I wanna hold you [Marianna]

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Une autre journée passa, avec cette même vitesse accélérée, à en donner le tournis à n'importe quelle personne peu habitué. Les cours par contre, les traîtres, étaient passés à une lenteur exaspérante, si bien que j'avais plusieurs fois été tenté de quitter la salle. Seulement, une chose m'avait retenu. les Matthew. Le frère était assis à quelques tables devant moi, l'air rêveur et je devais reconnaître que son odeur était alléchante. Ainsi, je serrais la mâchoire, sans m'empêcher pour autant de le fixer, si bien qu'il finit par tourner la tête vers moi. Dès lors que nos regards se croisèrent, il ne broncha pas, tentant certainement de sourire. Après tout, n'étais je pas le frère de celle qui l'attirait ? Sentiment apparemment réciproque. Je n'en faisais rien et faisait semblant de reporter mon attention sur le tableau, connaissant plus que par coeur les dates que le professeur d'Histoire s'entêtait à faire retenir aux autres.
Par la suite, je tournais le regard vers Jenna, la soeur. Ses cheveux bruns détachaient, flottés dans son dos, alors qu'elle suivait le cours avec une acuité incroyable. Je tentais de me concentrer, mais un petit coup de vent, de la fenêtre ouverte, fit parvenir une odeur désagréable. Elle empestait l'animal. Je m'étonnais de cette découverte, et plaçait ma main sur mon nez, tandis que l'odeur de son frère me parvenait à son tour.

J'étais capable de tenir. Je le savais. Il me suffisait de penser à la seule capable de me détendre. Je l'imaginais alors assise dans une salle non loin de la mienne, près de la fenêtre à surveiller les allers et venues des élèves. Le professeurs tenterait alors de la surprendre, avec une question piège, mais ma Mariana lui répondrait avant qu'il n'ait le temps de finir sa phrase. Je souris, involontairement, en imaginant son visage à la peau crème répondre de cette voix musicale qu'était la sienne. Si mon coeur avait pu battre normalement, il se serait sans doute emballé en imaginant son visage, si fortement ancré dans mon esprit. J'imaginais les sensations humaines que j'aurais pu ressentir. Mes mains seraient sans doute devenue moites, je n'aurais cessé de tordre mes doigts. Mon pied droit aurait sans doute tapé le sol dans un geste d'impatience, tandis que je n'aurais cessé de guetter les aiguilles, que j'aurais trouvé trop lente, de l'horloge accroché au-dessus de la porte de la salle.
Mais non, je n'avais rien de tout cela. Je restais assis, droit, le regard dans le vide, assis plus au fond, seul. Personne n'osant s'installer près de moi ou d'un membre de ma famille. Soudain, je captais le regard, haineux à n'en point douter, de Jenna. Je n'y fit rien et me levait, tandis que la sonnerie retentissait à peine.

Je tenais mon sac, par la lanière, sur l'épaule droite et me mouvait dans les couloirs. Si au début de mes années, aux côtés de la famille Anderson, les regards d'épouvantes et de respects des humains me gênaient, je n'en tenais plus compte désormais. Cela faisait partit de mon quotidien, et même si parfois cela agaçait mes soeurs, nous ne pouvions qu'y prêter qu'une minime attention. Ma main gauche dans la poche, j'éviterais ainsi de toucher un humain. J'imaginais que trop bien leur visage déconfit si leur peau tiède entrait en contact avec ma peau glacée.
Observant les élèves retourner en cours, je quittais les murs du lycée pour m'arrêter devant la voiture de Solstice. Nous finissions à la même heure ce jours-là et rentrions ensemble. Je n'attendais pas longtemps. Quelques minutes, tout au plus et elle fut à mes côtés, me laissant monter dans sa somptueuse voiture. Arrachant ainsi un sifflement admiratif de la part de quelques élèves.
Qu'y pouvions nous. Ne risquant pas la mort, nous aimions la vitesse, une façon certainement désespéré d'essayer de ressentir des émotions. Nous descendions ensemble et elle me laissait seul dans le garage, filant certainement chasser. Pour ma part, je m'étais largement nourris le matin.

Néanmoins, je fus surpris de remarquer que Mariana était déjà là. Elle ne cesserait jamais de me prendre au dépourvu. J'entendais ce qui me semblait être Aaron, vociférer contre un objet. Certainement qu'il tentait de réparer l'une des voitures dans le jardin. N'y prêtant que très peu d'attention, je m'approchais du canapé ou était assise ma moitié et posais une main sur son épaule. C'est alors que deux choses éveillèrent mon côté protecteur. Ma douce ne réagit pas au contact de ma main sur son épaule et quand je penchais la tête en avant, je remarquais qu'elle avait les yeux fermés et semblait concentré. Une vision. Immédiatement, je me glissais à ses côtés, un bras autour de ses épaules frêle, et posais ma main libre sur son avant bras droit. J'attendais patiemment, près à utiliser mon don pour la calmer si besoin était. Soit il se passait quelque chose, soit elle s'amusait encore à deviner un futur proche. Si cela concernait encore Lynn et Keith, j'étais prêt à parier que si notre soeur l'apprenait, elle ne manquerait pas d'éclaircir les choses. Doucement, ma moitié rouvrit les yeux et mon regard croisa alors ses délicates prunelles dorées pour lesquelles j'aurais vendu mon âme au diable en personne, si cela n'avait déjà été fait.

-Comment va ma douce aujourd'hui ?

Je souris, me préparant à entendre ses manigances. C'était un trait de caractère qui m'amusait chez elle. Mariana ne pouvait s'empêcher de mettre son grain de sel dans les relations qui prenaient formes sous ses yeux, ou même sur les événements environnants. J'espérais soudainement que cela ait un rapport avec les récents événements qui touchait le coin. Ces vagues de meurtres ne me disait rien de bon, j'avais peur que cela ne trouble notre paix tant désiré. Et surtout, que cela ne laisse aux enfants de la lune une chance de rompre notre très fine "paix".

En cours d’espagnol avec Lynn, je regardais un peu à l’extérieur, étudiant chaque mouvement de ces humains qui passait riant, entrelacée les uns aux autres. Ils étaient marrants, en fait dans les différents lycées où j’avais pu passer, et autant dire que j’en avais fait, et pas deux ou trois. Plutôt 20 ou 30 pour être plus exact, il n’était pas rare en fait que l’on change de lycée aussi souvent, ça nous permettait d’éviter de trop poser de doute sur nos véritables origines. Bizarre quand même des jeunes qui en 3ème ou 4ème année qui ont encore l’apparence de quelqu’un de 18 ans, non ?! Enfin du moins, pour nos « parents », c’était assez bizarre qu’Abby et Sacha ne vieillissent pas du tout, comme s’ils avaient toujours la trentaine. C’est ce qui était certainement le plus embêtant et en même temps la partie de vampire que j’aimais le plus, qui ne rêve pas de garder sa jeunesse éternellement. Qui ne rêve pas de rester à vie, une adolescente de 17-18 ans… Pas moi en tout cas !

Le cours se déroulait à une vitesse follement lente contrairement aux autres moments de la journée comme le midi qui semblait étrangement court dès que je me retrouvais avec ma tendre moitié. Je sentais bien qu’avant que le prof se décide à m’interroger qu’il allait me réprimander pour mon manque d’attention. Le sujet du jour ?! La dictature espagnole, le personnage clé, Franco… Mon cher ami, ça par contre, le programme n’avait pas changé, c’était toujours la même chose, à chaque fois on faisait la même chose en cours de langue. Mais comme j’avais eu la chance de vivre depuis plus de 100 ans, je savais un peu ce qui se passait pendant cette période. D’ailleurs quand il me le demanda, je lui dis dans un espagnol plus ou moins bien, sa date de naissance, sa date de montée au pouvoir et sa date de mort. Même avec le jour, j’avais la paix pour au moins deux heures de cours, tant mieux lundi prochain, el señor me laissera penser à mon tendre amour en paix.

La sonnerie retentissait à peine quand Lynn et moi étions déjà dehors à attendre Peter pour rentrer, le cours de Biologie étant repoussé au lendemain pour des questions pratiques, Lynn et moi avions fini notre journée. Je savais que William devait rentrer avec Solstice, mais comme entre Lynn et Solstice, c’était carrément la guerre froide, on préférait éviter de les faire se côtoyer en même temps. Elle m’en voulait déjà suffisamment de soutenir Lynn au lieu d’elle, alors on éviterait de réveiller les hostilités. IL ne fallut que peu de temps à notre voiture pour rejoindre le manoir à Watson Lake, légèrement à l’écart de la ville. Tandis que Lynn et Peter partirent du côté du jardin je m’installai dans le salon en attendant ma moitié regardant un peu l’avenir pour ma famille. Je n’aimais pas rester là sans savoir, j’aimais bien connaitre le futur de mes proches, c’était plus fort que moi.

Actuellement ? C’était plus, Lynn et Keith mes deux sujets favoris… Je savais beaucoup de choses à propos d’eux deux, et sans même que Lynn ne sache tout, même si elle connaissait bien les trois quart. D’ailleurs le coup de lundi lui était resté légèrement à travers de la gorge, bon d’accord, je l’avais abandonné en cours de Biologie, que voulez vous ?! C’était vraiment plus fort que moi de faire en sorte que les deux se rapprochent. Je savais qu’un jour, elle réussirait à résister à son odeur trop alléchante, même s’il faudrait du temps bien évidemment, ceci je n’en doutais point… Il y avait aussi ces Volturis qui avaient tendance à me tracasser, pourquoi ? Parce qu’ils étaient là sans qu’on leur ai rien demander et bien que nos parents ne voulaient pas faire d’hostilité, moi je voyais ça d’un mauvais œil. Fermant les yeux me laissant aller dans mes visions, je sentis la main protectrice de William sur mon épaule, puis voyant mon manque de réaction, il s’installa à mes côtés sa main autour de mes épaules puis l’autre sur mon avant bras. Il ne fallut que quelques secondes pour que je reprenne mes esprits et glissant mes doigts dans sa main je lui souris tout en répondant

« Elle va très bien… Et toi donc ? Ta journée s’est bien passé ? »

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Le fait d'être rentré avec Solstice m'avait quelque peu gêné, surtout ce silence pesant. Avec Lynn et/ou Marianna, même Aaron, j'étais habitué à ce que l'un d'eux parle sans arrêt, empêchant le silence de prendre place. Mais avec Solstice, surtout ces derniers temps, tout semblait l'irriter et elle préférait se taire que de se confier. Et la tension entre elle et Lynn n'avait échappé à personne. Elles qui s'entendaient pourtant si bien avant, semblaient ne même plus se reconnaître.
Le trajet avait donc été rapide, d'une certaine façon, j'avais eu l'impression que dans l'habitacle du véhicule la tension avait ralentit le temps. Je n'étais généralement pas nerveux avec ceux de la famille, mais je devais avouer que Solstice m'avait tendu et cela s'en était ressentit car mon pouvoir l'avait elle aussi tendue plus qu'elle ne l'était à l'origine. Je m'étais ressaisi pour la calmer mais inutilement, puisque nous étions arrivé à la maison. Il m'avait donc tardé de retrouver ma douce moitié, afin de reprendre un air calme et apaisé. Tout comme moi je pouvais calmer ou agacé une foule entière, Marianna avait ce don de me détendre, dès qu'elle était près de moi.

Ainsi, la retrouver comme ça, avait réanimé en moi cette antique peur d'une vision funeste. La présence des Volturis non loin de nous, me rongeait un peu plus. Après tout, nous ne comprenions toujours pas pourquoi ils restaient. Eux qui faisaient généralement tout pour ne pas attirer l'attention des humains, faisaient tout le contraire. Surtout, et j'étais certain que partager ça à voix haute allé me valoir une bonne claque, je ne comprenais pas qu'ils veuillent tant détruire les enfants de la lune. Après tout, tout comme nous, ces êtres sortaient tout droit d'un conte pour enfant. Quitte à les exterminer, autant nous exterminer nous aussi. Mais là, mon raisonnement devenait trop .. Suicidaire.. Je reprenais donc mon observation de Mariana en silence, caressant la peau de son avant bras du pouce.
Son regard croisa enfin le mien et je me sentis soulagé de ne voir aucune trace de peur ou de tristesse sur son visage. J'écartais donc la possibilité d'une vision des Volturis, ou alors c'était une vision joyeuse pour nous, qu'elle nous cacherait jusqu'à ce que la famille soit réunis pour en parler.

Sa douce voix me parvint aux oreilles comme une mélodie. Je lui souris doucement, détendant enfin les muscles de mon corps, alors que sa main glissait dans la mienne. Ce contact me procura un un bien être intense et je lui dégageait une petite mèche rebelle. Contrairement à Solstice et Aaron qui ne cessait de se montrer très "physique", les contacts que j'avais avec ma douce était sain et affectueux. Nous n'avions pas besoin de temps de gestes inutiles pour se prouver notre amour, nos regard et notre présence nous suffisait. Certes, lorsque nous étions séparés et que l'inquiétude me prenait, je ne pouvais m'empêcher de la serrer contre moi à nos retrouvailles.
Je la protégeais aussi. Mais le fait qu'elle ne puisse avoir ses visions, sans les partager sur le moment m'inquiétais. Je me sentais impuissant et lorsque c'était des visions funestes, je ne pouvais rien faire d'autre que de la calmer mais je savais que sa panique reprendrait si je m'éloignais. Une boucle sans fin.
Mon regard plongea alors dans le sien, tentant de deviner ce qu'elle cachait.

-Elle s'est bien passé. A part que la fille Matthew a encore une fois tenté de me tuer du regard. Quant à son frère, c'est autre chose.

Je tentais de me retenir de rire en revoyant le regard de Jenna. J'étais certain que si elle avait pu, elle m'aurait lancé des couteaux rien qu'avec son regard. Fréquenter les enfant de la lune n'était pas bon pour elle. D'ailleurs, je me demandais ce qu'ils avaient bien pu lui dire pour qu'elle nous haïsse ainsi. Sans doute avait il bourré son crâne de mensonge éhonté à propos de notre famille.
Et puis que diable, tout ce qui nous intéressé était son frère, Keith. Je devais avouer que sa proximité avec Lynn me gênait. Cela ne m'agaçait pas, j'étais encore capable de comprendre que face aux sentiments on ne peut rien, mais j'avais peur. Tant pour la santé de ma tendre petite soeur que pour la survie de Keith. Je m'inquiétais pour des humains maintenant, quel coup du sort. Reportant mon attention sur ma moitié, je finis par lâcher d'un ton mi-inquiet, mi-amusé.

-Qu'as tu vu ?

Sentir son pouce sur ma peau de marbre me donnait toujours cette sensation de frisson, comme si ça faisait que quelques jours que l’on était ensemble. Il était dur pour certains de se dire qu’au bout de plusieurs mois, et plus exactement plusieurs années, j’étais inconditionnellement amoureuse de lui. X) ! Que voulez vous, j’étais juste sous le charme de ma moitié, bon il valait mieux ça que l’inverse. Mais soit, il m’évoqua sa journée, et plus particulièrement Jenna Matthew qui était-on va dire indirectement d’accord avec notre sœur, persuadée que Keith et Lynn étaient tout sauf fait pour être l’un avec l’autre. Et puis Jenna semblait également en savoir une certaine partie sur nous, en même temps à force de trainer avec ces cabots… Moi, j’ai toujours dit x) je préfère les manous, et pas ces sortes de chiens qui ferait bien de prendre la direction de la douche, ça ne leur ferait pas de mal. Mais bon, dès qu’on tentait de leur expliquer quelque chose, on se faisait renvoyer à notre chez nous, donc je me taisais et je ne respirais pas quand ils étaient dans le coin.

Quant à Keith, lui ? Il était juste sous le charme de notre autre sœur, Lynn. Ca se voyait clairement comme le nez au milieu de la figure, l’ennui ? Lynn était certainement le plus grand danger pour Keith et en même temps, elle ne pouvait s’empêcher de penser à lui. Ca ressemblait plus à la course poursuite entre le chat et la souris, plus je te veux, plus je te fuis. Cette situation avait deux esprits dans ma tête, tout d’abord, j’étais amusée par ce comportement, car je connaissais aussi subjectif que ça pouvait être, le déroulement des futurs évènements, et en même temps, je savais que ce comportement était dangereux pour ma famille. Dans tous les cas, je soutenais sa sœur Lynn, contrairement à Solstice qui avait tendance à lui en vouloir autant à Lynn qu’à moi de jouer de cette situation et d’aggraver la vie paisible ici dans le Yukon…

« Ah ces deux là, surtout Jenna, il semblerait qu’elle nous déteste alors qu’on ne lui a strictement rien fait jusque preuve du contraire… Mais qu’elle essaye un peu de te tuer du regard que j’aille moi-même lui montrer qu’il ne faut pas toucher à ma moitié »

Je dis ça en plaisantant, bien qu’il fût clair que si on touchait William, autant dire que je devenais une fille plus ou moins possessive, nan ! On ne touche pas, on admire d’accord, mais le premier qui touche, je lui fais sa fête… Puis il me posa la question que j’attendais un peu de sa part, qu’as-tu vu ? A chaque vision, il me posait cette question, je le comprenais, j’aurais voulu que comme Peter il puisse lire dans mes pensées pour que je puisse partager mes visions sans paroles sans rien dire et qu’il puisse comprendre aussi rapidement que moi. Ennui ? Il pouvait que me calmer, ce qui était déjà beaucoup bien évidemment, mais en même temps, on ne pouvait pas tout avoir !

« Rien de neuf, la présence des Volturis encore et toujours, j’aimerais qu’ils retournent en Italie, surtout les deux, Jane et Alec, ils sont teigneux ces deux là >< Mais leur présence ici ne présage rien de bon, enfin comme depuis le début… »

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C'était plus fort que moi, je tremblais chaque fois que je pensais aux Volturis. La raison de leur venu ici m'était en partie floue. Quelle raison les avait poussé à décider d'anéantir les enfant de la lune, surtout maintenant. Une idée germa dans mon esprit, mais c'était trop simple pour être ça. Connaissant le côté théâtrale de nos congénères omnivores, je me doutais qu'ils soient venus maintenant juste pour ça.
Il faut dire qu'ils avaient bien choisit leur moment. L'arrivée des jumeaux Matthew les avait elle forcé à venir ? Dans ce cas, pourquoi ? Que possédait ces enfants pour effrayer assez la famille Italienne, la forçant à venir ici. Etait-ce parce que l'une était une fille à loups et l'autre un garçon à vampires ? Trop simple. Cette venue cachait autre chose et même si je m'étais promis de ne m'en mêler que si besoin était, je voulais savoir.
Seulement, j'étais certain que si je me décidais maintenant à prendre une décision pour rencontrer Jenna en privée ou même espionner ses parents, Mariana en aurait la vision et m'en empêcherait.

De plus, j'avais sentit l'odeur d'autre vampires, inconnus, à proximité de la ville. Je n'en avais fait part à personne, pensant que tout cela venait de ma tête, mais avec tout ces événements je commençais à en avoir des doutes. Je me concentrais quelques minutes sur mes suppositions, heureux que, pour une fois, Peter ne soit pas près de moi pour lire dans mes pensées. Non pas que je détestais ça, mais j'avais dû mal à m'y habituer quand il lisait en moi alors que je ne cherchais pas à communiquer avec lui. Et puis, je devais l'avouer; je le jalousais.
N'était il pas le seul, à pouvoir aisément voir les visions de Mariana au travers de ses pensées ? Sans qu'elle ait besoin de parler. Je me rendais bien compte que cela devait être agaçant à force d'entendre "qu'as tu vu ?" mais contrairement à Peter, je ne pouvais que l'apaiser. Pas la comprendre. Hé oui, nous avions beau être vampire, nous connaissions la jalousie, tout de même. Pour cela, j'évitais d'avoir de sombre pensées en présence de mon frère, de peur de le vexer ou de l'inquiéter. Je ne désirais pas reproduire le schéma Lynn/Solstice.

Alors qu'elle parlait de Jenna et Keith, je l'écoutais tout en observant le ciel par la baie vitrée. La nuit empiété sur le jours et des gouttes de pluies se laissaient glisser sur la vitre. J'imaginais des larmes en voyant mon visage se refléter dans la vitre. Humain, il m'arrivait de pleurer quand je perdais un soldat, un ami, maintenant, je restais de marbre. Les larmes ne venaient plus, la tristesse par contre. Un vampire déprimé n'est pas beau à voir. J'en avais fait les frais quand j'avais appris la mort de ma tante.
Je me ressaisissais et, continuant de fixer le ciel, me plongeait à nouveau dans des songes. Ma douce avait beau rigoler avec ça, je savais qu'elle le pensait. Si quelqu'un, un jour, arrivait à me faire du mal, j'étais certain qu'elle ne répondrait plus d'elle. D'un geste presque instinctif, je passais ma main dans ses cheveux et déposé mes lèvres sur son front crème. Sa peau avait beau être aussi pâle que celle d'un cadavre, tout comme la nôtre, elle en gardait sa douceur de peau de pêche. Ses cheveux était aussi doux que la soie et j'aimais y laissait trôner ma joue. Un contact agréable.

“Je pense que Jenna, même si elle semble le cacher, est quelqu'un d'influençable. Il aura suffit à ses "camarades" loups de lui abreuver la tête d'inepties à notre sujets pour qu'elle nous voit comme ils l'ont décidé .. ”

Je souriais, ne répondant pas à la suite. De toute façon, je me doutais qu'elle savait très bien qu'en cas inverse, je réagirais de la même manière. J'avais beau m'adapter doucement au régime familial, j'étais capable de redevenir aussi dangereux que dans mes début de vampire nouveau-né pour réduire en miette celui qui oserait la blesser. En pensant à ça, je tentais de calmer mes souvenirs de l'odeur du jeune Keith. Je comprenais pourquoi Lynn avait tendance à vouloir l'éviter. Etant sensible au sang humain, j'avais du mal à me retenir en sa présence. Il réveillait en moi les instincts de nouveau-né que j'avais réussi à enfouir profondément en moi.
La suite de sa réponse me laissa pantois. Je sentais bien que la présence des Volturis agaçait la famille. Aaron et son habitude à foncer tête baissé, proposait parfois que l'on aille leur régler leur compte mais non. Chaque fois, penser à Jane et Alec suffisait à apaiser nos moeurs. Ces deux-là étaient sans doute ceux que je désirais le moins rencontrer.

“J'aimerais aussi qu'ils s'en aillent. Leur présence me donne l'impression de diviser la famille, je n'aime pas ça. J'ai peur qu'ils n'aient une autre idée en tête que leurs plans initiaux. Promet moi que si un jours tu croises la route des deux morveux, tu ne feras rien qui te mette en péril. Non, je veux même que tu me promettes de ne jamais croiser leur routes. Je n'aimerais pas qu'il abîme ton minois qui m'est si cher.”

Je la regardais dans les yeux. Je connaissais son côté téméraire et têtue. C'est ce qui m'attirait un peu plus chez elle, mais sa curiosité ne me rassurait jamais. Je me demandais parfois si ses visions ne la tourmenté pas trop, au point de vouloir changer certaines choses qui la dérangeait dans la décision des gens. De mon côté, j'étais prêt à risquer mon immortalité si elle courrait un quelconque danger face à ces monstres. Elle était sans doute la seule pour qui j'étais capable de mettre fin à mon existence. Et ça, j'espérais qu'elle ne le sache pas, juste pour éviter de l'inquiéter.

En effet, mais quel humain n’était pas influençable ? Il l’était tous… Selon moi en tout cas… Ils étaient naifs, et ne savaient ou ne se doutaient pas ce que notre famille et d’autres personnes dans cette ville pouvait leur faire. Il ne devait pas se douter une seule seconde que derrière notre peau blanche et cette apparence si parfaite… Se cacher en réalité, le prédateur le plus dangereux que la Terre eut connu depuis ses 4,5 milliards d’années d’existence ou un truc du genre -_-‘ ! Même les dinosaures étaient certainement moins agressifs que nous. Mais peu importe, rejetant notre véritable nature, nous étions en quelques sortes moins menaçant pour eux, heureusement, on les côtoyait juste un peu tous les jours comme Abby qui était professeur ou bien Sacha qui était médecin. On était vraiment toujours avec eux, donc, oui il valait mieux qu’on arrive à contrôler notre soif…

Mais une chose de sure, c’est que les Volturis n’étaient pas là pour ce qu’ils voulaient bien faire croire. Tout d’abord ?! Tout se passait très bien même avec les enfants de la lune, nous nous en sortions, et puis deux humains un peu collant, ce n’est pas la fin du monde non plus… Au pire, on saura faire en sorte de mettre les choses au clair, avant que tout cela ne dérape, et j’avais confiance en Sacha pour éviter que les choses ne dérapent… Celle qui me faisait le plus peur, c’était Chelsea. Cette folle pouvait transformer les relations entre deux personnes, et bien que j’avais confiance en chacun des membres de la famille, et même en mon cher et tendre, je savais que si elle voulait nous en faire voir de toutes les couleurs, il suffisait qu’elle mette la pagaille dans nos couples et dans nos relations fraternelles. Triste à dire, mais c’est de ça que j’avais peur, qu’elle mette la pagaille dans les relations que j’entretenais avec les membres de ma famille, et surtout avec William…

« J’en doute pas… Tant que ça ne nous crée pas de problèmes, je n’en demande pas plus, qu’elle nous voit comme elle veut, mais les loups sont des êtres qui savent très bien influencé… Et comme je ne doute pas de leur haine pour nous, ils feront tout pour éloigner Jenna et Keith de nous… »

Les promesses, je détestais ça, depuis toujours… surtout quand je devais promettre quelque chose à William. Ma curiosité et la tête de mule que j’étais ne pouvaient s’empêcher de chercher les ennuis. Mais en même temps, je ne pouvais pas lui reprocher de vouloir me faire promettre de ne pas encourir un seul danger. Si ce n’était pas de l’amour venant de sa part, nous appellerions cela de la protection d’un être cher. Il était difficile de promettre des choses comme ne pas mettre sa vie en danger, surtout avec les Volturi dans les pattes

« Avec Chelsea, je me méfie d’elle et de son pouvoir surtout… Elle peut changer les relations que chacun d’entre nous avons. Mais je te promets de faire en sorte de croiser le moins possible les deux morveux. Et puis je te rappelle que je vois ce qu’ils préparent, donc j’ai un avantage sur eux. »

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Je n'aimais pas trop parlé de ça, du moins pas en privé avec Mariana. Je savais bien que nous avions des points de vue différents sur ces histoire des Volturis. Elle était capable de mettre son grain de sel, sur ce point je retrouvais un peu Aaron dans son caractère. Alors que moi, j'étais un peu plus tactique, préférant la patience à l'attaque sans réflexion. C'était d'ailleurs pour cela que j'avais tendance à trop la protéger. Sa tête de mule aurait raison d'elle, et je m'efforçais à ce qu'elle la garde sur ses épaules.
Bien qu'à l'évocation de ce nom, Chelsea, une sensation désagréable me tortura les entrailles. Nous avions en quelques sorte le même don, sauf que moi je ne pouvais qu'influencer les émotions des gens, pas changer leur relations. C'est ce qui m'effrayait en elle, elle ne semblait avoir aucun limite et était prête à tout pour parvenir à ses fins. Il m'arrivait même parfois de me demander si la relation dégradé entre Solstice et Lynn, n'était pas le résultat de son méfait. Seulement, cela me paraissait impossible, si Chelsea avait prit la décision d'agir, ma moitié l'aurait vu. N'est ce pas ? Je n'avais donc aucune raison de m'inquiéter. Mais je ne pouvais m'en empêcher, d'ailleurs, inconsciemment, mon pouvoir diffusa mon angoisse à ceux proche de moi, à savoir Mariana.

Immédiatement, je me ressaisis en entendant la voix d'Aaron lâcher un juron suivit du rire de Lynn. L'ambiance se détendit à nouveau, alors qu'un sourire se dessinait sur mes lèvres. Ces deux-là avaient le don de changer une situation critique en une galerie de jeux. Je caressais la peau de Mariana en tournant la tête vers le jardin, le temps d'apercevoir une fusée blonde, poursuivit par cette armoire à glace d'Aaron. Je me levais et m'approchais pour observer mon frère et ma soeur se chamailler. Le visage de mon frère était couvert de suie, et au vue du regard faussement innocent de ma soeur, je devinais que c'était une blague de sa part. Décidément, je ne regrettais pas d'avoir suivis Mariana vers cette famille.
Je la regardais s'approcher à son tour et passais mon bras autour de ses épaules. Je me souvenais encore si bien de notre rencontre. Ce petit lutin qui semblait m'attendre et m'avait presque cirier dessus que j'étais en retard. Sa main tendue, timide, que j'avais prise sans hésiter, ressentant sa gêne que j'avais transformer en confiance. Je n'avais pas eu besoin d'influencer plus, les mots avaient coulé si facilement de nos lèvres, qu'il me semblait que nous nous connaissions avant même de se rencontrer.

Dans un soupir, je levais les yeux vers le ciel avant de reporter mon attention sur ma belle. Il me semblait que chaque jours, sa beauté se faisait plus intense. Ma main sur son épaule, comme si je tenais à ce qu'on comprenne qu'elle était à moi, côté possessif que je détestais reprenant le dessus, je reculais.
Une soudaine envie de solitude, en sa compagnie. Je sentis alors la faim s'instaurer en moi, moi qui pourtant, m'étais très bien nourris la veille. Je glissais une main dans ma poche avant de la dévisager avec douceur. Je serais rester des siècles à fixer ce regard, si bien que, si je n'avais pas été immortel, je me serais noyé dedans. Passant le pouce sur sa joue je lâchais enfin d'une voix douce, presque un chuchotement. Mon ton habituel.

“Que dirais tu d'aller chasser ?”

Même si j'avais légèrement faim, c'était plus une proposition pour un peu de temps seul, en sa compagnie. Avoir parlé ainsi des Volturis m'avaient effrayés, je désirais plus que tout vivre des moments privilégiés avec elle. Juste au cas où. Quant à Keith et Lynn, ils me rappelaient l'amour naissant, comme celui qui depuis avait grandit entre moi et ma douce. Quant aux enfants de la lune, je préférais ne plus y penser. Songer à eux détruits par les Volturis me répugnait. Je m'étonnais moi-même de cette pensée, mais l'idée qu'ils disparaissent comme ça m'horrifiait. Ceci me déstabilisa plus qu'autre chose et je me concentrais pour garder mon calme apaisant, posant à nouveau mes prunelles dorées, prenant une teinte foncé, sur ma moitié.

Une angoisse vint à moi, je sentis automatiquement que ça vint de mon tendre amour qui semblait tendu tout en caressant ma peau blanche. Une sorte de peur grandissante… Celle de perdre les liens affectifs qui c’était construit autour de moi. Puis d’un coup le calme revint en compagnie d’un cri à l’extérieur… Ou plus exactement un juron venant de l’extérieur… Aaron, le temps tournait la tête vers la baie vitrée je vis tout comme William une fusée blonde passait et une autre fusée noire. Ils étaient tellement à mourir de rire ces deux là… Toujours les premiers à mettre de l’ambiance dans cette famille. Quelle idée j’avais pu avoir de venir les rejoindre il y a un peu plus de 130 ans maintenant… Et puis je leur avais ramené William il y a de cela une quinzaine d’année… Depuis ? La famille ne s’était pas agrandie, mais elle ne s’était pas rétrécie non plus, nous étions toujours ensemble….

J’allais rejoindre William près de la fenêtre en passant ma main sur son dos… Certes, je n’étais pas très grande à côté de William ni même à côté des autres membres de ma famille, mais je le vivais bien. Après tout… On faisait avec ce que nous avions. Tout en lui souriant, je pouvais rester silencieuse pendant plusieurs heures face à William, nous n’avions pas besoin de parole entre nous, que quelques gestes affectifs… Par exemple sentir son bras sur mes épaules et appuyant ma tête contre lui, il ne m’en fallait pas beaucoup pour lui prouver mon amour… Laissant perdre mon regard dans le vide du jardin voyant mon frère et ma sœur s’amusaient comme des enfants…

Puis William se recula avant de regarder en l’air, puis reposait son regard sur moi et de passer son pouce sur ma joue… J’adorais sentir cette sensation, sa main passait sur ma joue, je plongeais mon regard dans ses prunelles dorées… Comment ne pas se noyer dedans même en sachant que j’étais immortelle, inconditionnellement, je savais que j’aurais pu me noyer dedans si on me laissait trop longtemps le fixer dans ses prunelles. Comment j’avais pu trouver un être tout aussi parfait que lui, vous me direz que ce n’était pas très difficile, en même temps, il était vampire donc par définition parfait, mais… je n’arrivais pas encore vraiment à me dire que j’étais tout simplement avec lui… Et pourtant on s’aimait plus que tout, à en perdre la raison en ce qui me concernait…

« Si tu le souhaites, ce serait avec plaisir… »

J’aurais dit oui à n’importe quoi tandis que c’était en sa compagnie, tant que j’étais avec lui, je pouvais partir n’importe où je serais heureuse. Mon but dans ma vie, c’était passé un maximum de temps avec mon doux amour.

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Je ne fus pas surpris qu'elle accepte de m'accompagner. Il était si rare que je demande à quelqu'un de m'accompagner chasser. Car oui, contrairement à mes frères, soeurs, parents et ma tendre moitié, je n'aimais pas que les autres me voient me jeter tel un affamé sur le corps d'un animal. Sauf peut être avec Peter et Aaron, cela était différent. Nous étions entre hommes et je n'avais pas honte de paraître sauvage. Les instincts de nouveaux-nés revenant parfois au galop. Après tout, on ne chasse pas le naturel, j'espérais que ce soit faux.
De toute manière, où était le plaisir à regarder quelqu'un vider de son sang, un animal sans défense. Car oui, face à nous, même les animaux considérés comme les plus dangereux n'égalaient pas notre cruauté. Nous avions beau passer pour des humains, faisant partit d'une secte d'après les rumeurs, auprès des autres nous étions les prédateurs les plus carnassiers qui existaient sur terre. Mais passons, ce n'était pas le plus intéressant.

Je souris donc à ma moitié et la précédé pour quitter la maison ayant, au préalable, prévenu les autres de notre absence.
Dehors, le ciel avait pris une teinte bleu marine et la pluie continuait de tomber comme un rideau incolore. Nous marchions lentement, à la vue des autres, main dans la main et je ne pus m'empêcher un regard en arrière. J'apercevais leur maison d'ici, que des humains ne repéreraient pas. Que faisaient les Volturis à cette heure-ci ? J'étais certains qu'eux aussi étaient à la chasse et cette idée me fit légèrement frissonner, bien que je réussis à cacher ce désagréable frisson.
Nous nous éloignions doucement de la ville pour partir vers les hauteurs, plus sauvages. Dès lors que nous étions caché de la vue des humains, nous accélérions le pas. Comme si nous faisions une course. Le bois défilé à une vitesse incroyable et j'esquivais chaque branche avec agilité. La pluie fouettait sans doute ma peau, mais je la ressentais simplement comme si je marchais. Je ne ressentis aucun effort à me pousser au-delà de mes limites et ralentissais quand on arrivait au niveau d'une clairière.

Les arbres entourait celle-ci comme si ils la protégeaient. Je souris et accueillais ma moitié avec un regard tendre, avant de lui prendre la main et de la faire tourner doucement sur elle-même. C'était une danseuse. Souvent, je m'amusais à lui imaginer sa vie d'humaine. Je me plaisais ensuite à lui en faire part. Parfois je la voyais comme une petite étudiante étrangère. Mais là, je l'imaginais danseuse dans un ballet d'opéra. Danser sur le Lac des Cygnes. Les chaussons de ballerines saillant parfaitement ses petits pieds de danseuse, un juste au corps épousant parfaitement son buste irréprochable. Le tout terminé d'un tutu rose. Ses cheveux pointant de partout lui donneraient l'air d'un parfait petit lutin. Elle était belle.
Je comprenais que celui qui l'avait mordu n'ait pu résister à l'envie de la faire sienne. D'un côté, je remerciais cet inconnu, de l'autre, je le craignais. Je souriais tandis qu'elle tournait encore une fois sur elle même et d'un geste rapide, je la ramenais vers moi. Protecteur possessif que j'étais, je n'avais même pas envie de la partager avec la pluie, ni avec le monde entier.

Je nous imaginais parfois fuir la ville, le pays et nous installer sur une île déserte, où il n'y aurait qu'elle et moi. Juste nous. Mais bien vite, je laissais ces idées romantiques de côtés, car je les savais impossibles. Bien que nous nous aimions, je remarquais à quel point nous nous étions attachés à Sasha et Abby. Ils étaient comme de réels parents, Abby me donnant l'amour que ma mère n'avait su me donner réellement et Sasha, la présence paternel que je n'avais pas eu le loisir de connaître.
Autant être sincère, ils étaient parfaits. Mais Mariana l'était encore plus. Je restais muet, la tenant dans mes bras avant de la lâcher et de m'éloigner avec rapidité, pour revenir à elle en tenant une fleur aux pétales blanches. Je la glissais dans ses cheveux doux aux pointes légèrement hérissées. Un sourire nostalgique apparut sur mon visage d'ordinaire si tendu. Je tendais la main vers elle, la regardant presque danser, tandis qu'elle s'approchait de moi. J'imaginais une mélodie que seuls nous deux pourrions entendre.

-Te rappelles tu de notre rencontre ? .. J'ai l'impression que c'était hier que tu me trouvais seul et affamé. Encore dangereux pour la population humaine .. Qu'aurais je fait sans toi ma lutine ..

Certainement que j'aurais disparut, anéanti par les Volturis. Encore eux. Je grimaçais chaque fois qu'ils semblaient empiéter dans mes pensées. Ma main dans celle de ma douce je la dévisageais avec tendresse, une idée un peu extravagante germant mon esprit. Contrairement à Aaron et Solstice qui se mariaient chaque année, Mariana et moi n'avions pas refait nos voeux depuis longtemps. Un sourire un peu niais, je dû l'admettre, se dessina sur mes lèvres alors que je me décidais. Certain que la vision ne tarderait pas. C'était toujours plus simple que de parler. Prendre une décision, était tellement plus facile, du moins pour moi. Je plongeais mon regard dans le sien, passant le dos de ma main sur sa joues si douce.
Elle était bien trop parfaite pour moi, en tout point. Très expressive, elle incarnait la joie de vivre, façon de parler. Alors que moi, je gardais toujours ce visage fermé, riant seulement quand l'envie était trop grande et que je ne pouvais me retenir. En tout point nous semblions différents et pourtant, nous n'étions qu'un.
Je fus alors certains que même avec toute sa bonne volonté, Chelsea n'arriverait pas à détruire un lien aussi étroit que celui de ma moitié et moi-même. Qu'elle essaie, et elle m'aurait sur le dos pour le restant de son éternité. En espérant qu'elle soit la plus courte possible.

Main dans la main, je marchais à ses côtés dès notre sortie de la maison. Avec lui, plus rien ne comptait… Nous avancions lentement pour nos habitudes jusqu’à être hors vue des humains susceptibles de sortir à ce moment là. Oh ils étaient toujours là au mauvais moment souvent, nous faisions énormément attention à ne pas se faire trop remarquer, notre éloignement des autres étaient suffisamment louches comme ça, pas besoin d’en rajouter en plus. Ou bien il suffisait seulement de mettre une pancarte au dessus de nous de dire directement que nous étions des êtres qui étaient seulement dans les contes et les légendes et là c’est bon, il y avait soit ceux qui nous prendraient pour des fous, ou la chasse aux sorciers serait déclarée dans la petite bourgade. Une chose de sure, les Volturis nous laisseront pas la vie sauve cette fois ci. Mais que pensais-je à eux ? Pour le moment, ils n’étaient pas à nous embêter j’étais en compagnie de ma moitié et rien ne me permettra de changer quelque chose entre nous dans ce moment si précieux à mes yeux.

Nous accélérions une fois que tout semblait être à vue que de nous deux… Je glissais sur le par terre de feuille, sentant la pluie fouettait mon visage et ma peau blanche comme la neige… Je souriais, cette sensation était agréable, sentir les frêles gouttes d’eau frôlaient mon visage et mes bras… Je pense que cette sensation était la même que celle d’un humain qui marchait sous la pluie. L’humidité que la forêt avait pu garder pendant ces dernières semaines faisaient briller les feuilles avec les gouttes sur ces dernières. La forêt défilait sous mes yeux comme dans un effet accéléré, mais je percevais chacun de ses mouvements quand même. Rattrapant peu à peu William qui m’avait devancé de peu dans la clairière.

Je ralentis pour sourire à ma moitié et la rejoindre dans cette clairière que je connaissais plus ou moins bien. Elle était certainement un de mes endroits préférés, la lumière qu’elle replongeait au centre de la forêt et cette forêt qui l’entourait comme si elle était seule protégée par tous ces arbres. Je pris la main que me tender mon cher amour, tout en tournoyant sur moi-même. Peut être qu’avant j’étais une danseuse ou bien une gymnaste… J’adorais tourner danser… Je ne savais pas ce qu’était mon passé, mais une chose de sure c’est que dans mon futur vampire j’en avais gardé des marques. L’avantage de ne pas savoir, c’est que je pouvais m’imaginer un peu dans toutes les personnes que j’aurais pu être… A la fois, danseuse ou gymnaste ou juste Mariana… C’était déjà beaucoup…

Me rapportant une fleur dans mes cheveux, il me rappela notre rencontre qui avait été pour le moins surprenante, je savais tout et lui rien. Gênée à un premier moment, par la suite je lui avais fait tout de suite confiance, j’étais persuadée qu’il y était pour quelque chose, mais une chose de sure c’est que mon amour pour lui était né au moment même où je l’avais vu. Il ne m’avait pas fallu longtemps pour savoir qu’il était simplement mon âme sœur…

« Et me rappeler est un faible mot… Je t’ai attendu pendant deux longs hivers, je commençais à me demander si ma vision n’avait pas été fausse, et puis tu es arrivée, et tout de suite j’ai su que c’était toi… Je n’en ai aucune idée. Mais je ne veux même pas y penser, car si je ne t’avais pas rencontré, je serais bien malheureuse mon amour »

Dis-je en souriant et en glissant mes mains dans les siennes… Je voyais chacune de ses idées, et je le connaissais par cœur. Pourtant, nous étions en tout point le contraire de l’autre, il était quelqu’un de réservé et souvent avec son air de torturé que j’aimais tant, et moi ? J’étais souriante et toujours en train de rire et de jouer à faire la folle avec ma sœur. Et pourtant ? Il était tout simplement celui dont je ne pouvais me séparer, tout simplement celui que j’aimais et pour lequel je serais capable de donner mon éternité pour le sauver… L’éternité sans lui n’avait plus aucun sens… Je déposais un baiser sur ses lèvres avant de sourire quand il caressa ma joue du dos de sa main. Comment pouvais-je passer une seule minute sans penser à lui ? C’était tout simplement impossible

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Je me souvenais encore si bien de notre rencontre. Je savais que même si je n'avais pas été vampire, cela aurait marqué ma mémoire. C'était comme une réalité si incroyable que j'avais eu l'impression de rêver.
Alors que je voyageais, nomade que j'étais à l'époque, j'essayais de contrôler ma soif. J'étais seul et, à dire vrai, cette solitude ne me gênait pas, du moins c'était ce que je me faisais croire. Je parcourrais l'Amérique sans me presser, puisque personne ne m'attendait, une fois encore, je me trompais. Et puis, dans les bois, j'avais senti une odeur, une douce odeur qui m'avait doucement enivré. Curieux, j'étais allé à son encontre et c'était là que je l'avais vu. Ses cheveux courts et en hérisson, ses grands yeux de biche, son petit air lutin. Elle m'avait tout de suite conquit. Et puis sa réflexion m'avait presque coupé l'herbe sous le pied
"Tu es en retard". Juste ça, simplement ces quatre mots, d'une voix chantante. J'eus peur, du moins tout au début, puis ses flots de paroles me détendirent et nous apprîmes à nous connaître. J'avais alors compris combien en réalité ma solitude m'avait pesé et combien sa présence me faisait du bien. Nous étions enfin les deux parties réunis d'une même âme. Nous étions des âmes soeurs et j'étais heureux qu'elle m'ait trouvé. Si heureux, que je me sentais parfois coupable de ressentir autant de bonheur à ses côtés alors que Lynn semblait attristé par cette attirance pour cet humain.
Mais que pouvais je y faire ? Dès que Mariana était à mes côtés, il me semblait que je reprenais goût à cette vie éternelle. Après tout, qu'était l'éternité sans ma moitié ? Un simple vide, impossible à combler.

Je la dévisageais un moment, encore une fois touché par tant de pureté et de beauté. Evidemment, c'était dans la logique des choses que les vampires soient beau, mais ma douce était plus que belle. Nous aurions été dans un conte qu'elle aurait incarné à la perfection la princesse douce et aimante envers tout un chacun. Je resserrais ses mains dans les miennes, la regardant danser pour s'approcher de moi. Certes, nous n'étions pas aussi démonstratif qu'Aaron et Solstice mais j'aimais le contact de sa peau avec la mienne. Il me semblait sentir chaque fois cette même électricité que j'avais sentie à notre première rencontre. Je caressais le dos de ses mains avec les pouces, l'attirant encore un peu vers moi. Mon regard plongea dans le sien, persuadais de pouvoir m'y noyer je plongeais dedans.
Si je devais perdre l'éternité, ce serait en me noyant de ce regard si expressif, du moins pour moi ce serait une douce délivrance. Je me reprenais, secouant doucement la tête afin d'effacer toutes ces sombres pensées qui m'embrumaient l'esprit. Je n'aimais pas briser ces moments avec ma douce Mariana.

Je glissais mes doigts froid et fins sur son front puis dans ses cheveux approchant sa tête de moi, je déposais un doux baiser sur son front avant de la serrer dans mes bras. Je ne savais pas vraiment pourquoi, mais j'avais l'impression que ces instants privilégiés me manquaient en ce moment. Entre elle qui tentait de détendre l'atmosphère entre Solstice et Lynn et même de régler ses comptes avec cette-dernière et moi qui tentais de calmer la peine de ma petite soeur, j'avais l'impression que nous nous éloignions un peu trop l'un de l'autre. Je caressais ses cheveux, humant le doux parfum qui s'en échappait, profitant de leur douceur sur ma main. Je regardais mon bras droit dont la manche du t-shirt se relevait doucement, laissant apparaître les marques de mon ancien règne comme chef d'une armée de nouveaux-nés. Je grimaçais avant de poser la joue sur le sommet de sa tête. Je n'avais pas pour habitude d'exprimer tout haut mes sentiments devant les autres, préférant les démontrer en cachette. Après tout, qu'est ce que cela pouvait faire si tout le monde savait déjà ce que je ressentais pour elle ? Pas besoin de le montrer aux yeux de tous. J'aimais que nous ayons notre intimité, comparé à certains qui n'hésitaient pas à se montrer, quitte à partir dans la vulgarité.

-Et si nous partions quelques jours .. Seulement toi et moi ? Loin de tout ça .. Un week-end pour ne as rater le lycée et s'attirer les foudres de Lynn ..

Je lui relevais le visage pour la regarder. Plus je restais à ses côtés, moins j'avais envie de la partager avec les autres. Même la voir rire avec Peter, Aaron ou Lynn me rendait presque jaloux. Non pas que je ne les aimais pas, au contraire, mais j'avais toujours du mal à me montrer expressif avec les autres. C'était pour moi difficile de m'ouvrir à d'autres personnes que ma bien aimée, celle qui m'avait tant donné et tant appris. Qu'étais je sans elle ? Une coquille vide et sanguinaire. Tout ce que j'étais capable de faire pour elle, était de m'abstenir de goûter le sang humain, bien qu'il m'arrivait parfois d'être à deux doigts de craquer. Elle était ma force mais s'en rendait elle compte ? Les mots glissèrent alors avec une violence et une passion que je ne me connaissais pas. Devenais je fou ??
J'avais besoin de démontrer mon amour, une fois encore.

-Epouse moi, Marianna Anderson.

En fait dans cette vie éternelle, il y avait deux choses dont je ne pourrais jamais me séparer. Bien sur, l’une plus importante que l’autre. Ma famille et William… Sans eux, je ne sais pas si l’éternité vaudrait la peine d’être vécue ! Surtout sans lui, il était mon tout… Celui qui complétait chaque minute de ma vie infinie. Il était sur qu’il était une partie de mon âme, je me demander presque comment j’avais fait pour vivre presque 130 ans sans lui, sans même penser à lui avant de le rencontrer ! Une chose de sure, après notre rencontre je ne m’imaginais plus du tout vivre sans lui, il était juste mon idéal et ma drogue. J’avais besoin de sa présence pour être pleinement heureuse et enchantée. En fait, avec lui, tout me semblait parfaitement parfait. Certes nous étions des êtres on ne peut plus parfait, mais avec lui, la perfection était doublée, c’était … encore plus de la perfection ! Chaque moment, chaque seconde entre nous, me semblait tellement courts, bien que nous ayons toute la vie et l’éternité devant nous, je ne voulais gâcher aucun de ces moments privilégiés…

Sa chaleur, j’étais bien contre son torse, mes mains qui jouaient avec sa main… Je sentais qu’il passait ses mains dans mes cheveux courts. Certes je n’étais pas très grande, ça devait être de l’époque, mais au moins ma petite taille me permettait facilement de me faufilait de partout sans pour autant toucher quelqu’un, j’étais agile comme une danseuse et aussi rapide ^^ ! C’était certainement ces qualités que j’appréciais le plus dans ma classification de vampire… J’étais heureuse avec lui, je pouvais rester comme ça collée à lui pendant des heures… C’était tellement agréable comme sensation, sentir sa peau contre la mienne. Bien sur je me décollais souvent de lui pour aller avec Peter ou Aaron ou bien Lynn… Mais je savais que retrouver sa tendresse était le plus beau des cadeaux.

Avec les dislocations, ces derniers temps, les volturis, les enfants de la Lune, et les Matthews, j’avais l’impression de m’éloigner peu à peu de lui… Sans le vouloir, dans le but d’aider ma sœur bien évidemment, mais ce n’était pas une raison non plus… Sa proposition me semblait pourtant une bonne proposition. Quelques jours rien qu’à nous, mais en même temps j’appréhendais un peu de laisser ma chère sœur toute seule, en un Week end, bon elle n’allait certainement pas sortir sans une compagnie comme un de mes frères ou de nos parents… Mais le risque était là… Je fermais les yeux quelques instants pour quand même vérifié les gardes volturis, mes frères et mes sœurs… Rien tout était calme, un bon présage ou mauvaise nouvelle. Je préférais croire que c’était une bonne nouvelle et acceptait la proposition de William plutôt que de retarder jusqu’à ce que tout devienne trop compliqué ! Tant que tout était encore simple, on pouvait partir sans trop de souci, juste tous les deux…

« D’accord ! Rien que tous les deux… Ca nous permettrait de penser à autre chose, c’set une bonne idée… »

La déclaration de William eut don de me surprendre un peu… Heureuse, bien sur, comment ne pas l’être, mais surprise quand même… Ce n’était pas dans ses habitudes, depuis que nous nous étions mariés une fois, nous n’avions pas renouvelé nos vœux, contrairement à Solstice et à Aaron qui le faisait à chaque fois que nous changions de ville et quand ils étaient censés en avoir l’âge quand même -_-‘ pour éviter de s’attirer des interrogations de la part des habitants…

« Quand ? »

Demandais-je avec un sourire, heureuse comme pas deux -_-‘ ! Qui serait triste de se faire demander en mariage quand même >< ! Enfin, j’étais heureuse et je sautais de joie tout en l’embrassant avec amour et tendresse…

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Je regardais doucement le ciel qui devenait noir, parsemé de petites étoiles qui s'éveillaient lentement. J'aimais la nuit, j'aimais les étoiles, j'aimais l'obscurité. Mais tout ça, je l'aimais à deux. Le partager. J'adorais partager ces moments avec l'être unique, la seule qui comptait pour moi, mon étoile scintillante dans mon ciel noir.
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", Lamartine avait raison. Lorsque Mariana n'était pas près de moi, tout perdait de sa saveur. Bien que j'avais perdu le goût de la vie, après ma renaissance, ma moitié avait réussi à me redonner cette étincelle, à rallumer la flamme.
Je ne vivais plus pour moi, je vivais pour nous. Bien des couples continuaient de vivre à deux, mais pour moi, Mariana et moi vivions à un. Nous étions tout deux la moitié de l'autre, une entité divisé dans deux corps. Elle me complétait, comme je la complétais, du moins c'était ce que j'espérais. Les mots n'étaient pas assez fort pour exprimer l'amour que je ressentais. C'était agréable et à la fois perturbant. Me dire que j'avais perdu près de 340 ans de ma vie sans elle, à déambuler dans l'Amérique, alors qu'elle m'attendait quelque part.
Non, désormais j'en étais sûre, aucune Chelsea au monde ne pourrait nous séparer, nous étions un, ensemble.

Je souriais doucement à sa réponse, surtout la deuxième, qui m'intéressait plus que les autres. Certes, je n'étais jamais aussi démonstratif, mais la peur que m'inspirait les Volturis, me donnait la force de tenter le diable. Prendre des risques. J'avait déjà tenté ça, au lycée, en m'adressant à des humains, qui auraient très bien pu me servir de repas, mais j'avais réussi à me retenir. Je grandissais. Bon pas au sens premier du terme, je ne grandirais plus et ne vieillirais plus jamais, mais mentalement je sentais que j'évoluais. Je commençais à prendre confiance en moi, à réussir à me faire plus présent, j'allais jusqu'à me rendre plus humains aux yeux des vrais humains.
Ce qui inquiétait souvent Lynn et les autres, se demandant ce qu'il m'arrivait. Mais que pouvais je répondre à ça, quand moi même je ne savais pas pourquoi.
Je reportais mon regard ocre sur ma moitié, la faim commençant à me tenailler la gorge. Sensation de brûlure désagréable qui se réveillait quand la soif se faisait plus pressente.
Je répondais néanmoins à son baiser tendre, mes mains sur son cou glacé qui ne me fit pas frissonner. Au contraire, ce contact semblait me réchauffer.

-

Quand tu veux. Tu es ma princesse, je ferais tout pour continuer à voir ce sourire sur tes douces lèvres.

Douces lèvres que j'embrassais à nouveau, délicatement, avant de sentir une odeur alléchante pas loin. Je me reculais, souriant, fit un clin d'oeil et filais comme une flèche en suivant la trace. Je savais que Mariana n'était pas loin derrière moi, elle me dépasserait sans doute dans quelques minutes. Je suivais l'odeur du sang animal quand une autre odeur m'attira. Humaine. Un sang chaud dans un corps vivant. Une odeur trop alléchante, trop parfaite. Ma gorge me brûla encore un peu plus et j'essayais de ne pas prêter attention à l'odeur, pour cela je cessais de respirer. Je trouvais ma douce près du cadavre de notre proie et m'attaquais à un pauvre cerf errant.
Mes dents plongèrent dans la chair et j'aspirais son sang sans prendre le temps d'apprécier. L'odeur de l'humain faisait gronder le vampire sanguinaire en moi. J'espérais que ma moitié ne l'ait pas sentie, afin qu'elle ne s'inquiète pas, mais connaissant son flair..
J'émit un grognement alors que des pas se faisaient plus proche. Avalant la dernière goutte je me relevais et attrapais la main de Mariana.

Je ne cherchais pas à la protéger d'un danger inconnu.. Mais de moi. L'odeur alléchante était encore proche et je me demandais quel genre d'idiot avait pu s'aventurer par ici. Certainement quelqu'un qui s'était perdu au cours d'une randonnée. Foutu touristes !! Je grognais un peu.
Et m'éloignais avec ma belle, le plus loin possible où nous serions en paix.
La petite plaine où nous nous retrouvions nous laissait apercevoir la lune étincelante comme jamais. Si j'avais pu, je l'aurais décroché pour ses beaux yeux. Mais il fallait être un surhomme pour pouvoir.
J'attrapais alors les mains de Mariana, et posais mes lèvres sur les siennes avant de chuchoter très doucement, si doucement qu'un humain n'aurait rien entendu même si je l'avais soufflé ainsi dans ses oreilles.

-

Je t'aime mon amour.

Nous étions pour un mot, fait l’un pour l’autre… Ce n’était pas plus compliqué que cela en fait, j’avais su l’attendre, et aujourd’hui je ne le regrettais pas bien au contraire. Il était l’homme que j’attendais depuis fort longtemps, je ne savais même pas comment j’avais pu exister sans lui, de nos jours, je ne voyais du moins pas l’existence sans lui, c’était sur ! Etrange comme sensation, pourtant j’avais vécu pendant ces quelques années avant de le trouver et je ne saurais m’en détacher. En même temps, William était vraiment quelqu’un de tellement attentionné et mystérieux que du jour où j’avais croisé son regard, je savais qu’une fois avec lui je ne saurais m’en séparer. Je savais désormais pourquoi il me manquait autant une chose indispensable pendant mes premières années de vampire en plus de l’envie et de l’attirance vers l’humain. Mais, ce manque c’était éternisé, même quand je devenais plus ou moins insensible au sang, il me manquait toujours quelque chose et puis c’est une nuit, un peu par hasard que ce manque avait été comblée par la seconde partie de mon âme qui s’étaient certainement perdu au moment où j’étais née… Mais le plus important était que je l’avais retrouvé n’est ce pas ?

La nuit tombait paisiblement sur la clairière où nous étions, les étoiles brillaient lentement en nous souriant j’en étais sure. La nuit était tellement calme comparée à la journée. C’était certainement ma partie préférée de la durée d’une journée… Et cela parce que je ne savais plus dormir, ou plutôt que je n’en avais pas besoin désormais. Et j’aimais me poser devant la fenêtre à regarder les étoiles, dans les bras de William souvent, nous n’avions pas besoin de paroles, juste de calme, c’était une chose que je ne saurais redonner au ciel. Je voulais en profiter à chaque moment à chaque instant, chaque seconde pour moi en sa compagnie était ce qu’il y avait de plus important dans ce bas monde.

« Le plus tôt possible alors =) ! Et moi pour pouvoir me plonger dans tes yeux »

Il m’embrassa tendrement, comme je l’aimais. Soudain, il se recula et fila comme une flèche vers cette odeur qui m’avait également fait réagir… Je lui suivais de mon pas gracieux à grande vitesse pour les humains. Pour moi ? A allure modérée, ni trop vite, ni trop lente, juste … moyenne pour pouvoir rejoindre mon tendre époux. J’attrapais un chevreuil pour me nourrir bien que je pouvais encore m’en passer pendant quelques heures, mais ce sera ça de moins. Tant qu’on y était me direz vous bien évidemment ! Je sentis les intentions de William qui changèrent aussitôt, une fois qu’il se fut nourrie du pauvre et faible cerf qui était là…

Ma main dans la sienne, je lui souriais… Nous nous éloignons pour rejoindre la plaine d’où la lune brillait étincellement, tout était calme, comme la nuit pouvait être source d’apaisement dans ce monde de barbare dans lequel nous vivions. Plus rien n’existait alors autour de moi, tout était redevenu si calme, si beau, et si parfait, mes mains dans les siennes, mon regard dans le sien… et trois mots qui voulaient tout dire.

« Moi aussi je t’aime »

Invité

Ces moments privilégiés étaient des moments que je voulais chérir et garder en mémoire. J'avais beau être immortel, il m'arrivait de songer à ma fin. Etrangement, c'était toujours la même fin, l'un des Volturis me condamnait pour je ne savais quel crime et je me laissais tuer. Pourtant, je ne mourrais pas, je me réincarnais. Je redevenais humains, rouvrant mes yeux sur le nouveau monde à l'intérieur d'un corps d'enfant. Ce songe s'accrochait à moi comme une tique aux poils d'un animal.
Je baissais le regard vers le ventre de mon épouse. C'était quelque chose que je regrettais de cette vie, une chose que je ne pourrais jamais lui donner, même si je le voulais; un enfant. Bin quoi ?!! J'étais vampire, mais avant tout j'étais un homme qui ressentait encore des choses !! Déjà, quand j'étais humain, je m'étais rêvé en père, mais je devais abandonner cette idée, ce rêve. Même si l'image d'une mini Marianna m'appelant "papa" sonnait si bien à mon goût.
Je secouais doucement la tête, amusé par la réponse de ma douce. Son côté enfantin m'amusait tant, même si il créait parfois l'inquiétude en moi, j'adorais la voir rire.

Mon regard se perdit dans le sien. Ses mains toujours dans les miennes, je levais alors les yeux vers le ciel, observant la lune. Juste pour essayer, je dégageais l'une de mes mains pour la tendre vers le croissant et refermer ma main dessus, sans l'avoir attrapé. Je reposais alors un regard un peu gamin sur ma moitié, sourire innocent sur les lèvres. Ce n'était pas faute d'avoir essayé. je m'amusais alors sourire comme un enfant, ayant observé cette mimique sur l'écran télé de la demeure familiale.
J'attrapais Marianna dans mes bras, la soulevant du sol pour tourner avec elle avant de lui voler un baiser amoureux. Mes lèvres capturèrent celle de mon amour et je fermais les yeux, savourant cet instant des plus agréables.
Mon front se posa une nouvelle fois contre le sien, alors que mon regard caramel se perdait dans celui, éternellement doré, de ma moitié. Ses yeux avaient une teinte plus clair que les miens, signe qu'elle s'était faite depuis longtemps à ce régime.
Je la relâchais doucement pour m'installer dans l'herbe, peu décidé à rentrer. Je désirais parler, mais je ne savais pas par quel bout commencer.
Je laisserais à Marianna le plaisir d'annoncer notre deuxième mariage à la famille. Ce genre de chose, je le savais maintenant, rendait toujours heureuse une femme.

“Mon amour .. Crois tu que lorsque nous devenons vampire .. Une partie de nous meurs pour renaître en un autre être ?”

Par là, j'entendais comme une sorte de jumeaux .. Humain .. Je devais bien avouer que ma rencontre avec cette humaine me perturbait. Ma douce l'avait elle vu en vision ? Je pensais que oui, étant donné que tout événement inattendu qui nous touchait. Mon regard se porta à nouveau sur Marianna. Je n'étais pas habitué à être aussi perturbait ou déstabilisait, mais j'espérais qu'elle ne s'inquiéterait pas trop. Je ne voulais en aucun cas briser ce moment.
Installais dans l'herbe, j'attirais ma tendre moitié à moi par la main, la faisant s'installer entre mes jambes, sa tête contre mon épaule. Ma joue s'échoua sur le sommet de son crâne et je respirais la douce odeur de ses cheveux. Je n'avais aucun doute sur mon amour pour elle, celui qui me permettait de m'accrocher à cet existence de non-vivant et de non-mort.
Savait elle à quel point j'étais fou d'elle ? A quel point j'étais capable de tout pour elle ? Je n'en étais pas sûr. J'aurais donné mon immortalité à n'importe qui, si ça pouvait la sauver.

|désolé, c'est pas super.|

Il y avait certains moments pour lesquels même l’éternité était bien trop courte, ou du moins pour moi ! L’éternité serait toujours courte voir trop courte pour pouvoir être à jamais avec mon cher et tendre William. Dieu savait comme je l’aimais, et chacun de ses moments semblaient passer à vitesse affolante, bien que déjà la vitesse du temps passait rapidement pour nous autres vampire que nous étions. En tant que couple, il n’y aurait jamais rien de plus parfait à mes yeux que ma relation avec William, autant avec ses inconvénients qu’avec ses avantages. En premier inconvénient je savais très bien que je n’aurais jamais d’enfants, les vampires étaient stériles et de ce fait, je ne serais jamais mère. Bien sur, je le savais, bien sur que parfois j’y pensais, mais je ne pouvais pas en vouloir à William pour ça. Avec Abby, Lynn ou bien encore Solstice nous étions dans le même cas, c’était comme ça les vampires n’étaient pas faits pour se reproduire -_-‘ ! Un défaut de notre nature, on ne pouvait pas être que parfait, bien que tout le monde soit ignorants de ce détail.

Qui ne tente rien n’a rien bien sur. C’est ce que je me disais souvent, c’est pour ça que de le voir essayer d’attraper la lune me fit sourire. Bien que nous soyons des adultes joués les enfants n’étaient pas forcément déplaisant par moment bien au contraire. C’était un moment de détente qui me permettait de sourire et de penser à autre chose que les Volturi qui rodaient toujours dans le coin, toujours à l’affût que quelque chose pouvait encore être. Il m’attrapa et me fit tournoyer, certes à côté de lui je n’étais pas fort grande 1m47 et fière de les faire, bah oui, j’étais consciente que par rapport aux autres personnes de mon époque, enfin des années 2000 permettaient de me dire que ce n’était pas normal que je sois aussi petite. Après tout, il fallait de tout pour faire un monde, des petites aussi =).

Un baiser qui était surprenant mais agréable, mes yeux dorés plongés dans son regard caramel. Je le savais qu’un jour, il aurait les mêmes yeux que les miens… Je m’étais écartée seule de la population humaine, bien que la soif fût forte, bien qu’elle soit certainement plus forte que je ne l’aurais cru, il était sur que j’avais réussi à me retenir, pendant une dizaine d’année j’étais restée loin des populations, jusqu’à avoir la vision de cette famille qui était comme moi et là j’avais trouvé Peter, Lynn et les autres et je ne les avais quitté qu’un an ou deux pour retrouver mon cher et tendre au milieu de l’Amérique. Oui, moment de souvenirs, que je remarquai à peine qu’il se posa dans l’herbe fraiche… Et une question qui me surprit…

« Je ne sais pas… C’est la fille que tu as rencontré il y a peu qui t’as tant bouleversé ? »

Je ne savais pas quoi répondre, je restais un peu là à réfléchir quand il me tira vers lui dans l’herbe. Je m’installai contre son torse, à réfléchir pendant quelques secondes, après tout, c’était possible que nous ayons un double dans la nature…

« Je ne sais pas vraiment, mais tout est possible, après tout… En devenant vampire nous perdons une part de notre vie humaine. Nous sommes différents, peut être que cette part se remet en quelqu’un d’autre. Peut être qu’elle s’envole tranquillement dans la nature attendant une naissance. Je ne sais pas, je ne me suis pas connue humaine, donc tout cela n’est que supposition »

» Einstein avait du cran ! [Marianna]