Un p'tit Kleenex? [PV]

Il n'y avait pas de problème. Un contre deux. J'étais en pleine possession de mes moyens et j'étais plein de force. En face, deux espèces de gros chats. On parle de pumas je crois, dans ce pays. Des gros chats ou de petits lions, à voir. Dommage que je n'arrivais pas à me transformer. En temps qu'enfant de la lune, j'aurais égorgé le premier pendant que je me serais amusé avec le second. Mais là, c'était pas aussi facile. J'irais pas jusqu'à dire qu'il y avait un problème dans cette situation, il n'y avait qu'un pas. J'étais jeune et j'étais entraîné. J'avais déjà tué des vampires. J'étais plus fort qu'un humain, même lorsque je n'étais pas transformé. Le premier félin se tassa un peu plus sur lui même, sifflant en retroussant ses grosses babines. Le second fit un pas dans ma direction, mais d'un regard, je l'arrêtais. Entre prédateurs, on se comprenait, mais je m'étais avancé sur leur territoire et les deux bestiaux n'appréciaient pas. Il y avait vraiment que moi pour ne pas sentir leur présence. Ulric avait raison, j'étais encore jeune pour pouvoir faire face à tout... Et les deux bêtes sentaient que je n'étais pas normal...

Pensant à mes parents, je sentis ma respiration s'accélérer. J'étais sur la bonne voie. Dans quelques secondes, si j'arrivais à m'énerver suffisamment, j'arriverais sans doute à me transformer et là, les deux bêbêtes partiraient la queue entre les jambes. Mais je n'en eu pas le temps. Le premier puma me sauta dessus. Vif, je restais une bête surhumaine, et d'évitais la bête d'un pas de côté. Le second avait sauté également et m'avait terrassé. J'étais mal. La peur fit son entrée dans mon coeur, tandis que je sentais les griffes de la bête me labourait l'avant bras, déchirant mon sweet shirt et lacérant mes chairs. La douleur m'amena les larmes aux yeux, mais de mon autre main je parvins à saisir une grosse branche, que je rabattais sur la tempe du premier félin, le repoussant sur le côté. Me remettant debout, je voyais que les deux bêtes continuaient de grogner et de siffler. J'avais compris le message, et eux aussi; la confrontation ne se ferait pas sans heurt. Lentement, courbé et armé de mon gros bout de bois, je reculais. Suffisamment lentement pour ne pas inciter les bêtes à attaquer et assez rapidement pour ne pas trop m'attarder.

Quelques minutes plus tard, je ressortais de sous les frondaisons. La forêt boréale s'étendait derrière moi, emplie de vie tout autant que de dangers. Mon bras avait été amoché, ma constitution robuste d'enfant de la lune libérait des substances dans mon coeur qui me permettait de ne pas trop ressentir la douleur, tandis que je commençais déjà à sentir les étirements de ma peau, signe de ma guérison accelérée. Bon, c'était pas tout ça mais j'avais raté mon repas moi! Retirant mon sweet couvert de sang, je l'enterrais rapidement sous un tas de fougères. Inutile que l'on me voit en ville avec un vêtement déchiré et couvert de sang! Soupirant tant la faim me tiraillait, je me dirigeais vers le centre ville... Il me fallut pas mal de temps pour arriver à ma destination; le café d'Hélène, un endroit agréable où l'on pouvait casser la croûte pour pas trop cher. M'asseyant à une table, je me rendis compte qu'avec mon seul T shirt, j'attirais les regards; on n'avait pas pour habitude de s'avancer si peu vêtu à la sortie de l'hiver! Peu importait, j'avais l'habitude que l'on me remarque pour ce genre de détail... Le seul problème venait de mon bras où l'on voyait clairement les zébrures sur mon bras dûes au coup de griffes de la bestiole dans la forêt. Ces blessures, rougeâtres, ne saignaient pas, et attendaient seulement que je m'en mette plein la panse pour commencer lentement à se refermer.

Mais mon propre regard fut bientôt attiré par autre chose; une jolie jeune femme semblait assise face au bar, et je ne pus m'empêcher, avant de prendre commande, de venir m'asseoir près d'elle. Comme toujours...

- Bonjour, excusez moi de vous déranger, mais je me disais que vous aviez peut être des mouchoirs... Je me suis blessé dehors et si j'ai pu arrêter les plaies de saigner, je n'ai rien sur moi au cas où cela recommencerait... Et peut être qu'en remerciement pourrais je vous inviter à manger un morceau?

Invité

Cet après-midi, le centre ville était bondé au point qu’il était difficile de déambuler dans les petites ruelles de Watson Lake. Les gens se pressaient et s’affairaient comme des fourmis le feraient dans les tunnels de leur fourmilière à l’exception qu’eux ne prêtaient absolument pas attention à leur congénère. Ce comportement rendait mon escapade difficile, car je me faisais bousculer de tous les côtés. J’avais enfoui mes mains dans mes poches pour dissimuler le moindre centimètre carré de peau qui pourrait dépasser. J’avais très vite remarqué que c’était seulement au contacte de ma chair que mon don pouvait potentiellement se déclencher. Je n’aurais jamais imaginé pouvoir apercevoir autant d’êtres humains dans les rues de Watson Lake. Cependant, il fallait bien avouer que les circonstances étaient propices pour une sortie en ville ; aujourd’hui il ne pleuvait pas encore. Je m’étais rendue au centre ville juste après les cours, sans but précis, j’avais envie de rentrer à pied et avais songé à découvrir les commerces qu’offraient ma nouvelle ville de résidence. J’avais dans l’idée de me rendre au centre commercial pour trouver de quoi refaire la décoration de ma chambre.

Soudain, je bousculai accidentellement un passant qui se retourna vivement et me toisa du regard. Je craignais le pire, mais apparemment il avait simplement été contrarié par ma maladresse. Je fus immédiatement soulagée mais ressentis le besoin immédiat de m’écarter de ces fourmis grouillantes. Sans réfléchir, je pris la première porte à droite sans jeter un œil à l’enseigne. J’avais mis le pied dans un café qui était, pour mon plus grand bonheur, presque vide. L’intérieur de l’établissement était agréable, il y faisait une température chaleureuse et la couleur des murs était apaisante. Je soupirais de soulagement avant d’aller m’installer au bar, le plus loin possible du seul autre client présent. Le serveur mis quelques minutes à s’apercevoir de ma présence, comme si l’arrivée d’un nouveau client était une vraie aubaine. Je commandai un chocolat chaud, j’étais encore engourdie par le froid qui régnait à l’extérieur. Je n’eus pas le temps d’entamer ma commande que je vis un jeune homme franchir le seuil de la porte. Il regardait autour de lui et je détournai rapidement mon regard pour ne pas être remarquée.

-« Bonjour, excusez moi de vous déranger, mais je me disais que vous aviez peut être des mouchoirs... Je me suis blessé dehors et si j'ai pu arrêter les plaies de saigner, je n'ai rien sur moi au cas où cela recommencerait... Et peut être qu'en remerciement pourrais je vous inviter à manger un morceau? »

Je sursautai, c’était la deuxième fois en seulement deux jours que je me faisais aborder avec une telle vigueur. Je jetai un coup d’œil rapide au bras du garçon avant de plonger ma main de mon sac et de tendre un paquet de mouchoir à l’inconnu. Quatre plaies profondes entamaient la chair de son bras. J’avais du mal à envisagé la façon de s’infliger de telles blessures. Je le regardais d’un air suspicieux.

-« Salut…Comment tu t’es fait ça ?! »

Le jeune homme m’avait-il vraiment proposé un repas ?! Instantanément, mes pensées allèrent à Peter Anderson. Notre premier contact avait déclenché en moi un frisson inexplicable et également beaucoup d’embarras. Ses magnifiques yeux dorés m’apparaissaient comme si je les avais observés pendant des heures. Je repris pleinement conscience de la situation avant de répondre au jeune homme très doucement :

-« C’est gentil de ta part, mais je n’ai pas très faim. Un simple « merci » suffira amplement. Je m’appelle Angie Barker. Ta blessure nécessite peut être quelques points de suture non ? »

A l'intérieur de ma tête, je ne pouvais pas m'empêcher de me fustiger; je prenais de gros risques en abordant qui que ce soit après une aussi bonne bagarre! J'étais de plus tout à fait capable de faire une gaffe et de dévoiler des choses que je ne le devrais pas. Il me faudrait être prudent, j'en étais parfaitement conscient, d'autant plus qu'il était clair que je ne pouvais pas me permettre le moindre pas de côté dans un tel endroit. Si jamais je commettais la moindre petite indélicatesse, il y aurait plusieurs personnes au courant et je ne pouvais pas le permettre, pour le simple fait que je ne pourrais plus rattraper le coup une fois la faute commise! Quelle serait alors la réaction du reste du clan si jamais je faisais de nouveau des bêtises? Ulric rierait, mais lui n'était pas vraiment en état de parfaitement se rendre compte de la situation. Daniel me dirait qu'une fois encore j'aurais fait preuve d'une imprudence totalement inacceptable, sans compter tout ce que me dirait les deux soeurs! Bon, j'étais pas si idiot que ça quand même... Depuis le temps, j'étais certain que j'étais capable de ne pas faire la moindre bourde en public, mais à bien y réfléchir, rien que ma présence ici avec une blessure sur le bras constituait en soi une erreur!

Bon, maintenant que j'étais là, il me fallait assumer! Et c'est donc avec un sourire large jusqu'aux oreilles que j'étais allé aborder cette jeune femme solitaire, accoudée au bar. Maintenant que j'étais plus prêt, je remarquais à quel point elle était jolie; il s'agissait là d'une fille dotée d'une grande beauté, bien que celle ci ne soit pas tapageuse. J'avais toujours aimé les beautés discrètes, en général, elles en avaient dans le crâne et c'était ce qui comptait, plus que la forme de leurs fesses ou de leur poitrine... quoique! Fallait pas charrier non plus hein! Quand je me fus suffisamment rapproché, la jeune femme, revenant de sa surprise de s'être fait ainsi abordée, chercha un paquet de mouchoirs dans son sac, pour finir par en retirer un et me l'avancer. Bien entendu, je ne coupais pas à la sempiternelle question, mais n'y répondait pas de suite. D'abord, je tirais deux mouchoirs, pour les déplier et les enrouler autour de mon bras, laissant le mince filet de sang qui sortait de la blessure faire office de colle. Le bandage ainsi attaché, j'étais tranquille. Maintenant, il me fallait répondre aux interrogations de la jeune femme, et je savais ce qu'Ulric m'aurait dit dans ma situation: « dis toujours la vérité. Les gens sont tellement habitués à ce qu'on la cache qu'ils ne la croient pas quand on leur dit ». Avec un grand sourire, je me retournais vers mon interlocutrice.

- Disons simplement que les pumas et moi ne nous entendons guère, et je crois que ceux ci ont cru que je voulais m'en prendre à leurs femelles... Mais ils voulaient pas m'écouter quand je leur disais qu'elles étaient trop velues pour moi!

Bon, ce n'était peut être pas la meilleure réponse à donner si je voulais passer inaperçu, mais au moins était ce la vérité! En tous cas, je préférais aborder cette discussion sur le signe de l'humour plutôt que sur celui de la suspicion, je n'appréciais que fort peu de me faire interroger, par qui que ce soit. Là, soit elle me croierait et je serais dans la merde jusqu'au cou, bien qu'il n'y aie qu'une chance sur dix mille, soit elle ne me croierait pas et me prendrait pour un boulet ou pour un petit plaisantin. Cependant, celle ci déclina ma proposition de déjeuner ensemble, disant au passage que c'était gentil de ma part. Elle se présenta sous le nom d'Angie Barker, un nom que je n'avais encore jamais entendu auparavant. Ensuite, elle me demanda si j'avais besoin de points de sutture, ce qui me fit sourire.

- Oh non non non, ne t'inquiètes pas, ce ne sont que de petites égratignures superficielles, je ne me suis pas battu contre Goliath! Et puis, j'ai une constitution de fer.. Enchanté Angie, et merci pour les mouchoirs. Je m'appelle Torben Valler. Je te dis donc merci... Puis je au moins offrir un verre à celle qui m'a sauvé de la mort par hémorragie? Promis, je ne te mangerais pas.

Invité

Alors que le jeune homme pensait vaguement son bras avec deux des mouchoirs que je lui avais tendu, j’observais avec attention le sang qui imprégnait rapidement les petits carrés d’étoffes. La blessure était profonde, ça ne faisait aucun doute, mais de doute évidence, il se garderait bien de m’exposer les raisons. Ce comportement me faisait penser à celui qu’avait eu Peter, plein de mystères ! Cependant, pour ce garçon c’était différent, je ne pouvais dire de quelle façon, mais je le sentais. J’aurais aimé que mon don soit inversé parfois. Que je puisse plonger dans les pensées de ceux que je touchais plutôt que le contraire. Ce pouvoir me terrifiait du fait qu’il m’obligeait parfois à dévoiler mon intimité, mes états d’âmes. J’avais déjà pensé à essayer de le maîtriser et à faire passer ce que je voulais, quand je le voulais. Ainsi, je pourrais certainement avoir un avantage incontestable. Cependant, je ne savais absolument pas comment m’y prendre et il était exclu que je prenne le risque.

Le jeune homme répondit à mon étonnement par une plaisanterie qui vu la blessure pouvait prendre une certain sens. J’étais persuadée que de tels bêtes avaient fait des bois de la région un confortable abri. En levant un sourcil, je regardais à nouveau le visage de ma nouvelle connaissance.

-« Des pumas tu dis ? Tu as donc un instinct de survie très développé. La prochaine fois, tu essaieras avec les ours de la région, peut être seront-ils moins clément »-lui répondis-je sur un ton léger."

Ce qui me surprit par-dessus tout, c’était l’incroyable calme du jeune homme. Malgré les entailles profondes sur son bras, il ne semblait pas en ressentir les effets. Je voulais bien croire qu’on puisse être résistant à une certaine forme de douleur mais pas au point de ne pas sourciller avec de telles plaies dans un avant-bras. J’étais amusée par le mystère qui régnait autour de certains habitants de Watson Lake. Ma curiosité naturelle pourrait bien reprendre le dessus sur mon incroyable solitude. Torben Valler, c’est ainsi que se nommait le mystérieux inconnu qui me proposait maintenant un verre. Torben, c’était un prénom peu courant, j’en chercherais l’origine plus tard.

-« Va pour un verre alors ! Non biensûr, tu ne t’es pas battu contre Goliath, mais vu la taille de tes égratignures, c’est tout comme ! Tu fréquentes le lycée de la ville ? J’ai pas l’impression de t’y avoir aperçu cette semaine… »

J’étais du genre à me souvenir de tous les visages que je croisais et j’étais persuadée de ne pas avoir vu le sien dans les couloirs du petit lycée de la ville. S’il y était, je mettrais ça sur le compte de mon étourdissement après ma rencontre avec Peter. Dès ce jour, j’avais eu du mal à diriger mon regard dans une autre direction que la sienne. Ce n’était pas mon genre de faire une telle fixation sur quelqu’un, mais là. J’étais perturbée, car autour de cette personne planais un secret sombre et attirant auquel je ne pouvais que m’intéresser. Je m’étais creusée la tête pendant toute une semaine sans trouver de réponses concrètes à mes questions. Ceci ne fit que renforcer ma curiosité maladive. Je n’avais pas encore eu l’occasion de le revoir, mon emménagement n’étant pas encore tout à fait terminer. Distraite, je reportai mon attention sur Torben qui s’apprêtait à me répondre.

Etais je à la hauteur niveau discrétion? Rien n'était moins sûr, mais je n'avais jamais pu me rendre compte que la façon qu'avaient les humains de gérer leur douleur physique. Leur douleur morale et psychologique, c'était facile, ils se l'exprimaient simplement en adoptant des façons d'être totalement opposées au respect des moeurs et de la morale. Boire et se souler à mort, manger jusqu'à devenir énorme, adopter des comportements associaux, faire tout genre de conneries... Mais la douleur physique, je n'en avais que peu d'expérience. Comme les humains, quand on me frappait, j'avais mal et je poussais une exclamation, mais mon corps étant radicalement différent de celui du commun des mortels, on ne pouvait pas dire que les blessures longues à soigner ou laissant de profondes cicatrices n'étaient quelque chose d'habituel pour moi, c'était même tout le contraire! Du coup, maintenant que ma propre blessure n'était plus douloureuse, il n'était guère aisé pour moi de simuler une douleur qui serait importante pour un simple mortel... D'ailleurs, il était difficile de simuler quelque chose dont on n'avait aucune idée, n'ayant jamais ressentit ce genre de désagrément!

Dire la vérité avait eu un certain effet chez la jeune femme vers qui je m'étais tourné. Elle ne semblait pas trop savoir si elle pouvait prendre mes paroles comme la vérité ou comme les simples affabulations d'un quelconque fou. Cependant, elle semblait opter pour la plaisanterie, me félicitant de mon instinct de survie très développé, ce à quoi je souris, et me soufflant de me mesurer aux ours la prochaine fois. Tout sourire et ravi que la jeune femme entre dans mon petit jeu innocent, je répliquais presque du tac au tac:

- En fait, les ours du coin sont de gros flemmards, et sans vouloir me vanter, je suis plus rapide que ces gros balourds. En fait, j'aurais pensé que les pumas seraient un challenge autrement plus intéressant, ne serait ce que parce qu'ils sont bien plus rapides et plus agiles, ce qui rend forcément les choses plus compliquées! Mais qui sait, à l'occasion, peut être pourrais je te montrer la différence que cela fait de se retrouver entre ces deux types de bestioles...

Finalement, mon interlocutrice me dit qu'elle était d'accord pour que l'on partage un verre ensemble, ce à quoi je répondis par un nouveau sourire. Elle était très jolie et très sympathique aussi, mais elle semblait très solitaire également. Enfin, pas vraiment solitaire mais plutôt réservée. Bah, je ne pouvais pas la blâmer, les gens étaient tous méfiants de nos jours avec ceux qu'ils ne connaissaient pas, ce qui ne facilitaient pas les échanges! Mais si les humains étaient conscients de bien des dangers qui pouvaient les blesser, ils n'étaient pas au courant de l'existence des vampires par exemple, et s'ils l'étaient, ils seraient sans doute encore plus renfermés sur eux mêmes! Déjà que là, les humains étaient par nature réticents aux contacts avec ceux qui leur étaient étrangers... Angie Barker me dit alors qu'au vu de mes blessures, j'aurais effectivement pu me battre contre Goliath... Ensuite, elle me demanda si je fréquentais le lycée du coin, et qu'elle ne m'y avait jamais vu. Encore un bon point; elle était étudiante! Eclatant de rire à sa question, je me justifiais rapidement, afin qu'elle ne me prenne pas pour un fou, en tout cas pas plus que maintenant!

- Oh non, je n'y suis pas! Mon frère y est, Daniel Valler! Mais moi, je ne suis plus scolarisé depuis un moment, c'était pas trop mon truc et mon père a toujours été... Compréhensif! Mais tu sais, même si on peut avoir l'impression que j'ai dérouillé, il faut voir aussi les autres avant de penser ça, et là tu réviserais ton jugement! Je n'ai pas beaucoup de qualité, mais en général, je sais plutôt bien me défendre. Et toi, je suppose que tu y es à ce lycée, si tu m'as posé cette question! Tu dois connaître le frangin alors... Daniel Valler, on est arrivés en ville il y a peu...

Me tournant de nouveau face au barman, je lui demandais de remettre la même chose à Angie, sans même me demander si elle avait déjà été servie avant et ce qu'elle avait pris. Suite à un de ses signes de tête, je répliquais en montrant une bouteille de bière avant de sourire et hocher la tête en guise de remerciements.

- D'ailleurs, tu n'es pas en cours? Je croyais que vous aviez cours presque toute la journée ici... A moins qu'il ne s'agisse encore que d'une excuse de Daniel pour esquiver la maison!