Vampire Thême
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 Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]

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Jefferson Ness
Innocente et fragile proie
Jefferson Ness


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MessageSujet: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 16:02

Que faire un dimanche matin sinon rester gentiment dans son lit à ne rien faire ? Je ne sais pas moi-même mais si vous savez, je vous invite à me le dire car pour être honnête avec vous, moi je ne sais jamais quoi faire de mes dimanches matins. C'était tellement plus facile quand j'étais en Angleterre. Le sport national étant le football et les équipes séniors jouant le matin pour pouvoir profiter de la Premier League l'après-midi, mes dimanches étaient bien occupés. Evidemment, il y avait toujours la contrainte de devoir se lever pour aller à son match, ce qui n'était pas toujours évident je vous le concède. Lorsque l'alcool avait tendance à couler lors d'une soirée, il n'était pas toujours étonnant que les lendemains soient plutôt difficiles, mais on pouvait se consoler en se disant que les adversaires n'étaient pas nécessairement plus nets que nous. Seulement voilà, je n'avais pas vraiment trouvé d'équipe de football dans laquelle participer le dimanche matin. Alors me direz-vous, je n'avais qu'à dormir et récupérer de mes soirées ! Sauf que voilà, j'avais également arrêter de sortir et de fêter avec les personnes autour de moi. L'explication était simple, cela faisait trois ans, mais je ne connaissais pas grand monde en réalité, et je crois bien que je n'avais pas encore fais un samedi soir dans un bar cette année. Une vie un peu triste en quelque sorte. Surtout triste parce que nous étions dimanche matin, qu'il était huit heures et quelques minutes et que déjà mon regard fixait avec désespoir le plafond.

Je ne savais pas vraiment quoi faire, alors je me décidais à rester dans le lit...Dix minutes...Voilà le temps que je réussissais à passer encore dans ce lit. Dix toutes petites minutes avant d'admettre l'inéluctable vérité, je n'étais pas de ces personnes qui parvenaient à se rendormir sans la moindre difficulté. Une fois mes yeux ouverts et le soleil ayant doucement illuminé la pièce autour de moi, il était trop tard, j'étais « condamné » à me réveiller et à ne pas continuer ma nuit. Alors je fis ce que tout le monde ferait dans ma situation en étant bien conscient de ne plus pouvoir se rendormir. Je me levais. La couverture s'envola pour atterrir de ce côté désespérément libre de mon lit. Je n'avais jamais pris le temps de soigner mes relations avec la gente féminine et très honnêtement je n'avais pas le temps de le faire. Mon travail était prenant, trop pour que je côtoie autre personne que des juristes et je n'imaginais clairement pas ma vie avec une juriste. Puis très honnêtement, ma solitude m'allait plutôt bien. Elle me convenait et je ne trouvais rien à y redire. C'était peut-être bien me mentir à moi-même, je ne disais pas le contraire, mais j'avais eu assez de relations volages pour espérer quelque chose de plus stable pour l'avenir. J'allais quand même sur ma vingt-cinquième année et je n'avais jamais user du terme « je t'aime » que pour coucher avec des filles. Je n'en étais pas particulièrement fier.

Je pris rapidement une douche, passant des habits plus décontractés que ce que je revêtais habituellement en raison de ma fonction de procureur. Je passais donc un simple jean légèrement trop grand dont le bas avait été rongé par le contact du macadam lorsque je marchais. De simples Converses aux pieds, et un T-shirt « Che Guevara » sous une chemise noir à manche courte. Habillé comme n'importe qui pour le dimanche, je n'étais pas du genre à m'angoisser pour ce genre de choses et puis il fallait dire que même du haut de mes vingt-quatre ans, je doutais de réellement les faire. Bien sûr quand je travaillais, les termes que j'employais, la façon que j'avais de parler, de bouger, d'entonner mes phrases, tout faisait deviné une maturité. Le costume à trois cent dollars pièce devaient participer également à cette maturité. Mais habillé comme je l'étais, j'étais monsieur tout-le-monde et très honnêtement, je n'avais eu la prétention d'être quelqu'un de meilleur, j'avais comme tout le monde un travail, un domicile, des qualités et défauts. Souvent on oubliait qu'il y avait une personne derrière les fonctions qui dérangeaient où faisaient peur. On avait tendance à oublier que derrière le costume de policier, il y avait un homme ou une femme, un père ou une mère peut-être, une soeur ou un frère. Tellement de possibilités. On avait tendance à oublier que derrière le juriste, il y avait une personne avec ces questions et doutes. J'aurais aimé changer ça, je ne le pouvais pas vraiment sinon avec les personnes qui étaient « clientes ».

Enfin aujourd'hui, il n'était pas question que de s'inquiéter du travail, c'était une journée sans boulot et une journée de fainéantise. Preuve en était, ce matin, je ne prenais pas mon petit déjeuner chez moi, mais je me comptais me rendre dans un café dont j'avais dernièrement entendu du bien d'un habitué apparemment. Je me rendais donc tranquillement à l'établissement qui, comme on pouvait s'y attendre aux vues de l'heure, était parfaitement désert sinon de la serveuse qui ne semblait pas encore tout à fais réveiller. Alors que je demandais un simple café, un charmant petit couple entra pour s'assoir à une table non loin de la mienne. J'avais acheté un journal et entamait sa lecture, ne pouvait m'empêcher en ma qualité de procureur d'avoir l'oreille qui écoutait ce que se disait le couple. Qui n'en était pas un. Le jeune homme semblait plutôt entrain de tenter de séduire la jeune femme dont j'avais entendu qu'elle se prénommait Shayla. Je hochais la tête, un jeune homme draguant une jeune femme, quoi de plus normal honnêtement ? Je me replongeais dans mon journal n'écoutant plus vraiment ce qui se disait, souriant en remerciant la serveuse tandis que celle-ci m'amenait mon café. Mon attention se reporta sur le couple quand j'entendais encore une fois la demoiselle soupirer. Un regard dans sa direction et je devinais son désespoir devant ce prétendant apparemment très peu doué.

Le jeune homme arracha un autre soupir à la jeune femme en l'appelant Sheyla. *Allez, c'est pas tes oignons, elle est assez grande pour l'envoyer balader non ? Toi tu lis ton café tranquillement en sirotant ton journal...Ou l'inverse, enfin tu fais comme tu veux mais tu les laisses, ils font ce qu'ils veulent.* C'est peut-être ce qu'il aurait fallu faire, après tout, ce n'était pas à moi de m'occuper de ça si ? En tous les cas, je finis par céder près un dernier soupir de la demoiselle. M'approchant je posais doucement ma main sur l'épaule du jeune homme:


- Tu sais, tu peux considérer qu'un soupir c'est un avertissement à te reprendre dans ta drague, un second signifie clairement « t'as encore une chance, mais c'est mort pour aujourd'hui » le troisième signifie de passer ton chemin. J'ai pas compté, mais à mon avis tu as raté le coche avec la demoiselle en l'appelant Sheyla. C'est comme les filles qu'on a appelé Shanna, elles détestent qu'on les appelle Shauna. Avec Shayla c'est pareil quand on les appelle Sheyla, essayes de t'en souvenir pour l'avenir et passes ton chemin.

Les yeux ronds du jeune homme signifiaient bien qu'il n'avait pas piper le moindre mot de ce que je venais de dire, mais dans un geste d'humeur, il enleva ma main avant de se lever et partir visiblement furieux. Je regardais la demoiselle:

- Choisissez mieux vos prétendants à l'avenir.

Et comme si de rien était, je retournais m'asseoir tranquillement, reprenant en main mon journal et mon café, je me replongeais dans la lecture du journal...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 16:45


J'avais tellement souhaité pouvoir passer toute la matinée à dormir dans mon lit, sous ma couette avec la tête posé sur mon oreiller dont le confort était tellement appréciable. Mais comme on le dit souvent, l'espoir fait vivre, aussi j'apprenais que je viverais sans doute ma vie à espérer une tranquilité qu'on ne me laisserait pas. Lorsque j'entendit mon téléphone portable sonner, d'ailleurs je me demandais toujours comment on pouvait avoir du réseau dans un endroit aussi perdu, et me réveiller, je sentis instantanément l'agacement me gagner en même temps que le mal de tête.
S'il est vrai que je sortais généralement peu, hier soir une de mes amie avait réussis sans que je sache comment à me trainer dans un bar. Celle-ci s'était fait plaquer pour la énième fois par son mec, et ils allaient probablement se remettre ensemble dans la semaine qui suivait. En d'autres termes, cette soirée était aussi inutile que futile car elle avait beau dire qu'il y aurait tout un tas de beau garçon prêt à se jeter à nos pieds, je devait bien avouer que je n'en avait strictement rien à cirer. Mais comment le lui expliquer sachant qu'elle ne m'écouterait pas et me dirait sans doute que ça me ferais un peu respirer, que j'étais trop coincée, et encore d'autres choses. Donc j'avais céder pour ne pas avoir à tenter d'expliquer le pourquoi du comment.
Je m'étais ainsi retrouvé au comptoir, en train de siroter tranquillement un verre quand un idiot qui ne semblait pas avoir remarqué mon air peu avenant et le peu d'énergie que je mettais à sembler aimable m'aborda, à mon grand agacement. Ne souhaitant pas m'énerver contre ce pauvre garçon qui n'avait rien fait, je l'avais écouté déblatérer pendant des heures et je lui donnais mon numéro pour qu'il me lâche. Grave erreur.

Le voila donc qui m'appelait et je raccrochais faiblement avant de replonger ma tête dans l'oreiller pour entendre à nouveau le téléphone sonner. Je respirais un bon coup puis je décrochais. Sa voix eu le don de m'énerver encore plus que je ne l'était déjà, chose que je pensais impossible. Il m'invitait à boire un café et à manger un morceau... Je m'apprêtais à décliner lorsque je me souvint que si je le faisais, tout le monde en ville le saurais et qu'on allait encore me bombarder de question qui ne me plairaient sans doute pas. Je prenais donc ma voix la plus douce, qui ressemblait étrangement à un grognement menançant ce matin, et j'acceptais l'invitation. Lorsqu'il raccrocha, je posais mon portable sur la table de nuit avant de me redresser, de saisir mon oreiller et de le balancer à travers la pièce.
Je me levais finalement en soupirant, me préparais rapidement et laissais un mot sur la table de la salle à manger indiquant que je sortais déjeuner avec... Comment s'appelait-il déjà? Bref, je marquais donc que j'y allais avec un ami. Durant le chemin menant au point de rendez-vous, je tentais veinement de me souvenir de son prénom, j'essayais vraiment, mais ça ne cessait de m'échapper. Impossible de savoir si c'était à cause du fait que je me fichais totalement de lui, qu'il était ennuyeux à mourir ou que je ne l'écoutais pas hier soir... Je finis tout de même par m'en souvenir lorsque je le vis de loin. Il s'appelait Max, ou un truc dans le genre... Il me faisais de grands signes de la main d'un air tout joyeux.

Il me guida jusqu'à un café où il n'y avait presque personne, seulement un garçon qui me disait vaguement quelque chose. Peut-être un des associer de mon père, aucune idée. Mais d'un autre côté je ne pouvais pas m'empêcher de réfléchir là-dessus, n'ayant rien d'autre à faire. Quoi? Ah, la conversation de l'autre? Aucun intérêt. On m'apporta un café, celui dont j'aurais forcément besoin pour pouvoir m'intéresser à ce que disait Max, ou Matt, peut-être... En tout cas c'était probablement l'un d'eux. Je soupirais, ennuyé.
J'en eu un autre lorsqu'il tenta de me prendre la main, celle qui traînait négligeamment sur la table et que je réussis à retirer juste à temps. Manquerait plus qu'il me touche... En plus il tentait de se rapprocher de moi en glissant discrétement, tout du moins l'espérait-il, sur la banquette. Je me décalais. Il ne semblait pas vouloir comprendre que je ne comptais pas sortir avec lui et cela m'agaçait de plus en plus. Il se vanta à propos de je ne sais plus quoi, et à nouveau, je soupirais. Comment un type pouvais être aussi ennuyeux? Il n'avait aucun humour, aucun esprit, n'était même pas intelligent et en plus il n'avait pas de charme non plus. Non, décidément, rien à faire. Nouveau soupir de ma part, quatre à zéro. Je cherchais une excuse pour me débarasser de lui, souhaitant presque une intervention divine lorsque l'homme se leva et vint dans notre direction. Bon, ce n'était pas dieu qui intervenait, mais au moins quelqu'un venait me sauver. Il remballa froidement Matt, ou Kevin, je ne sais plus... Ah, non, Max, voilà. Bref, le jeune homme fut vexé et décida de s'en aller, à mon plus grand soulagement. Je m'apprêtais à le remercier lorsque mon "sauveur" me fit la morale.

J'en restais sans voix, pour qui se prenait-il d'abord? Je choisissais les gens que je voulais, que je sache. Bon, certes, là je n'avais pas vraiment eu le choix. Entre ça et le questionnement des filles, je préférais ça. Encore que... Officialiser ma situation pouvait être une bonne idée... Non, je n'avais pas envie, même si je n'aimais pas faire semblant de m'intéresser aux garçon, je préférais ça qu'une situation encore plus difficile.
Bref, toujours était-il que je ne comptais pas laisser cet homme insinuer que je ne savais pas choisir. Aussi, je décidais de m'inviter à sa table. Heureusement que Marc, non, Max, avait déjà réglé l'addition. Je prenais me levais et me déplaçais donc jusqu'à la table de Monsieur-je-me-mêle-de-ce-qui-me-regarde-pas, et je m'y installais en attendant qu'il baisse son journal pour me regarder pour parler.


-Et bien je vous ferais remarquer que pour commencer, je n'ai rien choisis du tout, c'est lui qui m'a inviter. Bon, d'accord, je n'ai pas décliner mais comme vous le savez la nouvelle aurait fait le tour de la ville et j'aurais eu le droit à un interrogatoire. Ensuite, je suis tout à fait capable de me défendre toute seule, et j'aurais tout à fait pu l'envoyer balader comme une grande si je l'avais voulut. Et pour terminer... Je fis une pause, m'étant légèrement incliné vers l'avant en parlant. Merci quand même de votre aide.

Je le fixais dans les yeux, probablement avec un air de défi au fond des pupilles, comme pour appuyer mes paroles.
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Jefferson Ness
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 17:43

Cette fois c'était certain, je détestais les dimanches matins et à compter d'aujourd'hui, j'irais boire seul jusqu'à plus soif dans tous les rads miteux du paysage pour ne pas avoir à me lever le matin. Enfin en l'occurrence pour ne plus être en l'état de me lever le matin. On pourrait dire que je dramatisais la situation, c'était peut-être le cas, mais il fallait dire que le dimanche matin plus que tous les autres matins, je prenais conscience de ma solitude. Un lit désespérément vide de vie sinon la mienne, des relations avec la gente féminine très faible, jusqu'à quel point la solitude pouvait-elle ronger un Homme ? En tous les cas, si elle me rongeait moi, cela ne me donnait pas la motivation de sortir et tenter de trouver quelqu'un. C'était paradoxal et contradictoire car Dieu savait que j'aimerais avoir une présence féminine à mon côté, ne serait-ce que pour une étreinte ou un baiser. Seulement il y avait cette autre partie de moi qui ne voulait pas imposer à la jeune femme, qui pourrait partager ma vie dans l'hypothèse où j'en rencontrais une, mon travail et toutes ces obligations. Certes j'avais un bon niveau de vie, devenu meilleur d'ailleurs depuis que j'étais à la tête d'un bureau de juriste qui comptait une équipe composée de une personne, moi. C'était déjà bien assez compliqué à gérer pour moi, alors je n'osais pas imaginer si j'avais le malheur d'avoir une série d'équipe à gérer. J'aimais bien cette idée de travailler seul, même si dans le même temps, j'étais conscient qu'il me faudrait engager une personne pour faire l'accueil et notamment s'occuper du téléphone. Passer une heure à écouter des messages vocaux sur une messagerie n'avait rien de vraiment agréable, je préfèrerais amplement des notes dans lesquelles au moins il y aurait été épuré toutes les formules un peu violentes que j'entendais. Toutes les condamnations faites à la va vite par les victimes. Entendre douze messages dans lesquels il y a plus de « il est forcément coupable » qu'autre chose finit par me monter à la tête et me mettre de mauvaise humeur.

Imposer à une femme, même et surtout si elle m'aimait, de ne me voir que très peu, je ne voulais pas infliger ça à une personne. Des horaires de bureau étaient impossibles dans mon travail, d'autant qu'il m'arrivait souvent en rentrant de plancher encore des heures, les yeux rivés dans un dossier à chercher quelque chose. Je ne pouvais pas décemment imposer ça à quelqu'un, et je ne comptais de toutes façons pas le faire. Je préférais de loin ma situation actuelle, même si la présence féminine me manquait. Je savais au moins que je ne blessais personne à travailler aussi longtemps, que je n'étais pas « cruel » avec une demoiselle à rarement être présent. On m'avait dis qu'il me faudrait faire des sacrifices, je devais avouer n'avoir jamais vraiment eu le temps de me pencher sur la question et de prendre le temps de comprendre cette phrase. Aujourd'hui je la comprenais, sans savoir si je regrettais où pas sa véracité, quelque part être seul rendaient les choses tellement plus faciles. Tellement plus tristes et fades dans le même temps. Puis même si j'avais voulu remédier à ma situation peu enviable, quand aurais-je eu le temps de le faire ? Je travaillais tous les soirs et mes seuls soirs de calme étaient les samedis soirs, quand je n'avais pas un repas avec un client, et les dimanche soirs où les gens sont chez eux car travaillant le lendemain. Le samedi soir, souvent, j'étais trop épuisé pour trouver le moindre courage d'aller dans un bar où participer à une fête. Je devrais peut-être faire quelque chose, m'accorder du temps, par exemple, en décrétant qu'à partir de samedi midi, je suis en week-end, mais très honnêtement, je n'y avais jamais pensé. Peut-être que la chaleur d'un corps féminin ne me manquait pas encore assez ?

Puis si c'était pour me retrouver comme ce pathétique jeune homme qui tentait vainement de séduire la jeune femme face à lui, je passais volontiers. Me faire remballer par une jeune femme, je n'en avais rien à faire, mais très honnêtement, je doutais pouvoir encore séduire comme je savais le faire par le passé. Je doutais en faites de pouvoir encore séduire une jeune femme comme j'avais su le faire et surement serais-je plus ridicule qu'autre chose à approcher une demoiselle. En plus de cela, je devais avouer n'en avoir encore rencontrer que peu ayant aux environs de mon âge, ce devait je suppose être le signe que ma solitude était pour moi toute indiquée. Je connaissais bien sûr des façons de séduire, je n'avais pas tout perdu et puis j'avais eu un certain entrainement si on pouvait dire ça comme ça. Cependant, le problème actuellement était que je doutais de moi. Pas dans mon milieu professionnel, mais bien de ce simple et unique fait de la gente féminine. Je ne savais pas exactement ce que j'aimerais comme relation, les relations volages étaient pratiques car souvent s'arrêtait quand la journée recommençait, cependant elles n'étaient aussi que plaisir passager. Quelque chose de plus sérieux, la démonstration en avait été faites que je doutais que je veuille infliger à une jeune femme le quotidien d'un copain absent et travaillant tard. Ce n'était pas l'avis à mon ancien chef qui lui avait tenté de m'imposer de sortir et de profiter de la vie autant que je pouvais le faire. De profiter de la vie, de trouver une petite amie, il avait eu beau tenter, il n'avait jamais réussis à me faire motiver. Et puis très honnêtement, si c'était pour paraître aussi crétin que ce jeune homme ne devait le paraître à la jeune femme qui enchainait les soupirs, je passais mon chemin sans hésitation aucune.

C'est je crois ça qui me fit intervenir réellement, plus que la difficulté que semblait avoir la demoiselle à supporter le jeune homme. On pouvait presque apparenter ça à de la jalousie en quelque sorte. J'étais jaloux de la simplicité qu'avait ce jeune homme à pouvoir aborder une jeune femme pour tenter de la séduire. Il pouvait le faire sans avoir à craindre de la blesser par le quotidien qu'il pourrait lui offrir. Enfin peu importait ma motivation, je me décidais finalement à intervenir et à faire comprendre au prétendant qu'il n'avait plus aucune chance avec la demoiselle. Il ne sembla pas apprécier mes mots, mais préféra partir à se battre, une sage décision qu'il aurait de toutes façons prises en apprenant mon passé de hooligans. J'eus des mots pour la demoiselle qui auraient dû être conseil, mais dont je me rendais compte en les prononçant qu'ils semblaient plus à de la morale voir un ordre.

Je ne m'en tins pas rigueur et retourna à ma place comme si de rien était. Extérieurement je devais paraitre des plus calmes, c'était ce qu'il fallait pour être juriste de ne jamais rien laisser deviner de ce que l'on ressent. La jeune femme n'allait pas venir me voir, après tout, je pensais que tout avait été dis et je ne demandais aucun remerciement. J'avais agis comme ça contre ce jeune homme un peu trop prétendant, mais j'avais un rien honte de l'avoir fais par jalousie. J'entendis la jeune femme s'asseoir en face de moi et après quelques secondes à lire le journal, je le descendais pour regarder la jeune femme dans le yeux. Celle-ci me parlait pour me signaler qu'elle n'avait rien choisis et qu'elle était capable de se défendre par elle-même. Elle aurait pu l'envoyer balader n'importe quand et comme une grande ? Alors qu'est-ce qu'elle avait attendu ? Elle finit par me remercier, et je lui répondis d'un ton faussement enjoué:


- Tout le plaisir était pour moi.

Je mis un terme à cet échange de regard en glissant le journal devant mes yeux, ça ne se voyait pas, mais ce jeune homme avait presque réussi à me mettre hors de moi...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 18:41


Pourquoi est-ce que la vie s'acharnait-elle sur moi? Qu'est-ce que j'avais fait de si mal? Je n'étais qu'une pauvre petite américaine n'ayant jamais, ou presque, eu d'histoire. Mais voilà qu'un beau dimanche matin, le destin s'acharnait sur moi. Quand est-ce que les gens comprendraient que je n'ai pas besoin de quelqu'un pour me défendre et me protéger? Parce que les garçons qui pensaient que je n'était qu'une faible femme et qui passaient leurs temps à me coller en pensant me rendre service, ça y aller. Non, moi je voulais juste quelqu'un qui comprenne que je voulais être libre, que je voulais ma tranquillité, mon autonomie, ne dépendre de rien ni personne. Et ça, les hommes ne semblaient pas vouloir le comprendre. Jun elle m'avait comprise et elle m'avait fichue la paix, étant là lorsque j'avais besoin d'elle et étant assez proche de moi sans pour autant me coller vingt quatre heures sur vingt quatre, mais me tenant assez pour que je ne la lâche pas non plus. Et c'était ça qui était bien avec elle, c'était ça que je recherchait dans mes relations, garçon ou fille, des gens qui ne me collaient pas, c'était tout, qui étaient capable d'être autonomes, qui prenaient leurs décisions eux-même comme des grands. Mais allez trouver ça dans une ville de mille six ans habitants et quelques, où tout le monde se connait et où ils vivent ensembles depuis des années. Cela expliquait facilement mon célibat que j'entretenais jalousement depuis deux ans que j'était ici.

J'allais rembarrer mon "sauveur" et son air légérement hypocrite lorsque la sonnerie de mon téléphone retentit et je devinais sans mal qui voulait me joindre. Je regardais l'écran pour le confirmer, c'était bien lui. Je laissais sonner, comme si j'allais décrocher. Mais comme il insistait, et que je n'étais pas du genre à aimer ennuyer les gens, moi, je finis par accepter l'appel, exaspérée.


-Quoi, encore? demandais-je sans cacher mon agressivité. Non, je ne te rejoindrais pas, pourquoi, parce que que, et si c'est une réponse, mais ce n'est pas celle que tu attendais, dis-je avant de l'écouter à nouveau parler avant de rigoler froidement. Non, tu peux toujours courir. Et bien... Parce que j'ai déjà quelqu'un! trouvais-je fièrement à répondre lorsqu'il me demanda pourquoi je refusais de sortir avec lui. Euh... Son nom?

Mon visage pris un air embarassé et j'étais contente qu'il ne puisse pas le voir, je devais rapidement trouvait une réponse à cette question problématique. Comment nommer quelqu'un qui n'existe pas? Voilà une des raisons qui me poussait généralement à dire la vérité... Mentir nécessitait de trouver toujours des réponses sur des choses qu'il fallait inventer, et surtout il fallait faire attention à rester cohérent, sinon, c'était la mort. Je réfléchissais donc activement à un prénom quand celui de mon ancien meilleur ami me vint en tête.

-Jeff.

A dire vrai, j'aurais bien volontier cité mon ex, mais je pense que le jeune homme aurait moyennement apprécié la réponse, déjà que se faire supplanté par un garçon imaginaire devait être dur, alors par une fille, je vous laisse imaginer le tableau... Il sembla commencer enfin à abandonner, à mon grand soulagement. Encore quelques échanges, de fausses excuses et le tour était joué, tout était réglé. J'étais ainsi victorieuse par K.O.! Fière de moi, je raccrochais en soupirant. Je crois bien que je n'avais jamais autant soupiré de toute ma vie, et s'en était bien triste. Comme je regrettais Los Angeles parfois, mes amis, ma maison, mon lycée. Bon, là j'exagérait un peu, je ne regrettais absolument pas le lycée où tout le monde m'évitait. Finalement je regardais de nouveau Jefferson, dont j'ignorais alors le prénom, ou plutôt son journal qui évoquait les affaires de meurtes en série. Je le regardais pensivement.

-Alors les affaires de meurtres ne sont toujours pas résolus, pensais-je tout haut.

Lorsque je réfléchissais, cela m'arrivait souvent, le seul problème c'était que cela m'arrivait aussi lorsque j'étais en train d'insulter mentalement la personne en face de moi pour ne pas lui sauter à moitié dessus et lui refaire le portrait.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 19:16

C'était je crois là que je ressentais le plus cruellement le manque d'une jeune femme à aimer. Ne serait-ce que dans l'idée absolue de la savoir à mon côté lorsque je pouvais avoir un coup de moins bien comme en ce moment. Il fallait aussi dire que je n'aurais jamais eu ce coup de mou si je n'avais pas été un célibataire. Je crois que mon plus gros problème concernant une relation stable était que j'avais perdu confiance en moi dans la matière féminine dernièrement. Dernièrement...C'était d'un dérisoire d'utiliser ce mot quand cela faisait trois ans que vous étiez célibataire et que vous ne cherchiez pas à arranger les choses. Avant la vie était si simple, rien ne comptait quand j'étais hooligan, peu importait que l'on s'aime vraiment ou pas à Harvard. Pourvu que nous puissions vivre tranquillement et surtout profiter de la vie, il n'existait pas réellement de compromis où quoi que ce soit d'autre. Le plus simple pour moi serait certainement de trouver la demoiselle avec qui discuter et profiter de la vie, le plus difficile serait d'accepter cette idée que je pouvais concilier vie de famille et vie professionnelle. Tout cela me semblait si compliqué quand je voyais mon agenda plein et mes nuits sans fin au travail. Je passais plus de temps à travailler qu'à faire autre chose, j'avais mes horaires de travail, et mes heures à côté. Quand à mon temps libre ? C'étaient mes heures de sommeil puisqu'il fallait bien dormir.

Peut-être simplement en vérité que j'étais trop seul. Tout simplement trop seul. Sans parler de relation sentimentale ou quoi que ce soit d'autre, je devais peut-être tout simplement être trop seul. La solitude était quelque chose de presque naturel pour une personne exerçant mon travail bien sûr, cependant il fallait avouer que si son poids avait été plus ou moins acceptable trois années, je commençais apparemment à en souffrir. Je n'avais jamais pensé pouvoir souffrir de la solitude, il y avait tant de choses dont on pouvait souffrir, et il était si stupide de souffrir de la solitude. La solitude était le mal qui pouvait trouver un remède parmi les plus simples du monde. Il suffisait d'allers vers les gens et de leur parler, pourquoi faire ? Pourquoi aller vers les gens pour leurs parler ? Ils voyaient tellement de choses dans les journaux, tellement de choses au quotidien qu'ils imaginaient tout le monde mauvais. Plus personne ne s'arrêtait pour prendre un homme en auto-stop, un jeune homme qui parlait avec une jeune femme attendait nécessairement une relation plus poussée. Tous ces stéréotypes qu'on devait souffrir au quotidien, je les vivais régulièrement avec des parents qui m'appelaient affolés, persuadés que leur fille a été violée. Bien sûr il peut arriver que ce soit, malheureusement, le cas. Souvent ce n'était jamais que l'imagination trop créatrice des parents qui entrainait ce genre d'appel ou de déplacements à mon bureau.

Au moins la jeune femme pouvait se vanter de m'avoir fais souffrir tandis que je l'écoutais discuter au téléphone sans prendre le temps de la regarder. Apparemment son prétendant n'avait pas apprécié mon numéro mais ne perdait pas espoir puisqu'il l'appelait pour tenter d'avoir une nouvelle chance. Elle rigola au milieu de ce qu'elle disait avant de lui dire de courir et d'arguer que c'était simplement parce qu'elle avait déjà quelqu'un. Mon sourcil se leva en entendant ça, tout particulièrement quand la jeune femme s'étonna qu'on lui demande son nom. Je baissais mon journal pour voir son visage embarrassé avant de remonter le peu de journal que j'avais baissé pour la voir. Apparemment la jeune femme cherchait un prénom qui lui permettrait d'envoyer bouler le jeune homme, elle n'avait qu'à sortir le premier prénom qui lui venait à l'esprit. J'étais dans ma lecture quand j'entendis « Jeff ». A nouveau mon sourcil se souleva de surprise, décidément, la jeune femme semblait se surpasser, non seulement elle inventait un prénom, mais en plus il fallait que ce soit mon diminutif. Sauf si elle avait qui j'étais, mais très honnêtement je doutais que ce ne soit le cas. J'entendis la demoiselle raccrocher et ranger son téléphone. *Bah alors, engages la discution, allez, tu trouves un sujet et tu parles avec elle...Et puis quoi encore, la paix...Genre t'en as pas envie...Si mais ça change rien au fait qu'elle ne cherche personne...Non elle ne le voulait pas lui...Allez silence* J'entendis la jeune femme avoir une pensée à haute voix sur les affaires de meurtres, je lui répondis tout en continuant ma lecture et d'un ton distrait:


- Et non.

Quelques secondes passèrent et finalement je baissais le journal pour regarder la jeune femme dans les yeux. Finalement je repris avec un ton un rien hautain:

- Vous avez de la chance qu'il ne vous ait pas vu mentir. En tous les cas, ça prouve au moins que vous n'aviez vraiment aucun intérêt pour vous. Ca ne vous aurait pas été plus simple de ne pas lui donner votre numéro ? Ca aurait évité qu'il se fasse de faux espoirs et ça vous aurait économisé un incroyable nombre de soupirs. Il ne faut pas être particulièrement malin pour comprendre que vous êtes célibataire, sans quoi vous auriez refusé son invitation. S'il a vraiment avalé votre histoire de « déjà avec quelqu'un » c'est que c'est un crétin fini. Et si c'est un bon ami à vous, ça ne change rien à ce que je peux penser.

Mon regard se tourna vers la droite alors que je laissais échapper un soupir, avant de revenir à la demoiselle, lui adressant un sourire sincère:

- Je suis désolé pour mon comportement, vous n'avez rien fais qui méritait ça. C'est juste moi qui ne suit pas dans mon assiette. Je suis bien plus sociable d'habitude, j'ai un peu de mal en ce moment. Alors si vous êtes prête à laisser une autre chance à cette « relation », si on peut appeler ça comme ça. Je m'appele Jeff, et je suis enchanté de vous rencontrer mademoiselle...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 20:54


La solitude ne m'avait jamais posé de problème, j'avait toujours préféré être seule que mal accompagnée et en l'occurence, ce matin j'aurais dû mieux suivre cette adage et me tenir loin de cette idiot en refusant net de la voir. Mais la peur que les gens sachent pour moi l'avait emporté et je m'étais finalement conduite comme une idiote, préférant la discrétion à la vérité, discrétion qui finalement risquait de l'être moins que ce que je pensais...
De toute façon, je n'aurais probablement jamais la paix à laquelle j'aspire, pas tant que je dépendrais de mes parents ou que je n'aurais personne qui me soutenait vraiment. En attendant, toute idée de liberté était à exclure, encore moins dans une ville où tout le monde se connaissait et où les nouvelles allaient bien trop vite à mon goût. D'ailleurs j'étais persuadée que je ne tarderais pas à avoir des nouvelles des gens avec qui je trainait au lycée très bientôt.
Mais en attendant, mon attention se reportait sur l'homme qui se tenait devant moi, à l'autre bout de la table avec son journal entre les mains et qui ne semblait pas avoir perdue une seule miette de mon échange avec le pauvre garçon que j'avais fait bêtement espéré, trop gentille que j'étais, et qui répondait à ma pensée prononcée tout haut. Il confirmait ma constatation et il fit par reprendre avec un ton hautain.

Je dois avouer qu'il avait bien de la chance, car vue mon état d'énervement actuel, je lui aurait volontier tordu le cou à lui et à son petit air supérieur qui m'exaspérait encore plus que je ne l'étais déjà. A croire que ça n'avait pas de limite. Oui, je sais, je suis une piètre menteuse car je déteste qu'on me cache la vérité, alors j'avais pris jusqu'à résent l'habitude de ne pas mentir... Je suis une personne de nature franche, qui dit ce qu'elle pense, mais mon séjour ici faisait de moi ce que je n'étais pas, et cela m'agaçait. J'avais si peur de me perdre... J'aurais tellement aimer retourner à Los Angeles, là où j'avais de vrais amis sur qui compter, des personnes qui me connaissaient et que je connaissais, des gens qui m'appréciaient à ma juste valeur... Ils me manquaient tellement. Et puis là-bas je pourrais trouver quelqu'un pour combler ma solitude, quelqu'un qui m'aiderait vraiment... Pas un ou une idiote qui ne verrait en moi qu'une curiosité ou une jolie fille sans cervelle, cervelle bien présente, je précise. J'étais sur le point de craquer je crois... Sans doute le manque de sommeil aidait-il. Je me contrôlais donc du mieux que je pouvais.
Les remarque de l'homme devant moi étaient terriblement juste. A force de tenter de fuir les choses, j'avais finis par aggraver ma situation et tout s'était terriblement compliqué, et ça risquait d'être de pire en pire si je ne me retrouvais pas rapidement. En tout cas, peu importait que l'autre soit un crétin fini ou pas, ce qui comptait pour le moment c'était qu'il fallait que je parle d'autre chose au risque de me plonger dans d'intenses réflexion devant quelqu'un que je ne connaissait pas et qui risquait de mal finir pour moi.

Finalement il changea soudainement de ton, se faisant plus gentil qu'il ne l'avait été jusqu'à présent et ayant l'air de vraiment regretter le ton qu'il avait employé plus tôt. Aussi je me concentrait sur ce qu'il disait et je découvrait que c'était nettement plus interressant que ce que l'autre gars m'avait dit jusqu'à présent, et dieu sait qu'il en avait dit des choses. Laisser une autre chance à cette "relation"... Elle pouvait bien lui accorder, non? Histoire que ce dimanche ne soit pas totalement le pire qu'elle ait vécu jusqu'à ce jour. Elle ne pu retenir un rire lorsqu'il lui appris son prénom. Quel coïncidence!


-Jeff... Et bien Jeff, je suis enchantée également, et je me nomme Shayla... Enfin, je serais tenté de dire que vous le savez vu que vous écoutiez notre... conversation. Bon, d'accord, son monologue. Et puis vous pouvez me tutoyer, si vous voulez, et en échange, je ferais pareil.

Je lui offris un sourire radieux, le premier vrai sourire depuis le début de cette fichue journée.

-Alors, que faites vous ici un dimanche matin de si bonne heure? A part envoyer balader de pauvres garçons en réduisant à néant leurs espoirs, à juste titre, et en sauvent la pauvres jeune fille que je suis.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 21:35

Trois années que j'étais ici dans le Yukon. Les trois autres auparavant avaient été réalisées à Harvard, tout aussi loin de chez moi qu'aujourd'hui. Peut-être que je ne souffrais pas de la solitude. Bien sûr, je ne pouvais pas dire que le temps de mon vrai chez moi me manquait, ce serait mauvais de dire cela car le temps était à peine pire ici. C'était peut-être les jeunes femmes, mais venant d'une grande ville anglaise, il se faisait logique de trouver plus de jeunes femmes susceptibles d'avoir un âge similaire au mien. C'est sûr que les choses étaient bien différentes entre Liverpool et cette ville...Bien différente...Si j'osais je dirais que je me sentais exactement comme Colin Farell lorsque celui-ci est envoyé à Bruges dans le film « Bons Baisers de Bruges ». Ce n'était pas véritablement ce que je ressentais, bien loin de là, c'était même très différent. Je me sentais très bien dans cette ville contrairement au personnage de l'acteur, mais je m'y sentais comme lui perdu, pas à ma place, cherchant ce que j'y faisais. J'étais là pour démarrer ma carrière et faire oublier mon passé assez chaotique, mais je me sentais réellement perdu dans ce grand univers qu'était le Yukon. Je n'étais pourtant que dans une petite bourgade, mais je m'y sentais étrangement perdu. C'était une impression bizarre de ne pas être à sa place, peut-être justement était-ce cette solitude qui me faisait sentir ainsi perdu ? Le fait de n'avoir personne à mes côtés pouvait-il réellement influencé ainsi mon ressenti quand à ce pays ? Peut-être, assurément, je pense, je crois...Assez de termes pour le définir, aucun ne définissant vraiment ce que je ressentais.

Ce qui vraiment me faisait mal était de me rendre compte que c'était la jeune femme en face de moi qui faisait les frais de ce que je ressentais alors précisément qu'elle n'y était pour rien. Bien sûr sa réaction face à cette aide que je lui avais apporté avait été assez désagréable, je l'avais pourtant provoqué à ne pas m'exprimer de la bonne façon. Comme quoi, les mêmes mots s'ils étaient dis d'une façon ou d'une autre, cela pouvait tout changer dans l'interprétation qu'on en avait. Et pourtant avec le métier que j'exerçais, je ne pouvais pas dire ne pas le savoir, les expressions et la gestuelle dans les discours faisaient parti du B a Ba de la vie d'un juriste. Impossible de survivre dans un métier du droit sans savoir parler, s'exprimer clairement et avec concision sous peine de perdre bêtement un procès, parfois pour un trop plein d'enthousiasme, parfois par manque de conviction. Comme tous les métiers, il y avait des choses à savoir, d'autre à apprendre, d'autre à improviser, comme par exemple, les arguments que l'on pouvait renvoyer aux avocats. Alors peut-être effectivement que j'avais fais une erreur avec la jeune femme, c'était même très fortement plausible, je n'excluais jamais la possibilité d'avoir fais une erreur, se remettre en doute, toujours et encore. Si effectivement c'était moi qui avait mal agi et qui avait dis quelque chose comme il ne le fallait pas, ou dis quelque chose qu'il ne fallait pas, c'était à moi d'en payer le prix. Je pouvais bien sûr choisir que le prix serait de ne plus avoir de rapports amicaux avec la demoiselle en ne disant plus rien. Cependant celle-ci était assise en face de moi, elle avait eu le courage de venir au lieu de le dire à travers l'établissement, ça méritait un minimum de respect non ?

Alors je changeais de ton, optant pour une attitude bien plus sympathique et agréable avec la jeune femme. De toutes façons, être plus agréable avec elle n'était très honnêtement pas une difficulté pour moi vu la façon dont notre relation avait débuté. Je proposais donc à la jeune femme de recommencer à zéro après lui avoir présenté des excuses que je jugeais amplement méritées aux vues de mon comportement froid et distant. Elle semblait d'accord et rit de bon coeur en entendant mon prénom, enfin mon diminutif. Elle se dit enchantée de me rencontrer se présentant en disant douter que cela ne vaille la peine. J'acquiesçais en l'entendant proposer que nous nous tutoyons. Et j'eus droit à un sourire radieux avant qu'elle ne me pose une question qui me fit sourire de part sa formulation:


- Présentez ainsi, tu fais de moi le preux chevalier qui protège la Princesse du danger du méchant dragon. Je ne t'ai sauvé de rien du tout, comme tu l'as dis, tu aurais pu t'en sortir, je n'ai été qu'un petit coup de pouce pour te sortir d'une situation très peu enviable. Quand à ma présence ici...C'est compliqué. Je ne sais pas vraiment ce que je fais là, je crois que j'essayais de chasser la solitude de mon appartement. La semaine quand je n'ai pas le temps de réaliser que je suis seul tout va, le dimanche malheureusement...Alors je suis venu ici simplement pour ne pas être seul un matin de plus, même si ce n'est que pour avoir un petit contact avec la serveuse...Ne pas être seul...Mais t'en as surement rien à faire, rajoutais-je avec un sourire, Et qu'est-ce qu'une demoiselle de toutes façons pas intéressée par un garçon vient faire avec lui dans ce genre d'endroit ? Il a des photos compromettantes qu'il publiera si tu ne te plies pas à ses volontés ?

Je rajoutais encore un sourire en prime du ton ironique et amusé que j'avais pris...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 22:12


Depuis combien de temps n'avais-je pas vue mes amis, mes vrais? Deux ans... C'était long. Oh bien sûre ils m'appelaient régulièrement, mais ce n'était pas pareil, il n'y avait pas le contact, pas la présence, et nos conversations étaient devenus distante au fil du temps. Eux avaient poursuivis leurs vies, moi j'en était resté à celle que j'avais avant, j'avais refusé de m'ouvrir à d'autres, j'avais fermé moi-même les portes et je les avais vérouillés à double tour. On dit que les portes les mieux gardés étaient celles qu'on pouvait laisser ouverte. Mais le pouvais-je vraiment? A cause de mes différence, j'avais peur que quelqu'un de trop curieux entre et reparte en me volant quelque chose de trop précieux, alors je préférais laisser tout fermer. A bien y réfléchir, je m'étais souvent montrée distante avec les gens depuis mon arrivé ici.
Ma solitude était ma seule protection et le soir je m'endormais seule, sans personne à qui penser vraiment. Au début encore, ça allait, je pouvais penser à Jun, qui elle pensait à moi. Mais plus personne n'était là pour penser à moi et moi pour penser à cette personne. J'étais bien misérable aujourd'hui. Je crois que j'aurais revu mes amis, ils m'auraient demandé où j'étais passé, car j'avais beau essayer de dire que tout allait bien, je n'était plus que l'ombre de moi-même, j'étais moins vive, moins joyeuse, j'avais un peu perdue de mon piquant et je m'occupais trop de ce que pensais les gens. J'essayais d'entrer dans le moule sans m'en rendre compte, mais je n'étais pas comme les autres et ça ils ne semblaient pas le comprendre.

Alors tous les matins je revâtais mon costume pour aller danser, toujours sur le même pied, toujours en me cachant, laissant les autres me marcher sur mon unique pied et me faisant tomber sur la piste. Il était étrange que je prenne conscience de cela seulement maintenant, mais mieux vaut tard que jamais. Le problème était que je ne savais toujours pas comment en sortir, comment faire pour me dégager de mes habitudes... Je décidais alors de voir si j'arrivais à parler à Jeff, à être moi-même, lui qui m'avait sorti d'un situation délicate, je voulais voir si je pouvais à nouveau éblouir tous les danseurs pour enfin tirer ma révérance sur ce que je ne suis pas. Je le vis sourire à son tour et j'écoutais ce qu'il me disais. La comparaison du preux chevalier, de la princesse et du dragon me faisait sourire, bien qu'un dragon soit trop beau pour pouvoir être comparé au jeune homme qui nous avait quitté plus tôt. Heureusement pour Jeff, aucun d'eux ne sembla l'entendre car il ne finit pas carbonisé dans la seconde suivante. Chasser la solitude de son appartement... En sortant de celui-ci? Très paradoxale... Toujours était-il qu'elle comprenait tout à fait. Elle-même parfois avait du mal à rester dans sa chambre seule, tellement cela l'étouffait. Ce fut son tour de poser les question. J'eus un sourire et je haussais un sourcil.


-Et bien je tente de sauver les apparences... Cela fait deux ans que je suis ici et je ne suis encore sorti avec personne malgré le nombre de garçon qui me court après. Ils commencent tous plus ou moins à trouver ça bizarre et donc j'essaye de retarder l'échéance, je ne veux pas qu'ils découvrent tout de suite que je... Bref...

Raté, je n'arrivais pas à le dire. J'avais inconsciemment baissé le ton pour que les quelques clients qui commençaient à arriver n'entendent pas ce que je disais.

-Que je suis, enfin... Je suis certaine que tu as compris, tu m'as l'air d'être intelligent... Donc en d'autres termes, si j'ai accepté son invitation c'est pour faire en sorte qu'on me fiche plus ou moins la paix. Quant aux photos compromettante, n'ayant pour le moment, j'insistait sans le vouloir sur le pour le moment, rien fait de répréhensible, je pense qu'il aurait du mal à me coincer.

J'avais répondu avec un sourire en coin un peu amusé.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 22:44

Le temps passait vite, si vite. Certains le redoutaient et j'imaginais aisément qu'il passait bien plus vite dans ma situation qu'il ne devait passer pour une des personnes qui étaient en prison de mon fait. Contrairement à un certain nombre de juristes, je n'arrivais pas à totalement oublier ce que je faisais. Je n'étais pas rongé par le remord, loin de là, je ne me laissais pas ronger par le doute sur ce que je faisais. J'étais un procureur, je faisais mon métier et je le faisais aussi bien que je le pouvais, sans laisser le monde extérieur me frapper et me faire du mal. Des doutes parfois, je faisais en sorte que cela ne reste que des doutes sans rien de plus. Le temps passait pourtant pour moi à une vitesse folle, tous les jours s'enchainaient sans véritablement se ressembler mais en ressemblant pourtant étrangement au précédent. C'était quelque chose de particulièrement surprenant et de presque incompréhensible, mais j'aimais la façon dont je vivais. Enfin. Le temps passait, les jours se ressemblaient plus ou moins, c'était vrai pour la semaine. Le dimanche en revanche, tout était très différent le dimanche pour moi, le monde devenait comme hostile. Il en était en quelque sorte fini du Jefferson fort et résistant de la semaine, je devenais une autre personne, plus sensible, touché par la vie, comme blessé. Je prenais dimension de ma solitude et quelque part de ma détresse, les choses devenaient fades le dimanche. C'était le jour où les gens se promenaient main dans la main, les amoureux bécotant gentiment, les enfants souriants et heureux. Moi, je me retrouvais à être triste, ma main pendant seule, ne bécotant personne, ni souriant, ni heureux. Juste perdu et seul.

Ce dimanche n'allait pas déroger à la règle, après tout, j'étais une personne restant souvent régulièrement seul. Je n'étais pas de ce genre de personnes qui prenaient tout joyeusement et de façon guillerette. Je me demandais si cela valait la peine de se lever pour un nouveau jour puisque de toutes façons on ne l'apprécierait pas. Mais je le faisais quand même parce que j'étais bien incapable de rester dans mon lit à rêvasser et j'avais au fond de moi, même si je ne l'admettais pas, l'espoir fou de rencontrer quelqu'un. Je ne demandais pas juste une demoiselle avec qui je passerais un moment un peu torride, je ne demandais pas non plus le grand et fabuleux amour, je voulais simplement avoir une personne avec qui je m'entendrais pour discuter. Le problème étant souvent là, je parlais plus facilement en présence d'une jeune femme, mais dans l'actualité du monde, les jeunes femmes pensaient toujours que les hommes les abordant voulaient quelque chose d'elles. E n'avais jamais été de ce genre d'hommes, j'avais trop de respect pour les femmes pour agir ainsi. Et pourtant il ne fallait pas croire que les choses étaient si simples que ça. Tout ce que je voulais était de parler avec quelqu'un, trouver un peu de temps pour discuter. Le temps je l'avais, mais il me manquait la personne prête à m'écouter. Cependant il y avait également le fait que je ne parlerais pas à une personne que je connaissais à peine.

Pourtant c'est bien là ce que je fie avec la demoiselle, je lui parlais étrangement sincèrement et honnêtement. Cela me surprit, je devais définitivement perdre, c'était la seule et unique explication que je pouvais voir à tout ça. En tous les cas, la jeune femme m'expliqua ce qu'elle-même faisait là avec ce jeune homme puisqu'elle savait qu'il n'aurait aucune chance. Deux années et elle n'était sortie avec aucun garçon, voilà qui était plutôt surprenant je devais dire. Elle essayait de retarder l'échéance avant que les gens ne découvrent que...Et elle s'arrêta avant de tenter de reprendre et de me dire que j'aurais surement compris. Elle n'était pas en couple mais le faisait croire pour éloigner les garçons, donc les garçons ne l'intéressaient pas. Je lui répondis avec un petit sourire:


- Ne t'en fais pas, ton secret est protégé. De toutes façons, je vois mal ce que je pourrais en faire. Prenant un air pensif et un ton amusé je dis, Ou alors je pourrais profiter de toi à travers cela...Intéressant. Je ne pu réprimer un petite rire avant de reprendre, Je dois dire que depuis six années que j'ai quitté l'Angleterre pour Harvard puis le Yukon, je n'ai absolument jamais lié de relations particulières avec quelqu'un. Pas de vrai amitié, pas de petite amie. Je crois que la solitude commence finalement à me peser un peu trop. Comment tu expliques d'être toujours seule ?
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeLun 1 Juin - 23:33


D'habitude, le temps passait lentement pour elle. La semaine, avec les cours, elle s'ennuyait à mourir. Bon, certains étaient intéressants, mais d'autres avaient le don de tuer toute envie d'étudier chez elle, et évidemment le deuxième cas prédominait. Notamment lorsqu'il s'agissait de matières scientifique. Elle trouvait ça totalement illogique... Ca n'allait pas avec sa façon de penser. Malheureusement, comme elle ignorait totalement où elle voulait aller et ce qu'elle voulait faire plus tard, elle était bien obligé de se diversifié. Alors le temps passait lentement, comme pour lui donner le temps de réfléchur. Quant aux week-end, la plupart du temps elle les passait soit à dormir, soit à ne rien faire. Par ne rien faire, elle entendait accompagner les gens du lycée dans leurs petites sortis cinéma, shopping, ou bien alors entendre ce qui lui faisait office de meilleur amie se plaindre en vidant une boite de mouchoir entière au moins avant de se décider à se réconcilier avec son homme... Bref, des choses d'un intérêt sans borne. Elle n'avait pas trouvé de petit boulot et n'avait jamais eu envie d'en trouver un malgré le fait que ses parents avaient tenté de la faire travailler.

Et lorsqu'elle ne faisait rien de tout ça, elle allait se balader, admirer les paysages du Yukon qui, il fallait bien l'admettre, étaient plus que magnifiques et valaient vraiment la peine de s'y intéresser. Généralement elle disparaissait ainsi quelques heures dans la nature et réapparaissait ensuite fatigué. Si au début ses parents s'inquiétaient pour elle, finalement ils s'y étaient habitués. Néanmoins, à cause des problèmes récents, elle n'avait plus le droit de sortir seule dans la forêt et comme elle n'avait personne pour l'accompagner, elle aait dû abandonner ses randonnées. Elle y serait bien allé avec son petit frère, mais ses parents lui avaient spécifié qu'elle devait y aller avec quelqu'un de responsable, étant majeur donc, et connaissant la région par coeur. Elle était donc définitivement coincé. Mais il lui arrivait parfois de désobéir à ces règles, en ayant assez d'avoir l'impression d'être en cage, et elle partait dans la forêt tranquillement. Jusqu'à présent elle avait eu de la chance et aucun problème n'était survenu.

Elle rendit son sourire à Jeff lorsqu'il lui assura qu'il ne dirait rien et pris un air faussement outrée lorsqu'il blagua sur le fait que, peut-être que finalement... Décidément, ils avaient de nombreux points communs... Aucun des deux n'avaient de véritables attaches dans le Yukon. Elle réfléchit rapidement à sa question. En deux ans, elle avait eu le temps de préparer à ses amies tout un tas de raison pour lesquels elle n'était pas caser. D'ailleurs elle était même devenue très doué à ça et parfois, en de rares occasions, lorsqu'elle pouvait parler avec Jun, elles en rigolaient bien.


-Personnellement, je n'ai jamais noué de vrai lien avec qui que ce soit ici et à vrai dire tu en sait sans doute plus sur moi que la plupart des gens que je vois tous les jours au lycée... rigolais-je. Je suis quasiment toujours avec quelqu'un, mais je n'arrive pas à me sentir à l'aise et du coup, pour moi c'est comme si je n'avais personne... Concernant mes amis de Los Angeles... Ce n'est plus pareil, même si je continue à leur parler régulièrement.

Je fis une pause avant de reprendre, regardant pensivement par la fenêtre avant de reporter mon attention vers lui.

-Sinon pour répondre à ta question, et bien je fais semblant d'être une Andersonnienne, enfin... Je veux dire d'être une groupie d'un des Anderson. Je fais semblant de pleurer mon malheur en silence, et comme beaucoup sont dans mon cas, ça passe comme une lettre à la poste. Finalement, les gens tentent de me les faire oublier en essayant de me faire faire des rencontre...

Je lui fis un pauvre sourire.

-Et toi, comment se fait-il qu'en six ans tu n'ai trouvé personne? Après tout tu es un garçon charmant, un preux chevalier courant au secours des princesse... rigolais-je.Et que fais-tu dans la vie? Parce que avoir fait Harvard... tu dois être sacrément intelligent.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeMar 2 Juin - 0:09

C'était une situation étrange que je vivais avec cette jeune femme. Depuis que j'étais arrivé, je n'avais jamais vraiment eu d'amis avec qui parler et pour cause, je prenais rarement le temps de discuter avec quelqu'un. Alors intimement, cela se faisait encore plus rarement et autant dire que la jeune femme était en quelque sorte une « miraculée » dans ce que je lui disais. Je ne savais pas comment expliquer que je m'ouvrais ainsi à la jeune femme, c'était plutôt étrange, mais après la confession qu'elle m'avait faites, je crois que nous n'étions plus simplement deux inconnus. Ce genre de choses pouvaient faire très mal entre de mauvaises mains, mais la jeune femme n'avait aucune crainte à me le dire, ou me le faire deviner. C'était une grande preuve de confiance de la jeune femme, preuve de confiance que je saurais valoriser comme il le faudrait, quand il le faudrait. En faisant cela, j'avais cependant le sentiment que la jeune femme tentait de me prendre « en otage » puisque sachant pareil secret, je pouvais difficilement me contenter de partir. **Mais qu'est-ce que je raconte moi ? Elle a simplement choisis de me faire confiance sans avoir vraiment de raisons de le faire, c'est un honneur ce qu'elle a fais, pas une prise d'otage. Les prises d'otages se font avec des armes, et pas en donnant les armes aux otages, tu devrais le savoir toi non ?*

Voilà qui n'était pas vraiment faux et je ne comprenais pas ce qui me prenait de penser ainsi de la demoiselle alors que nous étions simplement entrain de discuter l'un avec l'autre. Je suppose que je devais être encore une fois rattrapé par mon métier. Dire que certains pensaient qu'être juristes supposaient simplement d'avoir les bons livres, de les ouvrir à la bonne page et de faire signer des chèques bien rentables. Non seulement mes honoraires étaient inférieurs à la moyenne, alors pourtant que j'étais mon propre chef, mais en plus je passais plus de temps à travailler sur une affaire que certains ne travaillaient en une semaine sur la totalité de leurs affaires. J'avais à coeur de bien faire les choses, j'étais procureur mon métier était de faire condamner les personnes quand preuve était faite de leur culpabilité. Pourtant j'allais bien au-delà de ça, je devais être le seul procureur à parler avec les avocats chargés de la défense des doutes et hypothèses que je pouvais trouver suspectes ou intéressantes sur une affaire. Je ne me contentais pas de gagner les procès, je voulais la Justice, la vraie, avec un « J » majuscule. Je doutais qu'elle existe vraiment quand elle était représentée un bandeau sur les yeux. Pourtant je me démenais plus pour Elle que pour mes affaires.

La jeune femme et moi rions ensembles, souriants, assurément insouciants en ce moment précis et cela faisait la beauté du moment, je crois. C'était la première fois que je riais aussi honnêtement et agréablement avec une jeune femme, c'était agréable, très agréable. Je n'avais plus profité ainsi d'un moment agréable depuis fort longtemps, même les sorties que m'imposait mon supérieur, presque ami, n'étaient pas aussi agréables que cette jeune femme. Je n'attendais rien d'elle et si l'idée de la séduire m'avait frôlé l'esprit, j'avais compris que ce n'était pas ce que voulait la jeune femme. Elle voulait comme moi une personne avec qui parler et avec qui rire, même de choses futiles. En plus de cela, elle avait l'air plutôt jeune, pas encore majeure, mieux valait surement éviter de s'attirer bêtement des ennuis. Et puis je n'avais pas envie de briser ce fragile moment de sympathie en me montrant entreprenant, j'avais besoin d'une personne avec qui parler honnêtement. La jeune femme m'expliqua son cas et j'acquiesçais en signe de compassion avant de répondre:


- Bien encore une fois, je te remercie de ton honnêteté, j'imagine que c'est le genre de choses qu'on ne crie pas sur les toits. Les gens ont du mal à se faire à l'idée de la différence, mais voilà, la différence existe et elle doit être acceptée. Je sais ce que c'est ne pas être à l'aise avec quelqu'un, mon ancien chef s'était mis en tête de me faire rencontrer des jeunes femmes, même et surtout, pour des relations volages. J'imagine que la décadence et le rythme de vie de L.A. doivent te manquer un peu ?

Oh oui j'avais été à la Cité des Anges, une cité de décadence et de fêtes, il était normal que j'en ai été un moment donné. La jeune femme reprit la parole après un petit moment dans ses pensées:

- Et qui sont les Anderson ? Désolé, je dois passer pour un ignare, mais jen'ai pas vraiment habitude de m'inquiéter de ce qui se passe dans le milieu scolaire. En tout cas, si tu y trouves ton intérêt, tu as raison. Cependant, je ne suis pas sûr que tu ne fasses que semblant de pleurer ton malheur en silence. Tu le fais aussi vraiment non ?

je souris à ce qu'elle me disait avant de lui répondre toujours souriant:

- Tes deux questions sont plus liés que tu ne le penses. J'ai été à Harvard parce que mon père ne pouvait plus supporter que je sois dans un groupe de hooligan en Angleterre. Bon gré, mal gré, j'ai étudié le droit et la comptabilité comme il a dans son optique que je gère sa « franchise » de cabinets d'avocat. Je travaille en tant que procureur. Tard tous les soirs, samedi inclus. Et le dimanche, je déprime de n'avoir personne, mais je n'ai aucun jour pour rentrer qui que ce soit. En tant que mon propre chef, je pourrais bien sûr m'arranger d'avoir mon samedi, mais je dois dire que j'ai perdu confiance en moi. Pas professionnellement, mais émotionnellement. Je crois que je serais incapable de séduire une jeune femme. Pathétique n'est-il pas ?
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeMar 2 Juin - 0:47


Parler aussi facilement avec quelqu'un ne m'était plus arrivé depuis près de deux ans, depuis que j'étais arrivée ici en d'autres termes. Ausi le lien qui était en train de se créer en le jeune homme et moi était étrange. C'était un lien qui se voulait franc, dans le sens où mentir à l'autre était impossible, exclus même de nos esprits. Ce genre de chose ne m'était jamais arrivée, jamais aussi rapidement en tout cas. Même si j'étais du genre à accorder ma confiance aux autres, j'attendais tout de même un minimum avant de me dévoiler à eux, et parfois cela n'arrivait pas, comme au lycée.
Quant aux histoires de différence, j'étais d'accord. Tout le monde naissait pareille, mais dès le moment où nous quittions la protection de notre mère, nous étions différents. Le simple fait d'exister montrait nos différence, car chacun avait ses façon de vivre, de penser, d'apprendre, de comprendre, d'apprécier, d'aimer et de détester. Et c'était justement ça qui rendait les relations entre les différentes personnes tellement compliquées, tellement différente. Cela créait des divergeance, toujours, et l'on découvrait l'autre petit à petit. Et parfois les divergeances étaient trop grandes et on finissait par ne plus supporter l'autre.
Mais je m'égare. Les différences étaient le propre de l'homme, c'était ce qu'il faisait qu'il était si... Exceptionnel, si attrayant. Il était terriblement intéressant de voir qu'il existait autant de caractère qu'il existait de personnes.

Mes pensées s'orientèrent de nouveau vers L.A. Oui, la cité me manquait terriblement, et il n'était pas rare que je me dise "et si...". Mais avec des si, on pourrait refaire le monde, alors j'essayais d'éviter de le faire. Et puis être ici n'était pas trop mal, ça présentait même des avantages. Comme par exemple... Et bien... Bon, d'accord, j'aurais sans doute d'énormes difficultés à trouver quoi que ce soit de positif ici. Mais il n'y avait pas que du négatif, par exemple là où j'habitais avant, je n'aurais jamais eu une telle conversation avec un parfait inconnu. D'un autre côté, là où j'étais avant je n'avais pas besoin de faire semblant d'aimer les garçon... C'était un bien pour un mal et il était difficile pour moi de savoir si le bien valait vraiment le mal. Alors pour que ça se vale, je n'avait qu'à faire disparaître le mal. Mais le faire disparaître était impossible... Mais comme le disait je ne sais plus qui "Il ne faut pas avoir peur des ombres, cela prouve que la lumière n'est pas loin". Donc il ne me restais plus qu'à trouver la lumière et le tour serait joué... Mais c'était bien facile à dire et beaucoup moins à le faire.

Jeff m'informa sur son ignorance vis à vis des Anderson, et je le comprenait tout à fait. A partir du moment où l'on franchissait les portes du lycée, il était plus dur de savoir de qui il s'agissait pour la simple et bonne raison que leurs parents savaient se montrer un minimum discrets. Les mots du procureur touchèrent Shayla en plein dans le mile. Oui, il lui arrivait d'avoir vraiment beaucoup de mal à supporter sa situation et d'avoir ainsi de brusques excès de colère, mais il était rare qu'elle les ai en public.


-Oui, L.A. me manque... Là-bas j'avais une petite amie et des amis qui me comprenaient, et même si dans mon établissement la plupart des gens m'évitaient, je m'y étais faite et ça ne me dérangeait pas. Mais ici... Je suis forcée de jouer un rôle car je sais que je n'ai personne pour me soutenir. Alors je fais semblant, et c'est dur... Au moins là-bas je pouvais me fondre dans la masse et vivre tranquillement, mais ici c'est impossible. Bon, c'est vrai que Los Angeles non plus n'est pas l'endroit idéal pour vivre une vie tranquille, mais bon, dis-je en souriant. Concernant les Anderson, pousuivis-je, se sont un peu les stars du lycée, innaccessible, ils sont les plus beaux et les plus intelligents... Complètement innaccessible, sauf par les Matthew, on dirait, mais bon... Je m'en fiche, ils font ce qu'ils veulent et les racontars à leur sujet ne m'intéressent pas.

Je faisais une pause dans ma tira, avant de reprendre.

-Alors comme ça monsieur est un rebelle? Je me disais bien que tu n'avais pas un accent américain, dis-je avec une pointe d'ironie dans la voix. Tu sais, parfois la question n'est pas de pouvoir ou de ne pas pouvoir, mais d'agir ou de ne pas agir. Et ce n'est pas pathétique du tout. Je suis persuadée que si tu te donnais la peine, que tu mettais un peu de côté ton manque de confiance en toi ne serais-ce qu'un instant, tu pourrais séduire n'importe quel femme. Par exemple regarde tout à l'heure, tu as volé à mon secours sans crainte, tu m'as débarassé de ce lourdeau et je ne serais pas de l'autre côté, je suis persuadée que je serais en train de te tomber dans les bras, ou presque.

J'eu un petit rire, c'était tellement agréable de plaisanter avec quelqu'un quand on n'avait rien à lui cacher, je l'avais presque oublier...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeMar 2 Juin - 13:17

Non les choses n'évoluaient jamais totalement comme on le désirait, sans quoi il fallait bien avouer que le monde serait très ennuyeux. Bien sûr cela voudrait dire que nous avions ce que nous désirions, que nous avions réussi des choses avec un succès tout particulier. Ce serait joie et bonheur sur Terre si tout évoluait comme on le désirait, ce serait également déception et tristesse de ce monde que de tout avoir quand on le souhaitait. C'est un peu le syndrome des films au cinéma avec la théorie de la patience. Il en va pareillement pour les jeux vidéo, les livres, tout ce que l'on peut ou doit attendre pour enfin le découvrir. Il y avait d'abord la patience et toute l'excitation qui allait de paire avec cette patience, le désir que l'on ressentait lorsque nos pensées doucement dérivaient vers l'objet de notre convoitise. Puis il y avait cette forte excitation, le coeur s'emballant légèrement, la poitrine se réchauffant d'un feu surprenant quand enfin on tenait entre ses mains l'objet tant désiré et attendu. Finalement il y avait ce bonheur de la découverte lorsque nos yeux parcouraient les lignes (pour le cas d'un livre est-il besoin de le préciser Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] 957513). Enfin à la fin, qui vient toujours trop vite, toujours cette petite pointe d'amertume et de déception. Et tout recommençait avec la quête d'un nouveau « Graal » que l'on pourrait chérir en secret en l'attendant, puis aimer sa découverte et avoir ce goût du bonheur taché d'une pointe d'amertume lorsque l'on achevait sa découverte. Ou comme certaines personnes, on pouvait se lancer après une chimère, quelque chose que l'on attendrait mais qui ne viendrait jamais. Par exemple tous ceux qui attendaient et attendent encore « Duke Nukem: Forever » depuis maintenant près de douze années, et qui croient encore à sa sortie.

Mais là n'était pas vraiment l'intérêt de la situation, simplement, je devais dire qu'une fois de plus, la situation n'évoluait pas réellement comme je le souhaitais, mais je commençais doucement à m'y faire. Je n'avais pas eu dans mes plans d'aider une demoiselle en venant ici, et encore moins de me montrer ensuite aussi désagréable avec elle. Ce n'était déjà pas dans mes habitudes d'être désagréable, j'étais quelqu'un de habituellement avenant et sympathique qui souriait et était gentil avec tout le monde surtout les inconnus. Aussi je ne savais pas trop ce qui m'avait pris d'être ainsi désagréable avec cette demoiselle, elle était pourtant une jeune femme des plus agréables. J'avoue que l'idée de profiter de ce que j'avais fais « pour elle » pour la séduire m'avait indubitablement frôlé l'esprit, mais j'ai déjà édicté les raisons qui me firent oublier cette idée. Puis ne venait-elle pas de repousser les avances d'un prétendant ? Alors quelle chance pouvais-je avoir moi le parfait inconnu qui, sinon un petit service, n'avait rien fais pour la jeune femme ? Certainement aucune, aussi ne pas s'en inquiéter, d'autant que la jeune femme m'avait concédé aimer les femmes. Ou en tous les cas, les préférer aux hommes. Enfin peu devait importer non ? De toutes façons la jeune femme était trop jeune pour avoir une aventure avec moi et j'appréciais mieux la façon que nous avions de discuter l'un avec l'autre pour essayer une évolution qui ne mènerait à rien ou pire qui briserait la fragilité de cet instant.

Je devais paraître ignare à ne pas savoir qui étaient les Anderson, mais très honnêtement, je ne m'angoissais pas outre mesure ne pas savoir n'avait jamais été une honte chez moi. Encore heureux me direz-vous quand notre métier ne peut pas nous permettre de tout savoir sur le bout des doigts. Dire « je connais la loi » est un euphémisme vantard, dire « je connais une loi » est une réalité et encore moi-même je ne saurais vous en citer par coeur au mot près. Quel intérêt de toutes façons puisque l'important était l'usage que l'on faisait de cette loi et pas le texte en lui-même ? J'écoutais la jeune femme parler nostalgie du temps passé et je lui répondis avec un petit sourire de compassion tout de même un rien gêné:


- J'imagine que Los Angeles te manque, j'y étais moi-même trois, quatre fois en tant qu'étudiant. Juste pour les soirées, l'alcool et les filles, mais ça, on y passe tous au moins une fois je crois. Ta vie doit te manquer, en tout cas la mienne je ne sais pas si elle me manque ou pas. Peut-être un peu je suppose, c'est mon pays qui me manque. Il faudrait que j'y retourne une quinzaine de jours, ça me ferait du bien. Elle m'expliqua qui étaient les Anderson et j'acquiesçais d'un signe de tête avant de reprendre sur ce qu'elle avait dis avant, Pas difficile de savoir que ça devait être plus facile pour toi là-bas hein ? Je ne crois pas que tu seras jugée différemment ici aussi pour le fait de préférer les filles. Les nouvelles vont vite ici, mais les gens acceptent souvent mieux les choses que dans les villes. La solidarité est importante.

Je souris tout en hochant positivement la tête en l'entendant me dire que j'étais un rebelle. Et je crois que j'aurais rougis, non que j'ai légèrement rougis en entendant ce qu'elle disait. Je déglutis dans un sourire un peu pincé, les yeux dans le néant, pensif avant de reprendre après avoir doucement secoué ma tête:

- Oui mais tu serais dans mes bras parce que tu te sens reconnaissante et je ne suis plus sûr de ce que je veux. J'ai peur de quelque chose de sérieux à cause de mon rythme de travail, si c'est pour lui faire du mal par mes absences, ça ne sert à rien. D'un autre côté, les histoires volages ne me tentent plus vraiment, mais dès que je pense à quelque chose de sérieux, et bien je repense à ma charge de travail et j'oublie l'idée. Je t'avoue cependant que l'idée de toi tombant dans mes bras me séduit assez, tu es plutôt une jolie jeune femme. Je souris avant de rajouter, D'ailleurs je vais te proposer quelque chose d'insensé, enfin ça dépend le point de vue, je suppose. Tu n'as qu'à dire à tes prétendants et aux personnes qui voudraient te faire faire des rencontres que tu es prise. Et si ils veulent rencontrer ce jeune homme, tu me fais signe. Une petite balade main dans la main bien en vue, et le tour sera joué...
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:24


Aucune rencontre que j'avais fait jusqu'à présent avait été aussi positive et bénéfique pour moi, quant à mon interlocuteur, je ne savais pas ce qu'il en pensait. Parfois, j'aurais aimé savoir lire dans les pensées des gens, mais je me dis que cela aurait sans doute enlevé tout le piquant des relations... Bon, certes, cela pouvait s'avérer pratique, car ainsi on savait comment agir vis-à-vis des autres mais cela ôtait tout son charme à la découverte de quelqu'un, pour apprendre ce qu'il est, ce qu'il cache, et ce que nous pouvons créer chez lui. Alors quel intérêt y avait-il à savoir lire dans les pensés des autres.
Ce qui m'amena à penser à mon autre différence, à ce don étrange que je possédait et dont j'ignorais l'origine. Celui-ci, je n'en avais encore parler à personne et je ne comptais pas le faire, je ne voulais pas qu'on m'enferme ou alors qu'on m'utilise comme cobaye... Et puis cacher des choses faisaient aussi parti des relations qu'on pouvait avoir avec d'autres gens, alors les deviner tout de suite, percer les mystère comme ça, sans avoir à chercher, ce n'était pas drôle.
Il y avait aussi cette part importante de curiosité qui jouait un rôle essentiel dans une relation, vouloir en apprendre toujours plus sur l'autre jusqu'à tout savoir, même s'il est impossible de tout savoir de quelqu'un. Parfois, il arrivait que pendant des années on vive avec quelqu'un puis qu'un beau jour, on apprenne quelque chose sur lui qui changeait notre façon de la voir.

Je me demandais si les gens réagiraient comme ça en apprenant qui j'étais vraiment, lorsque je serais prête à pouvoir voler de nouveau, seule... Ou pas. Apparemment, je venais de trouver un soutien, et même si pour le moment je n'étais sûre de rien, je venais peut-être de me faire mon premier ami dans cette ville où jusqu'à présent je ne cotoyais que des inconnus.
Il m'informa être passé quelques fois à L.A., et grâce à un calcul rapide, je devinais qu'à l'époque là je devais avoir environ une dizaine d'année. Il aurait été drôle que l'on se soit déjà croisé à ce moment, mais peu probable, aussi il parla d'aller en Angleterre un jour, pour y passer quelques temps. J'imaginais rapidement Jeff retournant dans son pays natal, à Londres, ville dans laquelle je n'étais jamais allé. Mes parents n'avaient pas eu particulièrement le temps de me faire voyager, aussi, mise à part mon quartier à Los Angeles, je ne connaissait rien du monde, juste ce qu'on apprenait dans les livres de géographie. Un jour j'avais établie une liste de pays que j'aimerais bien visité, avec la France en tête de liste... Le pays anglais devait être bien aussi, et au moins eux je les comprendrais.

En effet, là-bas, tout était simple, j'avais mes repères, mes marques, tout ce qui rendait ma vie famillière facile et agréable. Ici je commençais seulement à m'habituer aux lieux, et même si la ville n'était pas particulièrement grande, je ne la connaissais pas très bien.


-La solidarité est certes importante, mais depuis ce qu'il se passe récemment, les gens sont de plus en plus méfiants...

Je remarquais son léger rougissement et j'eue un léger sourire, l'écoutant expliquer ses peurs et ses agoisses sur sa vie sociale et sur son travail, l'inconciliabilité des deux. Je réussis tant bien que mal à ne pas rougir lorsqu'il me complimente. Je lui souris néanmoins. J'écoutais ensuite sa proposition en réfléchissant. Pour moi, il était clair que ça me libérerait d'un poids immense, je n'aurais plus à me justifier ni même à subir de sortie forcé, il suffirait que j'invoque Jeff, et hop, on me ficherait la paix. Je savais que si je réfléchissais un peu trop, j'allais probablement refuser, alors je faisais taire mon cerveau qui était déjà en train de me faire une liste détailler des futurs ennuis que ça pourrait causer... Impossible de faire taire mon ancéphale.

-Ton idée est excellente... Mais pas très avantageuse de ton côté, n'est-ce pas? C'est ûre que pour le moment, tu ne veux pas t'engager, mais qu'en sera-t-il lorsque tu trouveras quelqu'un? Tu le dit toi-même, les nouvelles vont vites... Donc je serais bien évidemment tenté d'accepter, mais tu es certain de ta proposition?

Si il voulait toujours, j'étais d'accord, cela me tirerait d'un mauvais pas, et je serais plus tranquille tous les jours, les filles et les garçons seraient moins sur mon dos.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeMar 2 Juin - 18:55

Y avait-il quelque chose de plus redoutable que la nostalgie et le mal d’un pays ? Très honnêtement j’en doutais, car j’aurais vraiment aimé retrouvé mon pays et le temps d’avant. Une chanson française le disait et je la comprenais enfin, déjà que cela n’avait pas été aise avec la barrière de la langue, « le temps d’avant c’était le temps d’avant ». Je n’avais jamais vraiment compris ce que le chanteur pouvait avoir voulu dire par là, aujourd’hui je comprenais que tout simplement il était nostalgique de ce qu’il avait vécu. C’était un récit sur sa propre vie et sa propre souffrance, sur ce passé qui lui manquait. Et comme moi, ou plutôt, et comme lui j’avais finis par attraper ce mal si particulier que la nostalgie. Il me manquait ce temps doux et insouciant où les choses allaient pour moi comme de rien. Quand j’étais encore ce Jefferson d’avant si simple et candide qui pensait que la vie n’avait rien à lui apporter que ce qu’il y mettait. J’étais d’un pathétique, mais un peu comme tous les enfants je suppose. Je n’étais pas un gamin, je m’apparenterais surement plus à un sale mioche. Ce genre de gamin insupportablement capricieux que l’on avait envie que de gifler pour lui remettre les idées en place et le faire taire. Je crois que c’était un trait qui me désignait bien, l’arrogance. Cette idée que je pouvais avoir de moi. Dans ma tête j’étais simplement le meilleur et quelque part cela me rendait « invincible ». Je devenais capable de tout car je ne doutais de rien. Il aurait peut-être fallu que je garde un peu de cette arrogance autrement que juste au travail. Je pourrais surement trouver une personne susceptible de partager ma vie sans aucun problème. Seulement là était la vérité, j’avais perdu de mon arrogance en gagnant en sagacité. Je n’étais pas non plus un sage tibétain cependant.

Je n’arrivais pas à croire que j’arrivais à penser à pareille chose en pareille situation, il n’y avait que moi pour ça. Réussir à penser à un moine tibétain alors que je parlais avec une demoiselle qui me faisait sourire, je devais être un cas vraiment à part. Mieux valait que je ne tombe jamais entre les mains d’un psychologue sinon ce serait direction l’hôpital psychiatrique à perpétuité et plus si affinités. Enfin au moins il y avait de bien que je parlais avec cette demoiselle comme avec personne jusqu’à maintenant, je me sentais quelque part libéré de pouvoir ainsi parler avec quelqu’un. C’était étrange que je ne l’ai pas encore fais, mais je n’étais pas du genre à parler de ce qui n’allait pas pour moi. J’étais plutôt du genre à garder pour moi et tenter de transformer mes ressentis en force, d’une façon ou d’une autre. Je crois que le fait que je me retrouve à parler ainsi de ce qui me troublait avec une inconnue devait venir d’un trop plein que je ne pouvais finalement plus gérer. Alors je lui parlais de mes problèmes, de ce qui n’allait pas et pourquoi ça n’allait pas. Et elle m’écoutait. Pas parce qu’elle avait quelque chose à y gagner ou que c’était un plaidoyer, mais elle m’écoutait, tout simplement. Elle tendait l’oreille pour porter attention à ce que je pouvais lui dire. Je doutais qu’elle puisse savoir à quel point ce simple fait pouvait me faire plaisir et quelque part me soulager. Juste une personne pour m’écouter, voilà ce qu’il semblait manquer à ma vie. Et la demoiselle officiait ainsi pour mon bonheur. Je l’écoutais acquiesçant à ce qu’elle disait avant de lui répondre :


- Il faut leurs pardonner. Ils ne sont pas habitués à telle vague de violence. Comme je t’ai dis, je suis procureur et je regarde notamment ces meurtres. Il n’y a pour le moment rien de bien concret même si on retrouve les corps, mais les autorités sont dépassées. Personne ne comprend vraiment ce qui peut troubler la paix de ce coin. Ils ne sont pas habitués à ce qui arrive, ça leurs passera.

Il aurait fallu que la jeune femme fasse exprès de ne pas m’avoir vu légèrement rougir quand à son compliment. Ca non plus, ce ne serait pas arrivé à l’ancien Jefferson qui aurait rebondis dessus pour s’amuser à draguer ouvertement la demoiselle, se fichant bien ce qui avait pu se dire auparavant sur sa sexualité. Si elle ne rougit pas, la demoiselle eut en revanche pour moi un de ces sourires qui trahissait un rien de gêne. Je ne sais pas vraiment ce qui motiva ma proposition, peut-être soudainement un besoin « d’aider » cette demoiselle qui était si particulière pour moi. Bien sûr ce ne serait jamais que du jeu, rien qu’un petit peu de comédie pour l’aider à avoir la paix et conserver son secret. Elle fit remarquer que ma proposition n’était pas nécessairement avantageuse pour moi puisque je n’avais rien vraiment à y gagner puisque les nouvelles allaient vite. Elle me dit pourtant être intéressée mais vouloir être certaine de mon assurance quand à mes propos. Je lui souris :

- Je sais que les nouvelles vont vite ici, elles vont d’ailleurs bien trop vite à mon goût. Si je t’ai fais cette proposition c’est que je devais plutôt me sentir sûr de moi non ? Ne t’en fais surtout pas pour moi, si je venais à trouver quelqu’un, je saurais m’arranger. Penses un peu à toi, tu veux être tranquille non ? Et qui te dit que ce n’est pas toi qui rencontra quelqu’un d’abord ?

Je la narguais à la fin de ma phrase comme le ferait un petit enfant en lui tirant rapidement la langue, avant de lui adresser un sourire amical…
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeDim 14 Juin - 21:47


[HS: désolée du retard, en plus c'est assez court ><]

L'innocence de l'enfance était tellement belle... Il n'y avait pas à penser, pas de responsabilité à assumer, rien à cacher... Il n'y avait pas tous ces poids qui nous enchaînaient et nous empêcher d'agir comme on le souhaitait, il y avait juste la liberté et la limite imposé par notre immagination... Le monde nous appartenait et nous tendait les bras, tout semblait alors si simple, comme si rien n'était impossible. Mais on grandissait, on se développé, on était influencé par ce qui nous entourait, pas la façon de penser des gens, par leur égoïsme... On essayait de nous faire entrer dans le moule, et pour la plupart, ça fonctionnait. Ils devenaient des moutons, obéissant bien que faisant semblant de se rebeller, mais ils faisaient comme tout le monde. Moi, j'étais différente, depuis toujours... Si parfois je savais pourquoi, certaines raisons restaient pour moi obscures et parfois je nageais dans le brouillard le plus complet, alors qu'il s'agissait de moi, j'ose à peine imaginé la sensation des autres quand ils se retrouvent devant moi à se poser des questions à me propos, ça doit être terriblement frustrant.

Jeff expliqua que pour les habitants, ce genre de cas n'était pas courant. Je repensais alors à ma ville où je n'était qu'une âme errante, inconnue de tous et dont la disparition serait passé inaperçu auprès de millions de gens. S'en était presque effrayant, cette anonyma, mais en même temps tellement rassurant et gratifiant, de ne rien devoir à personne, d'être invisible pour les autres. En déménageant ici, j'avais perdu ceci, tout comme je m'étais égarée. Perdre mon anonymat m'avait perturbé, être toujours observé avait quelque chose de vraiment dérangeant, mais maintenant avec l'arrivé des jumeaux le problème avait été réglé, j'avais enfin la paix. Oh, comme je les plaignait d'être ainsi observé à leur tour... La situation ne devait pas être simple pour eux... Au passage, il l'informa un peu sur l'affaire. Alors comme ça, ça n'avançait pas... A ce rythme, ça risquait de se poursuivre encore un moment, et à ce moment là et bien... Et bien il fallait simplement espérer ne pas arriver au point de non retour...

-Ca se comprend, en effet...

Je réfléchissais de nouveau à propos de la proposition de Jeff. Pour moi, c'était clairement avantageux. J'aurais la paix que je désirais et je pourrais faire à peu près ce que je veux sans me faire draguer à chaque coin de rue... Sans pour autant arrêter de chercher quelqu'un vue que je ne serais pas vraiment prise. Je rigolais lorsqu'il dit que je trouverais peut-être quelqu'un la première. J'avais du temps avant que cela n'arrive, pour ça il faudrait déjà que je parvienne à découvrir qui pourrait s'intéresser aux filles et qui soit également une fille, sans oublier mes propres critères... Bref, ça risquait d'être compliqué pour moi de trouver quelqu'un...

-Oui, enfin, à mon avis tu trouveras quelqu'un avant moi! Mais en tout cas, j'accepte ta proposition, ça va m'enlever une sacrée épine du pied!

Je lui souris et je tendis la main en avant, pour sceller correctement notre arrangement.
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MessageSujet: Re: Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla]   Un dimanche matin presque ordinaire [PV=Shayla] Icon_minitimeDim 14 Juin - 22:38

En faites si j'étais encore et toujours seul depuis mon arrivée au Yukon, je ne pouvais en vouloir qu'à une seule personne et c'était bien moi. Inutile de me demander d'où pouvait venir cette envie soudaine d'être seul, e ne saurais l'expliquer, mais ce que je savais en revanche c'est combien il est difficile de se sortir de la solitude. Sûr que cela aurait clairement aidé si j'avais eu des personnes autour de moi, même juste des connaissances avec qui j'avais un peu plaisanté. Mais il fallait assumer ses choix et j'avais fais les miens. D'autant plus que j'avais vingt-quatre ans, je savais donc ce que je faisais en choisissant la solitude. Quelque part, il y avait aussi dans cette volonté de rester célibataire et de ne pas vraiment avoir de lien avec les gens une motivation plus distante. J'avais eu le sentiment d'être abandonné lorsque Jessica sortit de ma vie du jour au lendemain sans que je ne sache ni pourquoi ni comment. Elle avait simplement disparu, sans préavis, sans dire « au revoir ». Un soir je lui avais dis « bonsoir » puis fidèle à son habitude elle avait eu une absence, absence qui durait depuis maintenant plus de quatre ans. Jamais elle n'avait tenté de reprendre de mes nouvelles, j'avais fais attention de laisser un billet lui donnant mon numéro de téléphone portable pour le cas où elle repasserait où j'étais quand j'étudiais. Oui j'avais prévu le cas, parce que j'étais prévoyant et parce que je devais concéder à la jeune femme qu'elle avait toujours su me faire craquer. Dans un sens purement physique du terme, un peu à la façon que j'avais eu de me conduire avec mademoiselle Spears. Non pas « un peu à la façon » de la même façon, c'était étrange, je devais avoir un problème avec certaines demoiselles, voilà tout.

La jeune femme avait raison de dire que la solidarité semblait s'amoindrir en ville, mais comme je lui expliquais les gens n'étaient pas habitués à telle vague de violence. Et même si ça avait été le cas, comment la solidarité aurait-elle pu rester tout aussi forte dans pareille circonstance ? Comment faire confiance quand on ne savait pas qui tuait, quand on ne savait rien du tout sur le meurtrier ? Alors avoir confiance dans un « étranger » encore plus ? Non les gens ici étaient particulièrement charmants et accueillants, ils étaient juste sous le choc de ce qui arrivait et quelque part, on n'avait pas le droit de leur en vouloir pour cela. Les gens avaient toujours tendance à perdre leur self-contrôle quand les choses se compliquaient ou devenaient dangereuses, c'était peut-être dans les gênes, c'était peut-être tout autre chose je ne saurais le dire. Ce qui était sûr c'est que je ne pouvais pas me plaindre de la nature de l'Homme car au final j'étais bien conscient que c'était elle qui me faisait vivre. Si les Hommes étaient parfaits et toujours contrôlés, autant dire que je serais aussi utile qu'un piquet qu'un panneau publicitaire en plein milieu du désert. L'image est assez, voir très, mal trouvé je l'accorde, mais l'important c'est que vous aurez compris qu'au prix des espaces publicitaires, il n'a aucune rentabilité. J'acquiesçais quand la jeune femme dit que c'était compréhensible avant de rajouter:


- Mais bon, le lycée est plutôt un endroit d'intégration, tu ne devrais pas t'inquiéter pour ton intégration, vas vers quelques personnes au lycée et tout ira bien. Très honnêtement, il n'y a aucune raison que ça se passe mal, les élèves ne m'avaient pas l'air plus idiots que la moyenne américaine quand j'y étais allé. Puis s'il y a des cons c'est qu'il y a des gens biens, qui sait s'il n'y aura pas des personnes à qui tu pourras te fier ?

J'étais plutôt content que ma proposition plaise à la jeune femme, je ne savais pas vraiment comment elle allait réagir à cette dernière. Après tout elle n'avait aucune raison de me faire confiance sinon parce que nous avions un peu discuté l'un avec l'autre. Cependant, si au moins ça pouvait un peu l'aider à se sentir rassurée et un peu plus à l'aise ici, je pouvais bien le faire. Puis j'imagine que vivre avec son secret ne devait pas être facile au quotidien. Je doutais que l'Homme ne soit encore totalement prêt à accepter complètement l'homosexualité malgré ce qui se disait. C'était triste d'un certain côté, mais on pouvait difficilement en vouloir aux gens d'avoir « peur » de ce qu'ils ne connaissaient pas. L'Homme avait toujours eu peur de l'inconnu et c'était l'inconnu pour beaucoup de personnes l'homosexualité, ne restait qu'à espérer une évolution des mentalités. Je serais doucement la main de la jeune femme tout en lui répondant:


- Content de pouvoir me rendre utile pour quelqu'un, après tout c'est ce qu'on appelle la solidarité non ? Se protéger et s'aider mutuellement. Je doute trouver quelqu'un très honnêtement, puis je ne suis pas sûr d'avoir envie. Enfin si mais disons que c'est compliqué...
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