Autour d'une bonne bouffe

Un immense sentiment de soulagement m'avait envahi aux paroles de Torben. Lui non plus ne se souvenait presque de rien, alors mon secret restait encore voilé, non découvert, à l'abris. Aussi, son attitude laissait entendre que je n’avais rien dévoilé de trop louche et étrange. Note à moi-même: ne plus essayer de suivre ce gars là dans le nombre de bière à prendre. C'était à la limite du dangereux, et malgré mes beuveries, il semblait beaucoup plus tolérant. Ou du moins, il fallait éviter de tomber dans un gouffre de mémoire, et de bêtise. Bon, ce point alors régler, je fus heureux de savoir que mon interlocuteur était partant pour notre projet d'excursion, malgré la santé quelque peu précaire dans laquelle nous nous trouvions.

Peut-être était-ce la jeunesse combiner à un soupçon de bêtise qui me donnait envie de prendre encore un peu d'alcool en cette autre soirée, la deuxième dans cette ville, mais je levai la main pour intercepter la serveuse.

- Ça sera un pichet de votre bière du coin pour moi

Je jetai un coup d'oeil à Torben, provocateur. Voila ma réponse à sa propre provocation. Un bon pichet avant d’aller escalader. Il fallait avouer que ce n’était pas l’idée du siècle, mais sentir l’engourdissement parcourir ses membres alors qu’on se retrouve quelques mètres au dessus du sol, savoir que la personne qui nous assurait avait elle aussi les sens sans dessus dessous, et qu’à tout moment elle pourrait faire une bêtise particulièrement fatale, voilà qui rajoutait un véritable défi. Voir ses réflexes diminués de moitié pendant l’ascension, faire des chutes qu’autrement on aurait facilement évitées, sentir mieux qu’avant l’adrénaline nous parcourir.



J’avais aussi fait attention à soigner mon accent, et quitte à parler plus lentement, ce dont j’étais presque incapable, mais avec un peu de vouloir… j’allais pouvoir y arriver.



Je me saisis du menu, y jetant un bref coup d’œil, mais sachant déjà ce que j’allais commander. Alors que ma bonne conscience me rappelait incessamment que c’est du sport que j’allais faire, et non regarder un film les deux fesses écrasées dans un fauteuil, mon ventre me criait de choisir l’hamburger fumant du chef.



- Ça s’ra le hamburger du chef please madame.



Tant pis pour la conscience et les saines habitudes alimentaires. Après toute la bière ingurgitée hier, ce que je mangerais aujourd’hui ne serait même pas comparable!



J’écoutais Torben parler étonné de toutes les expressions qu’il employait et que je n’avais jamais entendu. D’autre dont je ne saisissais le sens qu’au passage. Des expressions que je n’avais sans doute pas noté la veille, et dont je ne me souvenais pas. Une chose dont j’étais certain par contre, c’est qu’au-delà du degrés d’alcool incroyable ingurgité et des effets de la boisson, l’amitié que je ressentais pour lui n’y étais pas du. Il m’apparaissait comme quelqu’un de très sympathique et doté d’un bon sens de l’humour. J’avais bien fait de rester, bien que je ne me souvenais presque plus de rien.



- Désolé si tu te répètes, mais, ça fait longtemps que tu es dans la ville?



J’étais toujours surpris de savoir que les humains arrivaient à ne pas soupçonner ce qui se passait autour d’eux. Comment pouvait-il être aussi inconscient de ce qui se passait autour d’eux, des phénomènes inexplicables qui arrivait, enfin bref, comment pouvaient-ils être si aveugle. Juste dans la matinée, j’avais croisé deux vampires, aux yeux étrangement dorés. Je ne savais pas encore ce qu’ils étaient, mais c’était étrange.



[pardon du délai... pardon pardon pardon!]

Reposant le menu, l’esprit empreint d’un esprit d’aventure hors de l’ordinaire, je répondis à l’habitant, surpris de sa réponse.

- Hier seulement. J’avais prévu de repartir, mais j’ai trop apprécié l’endroit. Et puis, y’a les montagnes qu’il me manque à grimper. Après tout , c’est la raison de mon voyage et dans le coin, c’est pas ça qui manque.

Enfin, ça et plusieurs autres choses. Enfin, une autre chose, qui avait plus d’importance à mes yeux que ma plus grande de mes passions. Trouvez une alternative à ma mère, découvrir les autres vampires de ce monde. Et depuis hier, j’avais vu des créatures comme je n’en avais jamais vu ailleurs, et une énigmes s’étaient imposé : pourquoi leurs yeux étaient-ils d’une couleurs miel au lieu d’être d’un rouge sanguin. Ce questionnement m’avais envahis toute l’après-midi de la veille, et de dépit, je m’étais réfugié dans la taverne. Où j’avais rencontrer Torben. J’avais par contre présumé qu’il était originaire du coin. D’où ma stupéfaction.

- Je croyais que t’avais passé ton enfance ici, de la manière que tu connaissais les environs. Qu’est-ce qui t’a amené dans le coin?

La serveuse arriva rapidement, un grand pichet de blonde, la bière du coin, et une pinte de brune. Comme l’avais mentionné Torben, la plus forte des deux. Et comme si cela n’avait pas été assez, il commanda non pas un, non pas deux, mais bien trois hamburger. Je le regardai, les yeux ronds de stupeur. De un parce que la commande étaient gigantesque, de deux à cause de sa prétendu santé chancelante, et pour finir, parce que la commande n’allait pas du tout de pair avec l’allure de mon interlocuteur. Mais où allait-il mettre toute cette nourriture! Enfin, il était assez battit, très battit même, mais relativement élancé. À croire qu’avec un tel régime, on allait voir une bosse apparaître sur son ventre!

- You’re kidding me right? Je veux dire, tu me niaises non?

Sous le coup de la surprise, j’avais oublier de faire attention à ma façon de parler, et avant de m’attirer un regard d’incompréhension de Torben, j’avais réajuster le tire. Aussi, j’esquissai un grand sourire. J’avais voulut le provoquer, et en quelques sorte lutter, mais il était clair que je ne faisais pas le poids contre ce colosse.

- 5 $ que tu ne finis pas ton assiette.

Et en relance, je mis un 5 $ sur la table, afin de bien lancer le pari. Un pari que je croyais bien gagner, vu la commande et l’état du principal concurrent.

La serveuse elle-même parut trouver la commande très drôle. Enfin, sûrement plus drôle que le pauvre garçon qui était chargé de la cuisine et qui aurait cette gigantesque commande a effectuer, dans une heure pas si raisonnable que ça. Il avait tout demême à préparer 4 hamburgers!

Au moins, une chose était certaines: pour avoir autant d'appétit pour la nourriture humaine, il n'était sans doute pas un vampire au apparence humaine. Je me rappelais trop bien son états d'ébriété de la veille, mais surtout le dégout des vampires que je connaissais vis-à-vis ma prorpre nourriture, fut-elle préparée par les meilleurs chefs de la terre.

- C'est une ville tranquille?

L'idée m'avait traversé l'esprit pendant un instant. Une ville composé d'autant de vampire ne devait certainement pas être de tout repos, mais je n'étais ni au courant de la situation, ni du folklore de la place.

L’atmosphère était plus légère et détendue que lorsque j’étais arrivé. Non seulement mes secrets restaient cachés, mais ce n’était pas la boisson d’hier qui m’avait donné une fausse impression sur Torben. Il était bel et bien un mec sympa avec lequel je m’entendais bien. Vivre ici dans les prochains jours ne serait vraiment pas si pénible avec lui autour. Aussi, l’excitation d’une nouvelle aventure venait en ajouter à l’agrément.

-Une petite route ne m’a jamais fait peur, tu sais. Ce n’est pas quelques heures de marches qui m’empêcheront de gravir une bonne montagne, alors que j’ai traversé l’océan pour cela.

Et un peu plus, mais l’escalade était une réelle passion dans mon cas. J’en ferais jour et nuit si s’était possible. Enfin, un jour, c’est sans doute ce qui arriverait. Dans très longtemps, mais la possibilité était présente, qu’un jour je n’aille plus aucun besoin de dormir.

J’appris avec surprise que Torben avait eu tout comme moi des cours à domicile. Si lui c’était pour éviter le lycée, ma raison était tout autre. Et dire que j’avais supplié mes propres parents de m’y envoyer!

- Je ne comprends pas comment tu peux vouloir préférer les cours à domiciles. J’ai eu des profs privés durant des années, et j’ai supplié mes parents de m’envoyer dans une école pendant des années avant qu’ils acceptent. Ils croyaient que les cours privés seraient mieux pour mon cheminement personnel.

Et je fis une grimace. C’était une des raisons qu’ils m’avaient citée le plus grand nombre de fois, ce soi-disant cheminement personnel, mais c’était en quelques sortes un mensonge. Et puis, le gaillard ne m’aurait jamais cru si je lui avais dit l’entière vérité. Il m’aurait sûrement pris pour un fou à la moindre évocation du mot vampire!

Je pris dans ma poche un 10$ que je mis sur la table, avec un sourire espiègle. Argent facile! JAMAIS il ne mangerait autant.

- C’est presque physiquement impossible. Ça me peine presque de t’escroquer comme ça de 10 $ l’ami!

Comme si j’avais besoin d’argent. Avec des parents aussi fort, silencieux et meurtriers, les sommes amassées étaient faramineuses. Un coup de téléphone et mon compte se remplissaient. N’empêche, l’argent du voyage avait été le miens, amassé à force de travailler. Pas question d’utiliser de l’argent provenant du commerce de la mort.

Pour ce qui était des disparitions étranges, la série de yeux rouges que j’avais rencontré dans mon bref passage me donnait une piste. Néanmoins, en tant qu’humain faible, je me devais de feindre d’ignorer ce que je savais.

- Ouais, bon, des bêtes il y en a partout. Si on part en expédition, on le fera dans le jour, pour les voir venir au loin, et on apportera quelques choses pour se protéger. Et de la bouffe pour les faire fuir. Comme la fois où y’avait cet ours dans la montagne. Il était énorme, et mon cousin à réussit à le faire fuir.

En fait, mon «cousin» lui avait sauté à la gorge et déchiqueter avec assez de facilité. Spectacle complètement surréaliste et terrifiant. Pour ce qui était des bêtes qui rodaient, je savaient pertinemment que rien ne pourrait nous en protégée, mais l’avouer m’était impossible.

Pour l’une des première fois de ma vie, j’avais le goût de tout lui dire. Il y avait comme une étincelle dans ses yeux qui me donnait confiance en lui, comme si, pour une fois, un humain ordinaire pourrait me comprendre, et ne me prendrait pas pour un fou. Je n’avais jamais réellement eu d’ami en Angleterre, et pour cause, comment leur expliquer que mes parents semblaient avoir 18 ans, qu’ils avaient les yeux rouges, et qu’il ne fallait surtout pas les approcher?

De plus, j’étais loin de la maison, loin de tout danger pour lui. Et puis, il devait savoir la vérité! Il était entouré de vampire jour et nuit, et il s’avançait vers le danger sans s’en rendre compte! Ne sachant pas que ceux qu’il côtoie à la pharmacie et aux restaurants ne rêvaient que de planter leur petite dent dans son cou?

Et puis, sa réflexion sur les dangers inhabituels montrait qu’il se doutait sans doute de quelques choses, et même s’il n’était qu’un humain, peut-être en savait-il plus long qu’il ne voulait bien le faire croire.

Par contre, lui révéler la vérité serait sans doute trop dangereux pour lui. Il ne s’exposait pas seulement aux réprimandes de mes parents, mais à toute la communauté entière de vampire. Aussi, je n’étais pas contre l’idée d’avoir un pote pour passer l’éternité, mais c’était loin d’être dans mes préoccupations actuelles.

Non, je ne pouvais rien lui dire, sinon feindre l’ignorance de ce danger inhabituel.

- Ouais bon, c’est pas les bêtes sauvages qui courent en Angleterre, alors un peu d’info sur votre faunes local ça peut pas faire de tort.

Et puis, il y avait peut-être autre chose qui rodaient dans les bois, et les vampires n’étaient peut-être pas les seules créatures mythiques existantes… sans compter ceux aux yeux dorées, dont je ne savais rien et qui m’intriguait au plus haut point.

Torben commença sur un sujet un peu plus difficile pour moi, touchant une corde sensible, c’est-à-dire les filles. Malgré mon âge, je n’avais connu que très peu de demoiselles, auxquelles je n’ai jamais pus m’attacher et vivre de vraies histoires. Je décidai l’éluder la question d’un

- Bah… les filles!

Un peu désinvolte, une désinvolture que j’étais loin d’éprouver face au beau sexe.

- J’ai quand même été chanceux que ma mère m’autorise à prendre une sabbatique de l’université afin d’aller explorer le monde un peu. Son mari n’était pas chaud à l’idée. Selon lui, c’est trop dangereux, et je perd une années de ma vie, mais je suis quand même parti. J’ai jamais voyagé, enfin presque. J’ai déménagé une fois, pour aller vivre avec ma mère. Tu es chanceux d’avoir explorer le monde!

Le sujet repartis sur la bête, et sur son moyen le plus sur de la terrasser. J’étais tout de même surpris qu’il connaisse une de leur faiblesse, et je me demandais si c’était du au folklore local, ou à quelque chose d’autre.

- Ils disent, dans les histoires, à quoi ils ressemblent ces grosses bêtes?

La serveuse arriva aux même moment, déposant devant moi un hamburger bien garnis, salade, tomates, une immense boulettes et du bacon. Un hamburger digne de l’Amérique. Elle déposa le même plat devant mon compagnon, et déjà je sentais que le 10$ n’avait pas été un mauvais investissement. Pour accompagner le hamburger, il y avait cet immense panier de frites. J’en aurais manger un complet, peut-être deux, et trois avec une faim de loup, mais jamais 5!

Le hamburger était si juteux et la viande si épaisse et tendre que pendant un instant, j’oubliai les problèmes de cette petite ville, qui ne se résumait plus qu’à une chose : les meilleurs burgers au monde! J’y mordais en même temps à pleine dent, m’interrogeant sur le goût du sang. Était-il aussi délicieux que Zake me le répétait? Après tout, ce burger était vraiment bon. Tous les vampires de cette ville ne savaient pas ce qu’ils manquaient.

-Un fou? Un genre de cingler comme dans les films qui attends les adolescents qui jouent dans les bois pour les assassiner?

Ou le genre d’humain plutôt pâle qui attends d’en faire son prochain repas.

-Je préfère encore la thèse de l’animal si tu veux mon avis…

Si seulement c’était aussi simple. Si j’ignorais ce que je savais, j’aurais pu croire à la thèse de l’animal, ou même du cinglé en cavale. Nous aurions pu tenter notre chance dans ces bois pour trouver la montagne parfaite. Même contre un fou, deux jeunes dans notre genre auraient une chance de vaincre, de devenir les héros, et récolter les honneurs. Mais contre les créatures sanguinaires qui rodaient dans les parages et dont je connaissais la vraie nature, nous n’avions qu’une infime chance : c'est-à-dire que Torben soit en réalité un espèce de mutant ultra fort qui serait capable d’anéantir les vampires d’un coup de poing… mais c’était pratiquement impossible, et juste y penser était plutôt drôle! Je ne pus me retenir de lui faire la réflexion.

- A moins que… avoue que tu as le pouvoir de lutter contre ces bêtes, une force sur humaine qui ferait qu’on puisse aller grimper sans se préoccuper du danger! Juste à voir la quantité de viande que tu ingurgites. Je te le dis mon vieux, c’est surnaturel!

J’avais dit cela plutôt sérieusement, mais je ne pus me retenir plus longtemps d’éclater de rire, lui montrant que je blaguais. Ridicule comme thèse, et j’étais certain qu’il ne mangerait pas tout ce qu’il avait devant lui, excepté s’il avait un orgueil démesuré!

Il aborda la question de mes parents, et je fis un signe de la main, indiquant qu’aborder le sujet ne me dérangeait pas le moins du monde.

- Adam est mon beau-père, il est avec ma mère depuis ma naissance. Je n’ai aucune idée de l’identité de mon vrai paternel, mais c’est pas plus grave que ça. Adam est cool. Disons qu’il s’est un peu opposé à ce que j’arrive dans sa vie quand j’avais 8 ans, quand je me suis sauvé de l’orphelinat. Ma mère était … très malade et ne pouvait prendre soin de moi, mais j’ai un peu insisté.

Oui, une maladie très rare qui vous rendait sublime, forte et puissante, mais qui vous donnait le goût de bouffer votre fiston.

-Tu as beaucoup voyagé avec ton père… vous étiez toujours les deux seulement?

Et c’est moi maintenant qui se montrait un peu trop curieux.

Les vampires sont par nature intraçable. Des centaines d’années de pratique et de tuerie avait rendu ces êtres de vrai tueur professionnel. Ce n’était pas une surprise d’apprendre qu’il n’avait aucune preuve devant eux qu’une mort suspect… un cadavre. C’était souvent la seule preuve de leur passage.

- Ils savent de quoi les gens sont morts?

Je regardai Torben engloutir son hamburger à une telle vitesse que j’eus presque pitié pour la pauvre viande entre les deux pains qui, même si elle aurait été vivante, n’aurait eu aucune chance de se défendre. Aussi, je me félicitai de ne pas avoir parier sur la vitesse d’engloutissement, et de n’avoir pas proposer une telle compétition que j’aurais inévitablement perdu. Je commençais même à craindre pour mon 10$ alors que la viande, la sauce et le fromage était littéralement catapulté dans la gorge du garçon. Son deuxième alors que je n’avais, pour ma part, pris qu’une seule bouchée.

Il m’informa de la mort et de l’état des cadavres, bien que je me doutais quelques peu de l’apparence qu’il aurait. Pourtant, une partie de moi osait espérer que les vampires ne soient pas derrière ces meurtres. Après tout, je voyais l’autre côté de la médaille du fait de connaître l’existence des vampires. Je savais ce que mes parents faisaient pour ce nourrir, et jusqu’à un certain point, j’étais un peu immunisé. Mais je voyais là , pour la première fois, les conséquences qu’avaient sur les gens ces morts d’homme. J’avais une carapace qui peu à peu se brisait. Je savais qu’il était mal de tuer les gens, mais j’avais été si isolé dans ma jeunesse que la nourriture de mes parents vampires avait pour moi la même valeur que la mort d’un bœuf pour la mienne. Mais il y avait un impact derrière tout ça, et Torben me le rappelait.

Il avait dit que les tueurs devaient être des cannibales, et je me savais que ce ne pouvait être le cas. Être cannibale signifiait manger un individu de sa propre espèce. Pouvait-on réellement dire que les vampires étaient de l’espèce humaine? Après tout, il était humain avant de se transformer. Mais par contre, tout indiquait en eux qu’il n’était pas plus humain que nous étions des singes. Ce n’était pas des cannibales, plutôt des humainvore.

Torben me tendait-il une perche en mentionnant que les victimes étaient exsangues? Savait-il quelque chose que j’ignorais, ou qu’il croyait que j’ignorais? Et puis, il croirait plus en une thèse d’animal, ce qui me reportait à mes réflexions antérieures, à savoir quelle espèce étaient les vampires. Après tout, il se rapprochait par certain point un peu plus des animaux. Et si les victimes étaient vraiment celle d’animal? Comme si quelques choses rodaient dans les bois, dans le genre des loups-garous des films?

Ridicule. Maintenant, je voulais tout faire pour trouver une alternative à la mort d’homme par suceur de sang, je me réfugiais dans du folklore idiots, et dans les loups-garous. À quand accuserais-je le troll des marais et le bigfoot de tuer les habitant de Watson Lake?

Et puis, s’il me tendait vraiment une percher, pourquoi je ne pouvais pas moi-même le faire? Regarder sa réaction, qui pourtant avait été jusqu’ici impeccable?

- Haha, Exsangue… tu veux dire vider de leur sang? Qui sait, y’a peut-être des vampires qui rôdent dans le coin. Peut-être que si on part en expédition, on pourrait amener des croix, de l’eau bénites et des pieux. Et tiens, pourquoi pas de l’ail aussi, sans oublier partir en plein jour!

Comme si cela allait les empêcher de nous tordre le cou, de nous vider de notre sang et de nous laissez, nous petits cadavres, en pâture au bêtes. J’avais dit cela sur le ton de la plaisanterie, bien sur, pour ne pas laisser rien paraître. Après tout, je n’étais pas censé savoir ces choses, mais j’observais attentivement les réaction de l’ogre qui me faisait face.

Il parla de sa force face au danger, et je ne pus que me sentir encore plus pitoyable à côté de lui. Après tout, j’avais été couvé toute ma vie par des gens qui ne me voulaient que du bien. Si protégé du monde extérieur alors que ma principale source de danger était ceux-là même qui tentait de me sauver.

- Je sais pas… j’ai pas eu vraiment l’occasion d’être en danger dans ma vie

Sauf chez moi! Aussi, il avait été adopté. Alors , ce n’était pas vraiment son père qu’il avait suivis, mais au moins, il ne semblait pas avoir été seul. Ça aurait pu m’arriver à moi aussi, lorsque j’étais à l’orphelinat.

- J’étais dans un centre pour enfant abandonné durant toute ma petite enfance. Personne n’a voulut de moi avant que je me sauve pour retrouver ma mère. Je savais pas qu’elle était encore en vie, mais je me suis infiltré dans le bureau de la directrice quand j’avais 8 ans, et c’est comme ça que j’ai su qu’elle était vivante.

Enfin, vivante dans le sens qu’elle n’était pas morte, mais ce n’était pas vraiment la vérité. Après tout, son cœur ne battait plus.

- Au moins, t’as trouvé quelqu’un qui t’aime bien pour prendre soin de toi. Et puis, j’ai trouver ma famille, alors, tout va bien pour le meilleur des mondes. Enfin… excepté pour les gens qui son mort. Et puis, c’est quoi cette bête là&? Jamais entendu parler.

On aurait dit que je n’étais pas le seul à avoir un secret et un passé louche à cacher. Il y avait dans notre conversation une désinvolture face à la mort un peu perturbante. Je savais pourquoi moi je l’étais, mais rien n’expliquait pourquoi lui aussi était si désinvolte. Il ne connaissait sûrement pas les gens qui avaient été assassinés, mais la plupart des humains, pour ce que j’en savais, c'est-à-dire très peu de chose, étaient plutôt pétrifiés face à la mort. Peu importe, j’appréciais beaucoup la compagnie de Torben, et je n’avais qu’une toute petite peur face aux dangers qui allaient nous guettez, comme si sa simple présence me rassurait. Après tout, dans ces bois je n’allais plus être ce voyageur seul et sans défense qui s’expose au danger, mais j’allais être accompagné d’un habitant de la place. Si les vampires procédaient de la même façon que mes parents, ils ne s’attaqueraient pas à deux humains ensembles, à moins qu’il soit deux étranger en voyage, pour ne pas qu’on les recherche. Enfin, c’était leur mode de chasse, mais rien n’indiquait que ce suceur de sang ci procédait de la même façon.

Torben me décrivit le corps, et je ne pu que me résigner à la seule possibilité. Vider les gens de leur sang, c’était la manière d’agir des vampires.

- Le big foot, c’est un espèce d’homme singe gigantesque, avec une force surhumaine, mais complètement déficient et stupide. Il tue sans le vouloir dans le fond. On en parle dans Tintin au Tibet, tu sais, c’est une bande dessinée?

Citer Tintin alors qu’on parlait de meurtres sordides, mais quel nul! Enfin, Torben avait tout de même cité Buffy la chasseresse de vampire. Je me demandais s’il y avait un fond de vérité dans cette émission. Non pas que je croyais que les réalisateur, malgré leur génie, avait découvert l’existence des vampires, le cliché du pieux, des crucifix et de toutes ces conneries montraient qu’ils n’y connaissait rien, par contre, peut-être qu’il y avait des humains avec un peu plus de pouvoir. Des gens qui avaient la force de lutter contre ces vampires surnaturels. Je regardai Torben, en me disant que c’était peut-être pourquoi il mangeait autant!

- Je suis pas contre l’idée de recruter Buffy pour notre balade. Mais enfin, je ne suis pas sur que si les vampires existaient, il aurait peux de petit bout de bois ou bien des drôles de croix. Enfin, mon oncle Zakury est un fana de cette émission et il trouve que c’est plutôt une comédie de voir la façon trop facile de tuer des vampires… comme s’il allait se laisser faire par des petits humains… Enfin…

Je m’arrêtai, me demandant si mes paroles sonnaient un peu louche. Je pris bien soin de préciser :

- Non pas qu’il existe là. Mais s’il existait, je doute qu’il se laisserait avoir par des artifices.

J’en étais même certain, mais ça, c’était une autre histoire, une autre partie de ma vie. Il me parla de sa propre famille, et de cette araignée au plafond. Pour quelqu’un élever par des vampires, je me demandais ce qu’il entendait par la. Peut-être que son père adoptif aussi était un vampire, et ça expliquerait bien des choses. Mais c’était trop rêvé de vouloir avoir quelqu’un avec qui partager son secret. À le voir engloutir ses burger, peut-être que son beau-père les empêchait de manger! Et puis, j’avais quasiment fini le mien, bien que mon estomac était assez rempli.

- Enfin, c’est normal de se chicaner avec ses frères et sœurs, adopté ou pas. J’ai mon oncle et ma tante pour me tenir compagnie. Ils ont pratiquement mon âge par contre.

Et ce depuis un siècle.

- Certain que je veux toujours y aller. On a qu’à avertir des gens d’où qu’on va, y aller dans le jour, et amener des gens si tu veux. Et puis, pourquoi pas du feu tant qu’à y être?

C’était peu, mais dans un autre ordre idée, je n’allais pas rester caché toute ma vie parce que les vampires courraient les rues. Non mais…

- Le bigfoot américain n’a rien d’un grand singe, c’est plutôt un homme non évolué, mélange d’ours et d’homme préhistorique, mais je sais que la ressemblance avec le singe est plutôt grande. Il a une épaisse fourrure, et il vit dans les bois, mais dans les films, c’est plutôt un animal incompris plutôt qu’un monstre ordinaire. Et puis, tu as dit toi-même que cette possibilité est à écarté à cause de l’absence de poil ou de bras.

Le ton était plutôt à la plaisanterie alors que le mystère était pour moi résolus. Le bigfoot attaquant les gens de Watson Lake? Et puis quoi encore… mais après tout, les vampires existaient, alors pourquoi pas les autres créatures? Et tant qu’à faire dans l’absurde, il ne fallait écarter aucune piste!

- Et puis, pour Buffy, elle est pas qu’une humaine normale. C’est LA tueuse, hyper balaise avec une force et une agilité surhumaine. Elle n’avait rien d’une fille ordinaire. Et puis, ça serait chouette d’avoir des gens comme ça, si les monstres existent vraiment. Des humains avec une touche supplémentaire qui les aident. Pour lutter contre la «supervitesse» de tes vampires.

Oui, ça serait très pratique de savoir que certain humain ont développé des habilités pour lutter contre les sangs froids, et quant à leur super vitesse, pour l’avoir vu de mes yeux, ou plutôt pour n’avoir vu qu’une traîner de vitesse, je savais qu’elle existait et que nous ne pourrions pas faire grand-chose pour les lutter. Elle n’était pas si légendaire pour moi, cette vitesse.

- En parlant d’humain sur-humain…

Je pris un 10$ de ma poche que je plaçai sur la table, tout en le regardant avec stupéfaction.

- Ça c’est totalement INHUMAIN mon vieux.

Je lui fis un grand sourire, complètement éblouis par sa performance gastronomique. Si je croyais sincèrement en ces humains supérieurs, je gagerais sans doute un 20$ sur Torben… mais cette dernière gageure perdue était la preuve que je n’étais pas doué pour le jeu.

Je ramassai mes trucs sous la table, et sortit l’argent pour payer mon délicieux hamburger et mon pichet. Une douce et légère ivresse m’avait envahis alors que nous nous préparions à partir. J’avais hâte de grimper et de laisser sortir ce trop plein d’énergie.

- Préviens ta famille, tant qu’a moi, je suis tout seul. La proie idéale pour le prédateur en quelque sorte. Personne pour s’inquiéter avant un bout de temps. Je vais les appeler pour leur dire dans quelle ville je suis, mais c’est tout ce que je peux faire. Je suis dans l’hôtel sur le coin de la rue, un peu plus loin.

Je préviendrais mes parents d’où je me trouvais mais j’allais omettre de leur mentionner les meurtres. Ils auraient trop peur pour moi, pour ma survie. Après tout, je n’étais qu’un petit humain sans défense et contre des créatures comme eux, je ne pouvais rien faire. Alors, inutile de leur dire que j’avais vu des tas de vampires et que les gens du coin se faisait assassiner.

Je tendis un des sacs que j’avais apporté à Torben, qui contenait une corde et un harnais, ainsi que du talque.

- Tu essayeras ça et tu m’en diras des nouvelles. J’ai ai toujours de plus avec moi. Si tu veux amener quelqu’un sent toi libre.

[Je voulais savoir si tu voulais continuer dans un autre topic?]

[HJ: je te laisse ouvrir le sujet de suite, et tu pourrais m'envoyer le lien par mp une fois que tu l'auras posté? Du moins, si ça ne te dérnages pas :p]

Benji se mit à me détailler le bigfoot canadien, et je ne pus m'empêcher de sourire. Si c'est un bigfoot, un espèce de bonhomme des cavernes, eh pourquoi qu'il m'avait parlé du yéti alors, vu que le yétio c'était un espèce de gros gorille qui faisait parler de lui dans la presse bizzaroïde depuis des décennies maintenant. Une espèce de légende urbaine, sauf que ça se passait à la montagne,e t que tout ce qu'on avait retrouvé de cette bestiole était des trucs fabriqués par des touristes pour se rendre intéressants. En y pensant, je me disais que la description du bigfoot correspondait plutôt bien à un loup garou plutôt costaud en pleine transformation, et je me plaisais à imaginer que toutes ces légendes aient un fond de vérité. Il suffisait après tout d'un de mes congénères de mauvais poil et un peu sauvage pour donner naissance à de telles histoires. Bon après, je divaguais sans doute un peu trop mais ça m'amusait quand même! Mais Benji avait raison; ce n'était pas ce genre de bestiole, et encore moins un loup garou, car sinon il y aurait eu un certain nombre de traces que l'on aurait retrouvé sur les lieux, que ce soit au niveau du sol, des corps ou des odeurs. Mais là, rien. Mis à part cette odeur infecte et totalement épugnante de cadavre en décomposition, apanage de ces saletés de suceurs de sang...


- Ouaip, m'enfin un bigfoot c'est quand même une idée qui me plait. C'est plus rassurant qu'un tueur totalement psychopathe je trouve, et puis j'ai toujours apprécié ce genre d'histoires... Sa ferait un peu genre « DogSoldiers » de se retrouver en pleine nature avec ce genre de monstre dans les parages, tu crois pas? J'adore ce film, l'acteur principal, dont je me souviens plus du nom, est un type super cool, il a joué dans pas mal d'autres trucs.


On était quand même partis loin... Quelques instants auparavant, on parlait encore de ces meurtres affreux, puis on avait commencé à déconner sur les différentes possibilités, pour finir par parler de créatures mystiques et de super héroïnes se battant à un contre cent à moitié à poil. J'aimais bien Buffy... Mais je reconnaissais avec humour que Benji semblait plus calé que moi en la matière, et lui aussi en parlait avec le même genre de déférence. Mais le jeune homme avait raison; si les choses étaient aussi simples, j'aurais adoré pouvoir bosser avec ce genre d'humains. J'aurais adoré pouvoir me battre à côté de Faith ou de Buffy, de prendre mon pied pendant le combat contre les vampires, pis après aussi avec les tueuses... C'aurait été le pied, pis ça aurait surtout été vachement plus intéressant que la situation actuelle, où j'étais condamné à me faire tanné le cuir pour pas un rond.


- La classe, moi aussi j'veux me battre comme elle. Mais elle était quand même un peu trop innocente, je préférais la brune, Faith, totalement délurée, avec un côté un peu sauvage que j'aime beaucoup chez les femmes... Haerm, après c'est une question de préférence personnelle sans doute!


Beau joueur, Benji me félicita en me remettant le gain de notre petit pari amical. Tout sourire, je sirotais le fond de mon sodas tout en mettant le billet directement dans ma poche. Il servirait sans doute à tous nous rincer le soir même, dans un bar de la petite ville. En avais je trop montré? Je ne le pensais pas, Benji semblait surtout totalement gagné par le respect de mes performances alimentaires. Je mangeais trop, je buvais trop, et je le savais. Mais en même temps, pour faire la chasse au mort vivant puant, je n'avais pas trop le choix. Benji me prévint qu'il fallait que je laisse un mot à ma famille, car lui était seul. Il était dans un hotel du centre, et sa famille apparemment fort loin. Bah, il ne fallait pas se plaindre poto, pas de famille, c'est la liberté en quelque sorte!


- Ouaip, je vois ce que tu veux dire. Je passerais bien vite fait chez moi, mais je suis pas sûr du tout qu'il y aie quelqu'un à cette heure ci. J'aurais bien amené Maia ou lidia, ça leur aurait fait du bien de sortir. Ce sont mes deux « grandes soeurs », elles sont super canons, je suis sûr qu'elles te plairaient, et ni l'une ni l'autre n'a de petit ami... Enfin bref! Passes un coup de fil chez tes parents, moi je vais payer et je te rejoins dehors...

suite ici => LÀ-HAUT