changeaient. Je n’étais plus seulement de passage dans la région comme un courant d’air ou une brise glacial. Après mes heures d’observations passées j’avais remarqué que dans la région on se connaissait plus ou moins assez facilement de vue. Autrement dit on remarquait facilement une personne étrangère. Ainsi, il fallait que j’évite de me faire mal voir dès le début ou alors soulever un intérêt à mon égard qui pourrait me compromettre. Après tout les humains n’étaient pas spécialement bêtes, ils ignoraient juste certaines choses. Quoi qu’il en soit ils pourraient faire un lien entre notre arrivée dans les parages et les meurtres qui ensanglantaient leur vie paisible jusqu’alors. Certes Zachary et moi étions arrivés après le premier mort mais personne ne nous avaient vu ils leur étaient donc impossible de savoir le jour exacte de notre arrivée et supposer pas mal de choses noires à notre égards. Je devais donc à tout prix éviter d’éveiller les soupçons.

    Je portais mon regard envoûtant sur le jeune humain de nouveau sur ses deux pieds. A première vue il devait avoir dans la vingtaine, surement un peu plus jeune que l’âge dans lequel je vivais figée comme dans un masque de marbre. Lui me regardait en souriant de manière aimable, sans doute détaillait-il aussi mes traits parfaits de mon visage et la couleur de mes yeux. Les siens d’un bleu ciel me rappelait ceux de ma regrettée Tania en plus clair. Ceux de mon amie d’enfance plus profonds ressemblaient à deux petits océans arrivés là par erreur. Moi qui avais toujours trouvé mes yeux noisette trop communs ils me manquaient aujourd’hui. Pendant un cours instant mes pensées s’envolèrent de nouveau et je ne prêtais plus qu’une attention distraire à mon interlocuteur. Je revoyais les joues roses de ma petite sœur avec ses grands yeux noirs brillant devant une fleur, les anglaises brunes de ma mère, le regard pétillant de Trailor lorsqu’il me regardait, la moue boudeuse de la vieille Anny et…

    La voix du jeune humain me tira de brusquement de ma rêverie. Certes il n’avait pas remarqué ma courte absence qui à vrai dire ne devait avoir duré que quelques secondes. En parfait homme poli il s’excusa du dérangement causé par son arrivée inopinée et brutale puis m’expliqua la raison de sa présence ici avant de s’excuser de nouveau. Au moins il avait le mérite d’avoir deviné que je ne souhaitais pas être dérangée cependant je ne pouvais dire que je venais ici pour les même raisons que lui. Si seulement il savait le pauvre petit ! Mais bien sûr non, il ne savait pas et c’était surement mieux ainsi. Cela me fit penser à ce qu’il m’avait répondu avant que je ne parte dans mes souvenirs.


    « Je suis plus résistant qu’il n’y parait. »

    De mon point de vue cette remarque était plus qu’ironique. Justement non, il ne l’était pas. Un simple humain, peut-être avec une force physique développée certes, mais une simple brindille que je pouvais briser sans même qu’il n’eut le temps d’ouvrir la bouche pour crier. Chassant immédiatement cette pensée de mon esprit je me concentrais de nouveau sur lui fixant mes yeux sur les siens avant de lui répondre et briser le silence dans lequel j’avais put paraître m’enfermer.

    -Je suis rassurée de voir que vous n’avez rien. Dans le cas contraire j’aurais eut du mal à vous venir en aide toute seule. L’endroit est désert à part vous et moi et vous porter jusqu’à la route n’aurais pas été chose facile.

    Ne manquait plus que j’essaye de faire un peu d’humour. Certes je ne voulais pas créer de tension entre lui et moi mais de là à parler ainsi. Sans compter que me voix avait perdu légèrement de sa froideur et je craignais qu’elle ne devienne trop douce et suave. J’enrageais contre moi-même. Après plus d’un siècle de cette vie là je n’arrivais toujours pas à me contrôler comme je le voudrais face à des humains. Je repris cependant la parole en essayant de garder l’air un peu distant mais pas trop. Une idée me traversa soudainement l’esprit, quitte à passer pour quelqu’un à peu près normal, je pouvais jouer le jeu à fond. J’avais une bonne excuse après tout pour paraître sur mes gardes avec les meurtres non résolus des derniers temps.

    -A vrai dire ce n’était pas vraiment un moment particulier, même si je ne nie pas que je l’aurai bien prolongé un peu plus. Cependant vous êtes pardonné, ne vous excusez pas ainsi, ce n’est pas votre faute. A moins que vous n’ayez dans l’idée de faire une belle glissade dans l’herbe mouillée pour atterrir à mes pieds.

    C’était bien vrai que l’endroit semblait parfait pour une attaque. Un peu de brume, un endroit désert. Qui compte voudrait régler un léger différent avec son voisin pouvait trouver ici un terrain parfait. Il y avait même un lac pour faire disparaître toute preuve. Qui sait si cet endroit n’avait pas déjà été le théâtre de ce genre de fait dans les années passées. Cependant pour moi cela n’était absolument pas question, nous étions bien trop près de l’endroit où nous « vivions » Zachary et moi. Je fermais un court instant mes yeux avant de les ouvrir de nouveau mon habituel air mélancolique sur le visage. Je me décidais à parler de nouveau après avoir jeté un rapide coup d’œil alentour comme pour confirmer que nous étions bien seuls…

    -C’est un endroit magnifique pour s’oublier un peu. Il est facile de comprendre que vous aimiez venir ici.

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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeDim 8 Mar - 0:40

La paix. La seule chose que l'homme devait vouloir sans pour autant vraiment le vouloir. Cette certitude, je l'avais acquis bien qu'étant encore très jeune, particulièrement pour un juriste. L'Homme disait vouloir la paix et la tranquillité, pourquoi dans ce cas créait-il des armes? Soit il était particulièrement contradictoire, soit il ne voulait pas vraiment la paix. Qui veut la paix prépare la guerre. Le dicton n'était peut-être pas précisément ça, mais pourtant il fallait bien admettre que lorsque vous travailliez sur des meurtres depuis plusieurs années, il ne fallait pas s'étonner que de sentir en soi-même une évolution. J'avais vu des morts, un nombre certain désormais. Je ne me plaisais pas particulièrement à rencontrer des familles effondrées en larme, à voir des photos de corps parfois horriblement mutilés. Le sang ne m'avait jamais dérangé, il ne m'avait jamais attiré. Saigner ne me dérangeait pas outre-mesure, j'essayais d'éviter, enfin ce n'était pas vrai pour mon passé, mais il fallait parfois savoir le laisser ou il était le mieux n'était-il pas? Si le passé s'appelle passé, c'est qu'un moment donné, il ne doit pas continuer de toujours influer sur notre présent ou notre futur. Alors je me contentais tout simplement d'apprécier le présent, apprécier le moment présent. Mon métier avait de nombreux avantages, il permettait d'apprendre des choses, était en constante évolution. Rien ne restait figé dans la loi et j'aimais ça. Surtout, il permettait d'apprendre des choses sur la vie. Des choses sur les réactions des gens. Pourquoi ils agissaient ainsi à tel moment restait un mystère entier pour moi, mais je reconnaissais leurs gestes. Surtout j'apprenais la valeur de certaines choses.

Tout notamment, mon métier m'avait appris la valeur de la vie. Certaines imaginent que la vie est longue, belle et qu'on a toujours le temps d'en profiter. J'aimerais que ces personnes m'expliquent comment elles font pour être aussi certaines que ça. J'aimerais qu'elles m'expliquent comment on peut penser qu'il faut prendre son temps dans la vie quand un jeune homme de début de la vingtaine est tué par une automobiliste. Non la vie n'était pas longue, tranquille et non nous n'avions pas le temps d'en profiter. Nous sommes ce que nous sommes, mortels. Le temps nous tue, la maladie nous tue, les gens nous tuent. Tout peut nous tuer à n'importe quel moment. La vie est éphémère, plus éphémère que toute autre chose en réalité. Nous avions trouvé un joli nom pour nommer les papillons qui volent dans de gracieux ballets lorsque le soleil se montre. Nous les avions également nommé des éphémères. Tout ça parce qu'ils ne vivent que de quelque jours à quelque semaines. L'homme n'avait jamais su transposer ça à eux. Pour un papillon cela représentait bien la durée de vie d'un homme. Dans ce cas pourquoi ne pas non plus appeler éphémères les hommes? Sur la durée de cette planète, nous n'étions même pas éphémères, pas même un grain sables dans un océan de sable. Nous étions au mieux une molécule d'un grain de sable. Beaucoup de personnes refusaient de voir combien leur vie était courte et pathétique. J'essayais un maximum d'égayer la mienne. Comme par exemple c'était le cas quand j'allais en forêt. Certains profitaient en passant le biais des plaisirs charnels, pour ma part c'était en passant par le biais de balades et de la photographie.

Non je n'étais pas pour autant eunuque! Je savais voir la beauté d'une femme, je savais l'identifier, l'apprécier, la contempler, m'en délecter. Ne serait-ce que le biais de regard. Cependant je voyais plus les possibilités de photographie qu'un quelconque attrait de pulsions bassement humaines. Je ne sais pas depuis combien de temps je n'avais plus fixé un visage féminin depuis si longtemps, mais je devais avouer que la femme face à moi avait un visage parfaitement captivant. J'appréciais tout particulièrement le regard couleur de braise de la demoiselle. Prunelles émeraudes si magnifiques sur ce visage blanc. C'était étrange, j'aurais pu me poser mille et une questions sur ce regard de feu, je ne m'en posais aucune. J'aurais peut-être dû me poser des questions sur ce visage si somptueux, si...parfait de la jeune femme. Je n'en faisais strictement rien, aucune question. Je me contentais d'observer ce visage, détachant mes yeux pour qu'elle ne se sente pas dévisager. Rapidement, contre mon gré pourtant, mes yeux ne pouvaient que se reporter sur elle, que faisait-elle dans un tel lieu alors qu'on entendait tant d'histoires horribles sur ces bois. Pouvais-je poser la question quand moi-même j'étais là, seul, enfin armé d'un Reflex numérique. Je gardais dans l'idée cependant qu'il ne me défendrait pas de beaucoup de choses. Il n'avait pas cette fonction, je n'étais pas là pour me faire agresser non plus. Juste à pour profiter d'un moment pour libérer mon esprit. La demoiselle parla, et sa voix moins froide qu'avant me parut bien agréable à écouter. Il fallait vraiment que je me trouve une copine si j'en étais à ce point à contempler le visage d'une demoiselle et m'extasiant sur sa voix:


- Je n'avais pas prévu en faites de tomber. Je ne voulais pas paraître arrogant en disant que j'étais résistant. J'ai eu un passé un peu difficile et un rien violent. Alors pour encaisser les coups je sais y faire. C'est vrai aussi que si vous aviez eu à me porter jusqu'à la route, vous auriez surement eu du mal. Pas que je doute de vous, mais la route est assez loin, et j'avoue faire mon poids.

Le tout accompagné d'un sourire pour la demoiselle. En tous les cas, j'avais apprécié le peu d'humour de la demoiselle, qui semblait d'ailleurs décidé à en faire encore un peu. En tous points, la jeune femme était absolument charmante, parfaitement attirante. C'était étrange de ressentir un tel attrait pour une personne dont je ne voyais même pas correctement le visage. Ca ne me ressemblait que peu. Souriant toujours je répondais à la demoiselle:

- Faire une belle glissade dans l'herbe mouillée pour se retrouver aux pieds d'une jeune femme? Si chaque fois elle se veut aussi ravissante que vous, je pense que ça ne dérangerait pas beaucoup d'homme.

Allons bon voilà que je me mettais sans savoir pourquoi à faire de l'humour. Pas n'importe lequel un humour qui devait se vouloir charmeur. Dans un pareil endroit c'était étrange, la demoiselle me fit remarque que c'était un endroit particulièrement calme pour s'oublier, et c'était vrai. Désignant mon appareil photo pas vraiment discret à la base:

- En effet, je viens souvent ici. Je peux passer des heures devant ce lac, même à rester assis. Prenant de temps en temps une photo. Le paysage se prête vraiment à ce jeu. J'avoue que je n'ai même jamais réfléchis que ces meurtres étranges pourraient un jour me voir comme victime à régulièrement venir par ici. Vous ne craignez pas?
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeSam 21 Mar - 18:11

    Je savais bien que le jeune homme devant moi ne pouvait se douter de l’effet que ses paroles produisaient sur moi. Il ne pouvait savoir le ridicule qu’elles prenaient en ma présence. Je le regardais me contempler et toujours se sentiment d’horreur qui m’habitait face à l’admiration que je provoquais me donnait presque envie de fuir. Partir loin de cet être innocent, le plus vite possible. Encore heureux que l’odeur de son sang ne produise sur moi qu’une faible attirance à laquelle je parvenais aisément à résister en raison de ma très récente dernière alimentation. De nombreuses questions parcouraient mes pensées alors que nous échangions nos premiers mots. Qu’elle pouvait être sa vie, à quoi ressemble-t-elle ? Qui était-il et que faisait-il ? Sauvait-il des gens ou bien au contraire aimait-il avoir ce pouvoir de mort sur quelqu’un ? Qu’est-ce qui le définissait ? Comment se mêlait-il aux autres habitants, avait-il des amis ? En un mot, à quoi sa vie d’humain pouvait-il bien ressembler. Car même si côtoyais par nécessité les ignorants de manière assez régulière, je ne m’insérais pas dans leur vie et je ne restais que très peu de temps en leur contact. Certes, je savais que la vie évoluait, les modes de vie changeaient au fil des années que je traversais inchangée, mais restant à l’écart de toute civilisation humaine, je ne savais pas vraiment comment les jeunes vivaient aujourd’hui. Aucun d’entre eux ne devait plus apprendre à coudre ou traire une vache. Ils ne devaient plus prier tous les soirs agenouillés devant leur lit. Pourtant même si je savais tout cela, je me rendais bien compte que je ne connaissais plus que peu de chose des lois et habitudes des hommes.

    Lorsque je n’étais encore qu’une enfant aux yeux rieurs, je me souvenais, mon père me disait souvent de vivre au jour le jour et de profiter de chaque seconde que Dieu me donnait de vivre car il pouvait décider celle d’après de me retirer ce bonheur dont je jouissais à l’instant présent. Avec mes yeux d’immortelle cela me paraissais bien dérisoire. Quand j’avais compris, ce fameux soir de décembre, que le temps était venu pour moi de mourir, j’avais ressenti au-delà de la peur, une certaine joie, celle de retrouver enfin tous ceux qui, rappelés auprès de Dieu, m’avaient laissés seule sur terre. Car à l’époque, malgré la peine qui courbait mes épaules et délavait mes yeux, je portais toujours envers le ciel une certaine vénération. Et en ces années, tous pratiquement partageaient cette passion. Et surtout, j’avais l’espoir fou que l’après serait bien meilleur et que mes souffrances endurées seraient récompensées à leur juste valeur. Or, quand je me réveillais de nouveau dans ce même décors hivernal mais avec une vision complètement changée, je pensais un court instant être arrivée en enfer, comme si mon jugement dernier c’était passé sans moi, que l’on c’était trompé. Après tout ce que j’avais enduré je ne pouvais imaginer que le repos éternel me soit refusé. Mais lorsque je compris la réalité de la chose, quand la faim et la sauvagerie m’obligèrent à commettre l’irréparable, je su alors que je n’avais pas quitté cette terre tant haïssable où je n’avais pas ma place et que ce que j’avais connu jusqu’alors n’était rien comparé aux années qui m’attendaient. J’étais condamnée à errer en monstre en voir les âges passer impassible, plus morte que la pierre. Tout s’écroulait autour de moi, l’espoir de revoir ma famille avait disparu avec les battements de mon cœur ainsi que ma foi en une puissance supérieur quelque conque. Je savais que ce monde ne comportait que des monstres comme moi et des ignorants comme celle que j’étais avant. Et que ceux qui décidaient pour nous, c’était nous-mêmes, que notre seul juge c’était notre âme. Car personne ne pouvait autant s’acharner sur une personne par simple plaisir…

    Le jeune homme en face de moi évoqua un passé violent et difficile. Zachary se serait trouvé à ma place cela n’aurait fait aucun doute qu’il aurait souri de son sourire parfait et charmant. Mais je n’étais pas capable de cet état guilleret dont mon compagnon d’infortune faisait si souvent preuve. Je me contentais donc de rester absolument impassible sans doute que cela n’encourageait en rien l’humain à rester en ma compagnie mais je ne voulais rien faire pour non plus même si, contre mon grès, mes dispositions naturelles jouaient contre moi et que malgré ma volonté réelle de rester le plus neutre possible, ma voix prenait ce ton suave et parfait qui complétait la sublime personne que mon tortionnaire avait fait de moi.
    Ainsi, il avait vécu des choses difficiles et violentes…Non vraiment, sans même s’en rendre compte ce jeune homme parvenait à faire de l’humour ironique. Peut-on faire plus difficile et violent que mourir et renaitre dans une conscience absolue ? Cependant je ne pouvais me moquer de lui, il ne savait pas et cela l’excusait amplement à mes yeux. Il avait beau être un simple humain comparé au monstre que j’étais, je préférais mille fois sa situation à la mienne. Que n’aurais-je donné pour sentir battre dans ma poitrine ce cœur désormais mort ? D’ailleurs, j’entendais distinctement les pulsassions rapides et régulières du sien qui battaient doucement à mes oreilles jalouses. Oui, il ne le saurait jamais, mais je l’enviais. J’enviais cette fragilité qui émanait de son corps mortel, je voulais sentir à nouveau le liquide chaud parcourir mes veines, je voulais tant sentir la caresse de la brise, claquer des dents sous le froid mordant de l’hiver. Faire toute ces choses que je n’avais plus à faire. Et surtout, par-dessus tout, j’aspirais à sentir au creux de ma main posée sur ma poitrine, le doux rythme de mon organe vital.

    Je ne pris pas la peine de répondre à ça remarque sur le fait que la route était loin et qu’il faisait son poids. Un lécher hochement de tête me permis simplement de lui faire comprendre que j’avais bien entendu sa réponse et que je la partageais –même si ce n’était pas vraiment le cas – avant de reprendre la parole pour lui indiquer qu’il n’avait nullement besoin de s’excuser. Ce à quoi il me répondit par une remarque qui malgré les nombreuses fois où j’en avais entendu de semblable, fit frémir mon âme. Je recevais son compliment avec une légère moue flattée, ou plutôt devrais-je dire, je forçais mon visage à prendre une expression mi-flattée mi gênée – à vrai dire il ne manquait que une légère teinte rosâtre sur mes joues mais cela j’en étais incapable en l’absence de globule rouge – avant de lui répondre de ma douce voix décidément bien trop chaude à mon goût même si elle restait assez froide.


    -Je m’en voudrais d’être à l’origine de telles chutes qui, si elle ne s’est pas révélée douloureuse pour vous, pourrait se révéler plus grave pour d’autre. Je ne pense pas valoir la peine que l’on se blesse pour moi.


    Non, je n’en valais vraiment pas la peine. Un assassin ne mérite pas que l’on se tue pour lui. Un assassin n’a besoin de rien des autres sinon haine et mépris. Voilà ce que je devais inspirer, seulement de la haine et du mépris. Du dégoût aussi. Non, je ne méritais nullement l’attraction intéressée que j’inspirais auprès de cet homme qui semblait être à première vue quelqu’un de respectable. Cependant, mes nombreuses expériences m’avaient appris à ne pas se fier aux doux sourires et l’amabilité des gens. Ils sont bien plus trompeurs que les regards haineux et assassins. Quoi qu’il en soit, à mes yeux il avait tout d’un être respectable, quand bien même il s’agissait d’un tueur en série, jamais ses victimes ne seraient aussi nombreuses que les miennes. Et à moins qu’il ne tortura ou commis quelques actes abominables et sauvages dont je ne me permettais malgré ma nouvelle nature, il devait en effet être plus respectable et fréquentable que moi.
    La conversation suivait son cour et le jeune inconnu me désigna son appareil photo qu’il portait autour du coup avant de poser la question que j’attendais d’une certaine manière, depuis le début. A l’instant où me parla de photographie mon intérêt pour le jeune humain changea légèrement et je l’examinais de nouveau de mon regard mélancolique. Ainsi lui aussi était touché par la grâce des choses qui l’environnait…Mon attention se porta sur l’appareil qui pendait lourdement et un de mes rares sourires s’étira vaguement le temps d’une seconde sur mes lèvres rouges. Le model reflétait les avancées technologiques et je ne pouvais m’empêcher de me rappeler les premiers appareils photos. A l’époque les transporter autour du cou relevait de l’impossible. Et si on leur avait dit à l’époque qu’ils pourraient tenir dans la poche, que les images seraient numériques et toutes ces choses là que je ne connaissais que vaguement, on vous aurait prit pour un fou. Lorsque la première photographie fut prise nous marchions déjà vers l’ouest, ce n’est qu’une fois seule que je découvris cette invention mais en ces années là, cet art balbutiait encore. Une ombre triste passa rapidement sur mon visage avant de reprendre plus que jamais un air froid et fermé. Aujourd’hui l’on pouvait prendre tout et n’importe quoi en photo, garder des souvenirs éternels des visages des êtres aimés, des images que l’on peut caresser du bout des doigts. Ce plaisir là m’était refusé, un de plus.
    Levant de nouveau mes yeux vers les siens je forçais mon regard à prendre une rapide pointe d’inquiétude pour faire plus « humains » et « normal ». Car finalement ce jeune homme devenait moins anodin que les autres. De ma part un intérêt aussi infime était exceptionnel et représentait donc beaucoup. Pourquoi une telle attention au sujet d’un simple mortel ? Son simple appareil photo qui semblait faire parti de lui.


    -Oui…C’est bien dommage que de tels lieux soient le théâtre d’horreurs pareilles...Je marquais une courte pause tout en le fixant de mon regard de braise avant de reprendre de ma voix parfaite. On ne compte plus le nombre de mort en ville, et pourtant on continue de s’y promener…Je ne veux pas me refuser l’un des seuls plaisirs qu’il me reste sous prétexte que c’est dangereux. Certes, je ne nie pas que mon cœur c’est affolé quand je vous ai entendu dévaler la pente et que j’ai crains un instant pour ma vie, mais sans vouloir vous vexer, vous n’avez pas l’air d’un sanguinaire à moins que vous ne cachiez une arme quelque conque dans votre appareil photo. Même si les apparences sont trompeuses comme on dit si bien, je fais confiance à mon instinct féminin. Et si j’étais un assassin sanguinaire, j’éviterais de tuer là où j’ai l’habitude de me rendre sans quoi il serait facile d’éveiller les soupçons sur mon compte. Or quelqu’un qui viendrait ici en pleins jours pour arrêter le cœur de sa victime doit être un habitué ou quelqu’un dont la profession permet cet éloignement de la ville sans éveiller de soupçons. Enfin je m’égare, et mon raisonnement ne doit surement pas vous intéresser sans compter qu’il n’est pas parfait…

    Les mots tournaient dans ma tête et je ne pouvais m’empêcher de remarquer l’ironie avait laquelle j’utilisais certains mots. Zachary aurait apprécié…
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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeMar 24 Mar - 1:12

C'était indéniable cette jeune femme était somptueuse. Je tachais de ne pas garder mon regard trop longtemps dans sa direction. Les convenances n'admettaient pas vraiment que l'on dévisage la personne avec qui on discutait. Aussi je tachais de ne pas trop longtemps fixer ce visage pourtant sublime. Il y avait une distance certaine entre la jeune femme et je ne pouvais que deviner ses traits, mais ceux-ci étaient absolument ravissants. J'aurais aimé être plus proche d'elle pour pouvoir voir mieux ses traits. Je ne savais pas si c'était une si bonne idée que ça, mais j'avais l'irrésistible envie de la voir de plus près. Je ne savais pas si c'était ce mystère qu'il y avait autour d'elle, autour de ce village porcelaine ou brillait deux prunelles rubis. Ou si c'était quelque chose d'autre, d'indescriptible. Quelque part cette demoiselle me faisait un peu peur, même si je ne l'admettrais jamais. Pas par machisme ou par égo, simplement parce que je n'avais pas pour habitude de fuir devant une peur. Tout au contraire, j'étais plutôt du genre à m'avancer vers ce qui suggérait chez moi de l'appréhension. Même si cela revenait parfois à rentrer tête baissé dans quelque chose qui s'avérerait par la suite pouvoir être nuisible, si pas beaucoup plus, à ma santé. Peur n'était pas un mot que je laissais entrer dans mon vocabulaire, pas en tout cas sans avoir d'abord taché de lutter contre. Je n'étais pas Daredevil ou Iron-man, ni un quelconque héros de bande dessinée qu'on disait sans peur et sans reproche, bien loin de là. Tout d'abord, j'avais des choses que je pouvais me reprocher comme tout un chacun je suppose. Ensuite je n'étais pas sans peur, preuve en était ce sentiment mitigé que me faisait ressentir cette jeune femme qui semblait pourtant si innocente. Les allures innocentes étaient trompeuses et dans mon métier plus certainement que dans un autre, je voyais cela quotidiennement.

J'avais appris bien des choses dans mon métier et une des premières fut que ce n'était pas parce qu'on voulait croire en l'innocence et la pureté de quelqu'un qu'il fallait être irraisonné. Seule la raison avait le droit d'avoir une place dans mon métier, les sentiments et ressentis devaient être laissés de côté, et il faudrait que je fasse pareil avec la jeune femme en cet instant. Mes pensées étaient focalisées sur ce quelque chose un rien étrange que celui de vouloir ne pas croire en l'innocence de cette demoiselle. *Allez Jeff' on se reprend, la perfection n'est pas de ce monde, la demoiselle n'est pas parfaite. Elle est juste une parfaite inconnue qui si ça se trouve n'attends qu'une bonne excuse, ou peut-être même pas, pour te tuer.* Sombres pensées peut-être, mais au moins elles se voulaient plus raisonnés que moi en cet instant. Mon regard avait finalement réussi à se détacher parfaitement de la demoiselle pour observer les alentours, un coin de paradis que cette forêt. Il était juste dommage que sa réputation soit entachée de meurtres inexplicables. Cet endroit était pourtant tout ce qu'il y avait de plus calme. Parfaitement isolé du monde. Son principal défaut, sa majeure qualité. Cet isolement était un havre de paix pour certainement n'importe quelle âme qui pouvait être un rien en proie à la peine et aux doutes. C'était après tout un endroit absolument délicieux, tant pour ce qu'on y voyait que pour ce qu'on pouvait y ressentir. J'aurais aimé que mon appareil photo me permette de retenir toute la beauté et la perfection du lieu, c'était peine perdue. Ce n'était pas que ce que je voyais. L'odeur, les sons, chaque détail même minime avaient son importance dans ce qu'on pouvait ressentir. La photographie ne suffirait jamais à remplacer ça. Malheureusement cet isolement avait trouvé avantage pour quelqu'un. Être seul et loin de tout, un avantage indéniable pour quiconque voulait tuer. Après tout, cet endroit était reculé et loin aussi les risques de rencontrer quelqu'un étaient minimes et donc procurait une situation positivement avantageuse pour un tueur qui voudrait faire disparaître un corps. Et commettre son méfait sans prendre le risques d'être découvert. En admettant que les habitants du coin voyaient ce que le tueur faisait et pouvait l'identifier, je me voyais mal appeler à la barre un oiseau où un caribou. Ce serait là une nouvelle sorte de témoin qui ne pourrait pas être pris au sérieux de toutes évidences.

En plus de ça qui prendrait encore aux sérieux un juriste qui le jour d'un procès appelait à la barre des animaux incapables de parler? Plus aucun juge ne le prendrait au sérieux et ses clients se retrouveraient uniquement des personnes pour qui il serait commis d'office. En admettant qu'il ne soit pas tout simplement rayé du barrot où il officiait et devenu persona non grata au près des autres offices institutionnels. En plus de ça, mon chef me l'avait clairement fais comprendre comme il m'arrivait de me renseigner sur les morts de la forêt, « Jefferson, ce n'est pas ton affaire, pour le moment c'est l'affaire de la Police. Eux ils enquêtent et trouvent des preuves, toi tu les fais corroborer avec les faits et tu plaides devant une cours. Laisses le terrain à ceux qui en ont fais leur métier. Toi ton métier pour le moment c'est de te concentrer sur le jugement de demain! » La seule réponse qui m'était autorisée devant ce genre de réparti étant bien entendu « Chef, message bien reçu, je me remets à mon travail et pas un autre, chef! » Alors comme à mon habitude, je refermais le dossier sur les victimes de la forêt et je reprenais mon travail pour le lendemain, ne m'inquiétant plus de ces meurtres. Du moins avant le lendemain où rentrant du fameux jugement, je me replongeais dans la lecture des faits qui avaient eu lieux dans la forêt. D'ailleurs c'était étrange que l'on condamne la forêt en particulier, rien ne prouvait que les meurtres avaient bien eu lieu là-bas. Après tout, mourir par ex-sanguination signifiait bien se vider de son sang or il semblait qu'il n'y ait pas autant de sang que cela sur les scènes de crime. Chose étrange qui m'avait intrigué, mais comme à mon habitude, j'oubliais ça et y revenait de temps en temps. Soit il se passait des choses très étranges dans cette forêt soit ce n'était qu'un immense cimetière. Je ne sais pas si je préférais une possibilité à l'autre. Dans les deux cas, ce n'était que peu joyeux que ce qui se passait dans ces lieux.
La demoiselle me dit qu'elle s'en voudrait d'être à l'origine de chutes qui pourraient blesser les personnes qui chutaient. Voilà qui était très sympathique de sa part que de s'inquiéter des autres personnes que d'elle. Ma remarque sur la distance de la route avait trouvé pour toute réponse un simple et banal hochement de tête que j'accueillais d'un sourire amical. A ma remarque concernant le fait qu'elle était ravissante, j'avais eu une moue tantôt flattée, tantôt gênée. La réaction « classique »si vraiment on pouvait dire cela ainsi. En tous les cas, ce compliment était sincère, mais quelque part reflétait cette incapacité que j'avais de ne pas regarder le visage de la demoiselle. Je prenais sur moi que ce ne soit pas le cas, mon regard passant rapidement, des coups d'oeil rapides, jamais prolongés. La demoiselle termina sa réplique en me disant qu'elle ne jugeait pas valoir la peine qu'on se blesser pour elle. Une autre phrase classique du genre. Les gens n'aimaient pas tant que ça se vanter et se dire les meilleurs. Quelque part, je trouvais ça heureux que tout le monde ne soit pas narcissique, cependant une pointe d'arrogance de temps en temps...Chassez le naturel, il revient au galop:


- Une vue objective de la situation, voilà qui est plaisant. C'est devenue une qualité rare de nos jours. Tellement plus facile de se vanter de choses qu'au final on ne sait pas faire. Ou qu'on apprécie en prétendant le contraire.

Le fameux syndrome du coupable qui hurle son innocence en pleine audition. Ces fameux mots, cette fameuse phrase « Je suis innocent » avait fais ses preuves. Pourvu qu'elle soit prononcée avec suffisamment d'énergie et de volonté qu'un jury pouvait se trouver ébranlé. Restez impassible face à une personne déterminée n'était pas aise. Tout comme conservez une vue objective des choses lorsqu'il arrivait que ce soit pour le cas de drames. J'écoutais la demoiselle me parler de ce que signifiaient ces meurtres pour elle. Pas une barrière apparemment, la peur de la chose ne faisait jamais qu'accentuer la force de cette chose. Elle me dit que son coeur avait connu un sursaut quand je m'étais décidé à descendre de façon un rien particulière la petite pente qui nous séparait. Acquiesçant avec un sourire un peu bête au moment où elle disait ça. Sans vouloir me vexer je n'avais pas l'air d'un tueur sanguinaire? Qu'est-ce qui était supposé me vexer là-dedans? Je n'étais absolument pas vexer que l'on ne me prenne pas pour un dangereux tueur en série qui vidait ses victimes de son sang. Elle termina en disant que son raisonnement devait paraître idiot, en faites il ne l'était pas et m'avait permis de me rendre compte de choses que je n'avais pas vu ou pris en compte. La demoiselle avait raison, la personne connaissait plutôt bien les lieux et savait comment être seul pour parvenir à faire ce qu'elle faisait sans rencontrer de soucis:

- J'en oublie les convenances, je m'appelle Jefferson Ness. Et votre raisonnement n'était pas idiot, bien au contraire. Je suis procureur et j'avoue me pencher sur ces meurtres quand j'ai un peu de temps. Je n'avais jamais vu les choses comme vous les voyez, mais je dois avouer que vous avez parfaitement raison. Pour ne pas se faire arrêter il faut en effet que le tueur soit sur de ne pas être découvert. En supposant qu'il travaille seul. Cependant vous avez évité ma question avec un certain brio je dois dire. Ne craignez-vous pas pour vous-même?
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeDim 5 Avr - 22:55

[HJ : désolé pour le retard Dangereuse rencontre? [PV=Tania] 11523 ]

    Malgré l’air détendu que j’affichais, je me trouvais aux antipodes de toute sérénité. A vrai dire l’anxiété qui m’habitait avait quelque chose d’affolant et c’était au prix d’un énorme contrôle sur moi-même que je gardais ce visage paisible bien que légèrement mélancolique et froid comme à mon habitude. Je n’avais pas parlé ainsi avec un humain depuis des lustres, voire même un centenaire. Et même si ma soif largement étanchée par mon repas de cette nuit n’assombrissait pas mon regard rubis, je ne pouvais que redouter mes élans meurtriers. Sans compter que la conversation dérivait vers les morts mystérieuses des environs et il m’était difficile de penser du fait à autre chose et vider mon esprit des images d’horreur qui assaillait mon âme.

    * Monstre *

    Je le regardais, lui me dévorais du regard bien qu’il essayait de ne pas me fixer comme un chien devant sa gamelle. Je l’observais, l’analysais et ne pouvais rien faire d’autre. Je ne savais même pas quoi lui dire, quel sujet évoquer pour éveiller sa curiosité ou son intérêt ne connaissant rien de la vie que les humains pouvaient mener de nos jours. Et pourtant nous parlions sans moment où l’absence de mots devient gênante. Encore une preuve de ma perfection, un vampire n’est jamais ennuyeux, le son même de sa voix rend l’échange passionnant. Voilà ce que j’avais appris au cours de cette vie –non, pas vie– errance.
    La logique aurait voulu que je me sentisse complètement détendue, à l’aise, me trouvant largement en situation de supériorité. Mais le fait était que mon être tout entier se trouvait prit dans une anxiété inimaginable, dont elle ne devait sa proportion qu’à mon statut de vampire. Chaque mot que je prononçais était réfléchi et je veillais à ne pas laisser échapper un seul compromettant. Je ne devais surtout pas lui faire peur, le faire fuir, l’alerter, le rendre suspicieux à mon égard ou quoi que ce soit d’autre. Non seulement je me souciais de sa réaction et son état mais surtout je ne voulais me trahir auprès de lui et anéantir toutes nos chances –à Zachary et à moi– de percer le mystère des Anderson. Pour la première fois, depuis mes premières années de monstre et ma vengeance, mes actions se succédaient pour aboutir à un but précis, j’avais un but autre que chercher à mourir. Un but qui, pour quelques temps, réveillait mon âme et me détournait de mon besoin funeste de rejoindre mes êtres aimés et chéris.

    Mon jeune interlocuteur apprécia l’humilité dont je faisais preuve qualifiant cette dernière de « rare de nos jours ». Cela m’aurait presque fait rire. Comme si les hommes avaient eut, un jour, de l’humilité à en revendre. Est-ce donc faire preuve d’humilité que de penser que l’on peut, à l’aide de Bible et de pioche conquérir un terrain sauvage ? Et marcher sur la lune, est-ce humble ? Non, vraiment, le manque de cette qualité ne datait pas d’aujourd’hui. D’ailleurs sans doute le savait-il aussi et sa remarque ne devait se prendre qu’au deuxième degré, comme une vulgaire plaisanterie qui ferait sourire. Cette idée traversa soudainement mon esprit et j’hochais de la tête comme pour répondre à un reproche muet de ma part. Je n’étais décidément pas faite pour les relations humaines. D’ailleurs je gardais le silence et mon contentais de poser mon regard sur la nature environnante quelques instant, le temps de l’écouter reprendre la parole. Puis, revenant à son appareil photo une phrase me revint en mémoire.


    « Avec les mots on marque le mouvement ; avec les images, on le fixe ».

    Un sourire flotta alors pour la première fois sur mon visage. Un sourire parfait qui ne dura pas longtemps mais que, sans doute le jeune inconnu remarqua et, déjà, je regrettais cet égarement de ma part et mon anxiété repris de plus belle. Je redoutais l’effet de l’attraction désormais naturelle que j’exerçais sur les hommes. Dans une autre situation, dans d’autres circonstances, cela aurait pu me plaire, si seulement je n’avais pas se regard de braise, mais je n’étais une autre personne, pas une simple humaine aux émotions palpitantes rythmé par le doux son de mon cœur.
    Je n’étais qu’un monstre aux airs d’ange. Une créature du diable.
    Un jour, un seul dans ma vie j’ai pensé qu’aimer pouvait se révéler une voie possible et envisageable vers le bonheur. Que s’attacher aux autres pouvait être bénéfique et me rendre heureuse. Lorsque je cru mourir cette idée au lieu de voler en morceau se solidifia, je mourrais enfin. Mais quand je réalisais que je passais à travers cette barrière sans m’y arrêter, tout vola en éclat. Non, s’attacher aux autres ne représente que des souffrances et n’en vaut pas la peine. Et jamais depuis mon attention ne se porta sur un être en particulier, qui aurait pût mériter mon attachement ? Les humains sont mortels et les vampires cruels.
    Il y a deux ans pourtant, mon esprit changea lorsque ma route croisa celle de Zachary. Oui, on pouvait éprouver des sentiments doux et attachant pour quelqu’un sans pour cela en souffrir et que cela soit une fatalité. L’amitié qui me liait à lui représentait aujourd’hui l’une des plus belles choses que je possédais et je luis était infiniment reconnaissant d’être là. Et surtout, c’était la seule personne avec qui je parlais. Imaginez-vous, cent ans sans adresser la parole qu’aux arbres et aux vents. Ne converser qu’avec soi même ou partager les derniers instants de malheureux. Mon mutisme se ressent aujourd’hui, la preuve, je restais muette depuis ma longue tirade sur ma vision des meurtres alors que l’inconnu, qui n’en était plus un, m’avait répondu et reposé la question que j’avais contourné quelques minutes plus tôt.

    Je peignis sur mon visage une mine de réflexion comme pour justifier le silence d’une petite minute qui succédait à sa question avant d’ouvrir enfin la bouche d’une voix neutre et calme.


    -Je suis enchantée de faire votre connaissance Jefferson. Je m’appelle Tania Spears.

    Je marquais une très courte pause pendant qu’un frisson parcourait mon échine. J’avais toujours un étrange sentiment dans la bouche lorsque je prononçais ces noms.

    -Je dois avouer que je suis surprise que mon raisonnement plaise à un homme de loi ! Et vous avez raison, je n’ai pas répondu à votre question et je m’en excuse, du moins pas complètement. Mais pour le faire à présent et de manière assez simple je vous dirais seulement que le lapin sort de son trou même si il sait pertinemment que le renard rôde autour de chez lui. Il a peur mais c’est un besoin vital pour lui que de sortir. C’est dans l’ordre des choses. Comme lui j’ai peur c’est vrai, mais cela n’a pas empêché les hommes de conquérir l’Amérique. Et si quelqu’un doit mourir, autant que l’on me prenne plus qu’une mère de famille ou jeune enfant innocent.

    De nouveau j’arrêtais l’écoulement des mots et fixais plus intensément que jamais mes yeux dans ceux du beau jeune homme. Je craignais à chaque instant de prononcer des paroles qui pourraient éveiller chez lui un sentiment contraire à ceux bienveillant que je voulais qu’il éprouva et guettais attentivement le moindre de ses mouvements.

    -Et vous, ne craignez-vous pas pour votre vie ? Car après tout, en tant que procureur je suppose que vous occupez une place importante dans la société. Or quel malfrat n’a pas rêvé un jour de supprimé ceux qui appliquaient les lois qui les condamnaient ?

    Le silence tout autour de nous n’était percé que par le bruit de la nature vivant sans se soucier de nous. Les battements de son cœur rythmaient mes pensées alors que mes yeux percevaient le soulèvement de sa peau au niveau de la carotide à chaque fois que son organe propulsait celui-ci dans tout son réseau sanguin. La vie dans sa plus simple nature. Une vie qui me manquait. Que je regrettais.

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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeMer 8 Avr - 10:54

Comment une simple promenade dont on n’attendait absolument rien sinon un rien de répit ainsi que la possibilité de profiter un peu du décor offert par le Yukon? Bien pour cela, il suffisait de prendre un jeune homme travaillant dans la loi et se voulant curieux quand à des meurtres sur lesquels il n’était pas supposé enquêter. Maintenant mettez ce jeune homme dans un endroit comme une forêt un peu obscur ou des choses particulières arrivent, les fameux meurtres qui le rendent curieux. Maintenant sur le sol humide de la forêt, rajoutez une brume qui se lève alors que la terre se réchauffe, empêchant de bien voir où l’on pose ses pieds. Ajoutez la présence d’une demoiselle étrangement silencieuse devant un lac, alors que le jeune homme est sur une bute en contre-haut de la demoiselle. Supposons maintenant que notre jeune homme soit un rien maladroit et ne regarde pas où il pose ses pieds. Vous pouvez être sûr qu’il va mal poser son pied, que la terre va glisser sous son pied et qu’il va dévaler la petite pente le séparant de la demoiselle. Vous obtenez exactement ce qu’il venait de m’arriver. Evidement présenté comme je venais de le faire, la situation pouvait paraître sortie d’un mauvais roman et extrêmement ridicule. Croyez-moi que c’était effectivement le cas. Cette situation était des plus ridicules, tout particulièrement pour moi. Après tout le personnage ridicule dans cette histoire était bien celui qui avait joyeusement dévalé la pente par inattention. Certes la jeune femme avait captivé mon regard et mon attention expliquant ma chute, mais après tout, quand on marche, il faut regarder devant cela, on apprend ça aux enfants.

J’avais pour habitude d’aller vers les gens, je restais une personne plutôt sociable en réalité, cependant la façon que j’avais eu d’aborder la jeune femme était des plus inhabituelles même pour moi. En plus de cela, je devais concéder avoir voulu éviter la confrontation avec la jeune femme, d’abord parce qu’elle semblait bien pensive, seule au milieu de la forêt. Ensuite parce que je ne doutais pas que cela lui aurait paru étrange qu’un jeune homme vienne ainsi lui parler au milieu de nulle part dans cette forêt. Surtout au milieu de cette forêt en particulier vu qu’elle était le théâtre de meurtres réguliers et particulièrement sanglants et violents. Je savais au moins une chose, je n’étais pas l’assassin en question, je doutais pourtant que de dire à la jeune femme qu’elle n’avait rien à craindre de moi et que je n’étais pas le tueur qui sévissait dans cette forêt. Cela aurait été tout particulièrement pathétique puisque de toutes évidences, le tueur semblait réussir à attirer ses victimes, donc à les aborder sauf s’il ne frappait que des randonneurs, mais j’en doutais. Et puis en plus de ça, il fallait avouer que commencer une conversation par « Bonjour, comment allez-vous? Je me présente, je m’appelle Jefferson Ness, je suis le tueur de ces bois » n’était pas une bonne idée. D’abord ce n’était pas vrai. Ensuite, si j’étais un tueur en série, ce n’était clairement pas comme cela que j’aborderais une victime potentielle. C’était bien le problème dans mon métier. Les innocents criaient à l’innocence, les coupables criaient eux aussi à l’innocence. Alors il me fallait me débrouiller entre ceux qui étaient de bonne foi et ce qui en revanche n’espéraient que profiter de la clémence du jury face à l’assurance qu’ils avaient en plaidant l’innocence.

Malgré cette situation si particulière qui arrivait à la jeune femme et moi, je restais parfaitement courtois, comme si simplement nous discutions dans un décor parfaitement neutre. J’avais appris à faire abstraction des jugements personnels et sentimentaux à travailler comme je le faisais en tant que juriste. Ne manquerait plus que j’éprouve de la sympathie pour une personne que je suis supposé faire condamner! Rien ne m’étonnerait jamais de moi, cependant il fallait avouer que cette situation là, il était préférable de l’éviter. Déjà que j’étais un homme de loi, il fallait avouer que approcher des repris de justice pouvait être dangereux pour moi. Ce n’était pas parce qu’ils avaient « purgé leur peine » et « payé leur dette à la société » comme diraient certains optimistes, qu’ils avaient changé. Je restais malgré tout un homme capable de les renvoyer en prison si je venais à être en face d’eux lors d’un jugement. Alors il était bien possible que je m’attire des ennuis à être trop proche de l’un d’eux que je devais juger. J’avais toujours éviter cette situation parce que j’avais toujours su faire abstraction de mon ressenti personnel. Alors je continuerais tout simplement sur cette lancée. C’était bien simple, le décor n’existait pas pour moi, ce qui certainement rendait la discution plus aisée pour moi. Après tout il devait toujours rester dans la tête de la jeune femme la possibilité que je sois le tueur et donc faire abstraction du décor et de l’étrangeté de la situation devait être plus facile pour moi. Il était plus facile de faire abstraction des sentiments personnels lorsque la peur ne s’en mêlait pas, comme c’était pour moi le cas. J’avais appris à toujours faire abstraction de mes ressentis personnels, j’arrivais à toujours le faire.

Toujours? Non pas toujours, ce n’était pas vrai. Dire toujours serait mentir, à cet instant précis serait le plus gros mensonge que j’allais certainement dire de la journée. Je n’arrivais pas à faire abstraction de tous mes ressentis personnels, je n’arrivais pas à faire abstraction de tout. Le décor, j’en avais fais abstraction, le ridicule de la situation et notamment de mon arrivée, j’en avais fais abstraction. En revanche je ne parvenais pas à faire abstraction de la jeune femme, de ce visage absolument magnifique, de son regard de braise et de ses cheveux d’un noir parfait parfois juste agités dans un mouvement sublime par le vent. Cela faisait beaucoup d’adjectifs très positifs pour décrire la jeune femme. Même pour moi pourtant habitué à complimenter les jeunes femmes sur leur physique, tant parce que c’était généralement vrai que par séduction. Je devais concéder que même lorsque je voulais séduire une jeune femme, il ne m’était jamais venu autant d’adjectifs positifs et surtout d’une telle puissance pour décrire une demoiselle. Pourtant avec l’inconnue en face de moi, cela semblait si facile de trouver des adjectifs. Plus encore maintenant car la jeune femme arborait un sourire comme jamais auparavant elle ne m’avait souris. C’était en réalité la première fois que je voyais un sourire comme celui de la demoiselle à ce moment là. Intérieurement, je trouvais un mot pour définir ce sourire, et pour définir la jeune femme. Inconsciemment, je ne me rendis pas compte que mes lèvres laissèrent dans une douceur absolue glissées ce mot dans un murmure:


- Parfaite

Quelque part, le fait que d’avoir laisser échapper ce mot, même dans un murmure, me surprit moi-même. Je n’avais jamais encore utilisé ce mot pour une jeune femme. Ou si je l’avais fais, ce n’avait jamais été en étant aussi sûr de moi. C’était comme si tout dans la jeune femme était fais pour que je la trouve ainsi que je la trouvais. Non c’était impossible, la perfection n’existait pas, elle n’était pas de ce monde. La perfection ce n’est qu’une idée, une utopie, une chose que chacun pense trouver ou connaître mais qui n’existe pas. La perfection n’existe pas. Cette jeune femme était simplement une très belle fille qui avait un charme tout particulier qui me donnait envie de la regarder, de m’approcher d’elle, de toucher sa peau. Elle était sublime, simplement…parfaite… Elle me tira de mes pensées en répondant à ma présentation en se présentant elle-même. La perfection avait donc un nom et un prénom. *Non stop, ça suffit Jefferson, la perfection n’existe pas* J’esquissais un sourire en entendant sa présentation, puis ce qu’elle me dit à travers une métaphore plutôt bien tournée et que je devais avouer ne jamais avoir entendu jusqu’à aujourd’hui:

- Métaphore intéressante, ça doit en effet bien résumer ce que nous faisons là l'un et l'autre. Si chacun vivait dans la peur de ce qu'il pourrait hypothétiquement arriver, alors il n'aurait de choix que de rester enfermé dans une pièce capitonnée. Cependant, je ne vois pas pourquoi si quelqu'un devait mourir ce serait vous plutôt qu'une autre personne. Après tout vous êtes encore jeune, vous avez la vie devant vous.

La jeune femme planta son regard dans le mien, plus intensément que auparavant, je sentais un frisson étrange me parcourir. Cette façon qu'avait la jeune femme d'être me rappelait étrangement une jeune femme que je connaissais bien. Tout aussi étrangement que la jeune femme en face de moi, elle semblait elle aussi touchée par un charme tout particulier. Un quelque chose qui la rendait tout particulièrement attirante:

- Je ne crains pas pour ma vie, puis elle n'a pas autant d'importance dans la société que vous semblez le penser. Puis si un malfrat devait vouloir me tuer, il pourrait toujours essayer, s'il y parvient tant mieux pour lui. Mais il a intérêt à ne pas me rater. Et vous, que faites-vous dans la vie?


Dernière édition par Jefferson Ness le Ven 1 Mai - 1:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeJeu 30 Avr - 12:45

    Depuis toujours, les lacs exerçaient sur moi un réel pouvoir attractif. J’admirais le calme de leurs eaux, le doux clapotis sur le rivage, leur surface lisse et parfaite sillonnée par quelques insectes et frappée de temps en temps par la queue argentée d’un poisson. J’avais grandi au près d’un lac. Mes premières années d’enfant se déroulèrent au bord d’un des plus grands du pays, celui qui porte aujourd’hui le nom de lac Michigan. Voilà pourquoi des étendues plus ou moins bleues parvenaient à apaiser le feu de mes sentiments haineux envers moi-même et mes actes ignobles. Parfois, j’allais même jusqu’à m’immerger jusque dans leurs eaux claires et froides comme pour me laver de cette souillure. Et aujourd’hui, suite à mon dernier crime, le besoin de me retrouver auprès de l’un deux c’était imposé une nouvelle fois. J’avais besoin de plonger mon regard dans l’œil de la terre, contempler toute l’étendue de mon crime, détailler chaque détail de mon visage cadavérique. Fut un temps où je ne jurais que par la haine.
    Pour remplacer le bouillonnement de mon sang je fumais de haine reportant toute ma frustration et ma souffrance sur l’unique source de mes maux. Mais lorsque celui-ci trouvait aussi sans faim entre mes mains, lorsque les années continuèrent à s’écouler, infinies, la haine laissa place à une mélancolie sans fond. Et c’était ce même mal-être que je ressentais aujourd’hui. Si seulement il suffisait de me laisser m’enfoncer dans les profondeurs claires du lac…

    Je sentais ses yeux sans cesse attirés vers moi. Je devinais son envie de ne pas me fixer comme une vulgaire bête mais j’imaginais facilement le retour incessant de son regard sur moi. Non pas que je lissais dans son esprit ou quoi que ce soit d’autre. Simplement que j’avais l’habitude de telles réactions. C’était toujours ainsi, une fois leurs yeux posés sur un de nos visages mortellement beau, ils semblaient déjà renoncer à leur liberté. Mais surtout, je connaissais ce phénomène pour l’avoir moi-même vécu. Moi aussi un jour je n’avais pu détacher mes yeux noisettes de l’époque du brasier des siens. Autrement dit, j’étais le mieux placer pour en parler. Seulement cette fois-ci quelque chose me dérangeait dans son attitude envers moi. Ou plutôt, mon attitude envers lui.
    Je n’étais pas là pour le tuer, pour abreuver ma gorge sèche, pour nourrir mon corps mort. Il m’avait déranger en pleine contemplation du lac, en pleine remise en question. Certes cela perturbait mon esprit mais il y avait autre chose. Il me regardait, me contemplait et ce ne serait pas la dernière image qu’il aurait de sa vie. En retournant chez lui, en pleine ville, il emporterait le souvenir de mon visage et mes traits fins, ma voix douce et mes yeux envoûtant. Ce sentiment là me dérangeait sans que je sache réellement pourquoi. J’imaginais quelques réponses à cette interrogation, mais rien de bien concret.

    Continuant de fixer mon interlocuteur de mes yeux rouges sang je me mis soudain à imaginer la vie qu’il devait avoir. Un procureur, sans doute monsieur tout le monde dans cette petite ville, connu de plusieurs personnes qui le saluent dans la rue. Cependant pratiquement, voire, personne ne sait son passe-temps favori, la photographie. Un jeune homme respectable et amical – d’après sa sociabilité exemplaire – sans grandes histoires. Surement une petite amie ou alors de petites aventures. Un insouciant dans toute sa splendeur.
    Mais alors que je me dressais un rapide portrait fictif et basé uniquement sur des impressions, je l’entendis dans un faible murmure prononcer un seul mot qui ramena mes pensées sur lui, sur sa personne concrète. Ce dernier semblait légèrement perdu dans ses pensées, comme si le mot lui était sorti tout seul de la bouche. Cela ajouta à mon malaise sans qu’il s’en aperçoive. Venant d’un homme entendre un tel mot me procura des frissons. Non pas de plaisir mais de haine et de dégoût.
    Encore une fois, ce n’était pas la première fois qu’un ignorant me donnait cette qualification là, mais toujours je ressentais le même déplaisir à l’entendre. Pour la simple et bonne raison que c’était exactement ce même mot que mon tortionnaire prononça pour qualifier ce qu’il faisait de moi. Une créature parfaite. Une perfection venimeuse et traitresse. Le diable ne saurait faire mieux comme tromperie.

    Alors que je me présentais à mon tour j’aperçus se dessiner sur ses lèvres un sourire. Qui pouvait-il y avoir d’amusant dans cela je ne savais pas. A croire que je ne parvenais même plus à penser comme un humain. Une ombre triste passa rapidement sur mon visage à cette idée. Ombre qui s’assombrie un peu plus à la fin de la phrase de mon interlocuteur. C’est incroyable comment une phrase innocente peut cacher bien des choses quand elle est prononcée sans arrière pensée. Moi ! Jeune ! C’était le comble des choses…Chassant toute forme de tristesse sur mon visage j’affichais un léger sourire avant de lui répondre d’une voix calme.

    -Et encore, restée ainsi enfermée c’est s’exposer à d’autres risques. Pour ne pas mourir de faim il faudrait se faire apporter la nourriture de l’extérieur or cela reviendrait à ne pas savoir exactement d’où elle provient et c’est risquer une mauvaise alimentation, voire attraper une maladie contenue dans celle-ci. Et le risque zéro n’existe pas, il y aura toujours un danger potentiel à éviter.

    Je croirais entendre mon père…C’était en effet sa réponse favorite à la question « pourquoi partir chercher le danger vers l’ouest ? ». Il préférait aller à sa rencontre plutôt que passer des années à l’attendre dans la peur sans oser bouger le petit doigt…Mes parents avaient choisis une vie d’obstacles et de difficultés et ils y laissèrent leurs sourires. Mais jamais je ne leur reprocherais cette décision là. Ils vécurent heureux, en communion avec leurs idées et leurs valeurs. Aucune vie n’aurait été meilleure pour eux…
    Après une très courte pause, le temps normalement nécessaire à reprendre une inspiration, j’ouvris de nouveau la bouche.


    -Je ne dis pas, certains peut-être peuvent prétendre à un tel sort plus que moi. Mais la plupart ont des choses à faire importante ici-bas, bien plus que moi. Je voulais dire, je préfèrerais donner ma vie plutôt que l’on ne prenne celle d’une mère et d’un jeune enfant encore en pleine découverte du monde. Malgré la jeunesse de mes traits, j’ai déjà pas mal vécu, j’ai vu quelques horreurs qui ne donnent pas envie.

    Le mensonge se liait désormais à ma vie. J’avais l’impression de le tromper, de trahir sa confiance, ce que je faisais. J’en étais venu à haïr mentir. Cela me rendait encore plus fausse que je ne l’étais déjà. Et voilà que Jefferson m’obligeait à chacune de ses phrases à me creuser l’esprit pour tourner mes phrases sans trop avoir à lui mentir de front. Tout cela ne faisait que renforcer mon mal-être. Une soudaine envie de partir s’empara de moi alors que j’entendais le faible appel de son sang frais. J’étais un monstre ambulant, un danger de chaque instant.

    -Peut-être, mais sans vous les rues seraient encore moins sûre qu’elles ne le sont aujourd’hui ! Vous êtes à votre échelle, utile à cette petite société. Moi, je ne fais rien de spécial, ou plutôt, rien de bien utile. Je vais de ville en ville à la recherche de vie et d’inspiration. Je vais là où l’envie me porte. Je suis une amoureuse de la nature, je ne sais pas si cela est vraiment un métier, mais c’est ce à quoi j’occupe mes journées. Et quand je pense avoir réunit assez de chose, je me pose quelque part et j’écris un livre avant de repartir.

    Mon amie d’enfance m’avait toujours dit qu’un jour j’écrirais. Cette promesse aujourd’hui mourrait auprès de son petit corps blanc quelque part entre plaine et désert. Etait-ce vraiment mentir ? Car derrière ces phrases anodines se glissaient des milliers de messages qu’il ne pouvait saisir.

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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 1 Mai - 1:51

J'avais imaginé mille et une possibilités que ma journée évolue une fois dans les bois. J'avais fais des hypothèses, pour la majorité un peu extravagante, si ce n'était complètement le cas. Je m'amusais particulièrement à ce genre de jeu de l'esprit, inventer était une chose que j'aimais par dessus tout. Et pourtant mon métier était un métier de loi. Où est l'invention dans un métier de loi lorsque vous vous contentez de faire appliquer un décret, une loi ou un règlement? Il n'y en avait pas, je me contentais simplement de faire ce qui devait être fais dans les cadres définis. C'était pathétique présenté ainsi et ça le serait certainement toujours, mais c'était ainsi que les choses allaient dans mon monde. Aucune place à la fantaisie, seul comptait que tout soit fais ainsi qu'il le fallait. Alors je faisais en sorte que tout soit fais ainsi qu'il le fallait. Cela rendait-il ce monde meilleur? J'en doutais. Je doutais que de faire appliquer la loi suffisait à rendre ce monde meilleur, et je savais de quoi je parlais pour avoir été pendant un long moment de l'autre côté de la loi. Du côté de la loi qui fait tellement peur à la société. Pourtant si j'avais été hors la loi un bon moment durant, je n'avais jamais été dangereux réellement. Evidemment dans la bouche d'un hooligan, je ne doutais pas que cela puisse paraître des plus surprenants, mais c'était ainsi. J'étais violent avec les autres hooligans, c'était entre nous plus un jeu. Jamais je n'avais levé la main sur une personne de loi, pas plus que je n'avais été agressif ou blessant dans le choix de mes mots. Mais j'avais été hors la loi. Alors non, je ne croyais pas ce que je faisais pouvait suffire à assainir ce monde, ou si c'était le cas, trop peu.

Pourquoi ces pensées soudaines sur l'assainissement du monde de ce qui en faisait sa violence? De ce qui était le poison de la société comme diraient certains? Parce que parmis ces hypothèses folles que j'avais pu mettre en avant, il y avait l'incroyable hypothèse que je rencontre le tueur de la forêt. Ne soyons pas idiots, j'avais imaginé cette hypothèse avec un sourire ironique sur les lèvres, conscient que même si c'était le cas que pourrais-je faire? L'agresser avec mon appareil photo et ce que m'avaient appris mes années en tant que hooligan? Face à la puissance et la violence des crimes commis dans la forêt, je doutais même que cela suffise, en fait non, je le savais, ce ne serait certainement jamais le cas. Jamais mes connaissances et mon appareil photo ne suffirait, pourtant j'avais imaginé cette hypothèse où j'appréhendais le tueur le plus célèbre du Yukon. J'avais imaginé des dizaines d'autres possibilités sans pour autant forcément en croire une plus probable que l'autre, après tout le temps passait comme tombait la pluie, fatalement. C'était la fatalité qui déciderait ce qui arriverait dans ce bois. Je n'étais pas croyant donc Dieu et la Divine Providence étaient mis à l'écart, je ne croyais pas au hasard, seulement en la fatalité. Alors ce serait la fatalité qui déciderait de valider ou invalider mes hypothèses selon son choix. Mais il me semblait cependant avoir fais le tour des possibilités lorsque celles-ci commençaient à la plus probable que rien n'arrive et terminaient à celle conduisant à l'apocalypse.

Ne riez pas, je suis conscient du pathétique de penser que l'apocalypse pourrait ainsi démarrer dans un bois perdu près d'un lac quelque part dans le Nord du Canada, au Yukon. Pourtant dans mes belles hypothèses, il y en avait une que je prenais conscience d'avoir délaissé. Celle de la rencontre avec une jeune femme semblant avoir des pouvoirs mystiques qui me séduisaient étrangement, une princesse vaudou peut-être. *Euh Jefferson? Ici la Terre, merci de revenir en urgence* Certainement la pensée la plus intelligente que j'avais eu depuis un moment celle-ci. Il était effectivement plus que temps que je revienne à la réalité des choses puisque j'étais en état et heure des choses entrain de discuter avec une jeune femme semblant avoir des pouv...*Jefferson, on a dis STOP* oui en effet, il était grand temps d'arrêter et de penser à autre chose. Enfin, comment vouliez-vous penser à autre chose qu'à cette jeune femme lorsque votre regard revenait avec une facilité et une aisance prodigieuse vers son visage. C'était comme si en cet instant précis, j'avais autant besoin de regarder le visage de la jeune femme que de respirer pour pouvoir continuer ma vie. Cette perte de contrôle n'était pas vraiment dans mes habitudes, j'avais pris le pli de maitriser ce que je faisais. Comme je le faisais par exemple devant un tribunal lorsque je chargeais l'accusé, renforçant mes dits par des témoignages. C'était ainsi que j'avais évolué, cette part de mon métier avait doucement pris le pas sur ma vie. Je savais reconnaître avoir tort, quand cela ne me nuisait pas. Mais je n'avais plus l'habitude de ne pas être maitre, principalement de moi d'ailleurs.

Or en cet instant précisément, alors que je relevais encore une fois mon regard vers la jeune femme, je me rendais compte de ne pas me sentir maitre de moi-même. Comme si quelqu'un me contrôlait et me forçait chaque fois à regarder encore une fois la jeune femme. Avec toujours au fond de moi cette volonté de m'approcher d'elle. C'était d'un pathétique que cette façon dont elle me faisait ressentir, un pathétique des plus affolants et dont je pensais ne plus jamais pouvoir être la victime. Pourtant il fallait croire que c'était le cas, que je pouvais encore et toujours être pathétique. Après tout je n'étais pas différent d'un homme parfaitement normal, simplement plus arrogant que la moyenne, mais dans une arrogance qui à mes yeux me donnaient une certaine classe. L'arrogance me perdrait? Peut-être qu'en avais-je à faire de mourir d'arrogance quand j'avais le sentiment que cette minute comblait ma vie. En réalité j'étais complètement partagé entre un sentiment de manque comme une déchirure, une plaie béante au fond de moi et une impression étrange d'être parfaitement comblé. Oui le fait de voir la jeune femme suffisait à me rendre étrangement à mon aise et pourtant j'avais envie de plus, envie de frôler ses cheveux. *Jefferson, c'est à nouveau la planète Terre, merci de rester en contact et de revenir.* Encore une fois je me « perdais » dans ce que la demoiselle avait la capacité unique jusqu'à présent de me faire ressentir. Etrangement, j'aimais être ainsi « dominé » par ces émotions qui naissaient en moi.

J'écoutais avec une oreille parfaitement attentive, tant pour entendre la douce et mélodieuse voix de la demoiselle que pour ce qu'elle disait, les mots qu'elle prononçait. J'acquiesçais à ce qu'elle disait bien conscient qu'il n'y avait strictement rien à rajouter à ce qu'elle venait de dire, le risque zéro n'existait pas et c'était là le crédo de ce défendant la peine de mort. « Le risque zéro n'existe pas, la peine de mort n'est pas parfaite, mais elle évite la récidive » J'avais tant envie de coller mon poing sur la figure de ceux défendant cette idée que de leur donner raison. La loi résolvait bien des problèmes lorsqu'elle savait se faire appliquer ainsi qu'il le fallait. Elle n'avait cependant toujours pas résolu, autrement que par la réclusion à vie, le problème de la récidive. A nouveau, ce fut mademoiselle Spears qui me ramena à ce monde et de la plus délicate façon. Elle répondait à ce que j'avais dis un peu plus tôt concernant le fait que ça devrait être elle plutôt qu'une autre personne qui serait vouée à la mort. Le problème étant procureur était que parfois des réflexes de son métier, comme celui de ne rien laisser au hasard vous rattrapait en pleine discution et ce fut le cas ici. Ce que dit la jeune femme à la fin de ses propos capta la totalité de ma réflexion et mon intérêt:


- Je ne sais pas si certains méritent la mort plus que d'autre. Il est vrai que mon métier ne se prête pas à ce genre d'exercice, lorsqu'un accusé s'en sort et qu'une famille crie à la vengeance. Cependant je pense que comme vous le dites, certains sont moins méritants que d'autres. C'est un peu les choses que je dirais normal, un vieux part, un jeune reste. Des choses comme celles-ci parfaitement normales, l'ordre des choses. Ce n'en est pas moins douloureux, mais c'est plus normal.

En tous les cas, je gardais mes questions en mémoire pour le moment pour écouter la jeune femme qui décrivait mon utilité dans la société. Et j'en appris plus sur la jeune femme, apparemment elle était une romancière. Je n'avais jamais entendu parler d'une jeune femme ainsi nommée écrivant des romans, mais elle ne serait pas la première romancière à utiliser un nom d'artiste. Cela semblait un quotidien, dans le monde du sport, dans la littérature depuis la nuit des temps. Je lui fis un sourire après un soupir amusé:

- Utile à mon échelle? Je ne suis pas utile à mon échelle, je suis simplement un échelon d'une échelle sans fin. Je n'exerce que depuis trois ans, mais j'ai déjà vu des criminels s'en tirés avec une aisance prodigieuse. Non la société n'est pas juste et je ne suis pas utile à mon échelle, j'essaye de l'être, mais je ne suis pas juge. Peut-être serait-ce là ce qu'il faudrait, un pouvoir particulier de la force publique mêlant policier, juge et bourreau. Mais les jugements deviendraient rapidement arbitraires. C'est là le propre de l'homme d'être envahi par ces sentiments comme moi en ce moment...

Là je devais lui paraître complètement tétanisé, me pinçant la lèvre inférieure avec une violence surprenante. Mais quel crétin je faisais! Finalement je ne restais ainsi que l'espace de quelques secondes:

- Alors vous êtes romancière? J'imagine que ça vous oblige effectivement à beaucoup voyager. Ne le prenez pas mal, je n'ai pas souvenir avoir déjà lu une de vos publications...
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeSam 2 Mai - 17:21

    C’était folie. Pure folie. Je n’étais pas faite pour la vie. Je regardais le jeune homme en face de moi et c’était ce que je me disais. Je n’étais pas faite pour côtoyer des vivants. Je n’étais que danger et malheur pour eux. Plus que jamais je ne voulais qu’une chose, fermer les yeux et arrêter de cauchemar incessant. Combien de fois n’avais-je pas rêvé de quitter cette terre mille fois foulée par mes pieds ? Fatiguée. J’étais fatiguée de cette mascarade ridicule. Ne me disait-on pas lorsque mes yeux brillaient encore de joie d’une douce couleur noisette, que les vampires n’existaient que dans les histoires d’horreur ? Etre ignorant, quoi de mieux ? Vivre dans l’insouciance et l’ignorance la plus totale du mal qui se déroule autour de nous. Il ne réalisait pas ce jeune homme, la chance qu’il pouvait avoir. Rien que de sentir dans sa poitrine la vie se battre ardemment, de pouvoir toucher la peau chaude d’un enfant. Non, il ne savait pas et les regards qu’ils me jetaient me le prouvaient bien. Quel drame ce serait si sa main alimentée par du sang chaud venait à ne serait-ce qu’effleurer la froideur cadavérique de la mienne !
    La situation avait quelque chose d’étrange. Lui, homme de loi, moi, assassin. Il passait ses journées à condamner le crime, je passais les miennes à prévoir mon suivant. Et pourtant, Jefferson, ses yeux rivés sur mon visage parfait de meurtrière, était à milles lieux de se douter de mes pulsions sanguines. Là, dans la seconde qui suivait, je pouvais achever sa vie et lui révéler dans le même temps la dure réalité de choses. Il existait des êtres au-delà des humains, bien plus dangereux qu’eux et plus monstrueux encore. Et lui démontrer, d’une certaine manière, qu’il y avait bien une fin à l’échelle sans fin. Une fin des plus morbides. Je pourrais, en une fraction de seconde bouleverser tout ce qu’il pensait savoir, perturber sa vie entière et à jamais. En une seconde et pour une seconde avant de le faire tomber dans la seule chose que j’aspirais à atteindre depuis près de cent dix ans. La mort.

    Et lui, à quoi pensait-il ? Vers quoi tendait son esprit alors qu’il se trouvait face à moi ? Ne vivait-il à cet instant que pour mes paroles que je n’avais vécu que pour voir les lèvres de mon tortionnaire bouger et pour l’entendre me murmurer les mots que j’attendais et qui me comblaient comme personne ne l’avait jamais fait avant. Je me rappelais les quelques jours de bonheur qu’il m’avait offert. Un bonheur pur qui m’avait fait oublier jusqu’à le désespoir total où j’étais plongé depuis la disparition de tout ce que j’avais et j’aimais. Quelle ironie. Il m’avait redonné la vie pour me la reprendre aussitôt…Mais me la reprendre qu’à moitié. Comme j’aurais aimé qu’il me retire un litre de sang en plus et que mon corps arrêta le combat avant que le poison ne se diffusa dans mes veines diffusant sa malédiction dans tous mon corps.

    C’était simplement pure folie de ma part. Comment pourrais-je tenir une conversation dénuée de but réel face à un humain dans la force de l’âge ? Sans compter que ce dernier présentait des traits fins que l’on pourrait qualifié d’attirants. Il devait sans doute avoir une petite file de fille derrière lui prêtent à se jeter à son cou. Tient, quelle ironie. J’arrivais même à faire des jeux de mots sans m’en rendre compte. Zachary avait une mauvaise influence sur moi on dirait…Et pourtant, cela ne faisait que deux ans que nous nous connaissions…Qu’est-ce que ce serait dans cinq ans ? Encore faudrait-il que nos chemins restent parallèles un demi-siècle durant. Mais je n’espérais que cela. Après sa présence me faisait du bien, et pour la première fois depuis des années je me sentais comprises, entendue et soutenue. Ensemble nous avions un but, une force que je n’avais pas avant. Ne serais-je pas devenue complètement folle si notre haine commune ne nous avait pas rapprochés ?

    J’hochais la tête doucement sans répondre avec un ai pensif. Oui, c’était dans l’ordre des choses, pour un humain lambda. Que pouvais-je lui répondre. Certains restent jeunes éternellement ? Quel sort donné à ceux qui ont traversé la mort dans la souffrance la plus inimaginable et qui, aujourd’hui, telle des créatures du destin, prennent la vie des autres parce que c’est dans l’ordre des choses des vampires. Bien sûr, je veillais le plus possible de mon côté à choisir la victime qui se prêtait le plus à mon acte infâme, mais comment arrêter une vie sans que d’autre en soient profondément affecté ? Un humain peut-il être méritant de mourir ? Je ne pensais pas, du moins pas vraiment, pas à mon échelle. On pouvait dire que j’étais méritante de mourir, d’ailleurs, je ne demandais que ça, retrouver la paix et l’harmonie, retourner auprès de ma famille. Mais encore une fois, Jefferson ne pouvait comprendre cela. Je me rendis compte d’ailleurs que je laisser passer trop de choses mystérieuses sur mon compte. Dans mon dégoût du mensonge constant, je disais bien trop de choses que je ne devrais pas. Après tout, je ne voulais pas que cet être fragile – toujours à mon échelle – sache ma véritable nature et l’origine de ma beauté parfaite comme il l’avait lui-même nommée. Je ne voulais pas qu’il me regarde avec les yeux de celui qui sait et qui condamne. J’avais assez de ma propre conscience pour cela. Non, je voulais qu’il reste dans son petit monde si confortable, loin du froid de la mort qui habitait mon corps de marbre. C’était simplement pure folie de ma part que d’avoir approché cet humain. Un monstre ne sort pas en plein jour au milieu des agneaux. Il reste caché jusqu’à ce que la noirceur de la nuit dissimule sa présence.

    Je remarquais un soudain changement dans l’attitude de mon interlocuteur. Ses derniers mots semblaient lui avoir échappé involontairement et il semblait tout faire pour se contrôler de nouveau ce qui ajouta à mon mal aise. J’étais une menace pour lui aussi bien que mentalement que physiquement. La seule chose que j’espérais été qu’il m’oublia une fois retourné à ses occupations de citadin, mais je doutais que cela puisse être le cas vu l’effet que je semblais lui faire. Je m’excusais mentalement de causer de tels désordres dans ses pensées. C’était pure folie de ma part de venir ici…Pour ne pas renforcer son malaise, je retardais ma réponse à ses remarques et laissait glisser la conversation sur un autre sujet, ma propre place dans la société.

    Comme je mis attendais, Jefferson souleva des questions à mon sujet et mon travail. Qui dit mensonge dit forcément absence de preuves concrète. Bien sûr, je pouvais m’approprié les œuvres d’autres romancières peu voire pas connues, mais c’était courir le risque qu’il s’aperçoive de la supercherie si il lui passait par la tête l’envie d’aller lire un de ces livres. Et avec les nouvelles technologies, il risquait de tomber sur une photo de la réelle écrivaine. Quand je pense qu’à l’époque de mon vivant, les photographies voyaient à peine le jour…Je ne connaissais pratiquement rien des machines d’aujourd’hui vu que je n’avais pas pour habitude de côtoyer des humains et encore moins d’entrer dans les maisons. Je savais seulement qu’il existait quelque chose qui permettait de savoir beaucoup de chose en très peu de temps sur tout le monde ou presque. Informations récoltées au cours de mes dialogues avec des personnes aujourd’hui plus de ce monde. Un frisson parcourut mon échine à cette évocation de mes crimes. En une fraction de seconde un nombre inimaginable de visage me traversa l’esprit et me donna la nausée. Prise de peur et d’horreur je reculais instinctivement d’un pas.

    Ce petit incident me ramena aussitôt à la réalité que j’avais quittée quelques secondes auparavant. Je me rendis compte en même temps que j’avais installé involontairement un petit silence. Pause dont Zachary avait l’habitude mais le jeune humain en face de moi visiblement pas. Pour me rattraper je lui offris un léger sourire avant de répondre.


    -La mort, quelle qu’elle soit, est toujours douloureuse. Il y a toujours quelqu’un pour regretter celui qui part, c’est dans l’ordre des choses. La mort fait partie de la vie et la vie de la mort. Pour mourir il faut vivre. Un équilibre fragile et stable à la fois. C’est comme si un rien pourrait le faire basculer et pourtant il est éternel. Un équilibre parfait. Tout comme le propre de la justice est d’être impartiale, mais là, je doute que l’on puisse qualifier ce système de parfait. Il n’y a rien de plus difficile que de rendre justice car où sont les limites de celle-ci ? Mais quoi qu’il arrive, c’est de gens comme vous dont nous aurons toujours besoin. Quand à mes livres ne vous inquiétez pas, je ne le prends pas mal. La raison est que sur tous ceux que j’ai écris, un seul à été publié, sous un nom d’emprunt, mais je ne pense pas qu’on le trouve encore quelque part. Disons qu’il n’a pas eu le succès que j’espérais !
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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeDim 3 Mai - 19:15

Etrange semblait être le meilleur mot qui me venait précisément à cet instant à la bouche. Etrange comme l'était cette rencontre survenue de façon si inattendue, de façon si étrange. Etrange comme cette jeune femme et cette aura qui semblait l'englober, aura que j'avais par moi-même, malheureusement elle l'avait entendu, qualifiée de parfaite. Pourtant j'avais toujours refusé l'idée que la perfection puisse exister comme je refusais d'admettre que la jeune femme en face de moi était parfaite. Personne n'était parfait, aucune personne sur Terre ne pouvait se vanter, aucune n'en avait le droit, chacun avait ses défauts, chacun avait ses maux. La perfection physique comme comportementale n'existait pas. Je n'étais pas si laid à regarder, mais je n'avais jamais eu de petite amie à proprement parler, des histoires sans lendemain, enfin ce n'était jamais là pour qu'un jeu. Je n'étais pas parfait non plus sur le point de vue de mon comportement car si cela semblait vouloir être le cas actuellement, autant dire que le passé qu'était le mien était largement entaché de diverses fautes que j'avais commises. Volontairement où pas d'ailleurs. Alors non, la jeune femme n'était pas parfaite, même si elle approchait de l'idée que l'on se faisait de la perfection, je refusais de croire que c'était le cas, il était hors de question qu'elle soit parfaite. car cela voudrait dire que j'étais incapable de lui trouver un défaut. Or tout le monde a un défaut, même si ce n'en est qu'un seul et unique, toute personne sur Terre à un défaut et s'il le fallait, je trouverais LE défaut de cette jeune femme. Il y avait bien sûr dans tout cela une part d'arrogance, mais je ne pouvais pas accepter que quelqu'un soit parfait. Ce n'était pas nécessairement qu'elle soit mieux que moi, loin de là d'ailleurs bien des personnes étaient mieux que moi, mais c'était l'idée de la perfection en elle-même. Alors non, la jeune femme n'était pas parfaite et si elle le semblait, ce n'était que les divagations de mon cerveau, c'était là la seule explication. Mon esprit était embrouillé par quelque chose et se montrait incapable de voir et percevoir les choses comme je le faisais au quotidien. J'était juriste, on me payait pour trouver les failles et je me trouvais face à une jeune femme qui semblait si parfaite. Je trouverais sa vérité, je découvrirais ce qui ne devrait pas être découvert, je saurais qui elle est vraiment, quel est son défaut.

Cependant ses pensées étaient simples, penser ainsi que je l'avais fais ces choses sur la demoiselle se voulait particulièrement facile avec un regard légèrement perdu. Mais sitôt mon attention se reportant sur cette jeune femme, je prenais à nouveau conscience du terrible poids de cette vérité qui me sautait au visage. *Elle est parfaite*. Rien que d'avoir pensé ainsi une fois de plus, j'aurais pu me gifler si fort que mes joues en auraient paru avoir été brulées. *Non Jefferson, elle n'est pas parfaite*. Ah oui mais alors qu'était-elle? Que pouvais-je à ce moment là penser de cette jeune femme si je me refusais à admettre sa perfection? Je ne savais pas trop, mais mon esprit semblait fabriquer des réponses plus rapidement qu'il n'émettait de supposition sur la jeune femme. *Elle est tout simplement une très belle femme, avec un corps rêvé, un regard ardent, une odeur délicate et une douceur qui semble apparente dans les somptueux traits de son visage*. Effectivement, j'aimais cette façon de voir les choses, de relativiser la perfection de la jeune femme, seulement voilà, la description que j'avais faites à l'instant de la brune me ramenait à une autre que je me refusais. *Elle n'est pas parfaite! Je ne sais pas pourquoi je pense comme ça, mais elle n'est pas parfaite*. Pourtant il me fallait l'admettre tout dans cette jeune femme me séduisait. Depuis simplement le fait de la voir immobile face à moi jusqu'à ce sourire qu'elle avait parfois. Tout en cette jeune femme m'attirait et je détestais ça, précisément à cet instant, je me détestais de trouver cette jeune femme parfaite. Moi? Un procureur qui se devait d'être impartial, à qui l'on demandait de toujours voir les choses avec du recul et sans sentiments aucun. Je me retrouvais devant une demoiselle que je n'arrivais pas à voir sans me sentir immédiatement et irrémédiablement attiré. Je la désirais comme je crois je n'avais jamais désiré auparavant et je me sentais complètement impuissant face à la douce et pourtant si violente puissance de la demoiselle. C'était comme un doux poison en mon sang. Il me faisait souffrir, mais pourtant j'aimais ce poison, j'aimais cette soumission à la beauté de la demoiselle, c'en était effrayant.

Et pourtant je me retrouvais à parler avec la jeune femme de la normalité de la mort. La normalité dans la mort, une idée qui devait être bien à moi car jamais la mort ne serait juste. Pourquoi ne personne qui a vécu une vie de bien meurt parfois plus jeune que certaines personnes qui vivent en enfreignant tous les péchés capitaux au quotidien? Je n'étais pas assez croyant pour me lancer dans une explication théologique des raisons qui faisaient que le Seigneur rappelle à lui ceux qui font le bien. Enfin par ailleurs, je n'étais absolument pas croyant serait bien plus vrai. En cet instant cependant, j'aurais aimé l'être, j'aurais aimé être croyant car j'aurais alors pu dire que la jeune femme face à moi n'était qu'une créature satanique. Une beauté démoniaque, une infernale perfection, je trouverais les mots sans aucun doute pour définir la jeune femme si j'en avais l'envie en étant croyant. Mais je n'étais pas croyant et doucement je me laissais envahir par cette idée qui semblait être seule et unique explication rationnelle de ce qui se jouait en moi. J'étais amoureux. *Allo Houston? Nous avons un problème! Le cerveau que c'est qu'il est à le monsieur là il est carrément tout cassé. Comment que c'est qu'on fait pour le réparer? On met du scotch?* Oh oui tiens, quelle bonne idée, j'avalerais bien un Scotch de suite immédiatement. Au moins après le sixième, je pourrais me dire que c'est normal que je trouve la demoiselle parfaite.

En tous les cas, que je sois alcoolisé ou pas, qu'elle soit parfaite ou pas, il m'arrivait de drôle de chose en présence de la jeune femme. Comme ce mot qui aurait dû rester au stade seul et unique de la pensée et qui pourtant avait décidé tout seul dans un moment de folie et délire de mon muscle cérébral, de s'échapper pour être audible. Enfin de là où était la demoiselle il n'était pas forcément des plus audibles, mais c'était étrange que cette façon qu'il avait eu de décider ainsi de filtrer entre mes lèvres et malgré la volonté que j'avais dans le choix de ce que je disais. D'ailleurs au moment où ce seul mot avait échappé à mon contrôle, c'était précisément un moment où j'étais un peu perdu dans mes pensées, justement un moment où je ne parlais normalement pas. Et pourtant il avait été prononcé. Comme ensuite, juste avant il y eut ces mots qui finirent ma phrase. Enfin qui finirent ce qu'il y avait de phrases avant que je me coupe dans un élan d'un peu trop grande franchise à mes yeux. D'ailleurs ce n'était pas de la franchise et surement cela passerait-il aux yeux de la jeune femme comme une pathétique tentative de séduction sans grand succès. Ce que j'avais dis était complètement idiot et je me retrouvais figé, me pinçant violemment ma lèvre inférieure. En tous les cas, je fis preuve d'une improvisation prodigieuse en réussissant à passer de ce que j'avais manqué de dire à une question un peu inquisitrice envers la demoiselle.

La jeune femme m'offrit un sourire des plus agréables, avant de finalement répondre à ce que j'avais dis. Commençant à répondre à ce que j'avais dis concernant la mort, sa conception je devais l'avouer me plaisait autant qu'elle me déplaisait, c'était comme si elle savait des choses sur la vie. Pourtant elle était si jeune, mais surtout elle était romancière et devait donc savoir parler. Elle revint ensuite sur la justice et le fait qu'elle dit qu'il faudrait toujours des gens comme moi. Je souris à cette idée d'un sourire pincé qui montrait que je n'étais pas aussi confiant qu'elle en mon utilité. Et elle me parla de son livre qui fut publié et le fait qu'il soit désormais certainement introuvable. Je lui répondis toujours avec un sourire:


- La justice est tout sauf parfaite, faites-moi confiance. Certains hommes de loi tentent de rester droit et juste, vraiment impartiaux. Je peux me vanter de l'être, mais je dois aussi signaler n'exercer que depuis trois ans, les chances de corruption restaient donc maigres et je n'ai jamais été partial dans ma façon de me conduire. Evidemment étant procureur, je suis souvent partial avec mon client contre l'autre, mais j'ai toujours laissé aux autres une sortie, une proposition d'accord.

Alors que je parlais, je sentis sur la pointe de ma langue un goût que je ne connaissais que trop bien. Et dire qu'on disait qu'on ne pouvait pas se mordre au sang, que c'était un réflexe humain de conservation. J'avais réussi à légèrement m'égratigner ma lèvre, un coup de langue sur mes lèvres et je repris:

- Je crois que aujourd'hui plus rien n'est impossible mademoiselle. J'espère qu'un de vos ouvrages sera publié et reconnu à sa valeur. De quoi parlait votre oeuvre?
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeMer 6 Mai - 18:06

    Une seule fraction de seconde. Une seule pour sentir et comprendre. A croire qu’il faisait tout pour me rappeler ce que j’étais, pour me narguer en silence, sournoisement, à demi-mot. Je faisais tout pour me contrôler, pour essayer de parler avec lui, de ne pas me glisser dans la peau du chasseur. Et voilà qu’il plaçait juste sous mes yeux la seule chose qui manquait à son horrible torture. Oui, c’était ça, une torture, il me torturait ce petit être fragile, ce petit humain inconscient. J’aurais presque pu, pour me faciliter la vie, pour mettre fin à ces souffrances inutiles, j’aurais presque pu lui couper tout envie de sourire. Lui couper toute possibilité de sourire, à jamais.
    Non, il fallait que je me calme, que j’oublie ce goût alléchant qui me titillait les narines réveillant en moi un désir des plus profonds. Je devais refouler cette pulsion sanguinaire qui c’était élancée et qui, plus rapide qu’une bourrasque de vent, avait envahit tout mon corps mort. Une odeur aux connotations aphrodisiaque qui, doucement, s’insinuait dans mes narines, caressait la commissure de mes lèvres rouges, dansait devant mes yeux qui tendaient à présent vers le noir et léchait délicieusement ma gorge. Je pouvais presque l’entendre me murmurer à l’oreille de douces paroles de bien être. Moi qui, l’instant d’avant refoulait toute idée de nouveau crime, face à l’essence même de la vie, j’en oubliais ma raison de ma présence au bord de ce lac impassible.

    En une seule fraction de seconde je sentis tout mon être se tendre comme un arc. Et pourtant, de l’extérieur, je restais aussi calme et tranquille que la seconde d’avant. Une situation étrange dont j’avais pourtant l’habitude. Mes longues années d’anéantissement et d’errance maladives m’avaient données cette facilité là. Peut-être était-elle commune à tous les vampires ? Oui, sans doute, mais je ne me rendais pas bien compte. En fréquentez ne faisait pas tellement parti de mes occupations favorites. Zachary était la seule exception, mais lui aussi avait d’abord connu de longues années de déchéances dans la solitude. Je n’avais pas de point de comparaison, mais je supposais que cette capacité à sourire chaleureusement lorsque l’on meurt d’envie de donner la mort, était une des nombreuses caractéristiques de notre abjecte espèce.
    Ma nervosité monta d’un cran, heureusement que je n’étais pas venue ici assoiffée. Heureusement, non, pas heureusement. Non, assoiffée, je ne serais jamais venue ici. Non, ce n’était qu’une rencontre, un mauvais hasard, une malédiction qui me suivait jusqu’après la mort. Qu’il était loin le temps où je priais le soir avant de confier mon être innocent à la douceur de la nuit et des rêves. Il était loin le temps où je parlais à un être au-dessus de nous sensé nous protéger et nous apporter félicité éternelle. Qu’il était loin le temps où je me disais que tout le mal enduré ici-bas servait à préparer une vie meilleure. Pour qu’après ma mort je puisse gambader gaiement dans le jardin vert d’Eden. Mais pouvais encore croire à de pareil mensonge ? Croire qu’un Dieu là haut veillait sur mes jours et mes nuits, condamnant mes erreurs et valorisant mes nobles actions ? Et quand bien même il existait, sa justice impartiale touchait-elle aussi les monstres dans mon genre ? Non, bien sûr que non, aucune chance pour ma pauvre âme de gagner un paradis. Juste trouver un repos après des tourments éternels.

    Ce goût qui glissait doucement sur mes lèvres…

    Je serrais les dents, le regard plus perçant que jamais rivé sur les yeux de ce vil mortel qui ne se rendait même pas compte de l’enfer qu’il me faisait subir. Ne pas regarder, ne serait-ce qu’une fois, ne pas poser mes yeux désormais bien plus sombre, sur l’origine de l’odeur. Voir la délicieuse couleur brillante luire à la lumière du jour serait un supplice de plus. Devoir résister au désir de vouloir l’emprisonner entre ses lèvres pour abréger cette torture serait une tension de plus. Un combat qui demanderait tout autant de force. Non, rester fixer sur ce visage vivant et amical. Ah le fourbe ! Quel idiot aussi de se mordre la lèvre. Mordre…Non, je devais penser à autre chose que sa veine palpitante et les battements sourds de son cœur. Penser à autre chose qu’à la rougeur de ses artères, au miroitement de l’hémoglobine sous les rayons, bien que faibles, du soleil. Chercher les odeurs de la nature, de l’herbe mouillée, l’air frais du lac, mêler et noyer celle tant désirable dans une palette d’odeurs douces et agréables, mais aussi des odeurs plus fortes comme celle des fleures grasses bordant l’eau paisible. Oui, chercher plus loin, des odeurs plus sauvages et agressives que celle délicate et alléchante qui s’amusait à me tourmenter. Capter dans la légère brise quelque chose à laquelle me raccrocher, une odeur animale, celle d’un cerf sans doute, un renard peut-être. Se concentrer sur celle-ci jusqu’à s’en enivrer la tête. Comment aurais-je aimé à cet instant sentir l’odeur acre et nauséabonde de la sueur animale d’un lycanthrope. La seule odeur qui soit capable de masquer celle qui me donnait envie de tremper mes lèvres dans ce liquide chaud.

    Une autre seconde, tout aussi rapide que l’autre, tout aussi lente. Une seconde pour percevoir un mouvement rapide du jeune humain qui se rendit compte, une seconde après moi, de la petite goutte de vie qui s’échappait de son corps. Une seconde pour la faire disparaître et laisser place à une petite plaie, infime, à peine visible. Un gouffre d’odeur qui menait au moyen d’un réseau infini de petits vaisseaux, à une artère, océan de saveur.
    Une demi seconde de plus pour reporter son attention sur les mots qui sortaient à nouveau de la bouche du jeune inconscient et s’arracher à la spirale dangereuse qui m’attirait dans ses filet. Relever la tête pour ne pas sombrer et capter les effluves du vent. Je reprenais contrôle sur mes pensées, j’effaçais peu à peu les images dégoûtantes de mon esprit pour me concentrer à nouveau sur Jefferson, sur notre conversation. J’aurais laissé un soupire s’envoler de mes lèvres si ces dernières n’étaient pas hermétiquement fermées et mes mâchoires crispées, pour éviter toute tentation supplémentaire, pour sentir les muscles céder sous la pression d’un inconscient poussé par ma nouvelle nature. Mais, heureusement, cette fois la quantité était trop infime pour provoquer chez moi pareil action contre mon grès de ma nature sur mon corps. Je ne cèderais pas. Je n’en avais pas besoin, pas déjà, pas si peu de temps après le dernier.

    Je senti monter en moi une tristesse immense et effrayante. Un frisson me parcourut l’échine alors qu’une ombre passait dans mes yeux qui avaient repris leur couleur rubis. Une épreuve de plus passée, et une douleur profonde, immense, qui émergeait à sa suite. Une amère victoire sur moi-même, une victoire qui me rapprochait de ce que j’étais, de tout ce que je haïssais. Plus que jamais j’aurais voulu disparaître dans un souffle, m’évanouir dans la brume, m’enfoncer dans l’eau glacée du lac. J’aurais voulu retourner toute ma haine contre moi, tuer le monstre que j’étais, le tuer de mes propres mains, arracher à ce visage parfait ses précieux atouts qui plaisaient tant aux hommes. Me boucher le nez, m’arracher les yeux, calfeutrer mon âme à l’intérieur de ce corps mort, m’y oublier et ne rien laisser atteindre mon esprit. Me renfermer dans ma coquille vide, me recroqueviller de manière hermétique derrière les parois de ma peau de marbre. Coller les pores de ma peau les uns avec les autres pour ne plus rien sentir.
    Un désespoir sans nom me submergeait. Sans nom car comme tous mes sentiments, il était décuplé par ma si gentille nature de vampire.

    *Zachary*

    J’aurais voulu crier son nom, qu’il vienne, qu’il me regarde, non. Pas qu’il me regarde. Juste sentir son odeur, sa présence, entendre le doux son de sa voix, qu’il me raconte des sottises, qu’il chasse un peu de la noirceur qui emplissait mon âme. Qu’il me rappel, m’assurer que ce n’est pas une fatalité, qu’il y a une issue, qu’il doit y avoir une issue et que nous sommes là pour ça. Qu’ensemble nous la trouverons. Une issue. Forcément, nous ne pouvons pas être les seuls à refuser ce que l’on a fait de nous, à considérer cela comme le pire des viols. Je pensais être seule, il s’est avéré que non. D’autres doivent exister, d’autres, avant, qui auraient trouvés la solution dont nous rêvions tout deux.
    Pour calmer ma peur.

    Une fraction de seconde de plus pour reprendre contact avec la réalité des choses. Jefferson finissait de parler par une question, promesse d’un nouveau mensonge. Une nouvelle torture de l’esprit. Pouvais-je lui en vouloir ? Pauvre ignorant ? Pauvre mortel…C’est alors que je remarquais qu’il était bien plus proche qu’auparavant. Un éclair de peur traversa mes yeux carmin. Sans m’en rendre compte, j’avais avancé de quelques pas me rapprochant de sa personne bouillonnante de vie. J’étais un véritable danger pour lui, même pas capable de me contrôler complètement en présence d’une petite goutte de sang, même pas capable de résister à son appel séduisant…
    Reculant immédiatement de plusieurs pas avec rapidité –tout en restant dans la norme de l’humainement possible – je jetais un rapide coup d’œil aux alentours toujours aussi calme qu’au début de notre rencontre. Non vraiment, ce n’était pas un endroit des plus fréquentés…
    Je pris alors à nouveau la parole sans qu’aucune variation dans ma voix ne trahisse le stress dans lequel je me trouvais mêlé à de la peur et une tristesse effroyable.


    -L’homme est guidé par des passions, c’est dans sa nature, or, comme dirait certains philosophes, les passions sont la faiblesse des hommes et contraire à la raison. Autrement dit, nous ne pouvons être impartiaux en toute circonstance, nous sommes bien trop investi dans cette vie pour pouvoir juger des actes perpétrer dans celle-ci pour avoir assez de recule et prétendre pouvoir juger une affaire dans une impartialité la plus totale. Mais la justice peut être juste sans être totalement impartiale. Mais je ne pense pas être la mieux placée pour parler de ça entre vous et moi. Vous devez mieux vous y connaître que moi quand bien même cela ne fait que trois ans que vous exercez. Il est vrai que ces temps si le monde ne semble ne plus avoir de limite, cela est effrayant d’un certain point de vue. Etre limité est le propre de l’homme et confère une certaine sécurité, si même cela n’est plus sûr…Alors à quoi ce rattacher ? Je devrais peut-être me pencher un peu plus sur cette question…Peut-être en tirais-je un bon sujet pour un livre prochain…

    Je laissais ma phrase en suspends avec un léger sourire complice. Une simulation parfaite. Comme toujours, j’avais placé des mots à double entente dans mon discours, un double sens inaudible par le jeune homme. Parfois, je me surprenais moi-même, peut-être en effet, aurais-je pu faire une bonne écrivaine…

    -Merci, vos espoirs me font plaisir, cependant je ne sais pas ce s’ils valent beaucoup, après tout vous ne les avez jamais parcourut. Votre avis serait peut-être alors différent ! Il semblerait que les hommes ne soient pas friand des histoires où la seule action est la parole, la découverte de l’autre et de ce qui l’entoure. Le sujet principale de mon livre, de mes livres en général, c’est la rencontre et la découverte, car notre vie n’est composé que de rencontre et de découvertes pour moi du moins. Peut-être que j’y faisais une apologie de la nature trop marquée et que cela n’a pas beaucoup plus, voire même, que cela ait ennuyé les lecteurs. Tant pis. Ce n’est pas très grave, je n’écris pas forcément pour être appréciée et que l’on partage mes idées. J’écris parce que c’est un besoin, une essence, une envie. J’écris pour moi avant tout, le reste, peu m’importe. Je sais ce que vous allez pensez, et l’argent dans tout ça ? Eh bien, vous voyez, j’arrive à survivre…Il existe mille et une façon de vivre de nos jours. J’ai choisi la mienne, peut-être or des sentiers battus, mais c’est la seule qui me convienne.
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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeJeu 7 Mai - 17:35

Quelle cochonnerie que cette condition d'être humain, à croire que les Dieux n'avaient rien d'autres pour punir les hommes que d'en faire des humains, de pathétiques créatures de chair, d'os et de sang. Que je pouvais haïr tout ce qui touchait à la conception, toutes les explications rationnelles sur l'apparition de l'Homme, combien je pouvais le maudire à présent. Qu'elle était donc cette condition faible et pathétique qui nous faisait? Diantre non, je ne voulais pas l'immortalité, rien de plus ennuyeux que l'éternité. Comment savoir si l'on profite d'un moment particulièrement fort lorsqu'on est immortel puisque l'on ne peut pas mourir. La raison de vivre de l'être humain est de mourir, c'est sa plus grande faiblesse et sa plus belle beauté. Si je ne pouvais pas mourir, alors comment saurais-je que j'ai vécu un moment unique de beauté et de perfection? Je ne le saurais jamais car toujours je chercherais un autre moment meilleur ou au moins semblable, mais c'est ainsi qu'est l'homme, plus, toujours plus. Alors dans l'immortalité l'homme finirait par se rendre compte de la chose la plus logique que tant refusait, il ne faut jamais pleurer un mort, il faut le célébrer. Pas parce qu'il est allé près d'un Dieu s'il croyait, mais parce qu'à l'instant précis de sa mort, il devait le savoir. Je ne sais pas ce que fait de mourir, peu m'importe de le découvrir désormais où dans mille ans, je veux mourir. C'est idiot, présenté comme ça on dirait un suicidaire sur le point de passer à l'acte. Simplement je ne voulais pas être éternel, peut-être aussi parce que j'avais déjà senti l'odeur de la mort. Je ne sais pas pourquoi, mais l'éternité m'avait l'air le pire ennui, si seulement un jour je pouvais poser la question à une créature immortelle.

Mais pour le moment ce n'était pas une créature immortelle face à moi (Dangereuse rencontre? [PV=Tania] 820771) mais une jeune femme des plus agréables à regarder. Pour la première fois depuis le début de notre discution, je parvins à ne pas regarder la jeune femme, à garder mon regard à côté d'elle. En réalité un regard perdu dans le vide, comme je me sentais faible dans ces moments. Mais c'était à cause de ce sang que j'avais sentis sur la pointe de ma langue, oh oui le sang avait un goût que l'on oubliait pas. Saviez-vous qu'on peut boire un demi-litre de sang avant d'être malade? C'était une statistique inutile, et n'allez pas croire que je jouais au vampire et que j'ai un jour tuer quelqu'un pour tester ce chiffre. En quelque sorte, on m'avait imposé de tester cela, c'était précisément ce passé là qui me revenait à l'esprit. Ce passé qui frappait les portes closes de mon inconscient, et mon inconscient de laisser remonter ce passé. C'était ainsi comme perdu dans mes pensées, d'ailleurs pour être honnête, je l'étais complètement à ce moment là, que je parvins à détacher mon regard de ce corps que j'avais qualifié de parfait un peu plus tôt. Ah oui mon passé, passage unique de la vie d'un Homme, passage unique de la vie de n'importe qui d'ailleurs. Je détestais ces moments où mon passé choisissait de venir voir s'il pouvait troubler mon esprit, je détestais ne pas choisir quand il avait le droit de le faire et quand je devais le subir. Pourtant c'était bien là ce qui était entrain de se passer, j'étais entrain de lentement m'enfoncer dans les méandres de ma vie, ces moments dont je n'étais plus fier, ceux où j'étais ce jeune homme crétin, cet idiot, ce *GENIE...Non pas génie...Ah si, c'était quand tu étais parfaitement comme moi, quand tu étais ce que tu devais être, quand tu étais ce génie que je suis...Génie Oh puissant Génie, Maitre de moi, rentres dans ta lampe avant que je te botte le cul...Tyran!!!!!*

Ce n'était quand même pas une petite voix au fond de moi qui allait décider pour moi de qui je devais être non? Le problème était ces moments où elle choisissait de venir prendre la température, pour voir s'il était possible de parler et de tenter de me faire redevenir ce que j'étais ainsi qu'elle disait. Je ne niais pas au contraire, elle était la copie conforme et exact de ce que j'avais été dans le passé, j'avais bien été ce crétin arrogant et sûr de moi. Aujourd'hui encore je l'étais lorsque je travaillais et parfois je me surprenais à me dire à moi-même que je me comportais exactement comme je l'aurais fais, la même assurance mal placée, le même courage complètement idiot. Seulement depuis ces moments là j'avais changé, je m'étais assagis, j'avais grandis, dans le corps comme dans l'esprit, j'étais devenu un autre jeune homme. *Comme c'est trop mignon. J'adore cette façon de te cacher l'évidence, tu es vraiment un génie Jefferson, un enfoiré de génie de merde...Je ne me cache pas l'évidence, j'ai changé, je ne suis plus ce connard égocentrique...Ah bon?! C'est dommage que ce ne soit que rarement l'effet que tu sembles faire aux gens. Prenons par exemple Ann Valerias...Bien quoi Ann Valérias? Je lui propose mon aide, tu trouves ça égocentrique...Mais quel enfoiré tu fais mon pote, t'es encore pire que je croyais! D'abord tu la pièges pour qu'elle te parle, ensuite tu appuies au bon endroit au bon moment pour la mettre à genoux et là tu vas profiter d'elle. Même Lecter n'est pas aussi génial que toi, t'es un enfoiré de génie et tu le seras toujours! Qui d'après toi va voir sa carrière faire un boum incroyable si tu résous cette affaire? Elle ou toi? Ce sera toi et tu auras bien profité d'elle et tu l'oublieras là, elle n'aura été qu'un nom sur un dossier...Je ne l'utilise pas...Appelles-ça comme tu veux, pour la différence que ça me fait à moi.*

Maintenant que vous voyez à peu près de quoi cette voix est capable, vous vous imaginez vivre avec elle au quotidien. Autant vous l'avouer, c'est tout à la fois l'Enfer, le Purgatoire et le Paradis et pas revisité par Dante Alighieri. Malheureusement pour moi, je ne pouvais pas constamment l'ignorer car en dépit de sa capacité seule et unique à trouver moyen de m'ennuyer un maximum et de me prendre la tête, je devais lui concéder un don unique de réflexion. Autant vous dire que devant un problème cette voix pouvait réfléchir vite et si ses propositions n'étaient jamais dans les meilleures imaginables, il me suffisait généralement de les réaliser à ma façon. Quand je pense à ce qu'elle avait été pour moi, à ce qu'elle était pour moi. Elle était ce que j'avais été de ça j'étais persuadé, si je refusais de l'admettre quand elle me parlait, je le savais, elle était ce que j'avais été par le passé. Je me sentais comme Edward Norton dans Fight Club, mais la question était de savoir jusqu'où mon « Tyler Durden » finirait par être présent pour moi. J'avais le sentiment de contrôler cette vois en moi, mais peut-être était-ce encore pire car dans le film, Norton ne se rendait même pas compte que lui et Tyler n'était qu'une seule et unique personne. Alors peut-être m'arriverait-il aussi d'avoir des moments où je n'étais pas moi. Je sortis de ces pensées là par le biais d'un souvenir particulièrement violent qui me revint à la mémoire. Il me revint tout aussi doucement qu'il n'était pas violent. Il frappa mon esprit de plein fouet comme un coup de batte de baseball dans l'estomac.

Comme toujours quand un souvenir me revenait à la mémoire, je le voyais d'un point de vue extérieur, comme si je regardais un film. Aujourd'hui, je veux dire dans mon souvenir, j'avais dix-sept ans et c'était après-midi de match. Liverpool, club de mon coeur, patrie que j'aime, recevait le leader du classement à ce moment là, Manchester United. Joueurs chauds sur le terrain, supporters bouillants dans les tribunes, hooligans chauds-bouillants dans les rues de la ville du Lancashire. C'était une rue un peu à l'écart, comme à notre habitude, nous étions une dizaine, et face à nous, les « invités » qui approchaient, plus nombreux, plus arrogants tandis qu'ils savaient avoir l'avantage du nombre. Un combat idiot, une scène de violence d'autant plus inutile que nous aurions aussi bien pu rentrer dans un bar et se bourrer à la bière. Mais c'était là l'honneur de nos clubs qui entraient en jeu, il était hors de question de laisser de côté pareille occasion de défendre ce en quoi nous croyions. Reculer à ce moment était interdit, et si l'adversaire était plus nombreux, et marchait déterminé et volontaire, nous chantions. Nous chantions cette hymne seule et unique, celui qui réunit tous les supporters, joueurs et hooligan de Liverpool. Gary et les Peacemakers n'avaient surement jamais imaginé que leur chanson de courage et de ténacité allait un jour devenir chanson de hooligans qui e donnaient du courage. Dans ma tête, la chanson se jouait et je m'entendais la chanter, moi et tous les hooligans présent ce jour-là. Oui Gary nous avancions à travers une tempête, mais nous gardions la tête haute, nous n’avions pas peur du noir ni de ce qui se dressait devant nous, nous avancions toujours et encore. Il n’y aurait pas de ciel doré et de doux chant d’oiseau tant que nous n’aurons pas montré aux mancuniens de quel bois nous nous chauffions.

Désormais, nous étions juste en face de nos adversaires du jour, mais nous étions à domicile, cela au moins nous procurait un avantage, nous étions chez nous à Liverpool. L’image du hooligan est souvent celle d’un jeune débraillé et violent, mais par-dessus tout écervelé. Faux. Enfin faux pour la partie écervelée car il y a toujours au moins une personne un peu plus maligne que la moyenne dans ces groupements. Et c’est souvent de cette personne que dépend beaucoup plus de choses que beaucoup de hooligans peuvent le penser. Ces personnes qui savent combien sont les autres avant qu’ils n’arrivent, avant même qu’ils ne sachent eux-mêmes. Enfin non bien sûr, pas avant que eux-mêmes ne le sachent, mais c’était vous dire combien se rendre à l’extérieur nécessitait un courage certain. Pourtant les mancuniens n’avaient pas peur, deux fois notre nombre, que pouvaient-ils craindre? Nous savions qu’ils seraient plus nombreux, c’était certain et nous avions préparé quelques surprises à ces hooligans. Vous savez cette gamme de tabouret nouveau et si pratique, pieds en alu, coussin en mousse, le tout repliable et aisément dissimulable dans une ruelle? Le plan c’était ça, moins nombreux, mais armés. Au final cette journée ne s’était pas si mal passée considérant que nous étions moitié moins que nos adversaires. Ce fut pour nous un succès même s’il n’y a jamais vraiment de perdant ou de gagnant. Mais de ce jour je retiendrais qu’un hooligan nous avait trahi et avait parlé car certains opposants étaient armés. Et je me souviens plus particulièrement encore d’une suite de coups que j’avais eus du mal à digérer. C’est là que j’ai découvert que l’homme ne pouvait pas consommer plus d’un demi-litre de sang avant de se sentir mal. Depuis ce jour, ce goût si particulier m’était toujours resté, un goût chaud, légèrement salé, très particulier certes désagréable mais pas horrible, si ce n’est lorsqu’un flux violent vous coule dans la gorge.

Le comportement de la jeune avait également changé, il avait évolué étrangement, mais je ne savais pas quoi en croire car je n’étais plus sûr de rien, même plus de ce qui constituait mes certitudes passées. Après tout, j’avais bien dis d’une jeune femme qu’elle était parfaite, où étaient mes certitudes alors que je pensais et pire encore, que je disais cela? De sûr, il y avait le fait qu’elle s’était approchée de moi, et j’aurais juté que son regard avait changé de couleur, comme assombri soudainement et violemment. Mais non, maintenant mieux que jamais je voyais les prunelles d’un bordeaux pétillant de la jeune femme. Cette jeune femme me semblait véritablement, réellement attirante et si elle n’avait pas fais des pas rapides en arrière, je crois que je l’aurais rejoint. Cependant cette action resta au stade de pensée car je vis la jeune femme faire machine arrière, rapidement comme soudainement effrayé par quelque chose. Elle regarda autour d’elle, finalement elle avait raison de reculer, je ne pouvais lui en tenir rigueur, après tout elle était une jeune femme seule au beau milieu d’une forêt face à un ancien hooligan particulièrement violent alors. Qui plus est, un hooligan attiré par elle avec la volonté de…Je ne sais même pas ce que je ferais si je venais à être suffisamment proche de la demoiselle. Je crois que je caresserais la peau de son visage dans un premier temps, et il ne serait pas impossible que je respire l’odeur de ces cheveux. *Jeff’ revient sur Terre, elle te parle!* Et je l’écoutais, et plus je l’écoutais et plus je me demandais si c’était pour ce qu’elle disait ou pour sa voix. Pour les deux de toutes évidences:


- L’homme peut toujours se rattacher à la seule et unique obligation de sa vie entière. La mort. Certains se demandent pour l’homme nait et vie, la réponse est d’une criante évidence, pour mourir. Je ne suis pas à la recherche de la mort, je ne suis pas suicidaire, seulement j’attends la mort, je veux dire je l’ai déjà accepté. Elle est la seule étape obligatoire de toute vie, la seule chose sur laquelle l’homme ne peut décemment pas influer. Il peut tout choisir, même sa mort bien sûre, cependant elle reste dans la très grande partie des cas, la seule chose parfaitement fruit du hasard de la vie d’un homme. Pourquoi cette ruelle, de cette ville que je ne connais pas, pourquoi ce soir là alors que c’est précisément le soir où un psychopathe à besoin de violence? Le hasard. La mort et l’ennui de l’éternité pourrait être un bon sujet également, mais je ne suis pas écrivain, je ne doute que vous sachiez mieux que moi.

Je souris à ce que me dit la jeune femme, elle avait raison dans ce qu’elle disait, n’ayant pas lu ces livres mon avis n’importait pas tant. En tous les cas, j’aimais indéniablement la classe que dégageait l’élocution de la jeune femme, comme la façon dont elle prononçait les mots. Je lui souris en lui répondant:

- C’est vrai que les hommes préfèreront un roman avec plus d’action ou des scènes plus osées, mais sur ces dernières années, les seuls livres que j’ai lus étaient des livres de droit. Comme je vous l’ai dis, je regrette de n’avoir lu votre ouvrage certainement intéressant même si l’action est la parole et le sujet la découverte. Et je ne pensais pas forcément à l’aspect pécunier, mais comme je vous l’ai dis, si on peut choisir tout dans sa vie même sa façon de vivre, il n’y a que sa mort qu’on ne choisit pas. Puis si votre façon de vivre reste dans la légalité, je n’ai pas mon mot à dire. J’eus besoin d’une inspiration pour dire quelque chose qui me surprit moi-même, Est-ce que vous me laisseriez avoir l’audace de vous inviter à boire un verre?
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeJeu 21 Mai - 22:52

[hj : je te préviens que je mettrais dorénavant beaucoup de temps pour répondre, à cause du bac qui accourt. Je m'excuse d'avance. Dangereuse rencontre? [PV=Tania] 11523 ]

C’est dans la nature de l’homme de chercher toujours plus. Plus de pouvoir, plus d’argent, plus de vie. Depuis toujours, il essaye de dépasser ses limites en inventant de nouvelles technologies, toujours plus pointues, plus poussées, pour toujours plus de résultats. Je ne vous apprends rien, tout le monde sait ça. C’est un fait, une réalité à laquelle il est impossible d’y échapper. En tant qu’humain du moins. L’un des rêves le plus fou de l’homme, c’est sa recherche de l’immortalité. Tous ont la prétention de croire qu’ils représentent quelque chose dans la société où ils évoluent. Ils veulent croire que l’on se souviendra d’eux après leur mort, ou alors, que le monde disparaitra avec eux. Non pas qu’ils craignent la mort, nombreux sont ceux qui l’acceptent complètement, qui l’espère même. Non, c’est leur volonté de la dépasser, c’est le nombrilisme qui les poussent à chercher la fontaine de jouvence. La jeunesse éternelle, qui cela ne ferait pas rêver ? Certains font des guerres, d’autres écrivent des livres, certains font de grandes inventions, d’autres des crimes parfait. Pour que leur nom survive à la mort de leur corps, pour que les œuvres connaissent une vie éternelle et que, d’une certaine manière, leur esprit survive dedans, comme un lambeau de sa vie.
La nature humaine ne se rend pas compte que sa plus belle chose, ce qui la rend si précieuse, c’est justement cela, sa fragilité. Etre éphémère face au temps qui passe. Un temps dont je n’avais aujourd’hui plus vraiment conscience. Une heure qu’est-ce dans une vie d’immortelle ? Qu’est-ce quand il n’existe aucune finalité à ce temps, lorsque rien ne nous montre les dégâts des heures qui s’accumulent les unes après les autres ? Mon visage ne changera plus jamais, mon corps restera tel qu’il était lorsque je passais à travers la mort. La seule chose qui pouvait me donner conscience des jours qui continuaient à passer sans se soucier de rien, c’était la mémoire parfaite que j’avais des années qui s’amoncelaient dans mon esprit.
Bien sûr, il y avait aussi l’évolution, le changement des civilisations et des sociétés, mais je côtoyais si peu celles-ci que je ne me rendais pas bien compte des progrès constant qu’elles faisaient ni à quelle vitesse ils avançaient. Je ne possédais plus la moindre notion du temps et le consumais sans soucis car, rappelons le, il n’avait pas de fin pour moi. Même si j’espérais ardemment le contraire.

Et il était là, debout, souriant, à me parler de la mort. Sans cesse il me ramenait à mon état immonde, j’en rougirais de honte si cela fut possible. La honte du coupable assaillit par les accusations du procureur qui décrit, un à un, vos crimes, en fait une liste sanglante. Encore s’il le faisait en connaissance de cause, j’aurais pu le haïr, m’emporter contre lui, lui répondre froidement sans chercher à me défendre mais en m’expliquant. Oui, c’était cela, m’expliquer, sans pour autant chercher à allécher mes crimes oh non ! Ils n’avaient pas besoin de cela. Sauvez mon âme, tuer mon corps.
Mais qu’avait-il donc avec sa philosophie ? Pourquoi me narguer constamment, après la vie qui me nourrissait, c’était la mortalité que je ne possédais plus. Cet humain pointait de son doigt innocent les principaux regrets qui accompagnaient mon errance interminable. S’en était désespérant. Non, pas désespérant, agaçant. A croire qu’il le faisait exprès…A croire qu’il exista une puissance trompeuse au dessus de nous, un malin trompeur, qui s’amusait avec nous deux, pauvres créatures tout aussi pathétique l’une que l’autre mais pour des raisons bien différentes.

Il dériva sur le hasard. Existait-il vraiment un hasard ? Etait-ce par hasard que je m’étais retrouvée dans cette ville cette nuit là ? Pouvait-on qualifier de hasard le regard rouge de mon tortionnaire sur la jeune femme perdue que j’étais à l’époque ? Etait-ce encore fois, ce même hasard qui m’avait placée dans une famille de nomade, des aventuriers à la conquête de l’ouest américain, d’un idéal inatteignable ? Tous ces hasards avaient quelque chose d’écœurant. Ce même hasard qui fit glisser ce jeune humain à mes pieds.
Avant, je pensais naïvement que le hasard ne pouvait exister, pas vraiment du moins. Puisque nous obéissions à un destin, nous ne pouvions agir par hasard. Saleté de religion. Aujourd’hui, je me rendais bien compte qu’aucune destinée de guidait nos pas, que nous ne suivions aucune route prédéfinie par un être bien ou malveillant. Cependant je ne parvenais pas encore à déterminer quelle importance je donnais au hasard, ce que cela signifiais pour moi. Car, même si je ne possédais plus la moindre trace de croyance en Dieu, mon éducation se trouvait bien trop ancrée, imprimée en moi, pour je puisse en faire totalement abstraction. J’ai évoluée avec celle-ci, une fois avoir traversé le voile, je ne pouvais me défaire de cela. C’était mon histoire après tout, celle avec une grand H, mon histoire qui me définissais qui faisait partie de moi, tellement partie de moi que je ne pouvais en saisir toutes les nuances. J’agissais et pensais avec elle sans même m’en rendre compte, sans savoir que c’était mon histoire qui me faisait parler ainsi.
Le hasard, source incertaine, une nébuleuse inconnue même pour moi, monstre ayant saisi la nature du monde et m’existence de forces obscures, âgées de plus cent cinquante ans.

Les paroles de mon interlocuteur faillirent m’arracher un sourire ironique. Mais je me contrôlais parfaitement bien, une fois de plus. « La mort et l’ennui de l’éternité ». Oh oui, je pourrais en parler mieux que n’importe qui, je pourrais l’effrayer même avec mes mots d’horreur et de dessèchement. Car on finissait par se dessécher au bout des années, lorsque la solitude vous enlève toute compagnie, lorsque l’écoulement imperceptible du temps vous enlevait toute notion de futur. On se desséchait, je me desséchais, usée par l’ennuie, la douleur. Usée par mes crimes et ma nouvelle nature – plus si nouvelle que ça – jusqu'à l’épuisement. Il ne pouvait même pas imaginer à quel point n’avoir aucune échéance mais un océan vaste et infini devant soi peut se révéler être une condition des plus tragique. Surtout lorsque l’on a jamais rien demandé, lorsque d’ailleurs, nous n’aspirons à qu’une seule chose, lorsque nous n’avons attendu qu’une seule chose, la mort. Oui, je pourrais le traumatiser avec mon expérience. Cela ne faisait aucun doute. Et il serait à jamais conforter dans son sentiment et fuirait plus que jamais ce fou désir de la nature humaine.

Pour toute réponse, je me contentais d’hocher doucement la tête, une expression lunatique sur le visage comme on pouvait souvent voir. Je reprenais la parole pour parler de mon faux livre. Mentir, mentir, mentir, mentir, mentir. Toujours mentir. Je me grondais intérieurement alors que je lui exposais de la façon la plus concluante qu’il soit, la raison du non succès du livre. Bien sûr, je ne mentais pas complètement, au fond, j’essayais de m’en persuader. J’aurais beaucoup aimé écrire un livre sur ce thème là, un sujet intéressant et sur lequel j’aurais sans doute eut de nombreuses choses à dire. Mais avez-vous déjà vu un vampire écrire une livre ? Non, bien sûr, surement pas…Comment expliquer dans cent ans que le visage de son auteur reste toujours aussi jeune et parfait ? Non, et puis cela poserait trop de problèmes, il faudrait trouver un éditeur etc. Trop de risque pour pas grand-chose, et puis, le monde n’avait pas besoin de se souvenir de moi.

Je l’écoutais me répondre d’une oreille distraite. Mes pensées volèrent le temps de quelques secondes entre les courants d’air. Le vent apportait avec lui des odeurs de pluie et d’herbe mouillé mêlées à celles du lac. Un délicieux mélange qui chassait loin de mon esprit et de mes sens affûtés l’odeur sensuelle de l’hémoglobine. La pluie ne tarderait pas à se déverser de nouveau sur la région, je le sentais. Les odeurs ne trompent jamais. Lorsque j’étais petite, j’aimais renifler l’air pour capter ces odeurs d’herbe mouillée qui annonçait une averse, je cherchais toujours les petites signes qui m’indiquerais le temps qu’il ferait. Comme la forme des nuages au crépuscule, la couleur de la lune, l’attitude des oiseaux ou autres animaux. Cela me donnait alors l’impression d’avoir des pouvoirs, de savoir des choses que les autres, les gens de la ville, ne savait pas. J’avais le sentiment de comprendre le monde mieux que les autres qui ne parvenaient à faire ces prévisions là. Aujourd’hui encore, parfois, j’aimais retrouver ce plaisir d’enfance, et, avec nostalgie, je regardais un vol d’hirondelle voler vers le sud.
Je l’écoutais d’une oreille distraite jusqu’à ce que Jefferson marqua une courte pause pendant laquelle je sentis une sorte de tension en lui, son cœur battre légèrement plus vite comme sous le coup d’une émotion forte et je sentis son être se contracter et prendre une grande inspiration. Comme s’il allait dire quelque chose d’important, de gênant, de difficile. Et cette hésitation me fit peur. Immédiatement je quittais le monde des odeurs et de la rêverie pour reporter mon attention entière aux mots qui allaient sortir de la bouche du jeune humain, tout en espérant secrètement que les mots ne sortiraient pas, qu’au dernier moment, il se rétracte. Quelques qu’ils soient, je ne voulais pas les entendre, ils ne pouvaient qu’annoncer un nouveau dilemme, une nouvelle torture, un nouvel rappel à l’ordre, une nouvelle dénonciation de ma nature abjecte.

Et mes craintes se révélèrent fondées. Mon cœur aurait eut un raté s’il en avait été capable. La panique monta en moi alors que je mesurais petit à petit l’ampleur de sa demande. Non, je ne pouvais me le permettre. Je ne pouvais me permettre d’accepter. Mais…Mais en même temps, refuser serait un échec de plus. Comme un abandon, un combat qui échoue. Comme pourrais-je vouloir changer si je n’essayais pas de me battre physiquement contre ma nature ? Penser, c’est bien beau, mais à quoi cela me servirait-il je ne pouvais me contrôler, je devais faire ce travail là, réellement, et pas une fois de temps en temps.
Mais en même temps…Vu ma réaction face à quelques gouttes de sang…Certes, j’avais réussit à me contrôler magnifiquement bien, mais ceci dit, pendant une seconde l’instinct avait prit le dessus, j’avais amorcé une approche dangereuse vers lui…Entourée d’une dizaine voire plus, de personne, comment réagirais-je si l’un deux se coupait ? Pouvais-je vraiment me permettre de mettre la vie de plusieurs innocents en danger pour mon simple intérêt ? Pouvais-je prendre le risque d’un nouvel échec, et quel échec ?!

Non. J’étais un danger, pour lui, pour eux. Ce jeune humain ne méritait même pas d’avoir croiser ma route. Comme j’aurais aimé que jamais il ne posa ses yeux ignorant et purs sur mon visage de monstre.

Après un léger silence que je plaçais sur le compte de la réflexion et modelant mon visage pour correspondre à cette expression, je répondis, doucement.


-Tout d’abord, je suis parfaitement d’accord avec votre vision de la mort. C’est une échéance parfaite qui n’est pas une fatalité. Elle fait parti de la vie comme je l’ai déjà dis. Tous ne parviennent pas à vivre avec cela et cherche à la surmonter, mais comme vous l’avez dit, la dépasser finalement gâcherait ce qui fait la beauté de l’homme. Sa fragilité. L’ennui de l’éternité…Oui, un bon sujet surement, à méditer…J’apprécie vraiment l’intérêt que vous portez à mes ouvrages et métier. Vous avez une manière de pensée qui est peu commune je dois bien l’avouer. J’ai rencontré peu d’homme qui pensait de la sorte, dont le raisonnement faisait quelques échos dans les miens. C’est agréable et troublant à la fois. Ceci dit, je vous rassure, je ne fais rien que votre justice puisse condamner. Après, si je suis toujours dans le légal, je ne sais pas vraiment, je ne connais pas, malheureusement, les textes de lois par cœur !

Je marquais une courte pause à mon tour achevant de prendre ma décision avant de reprendre. Quand à votre invitation, elle me fait très plaisir, à vrai dire je ne m’attendais pas à cela en venant ici. Sans compter que, même si je n’ai pas l’heure exacte, il n’est pas un peu tôt pour un verre ? Je veux dire, un thé ou café serait plus juste non ? Enfin, cela me vient peut-être du fait que je n’ai pas l’habitude de boire beaucoup, du moins autre chose que de l’eau ou du thé…Pardonnez-moi je m’égare. Le fait est que j’adorerais vraiment continuer à discuter avec vous autour d’une boisson, malheureusement je me vois dans l’obligation de refuser, du moins, pour aujourd’hui. Voyez-vous, vous tomber assez mal aujourd’hui. Et pourtant je n’ai pas pour habitude d’avoir un emploie du temps rempli ! C’est même plutôt rare ! A croire que c’était fait exprès. Quoi qu’il en soit, j’ai rendez-vous avec une vieille connaissance qui habite près d’Atlin. Mais un jour prochain, pourquoi pas ! Comme je vous l’ai dis, je suis présente dans la région pour quelque temps je pense, nous ne manquerons pas d’occasion je suppose. Et ce serait même avec plaisir.

J’affichais un doux sourire légèrement désolé. Et je me voulais au fond. Je me haïssais surtout. L’idée même de ne jamais revenir me traversa l’esprit. Pour son bien.
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 29 Mai - 14:54

Quelle était la vraie raison de notre vie sur Terre ? Etait-ce pour passer une vie à travailler, une vie entière à trimer, jusqu’à ce jour où finalement la mort venait doucement nous prendre. Enfin doucement, ça c’était pour les plus chanceux d’entre nous, car de vous à moi, je devais bien avouer que les choses évoluaient plutôt étrangement dernièrement. D’abord j’allais être à la tête d’un service, moi qui n’avais jamais vraiment eu pour habitude de mener quoi que ce soit à la tête d’un service. Bon ce ne serait pas si compliqué étant donné qu’il y aurait moi et peut-être une secrétaire, si je trouvais quelqu’un qui arrivait à travailler avec moi et me supporter au travail. J’avais un caractère tout autre lorsque je travaillais, je n’étais plus ce jeune homme totalement gentillet et un peu candide. D’ailleurs gentillet et candide, ce n’était plus qu’une apparence que je donnais, mon métier m’avait changé. Psychologiquement. Certains pensaient que psychologiquement, les gens n’évoluaient vraiment qu’en présence de traumatisme fort qu’ils vivaient. Je n’avais jamais vécu de traumatisme fort personnellement, mais j’en voyais souvent dans mon travail. Les gens qui venaient et s’effondraient lorsqu’il me fallait prendre en main une affaire de meurtres. Les gens qui venaient me voir, la mine défaite et décomposée par le malheur qui les a frappés. Un parent à l’hôpital entre la vie et la mort, un fils meurtri par les coups, une fille violée, un mari infidèle. Les gens les vivaient et les subissaient, moi je prenais la mesure, cruelle et violente, de leur douleur et de leur détresse.

J’avais un métier étrange, partagé entre ce côté et cette connotation du Bien que je faisais, puisque j’envoyais en prison des criminels. Enfin ça c’était ce que les gens imaginaient de mon métier. J’étais le grand mais dramatique gentil. Grand parce que je faisais peser sur les criminels le poids de leurs torts et le courroux de la Justice. Dramatique parce que l’on venait rarement me voir de son gré, les mariages bidonnés pour l’argent comme on en voie dans les films ne sont réellement monnaie courante que dans les films, il ne fallait pas se tromper là-dessus. Puis la Justice restait la Justice, et j’avouais avoir déjà refusé des affaires, même si celles-ci auraient pu sembler pécuniairement intéressantes. Bien sûr une affaire me prenait du temps, bien sûr qu’il arrivait que je travaille chez moi, où dans le petit restaurant où j’avais pris le pli de manger dans l’heure de midi. Pourtant je restais extrêmement désintéressé, je me fichais bien que l’affaire puisse ramener gros, tant au niveau de l’argent qu’au niveau de l’évolution de ma carrière. Il importait réellement pour moi de voir la vrai Justice rendue, pas cette Justice avec un bandeau sur les yeux comme on la voyait représenter. La Justice n’était pas aveugle, et si elle l’était alors, je tâchais de lui ouvrir les yeux. C’était idéaliste bien sûr, mais je préférais un cas intéressant où le client avait à peine de quoi me payer, et de lui faire un rabais exceptionnel en mentant sur mes honoraires ou mes horaires, qu’une affaire ennuyeuse mais extrêmement lucrative. L’argent ou l’intérêt ? J’avais tranché, et la façon dont j’avais tranché était au damne de mes supérieurs qui eux, auraient bien aimé gagner plus.

Pourquoi dire que mon métier ne s’arrêtait pas à simplement rendre la Justice ? Parce que quand les gens venaient, mon travail aurait normalement été simplement être là pour les entendre, et faire valoir leurs droits. Je n’avais jamais su me cantonner à la véritable fonction de mon travail, ce côté purement juriste, je le dépassais toujours, me sentant comme obligé de me montrer sympathique et agréable avec les gens, de tenter de les réconforter. C’était là je crois la différence entre ces procureurs qui se contentaient d’écouter et de conseiller juridiquement et le juriste qui comme moi, et peut-être à tort, savait se montrer compatissant et amical. Oui mon métier était le droit et la justice, bien sûr que c’était de faire mon travail qui importait, mais le faire avec un peu de compassion lui donnait ce côté humain que j’aimais. Je n’avais jamais vraiment choisis le Droit, mais j’y avais découvert un visage humain qui m’avait séduis, et je tentais de le mettre en avant de le valoriser. Ce n’était pas évident car les gens avaient appris à craindre les juristes, même s’ils étaient de leur côté. Un juriste restait toujours un symbole de pouvoir, même dans cette société où dire à la police et aux hommes politiques et de droit d’aller se « faire foutre » semblait une valorisation sociale pour les jeunes. Il suffisait d’allumer sa télévision pour prendre conscience de cela, des voitures brulaient, des policiers et gendarmes étaient agressés, les interventions de la police étaient de plus en plus nombreuses, de plus en plus fréquentes. Ce monde allait mal et les juristes avaient du mal actuellement à se faire bien voir. C’était peut-être bien ce visage humain qui ferait la différence au final. Les gens ne cherchaient plus simplement dans le juriste, la personne qui les défendrait, ils cherchaient un réconfort, une humanité, quelque part une proximité. Les hommes et femmes de droit semblaient si forts aux yeux du commun des mortels.

Pourtant dans le même temps si fragile. A force de voir en nous une image, les gens oubliaient la première vérité de notre nature. Comme les policiers, comme les gendarmes, comme les soldats et les pompiers, nous n’étions, derrière nos costumes à trois cents dollars pièce, des hommes et des femmes. Ni plus, ni moins que des hommes et des femmes, avec leurs peines, leurs détresses, leurs doutes. Simples mortels qui étaient frappés par les mêmes problèmes et les mêmes angoisses que n’importe quelle autre personne. Les gens oubliaient cependant un peu trop ce côté humain de nous, c’était triste et quelque part affligeant. Nous ne pouvions alors plus simplement être des hommes et des femmes quand nous travaillions, il nous fallait savoir laisser chez nous nos problèmes, changer littéralement de visage et de personnalité. Si les gens aimaient cette vision du juriste forte et intouchable c’est parce qu’ils avaient besoin d’une image puissante à laquelle se raccrocher dans leur deuil ou leur douleur. Ils ne voulaient pas d’un homme ou d’une femme, ils ne voulaient pas d’un juriste, ils voulaient un « héros ». Une icône forte dans laquelle il pouvait se raccrocher, le « bienfaiteur » qui allait tout faire pour les aider. C’était d’un pathétique terriblement affolant bien sûr, mais ça nous forçait à toujours être à notre maximum, de toujours paraître fort et résistant. Comme si rien ne nous atteignait, mais dans un sens positif du terme, que les choses glissaient sur nous, qu’elles ne pouvaient pas s’arrêter, nous devions être fort, aussi fort que nous le pouvions. C’était une obligation aujourd’hui, nous n’avions pas le droit de nous montrer humain.

Et cette idée de me faisait peur au fond de moi car je redoutais que mon aspect professionnel et si intouchable venait à me changer dans mon comportement quotidien. Quand j’étais le juriste, ce comportement passait bien avec les gens, cette arrogante fierté les rassurait. Quand j’étais monsieur tout-le-monde, les gens jugeaient simplement que du haut de mes vingt-quatre ans, j’étais simplement un arrogant personnage qui ne doutait de rien et qui n’avait plus les pieds sur Terre. Je ne voulais pas de venir une de ces personnes insupportables. Je voulais rester qui j’étais, tentant d’être gentil comme je le pouvais, agréable autant que j’en avais la capacité. Je voulais quelque part garder cette innocence infantile. Et dire que j’allais bientôt aller sur ma vingt-cinquième année et que je pensais encore à rester un enfant. Je refusais de grandir parce que je craignais ce que mon métier pourrait faire de moi. J’avais peur de perdre quelque chose à tout agir en personne intouchable et j’avais déjà prouvé le contraire. La solitude me pesait, la peur de perdre mon humanité me frappait parfois. Et cette question qui venait toquer aux portes de mon esprit « Qui suis-je vraiment ? » Je crois qu’il n’y avait pas vraiment de réponse à cette question. Et si je la trouvais, ou si quelqu’un la trouvait, je ne suis pas sûr que je voudrais l’entendre, j’en doutais en réalité. Mieux valait-il ne pas savoir précisément qui on était et quel était notre but ? J’avais envie de le croire.

Pour le moment je ne savais pas qui j’étais, sinon mon nom, prénom et fonction, je n’étais absolument rien, me rendant compte que j’étais démuni devant cette jeune femme. Je ne pouvais le nier et je redoutais la réaction de la demoiselle car mon regard avait toujours plus de mal à quitter son visage, toujours plus je sentais grandir en moi le « besoin » de voir son visage. Chaque fois une pensée, *juste une fois, juste une fois, ne la dévisages pas* Et je le faisais pourtant. Non je ne le faisais pas, j’avais dépassé l’étape qui consistait simplement à la dévisager, j’avais décidé quel adjectif qualifiait la demoiselle. Et bien malgré moi, je l’avais même dis, par chance pour moi-même, ou si la demoiselle avait entendu, c’est que c’était encore pire que ce que je pensais et j’étais définitivement irrécupérable. Je n’étais pourtant pas d’un naturel gaffeur, mais devant la beauté de ses traits et la pureté de ses traits, « parfait » m’avait semblé faible pour désigner la demoiselle et l’impression que j’avais quand à elle. Que j’aurais aimé ne jamais avoir posé mon regard sur ce visage si beau et si tendre. Je n’avais désormais envie que de poser ma main sur la joue de la demoiselle, de toucher cette peau qui paraissait si parfaite. La perfection à portée de main. Ou peut-être pas la perfection dans l’absolu, mais la perfection telle que je l’imaginais. Je crois que je n’aurais pu en cet instant, imaginer plus grande beauté, imaginé plus belle femme que la demoiselle face à moi. Si la magie existait, j’aurais dis, et cela sans la moindre once et trace d’hésitation, pu dire que j’étais totalement charmé par la demoiselle. *Vois le bon côté mon grand, au moins tu sais que tu es toujours humain et bassement humain. J’ai dans l’idée que cette demoiselle te demanderait n’importe quoi tu le ferais, si elle te promettait de répondre « oui » à ta proposition de partager une boisson.*

Effectivement, j’aurais sans doute fais n’importe quoi, en respectant certaines limites il ne fallait pas non plus croire, qui m’aurait assuré que la seule et unique réponse de la demoiselle à ma question fusse « oui ». Au fond de moi, j’aurais aimé qu’elle partage ce sentiment étrange que j’avais quand mon regard passait sur elle, comme une folle envie qu’elle aussi me qualifie de « parfait » Pourtant je savais qu’elle ne l’était surement pas plus que moi, mais cette idée semblait bien incapacité face à la beauté apparente de la demoiselle. Sans qu’elle ait eu à me toucher, sans qu’elle ait eu à faire quoi que ce soit sinon d’être, j’étais à « sa merci » Je crois même que si elle avait essayé de me tuer, je me serais laisser faire…Non, je l’aurais aidé à me tuer comme j’aurais pu le faire. C’était ridicule, j’étais ridicule, c’était encore une chance qu’elle ne puisse lire mes pensées! Enfin il était un peu tard maintenant pour se demander si j'avais bien fais où pas de lui demander de boire un verre avec moi. Et puis je savais au fond de moi que j'en avais envie, ne serait-ce que pour rester cinq minutes de plus avec elle, ne serait que pour pouvoir poser encore une fois sur la perfection de ces traits et de sa ligne.

J'écoutais la jeune femme réagir à ce que j'avais dis concernant ma façon de voir la mort. « Une échéance parfaite » ? Dire cela ainsi me paraissait toutefois un petit peu exagéré, la mort n'était pas parfaite, elle faisait souffrir bien des personnes. La mort est quelque chose d'égoïste, mourir était une délivrance, un soulagement personnel, et un enfer pour les personnes qui nous entouraient, pour les personnes qui étaient proches de nous. Je devais avouer que la jeune femme n'était pas simplement belle physiquement, elle parlait de la mort avec une certaine « classe ». Elle se dit agréablement troublée de rencontrer un homme qui pensait comme elle. Et elle termina en m'assurant de rien faire que la Justice puisse condamner me signalant toutefois ne pas connaître les textes de loi par coeur. Avec une surprenante politesse la jeune femme me dit qu'elle se devait de refuser ma proposition et un sourire légèrement désolé naquit sur son visage? Je lui répondais d'un petit sourire qui connotait une pointe de déception alors que je lui dis:


- Ne vous inquiétez pas, pour les textes de loi, moi-même je n'aurais pas la vantardise de dire en connaître ne serait-ce qu'une infime partie. C'est pour ça qu'on a inventé les bibliothèques non ? Ne vous inquiétez pas pour mon offre concernant le café, ce n'est pas grave, nous ferons ça une autre fois dans ce cas. Je n'oublierais pas que vous m'avez dis que ce serait avec plaisir. Je marquais une petite pause avant de reprendre, un peu gêné d'une telle demande, Je sais que ce sera certainement très mal venu de ma part, mais me permettriez-vous de faire une photo ?
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 12 Juin - 22:30

    Il me suffisait d’un regard pour voir la déception qui habitait son être. Chez nous autre vampires, les émotions étaient multipliées par cent, si ne n’était plus, et parfois, je me disais que nous faisions naître chez les autres, des sentiments tout aussi forts. Comme j’aurais aimé ne pas avoir à lire dans ses yeux cette lueur désagréable qui brillait dans les yeux bleus de Jefferson. Si seulement il pouvait comprendre, savoir que je lui rendais service en agissant ainsi, que je lui sauvais peut-être même la vie. Je n’étais même pas capable de résister face à l’appel de son seul sang, comment faire pour freiner mes pulsions au milieu d’un océan d’odeur toutes plus alléchantes les unes que les autres ? Impossible. Du moins tant que je restais dans mon état, une vampire assoiffée d’hémoglobine. Toujours et inlassablement j’en revenais à Eux. Mes pensées semblaient tourner en boucle, une répétition qui durait depuis plusieurs décennies. La répétition de la volonté de changement, l’espoir d’un remède quelconque. Un espoir qui avait aujourd’hui un nom. Anderson. Un nom aux étranges couleurs miel. Mais un espoir qui restait encore que but inatteignable. Ils semblaient vouer une haine sans borne, au même titre que les loups, à notre condition d’assassins. Sans compter que nous nous trouvions sur leur territoire, nous n’étions pas en position de force. Autrement dit que les approcher ne faisait pas parti des choses les plus faciles, contrairement à ce que nous pensions, Zachary et moi, les premiers jours. Et s’en était encore plus frustrant. Savoir la solution là, à portée de main, la voir évoluer devant vos yeux avec l’impossibilité de refermer les doigts dessus. Plus nous semblions proches, plus ils nous échappaient. Je ne parvenais à les comprendre, à cerner leur mode de vie, leur mode de fonctionnement. Et cela avait le don de m’enrager encore plus. Pourquoi n’essayaient-ils pas simplement de nous comprendre ? Ou, du moins, de nous écouter ?
    Non, je ne pouvais pas lui accorder ce verre qu’il me demandait. Je ne devrais même pas essayer de tenir la promesse que je lui faisais de remettre cela à plus tard. Mais une promesse est une promesse non ? Tiraillée, oui, voilà le moi qui convenait parfaitement à mon état d’esprit. J’étais tiraillée entre deux pôles de mon être. Comme toujours, ballotée entre nature et volonté, entre humanité et monstruosité. Une guerre interne interminable. Où était la hache de guerre pour trancher définitivement et enterrer à jamais ce combat qui me rendait folle ? Folle de douleur et de tristesse. Tu vois Pascal, même les êtres immortels sont tiraillés ! Même nous, au-dessus des hommes, nous sommes incapables de trouver un bonheur paradisiaque. Et ce n’est pas notre mortalité qui m’obsède, mais bien mon immortalité.

    Lui dire « non », cela me permettait aussi de mettre une distance entre lui et moi. Comme si j’espérais par ce simple mot rompre le charme que je dégageais, le libérer de mon emprise, lui redonner une liberté totale et non pas une dépense à ma voix douce et attractive. Que ces yeux ne me dévorent plus, que ses regards se posent à nouveau sur chaque chose autour de lui en les trouvant belles à nouveau et plus fades comparées à la beauté de mon visage. Bien sûr, cela n’était qu’une supposition de ce qu’il ressentait. Des suppositions basées sur ma propre expérience. Lorsque je ne pouvais plus regarder les délicates ailes de papillons sans penser à la grâce mille fois supérieur des gestes de mon tortionnaire que je considérais alors comme un sauveur. Oui, un sauveur. Je pensais qu’il était le seul à pouvoir me redonner envie de vivre à fond les courtes années qui me restaient, je croyais qu’il allait recolorer le monde autour de moi pour le reste de ma vie à venir. Je pensais pouvoir oublier en sa présence, grace à la force de ses regards et de ses mots, surmonter le drame qu’avait été ma vie jusqu’alors. Une espérance brisée par une nouvelle négation qui aujourd’hui faisait écho à celle que je donnais au jeune ignorant.
    Une négation pour briser le charme, pour lui ouvrir les yeux et lui montrer la supercherie. Seulement je savais bien que cela n’était pas possible, un simple espoir chimérique de mon âme. La seule négation que je pouvais lui donner pour défaire le voile qui obscurcissait sa connaissance de mon être, était un acte que je ne voulais pas. Que je m’interdisais. Je devrais me contenter d’une simple déception, un repoussement de ses avances, le plus doux possible pour ne pas froisser son âme et son cœur d’innocent. Mais un refus quand même qui me plongea encore plus dans la mélancolie. J’espérais juste une chose, que personne ne l’attendait chez lui, que personne ne pourrait souffrir de ma présence et de mon effet sur sa nature humaine. Qu’il n’ait pas à souffrir de la culpabilité d’un sentiment de trahison envers une jeune femme qui le méritait bien plus que je ne le pourrais jamais. Pourvu que personne dans sa vie n’ait à pâtir du détestable charme de mon visage, qu’il regarde toutes les autres humaines avec envie et non qu’il les trouve fades, qu’il m’oublie comme une hypothèse folle.

    Pouvais-je simplement prétendre à vouloir rester là, à parler calmement avec lui ? Non, chaque minute de plus passées à ses côtés représentaient des minutes de trop. Un temps qu’il devrait occuper à des choses bien plus utiles à sa vie. C’était ça, je n’étais qu’une nuisance, un parasite qui venait gâcher des instants précieux de sa vie mortelle. Car autant je pouvais me permettre de gaspiller à la pelle des heures, des jours voire des années, autant chaque grain de sable qui tombait représentait pour lui une minute de souffle en moins, un décompte implacable au-dessus de sa tête comme une épée de Damoclès. Un jeune homme tragique avec son destin final brandit fièrement, flottant doucement dans le vent. Une bannière qui me narguait sournoisement. Encore en toujours les mêmes sentiments qui bouillonnaient en moi. Un manège infernal qui m’accompagnait depuis déjà plus d’un siècle. Une ronde incessante qui tourmentait nuit et jour mon esprit fiévreux. Et après on s’étonnait de mon mal-être ! Mais comment vivre normalement, comment ne pas rester en marge, lorsqu’on est devenu incapable de penser à autre chose qu’au passé ? Certains disent que nous vivons avec notre passé, qu’il nous suit partout et nous définit. Oui, mais moi je ne vivais pas avec, j’avais l’impression de m’être arrêtée de vivre lorsqu’il avait prit fin. J’aurais aimé pouvoir partager plus avec Jefferson. Sa passion pour les photos m’intéressait particulièrement. Après tout je ne connaissais pas grand-chose sur cette nouvelle technologie. Nouvelle pour moi bien-sûr, car, même si elle existe à présent depuis plus d’un siècle, pour moi elle n’en restera pas moins une invention nouvelle d’un esprit humain. Après tout, mes parents n’avaient même pas connus cela. Une nouvelle forme d’art qu’ils auraient sans doute apprécié, comme ils appréciaient les tableaux et les sculptures, représentations d’une imagination humaine liée à une nature universelle.

    De plus, ce jeune homme était absolument charmant dans le sens où ses il parlait simplement mais avec une certaine politesse touchante. Très loin des mots que j’avais l’habitude d’entendre de la bouche des ignorants. Mais, en même temps, la situation différenciait de beaucoup avec les autres. Je ne cherchais pas à calmer le besoin de ma nature, je ne l’avais pas choisi, espionné et entraîné dans un endroit désert pour lui révéler notre existence avant de lui donner ce à quoi j’aspirais depuis longtemps. La mort. Un frisson parcourut mon âme alors que ce mot traversa mon esprit, comme à chaque fois. Je ne m’y étais pas habitué, je ne m’y habituerais jamais. J’étais bourrée de contradictions, de paradoxes qui contribuaient à mon mal-être chronique. Non vraiment, j’étais un poison inutile…

    Il ne tarda pas à me répondre bien sûr, à commencer par mes remarques sur les textes de lois. Un léger sourire amusé effleura mes lèvres chassa pendant une seconde celui d’excuse avant que ce dernier ne reprenne sa place. Et, intérieurement, je lui hurlais pardon. Je le quitterais donc avec la peur de croiser à nouveau sa route…Seulement, à ce jeu, inutile de chercher à savoir qui gagnerait. Son odeur était à présent imprimée dans mes souvenirs, emprunt indélébile dans mon nez. Je le reconnaitrais à des mètres à la ronde, et il me suffirait d’une seconde pour m’éloigner de lui de plusieurs kilomètres, sans même qu’il puisse se douter de ma présence. Fuir, oui, fuir cet être fragile, ce roseau pensant qui semblait vouloir me tendre son coup dans une soumission totale. J’hochais cependant la tête, pour lui signifier que je confirmais ma promesse. Mentir jusqu’au bout des choses, jusqu’au bout des cils. Alors que je n’espère qu’une chose, que c’était juste la dernière fois qu’il croisait mon chemin, ou bien celui d’un autre. Oui, qu’il vive simplement loin de nous.
    Sa dernière demande me prit cependant au dépourvu. Jamais je n’avais eut affaire à une telle proposition. Je ne savais pas comment réagir, quoi dire. Devais-je accepter ? Et même, quel serait le résultat de ma peau cadavérique sur la pellicule de son appareil ? Que donneraient les milliers de pixels qui redessineraient le contour de mes traits de perfection malsaine ? Et pourtant, je ne pouvais lui refuser cela, pas après avoir décliné son invitation. Il faisait un parfait petit homme de loi, un pro de la négociation…


    -C’est vrai, mais j’avoue ne pas avoir le réflexe d’aller me plonger dans les écritures de fourmis des textes lorsqu’une question me vient à l’esprit ! Et, pour vous donner raison une fois de plus, je doute que quiconque connaisse ces textes par cœur dans leur entier. Il faudrait toute une vie d’homme pour parvenir à un tel exploit ! Sans compter qu’ils changent bien souvent…Suivant son exemple je marquais une petite pause avant de reprendre un peu gênée. Silence qui me permit de réfléchir aussi vite que possible. Une photo dites-vous ? Je jetais un rapide coup d’œil à l’appareil qui trônait autour de son coup avec un sourire rêveur avant de reprendre le yeux toujours fixé sur l’objet. Pourquoi pas…Si cela peut vous faire plaisir et me faire pardonner d’avoir ainsi du décliner votre charmante invitation.

    Je relevais les yeux sur la fin de ma phrase pour les planter à nouveau dans ceux de mon interlocuteur. A mon grand malheur je remarquais que j’étais redevenue bien plus douce qu’il n’aurait fallut…Alors qu’il m’aurait suffis de lui répondre de manière neutre et désintéressée…
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Jefferson Ness
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Mémoire
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MessageSujet: Re: Dangereuse rencontre? [PV=Tania]   Dangereuse rencontre? [PV=Tania] Icon_minitimeVen 12 Juin - 23:30

Vous vouliez la vérité sur moi en ce instant précis ? Je me haïssais, je me détestais du plus profond de mon être. Comme si chaque partie de mon corps, comme si chaque petite et infime partie de mon être n'était en réalité que pur méchanceté, que pure trahison, que colère et insultes auto-dirigé vers une seule et même personne. Moi. Comment pouvais-je être ainsi le plus grossier et horrible personnage avec cette jeune femme ? Je m'en rendais compte, je savais exactement ce que je faisais, mais je ne pouvais pas lutter contre, et quand j'essayais cela ne menait à rien. Mon regard toujours revenait vers son visage, ses traits déchiraient la beauté de ce paysage, je l'avais dis elle était tout simplement parfaite. Ce seul mot qui avait filtré entre mes lèvres, cette expression soudaine que j'avais dis dans un soupir. Je regardais autour d'elle, cherchant quelque chose à regarder pour ne pas que mon regard reste simplement figé sur son visage, mais rien n'y faisait, tout m'y ramenait, jusqu'au plus petit détail. C'était comme si tout était fais pour que mon regard se tourne, comme si elle était devenue ma raison de voir. Comme si je n'avais plus le droit de regarder qu'elle sous peine d'être changé en statue de sel. Je comprenais désormais combien il avait dû être difficile de refuser à Méduse à regard si elle était aussi belle que cette jeune femme. Je me sentais lamentable et pathétique en cet instant de regarder ainsi la jeune femme. Mon regard ne voulait pas se détacher d'elle, j'essayais, mais c'était comme une force qui me contraignait à poser mes yeux sur ses traits, sur cette perfection. Et dire que j'avais toujours défendu que la perfection n'existait, pourtant je ne détachais pas mon regard d'elle, comme c'était le cas avec Jessica quand encore je la voyais. Les deux jeunes femmes avaient ça en commun que de capturer mon regard de leur seule présence. Comment je l'expliquais ? Je ne l'expliquais simplement pas car je n'avais aucune idée de la façon dont la jeune femme s'y prenait que ce soit ainsi. Peut-être ne faisait-elle simplement rien et n'était que ce le résultat d'un cerveau d'une jeune homme célibataire depuis trop longtemps ?

Oui c'était ça, ce devait être mes cinq dernières années de célibat qui me rendait ainsi devant cette femme qui simplement avait un visage comme celui dont j'avais rêvé... Non, je n'avais jamais rêvé pareil visage, ni pareille apparence, la jeune femme n'était pas comparable à un souvenir ou un rêve, je n'avais jamais vu ce visage, ni une telle beauté dans les traits d'un visage. Quelque part, cela me rendait malade que de me sentir ainsi, j'étais comme...Non j'étais véritablement soumis à la beauté de cette jeune femme et je crois qu'en cet instant précis, elle aurait pu me demander n'importe quoi que je n'aurais su lui résister et lui dire un simple « non ». Elle aurait pu me demander de sauter dans le vide pour un sourire je l'aurais fais. C'était étrange de se sentir ainsi charmé, étrange et très déplaisant. Je n'aimais pas contrôler tout ce qui m'entourait, mais de me retrouver ainsi avec la jeune femme, cela me paraissait extrêmement étrange et quelque part dangereusement inquiétant. Je crois que devant ce regard inlassablement attiré vers elle, la jeune femme devait me prendre pour un obsédé, et pourtant que j'aimerais ne pas la regarder pour ne pas lui donner cette impression. Que j'aimerais lui prouver que je n'étais pas esclave de sa beauté. Seulement en cet instant je ne pouvais rien faire sinon me laisser dominer par cette envie que j'avais, trop forte pour être combattu, de la regarder encore une fois. Je me jurais chaque fois que c'était la dernière fois, et je recommençais à faire exactement la même chose. J'avançais ainsi étrangement avec cette jeune femme, me promettant que c'était la dernière fois que j'osais regarder, non scruter le moindre carré de peau de son visage. Si au moins je me contentais d'un regard comme on en avait pour n'importe qui. Pourtant je sentais mon regard insistant, quelque part il devait dégager une forme de violent désir et c'était bien le cas. Le désir de passer ma main doucement sur ses cheveux, l'envie de caresser de ma main son visage, la volonté de gouter ses lèvres.

*Ca suffit Jefferson, tu reviens sur Terre. Tu as toujours refusé de croire que la perfection pouvait exister, tu ne vas pas ainsi laisser tes idées malmenées par une demoiselle non ? Bon je reconnais qu'elle a un charme fou, mais elle n'est pas parfaite. Elle est seulement fatalement attirante, inéluctablement belle, incroyablement séduisante...Non t'as raison, elle est parfaite.* Voilà ce qui se passait dans ma tête en cet instant, je tentais de me persuader que je me trompais et que la perfection n'était pas de ce monde, mais toujours, inlassablement, je décidais que j'avais tort. Je voulais croire qu'elle n'était pas parfaite et je me retrouvais soudainement à me dire le contraire. Je me convainquais qu'elle n'était pas parfaite et « effleurer » son visage du regard suffisait à détruire ma belle et pathétique certitude. Il est des choses contre lesquelles on ne peut résister dans la vie, cependant je n'avais jamais imaginé que je ne puisse résister à une demoiselle. Pas que j'ai une haute opinion de moi qui me faisait penser que je pourrais toujours avoir un certain « contrôle » sur les femmes qui m'entourent, mais jamais je n'avais pensé me retrouver ainsi face à quelqu'un. Homme ou femme d'ailleurs. J'étais impuissant et soumis, c'était une sensation étrange qui surement aurait dû me paraître désagréable si je ne m'étais trouvé masochiste à aimer cela. Oui c'était précisément le terme qui me définirait à cet instant, masochiste. Je me savais complètement à la merci de cette jeune femme, conscient que chaque mot qu'elle prononcerait aurait force de loi pour moi. Et pourtant j'aimais subir la dictature de la jeune femme. Je ne savais pas si elle en était où non consciente, mais elle me dominait littéralement et c'était inquiétant autant que agréable. *Mais qu'est-ce qui m'arrive ?* Ah celle-là, que j'aimerais avoir la réponse, comme cela m'arrangerait de pouvoir expliquer ce qui précisément m'arriverait. On m'avait déjà refusé des verres, bien sûr, c'était le principe du libre-arbitre et du choix, et pourtant c'était seulement la seconde fois que cela me faisait mal. La première était à Jessica, d'ailleurs en parlant d'elle, c'était étrange comme elle avait la même façon d'attirer mon regard que la demoiselle en face de moi. Là j'étais dépassé et je me mettais à divaguer, deux très belles jeunes femmes m'avaient refusé des verres, je n'allais quand même pas sortir la théorie du complot non ?

Je me surpris moi-même en me sentant sourire ainsi quand j'entendis la demoiselle accepter que je la prenne en photo. A ce moment-là j'étais presque convaincu que mon sourire avait dû paraitre comme celui qu'un enfant aurait en découvrant à Noël précisément ce qu'il avait espéré recevoir pendant si longtemps. Comme si la jeune femme me faisait cadeau du bien le plus précieux qu'il pouvait y avoir sur Terre. Pourtant j'étais partagé en cet instant, j'avais demandé à la jeune femme une photo d'elle quand le terme exact de ma question aurait dû être « avec elle ». ou peut-être changeais-je maintenant la version de ma question parce qu'elle avait dis « oui » et que je savais que de lui proposer une photo avec moi aurait été vouée à « non » clinquant et douloureux. Alors je souriais à la jeune femme, goûtant cette chance unique que j'avais mais espérant déjà plus. Combien de temps cela allait-il durer ? J'avais à vue la beauté de la jeune que je désirais l'immortaliser, je pouvais l'immortaliser que je désirais que ce soit avec moi, et après ? Allais-je demander à toucher sa peau où gouter ses lèvres ? *Reprends-toi mon grand, t'es pas comme ça normalement.* en effet puisque normalement je n'aurais jamais eu l'indécence de demander à la jeune femme de se laisser photographier. Définitivement je devais lui avoir donné l'impression d'un goujat en mal de beauté féminine. En mal de beauté féminine peut-être un peu je n'oserais dire le contraire, mais un goujat c'était parfaitement l'opposé de ce que j'aurais voulu paraître pour la jeune femme. Doucement je pris mon appareil photo, me permettant de réduire la distance entre la jeune femme et moi à quelques mètres, un peu moins de la dizaine. S'approcher était soit ma meilleure idée, soit ma pire, mais je sentais mon coeur s'accélérer légèrement sans sombrer dans un battement excessivement rapide.**Encore quelque pas et tu pourras toucher sa peau...NON !!!* Je m'arrêtais certainement un peu violemment pour que la jeune femme ne se rende pas compte de quelque chose, mais je n'y prêtais pas même attention. Mon regard était sur son visage et à nouveau je me sentis le contempler. Secouant doucement ma tête, je posais attention à mon appareil photo le temps de l'allumer **Allez Jeff', c'est pas ta première photographie et belle comme elle est, tu peux pas la rater...Belle comme elle est, ça recommence* Même sans la regarder tout me ramenait à elle. Je levais l'appareil photo vers la jeune femme, tâchant de cadrer son corps en insistant un peu plus sur le visage souriant et radieux de la demoiselle. Doucement je pressais le bouton du Reflex Numérique sans pouvoir découvrir le résultat. C'était un ancien modèle qui n'offrait pas toute la technologie, je verrais en développant. Je me permis d'en prendre une demi-douzaine sans réellement me rendre compte que ça pourrait déranger la demoiselle. Soudain enlevant l'appareil et visiblement gêné:


- Je...Je suis désolé, je...J'avais dis une mais...mais voilà j'ai un problème avec vous mademoiselle...*Ah bah bravo Roméo*Je veux dire non, je n'ai pas de problème avec vous...Je...je me sens complètement stupide et débile, mais vous êtes si...**Belle ? Sublime ? Magnifique ?Parfaite. *Encore ? Tu te répètes.* Vous devez me prendre pour...Je ne sais même pas pour quoi vous pourriez me prendre de vous avoir ainsi détaillé, mais...J'étais...Je suis incapable de détacher mon regard de vous...Ne le prenez pas mal, ce que je veux dire c'est...Je vous l'ai dis, parfaite, c'est le seul mot que j'ai en tête depuis que je vous ai vu...Ce...Je n'essaye pas de vous séduire de façon si pathétique, je suis...Vous me...Je suis complètement troublé et perdu...Je...Je suis désolé...
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