Zorrooooo est arrivéééé, sans s'presseeeeer xD. [PV ]

Tout avait pourtant si bien commencé ! Mais comme à chaque fois que je voulais faire quelque chose seul, hors limites de la famille j’entends, hein, pas solitaire comme le dernier des crasseux, bah il se passait une connerie. Et là, la connerie, qu’était-elle ? Réponse plus bas XD.

J'avais passé la semaine entière à guetter. Quoi donc ? Autant les Volturi, nos ennemis, que les lycanthropes, qui étaient nos ennemis naturels mais leurs alliés par statut quo. Je devais aussi surveiller les humains de la bourgade, tout en résistant à la tentation d’en tuer quelques-uns. Je devais se contrôler. J'étais sous sevrage et plus jamais, au grand jamais, je ne devais toucher un humain. Jamais. Mais je me retrouvais là, à les surveiller, proies potentielles de leurs ennemis italiens. La chose était bien trop compliquée pour moi. Quelques mois auparavant, Sacha avait refusé d’aider les Volturi à tuer les lycanthropes ... Pourtant, c’était pour moi la meilleure des solutions possibles, puisque les vampires étaient les ennemis naturels des loups-garous. J'avais beau essayer de comprendre pourquoi, rien n’y faisait. Conclusion, je ne ferais pas un bon chef de famille, et préférais de toute façon me cantonner au rôle de celui qu’on surveille de très près, de peur que je ne fasse une connerie, ce qui, je suis au grand regret de vous le dire, ne va pas tarder à arriver.
Samedi. J'avais décidé d’aller chasser dans la forêt, parce que je commençais à vraiment avoir faim. Mes yeux d’or n’étaient plus, on aurait dit qu’un coucher de soleil particulièrement sanglant les avait remplacés. Or, ce n’était pas bon du tout pour mon moral et pour ma soif. Raison pour laquelle je me retrouvais là à chasser. Quelques cerfs avalés à la va-vite tellement j'avais soif, suivi de deux pumas, et je me sentais déjà mieux. Mais pas totalement. Non, il me fallait encore boire beaucoup avant de retrouver toute ma vigueur. J'étais justement en train de boire le sang d’un énième cerf quand une odeur le tira de ce que je faisais. Mais pas assez pour que je finisse de boire.

Je me redressai et me mis à courir, que dis-je, à voler, afin d’atteindre cette délicieuse odeur. Un ours. En à peine deux nanosecondes, je me retrouvai devant l’ours que j'éventrai avant que ce dernier n’ait eu le temps de broncher. C’est ça qui est bien quand on est vampire, on est plus discret que ces imbéciles de chasseurs humains. Je me penchai et me mis à boire à grands traits, même pas écœuré. Maintenant, c’était l’idée de boire du sang humain qui me donnait la nausée. Surtout quand je pensais à tout ce que j'avais tué avant de me débarrasser de cette agaçante manie ... Une fois rassasié, je m’assis à même le sol, évitant le sang restant. Je me couchai dans la mousse et observai la voûte nuageuse, du moins le peu que je pouvais voir à travers cet enchevêtrement de branches d’arbres et de feuilles. Je me sentais bien, et pour tout dire, jamais je ne m’étais senti aussi bien. J'avais une famille, je ne buvais plus de sang humain, et surtout, j'avais Mariana. Je fermai les yeux, imitant ce que l’on pourrait appeler le simulacre mortel du repos, que je n’avais pas fait depuis près de 280 ans. Ca remonte à loin hein ?
Une odeur délicieuse, envoûtante, entêtante, me parvint des tréfonds de la forêt. Mh, qu’est-ce qui sentait si bon ? En humant de fumet, je se sentis en appétit. Me relevant, je me dirigeai tel un automate vers la source de ce parfum. Je rouvris les yeux et grondai. Du sang humain. Oh non, on venait me tenter, en plein milieu de la forêt, alors que j'étais tout seul, sans personne pour me tomber sur le dos. Et en plus j'avais faim. Oh oui, j'avais grand faim. Mes pupilles d’or tournèrent immédiatement au rouge carmin. La voilà, ma grosse connerie. Avoir croisé la route d’un promeneur solitaire, encore mieux que les rêveries du promeneur solitaire qu’était Rousseau, qui le confessa d’ailleurs. Jeu de mot à la con, j’avoue. Bref. Je me ramassai sur moi-même. Replié comme une bête sauvage, les yeux rouge sang, j'avais faim. Un espoir effleura ma pensée, que Mariana ait vu ce qu’il allait se passer et qu’elle m'ait envoyé quelqu’un. Je me ramassai encore plus ... Et bondis sur l’humain qui allait quitter la sécurité toute relative des bois.

J’avais pour habitude de rester chez moi tranquillement en ces jours, où je n’avais rien à faire. Tranquillement et la maison était tellement calme trop calme d’ailleurs pour une journée comme ça. Aaron et Solstice étaient de sortis, Sasha était à l’hôpital, Abigaël lisait non loin de moi et moi j’essayais de changer de chaines pour finalement tomber toujours sur les mêmes chaines. Et toujours les mêmes choses à la Télé, finalement je laissais les informations locales pour le moins ennuyante, mais au moins j’étais au courant si un meurtre venait d’être commis. Quoique j’étais toujours à l’avance avec mes visions. Niark ! Oui ! Je savais tout avant tout le monde, avantage pour les examens non = D ! Sauf quand y changeait quelque chose à la dernière minutes -_-‘ ! Mais bon, on fait avec ^^ ! Si bien même sans mes visions j’étais quand même la meilleure dans la plupart des matières que l’on nous proposait. En même temps, ça aide de faire 4 fois le même programme.

J’étais donc assise tranquillement sur le sofa du salon, Abi lisait toujours. J’avais rechangé de chaînes pour tomber sur un dessin animé, avec un poisson rouge qui se retrouve dans un bocal *Nemo pour les incultes*. Tandis que j’explorais le fin fond de mes visions. On ne savait jamais au cas où il y aurait une météorite qui tomberait dans 10 secondes sur Watson Lake ou bien que William fasse une énorme bêtise comme attaqué un humain. Bonne pioche !! -_-‘ William Jackson, Mariana vole à ton secours ou plutôt, à celui du pauvre humain. Ni une ni deux, Mariana se leva de son sofa et sans en faire part à quelqu’un, si bien si elle n’y allait pas maintenant ce n’était jamais que cet homme rentrerait à la maison. IL y a des gens comme ça qui n’ont pas encore compris que c’est dangereux de se balader en forêt mais bon.

Je courrais plus vite que la moyenne, d’ailleurs on aurait presque dit que mes pieds ne touchaient pas le sol, bien que si pourtant. J’espérais arriver avant le désastre. Bien qu’elle ne soit que subjective mes visions étaient aussi dans un sens réelle. Quand quelqu’un prenait la décision de faire ceci ou cela, je le voyais de suite, il fallait que celui change d’avis pour que ma vision change également. L’avenir était à tout moment modifiable. Avant que William ne bondisse, je surgis pour l’empêcher de faire quoique ce soit. En espérant que ma bonne voix && surtout ma bonne étoile si j’en avais une, pouvait ressaisir à elle seule, mon tendre aimé. Il y avait plutôt intérêt, parce que j’étais pas super Woman à côté de William. Le stoppant dans son élan et l’attrapant par les épaules je dis en le regardant dans ses yeux rouges, tandis que les miens étaient encore ambre.

« Will, ressaisis toi s’il te plait. Tu ne dois pas l’attaquer. Résiste. Pour moi. »

Apprendre à faire des phrases complètes ne serait pas une mauvaise idée, mais j’essayais déjà de rassembler mes esprits pour pouvoir réagir en fonction de William ce qui n’était pas forcément facile. Le promeneur continuant son chemin non loin de nous, sans se rendre compte que j’étais en train de lui sauver sa vie -_-‘ ! J’vous jure parfois. Le bol qu’ils ont ces humains y se rendent même pas compte. Plongeant mes yeux dans ceux de Will, j’essayais de retrouver cette lueur qui ferait qu’il résiste.

J’allais bondir. Mais je ne réussis qu’à décoller du sol tandis qu’une masse me rentrait dedans de plein fouet, me clouant au sol aussi facilement qu’un collectionneur épingle un papillon. Oh, le joli papillon que je fais ! Pardon. A peine avais-je touché le sol que je me retournais sur le dos en grondant, affamé. Que l’immonde chose qui a osé s’interposer entre la bouffe et moi s’ôte de mon chemin avant que je ne la réduise en lamelles. Très fines, les lamelles. Pas visibles à l’œil nu. Euh ... D’accord, je retire ce que j’ai dit. Car ce qui venait de me tomber dessus était une brune magnifique, aux yeux d’or, qui avait visiblement toutes les peines du monde à me retenir. Mon grondement aussi mauvais que menaçant s’interrompit d’un seul coup. En me retournant, je l’avais brusquement agrippée et je serrais comme un dément, alors je lâchais Mariana, car c’était elle, tout aussi brusquement. Je laissais tomber mes mains au sol, histoire de ne pas l’attraper à nouveau.

« Will, ressaisis toi s’il te plait. Tu ne dois pas l’attaquer. Résiste. Pour moi. »

Résiste ? Bats-toi, va-y, et persiste ! France Gaal, toujours dans nos cœurs ! Comment ça, vous avez une corde à me passer ? Non merci, pas besoin. Je luttai quelques instants, vainement, puis finalement je trouvai la solution. Arrêter de respirer. Je retins donc ma respiration, m’immobilisant du même coup, attendant patiemment que l’humain daigne quitter ce foutu sentier. Allez, mais dégage crétin, sinon je te bouffe. Ah mais tires-toi quoi ! Voilà, c’est bien, gentil l’humain. Quand ce dernier fut suffisamment loin à mon goût, je laissais échapper un soupir de résignation. Ne pas manger les humains. Me graver ça dans la tête et perdre les habitudes de ces trois derniers siècles. Ce n’était pas bien compliqué quand même ! Mais pourquoi devrais-je faire tout ça, hein ? Un seul regard me suffit. Pour quoi, ou pour qui ? Pour Mariana bien sûr, parce qu’elle avait besoin de moi et que j’avais besoin d’elle. Et que si vivre avec elle signifiait devenir végétarien, alors je le deviendrais, aussi long et aussi éprouvant que soit le sevrage.

« Désolé. J’ai été trop nul. »

Je ne me cherchais aucune excuse, j’avais réellement foiré et j’en étais conscient. Déjà, j’aurais du partir accompagné. Puis prévenir que je partais chasser, éventuellement. Mais surtout, surveiller mon chemin ! Je m’étais bien trop approché des routes de promenades alors que j’étais affamé, ce qui était une énorme erreur. Certes, le risque qu’un humain se promène seul en forêt en cette période de trouble était minime, mais il existait quand même, et je venais de m’en apercevoir, à mes dépens ! Je m’étais comporté comme le dernier des idiots, et si Mariana n’avait pas été là, j’aurais cliqué sur le bon bouton pour déclencher la guerre ouverte entre les lycanthropes et ma famille ... Je réalisais cela et ça me frappa comme un coup de poing en plein estomac. Si une guerre avait été déclenchée par ma faute, je n’aurais plus jamais osé les regarder en face ... C’est pour ça que je réitérais mes excuses à Mariana, qui, maintenant que je le pensais, aurait elle aussi prit part à cette guerre.

« Je suis vraiment, vraiment désolé ... »

Cela faisait plusieurs années que j’étais avec William et je savais que même la difficulté que je pourrais avoir à l’habituer à mon régime alimentaire, je savais qu’il était libre de refuser. J’étais consciente qu’il faisait ça pour moi dans l’ensemble. Je l’aimais pour ça. Quand je l’avais rencontré rien n’avait été fait en le forçant au contraire, il m’avait suivi de son plein gré. Et désormais je le faisais la plupart du temps, passer bien avant moi. Sans lui je n’étais pas heureuse donc il fallait, qu’il soit heureux pour que je le sois. Pas très compliqué comme déduction n’est ce pas ? L’art d’être amoureuse, ainsi je le traduirais. Cette façon de se dévouer pour l’autre tout entier. Fallait il vraiment une explication concrète pour exprimer des sentiments non je ne pense pas. Il en restait là, ce que nous avions, notre amour ne s’expliquait pas, il se vivait au jour le jour. Quel plus beau signe que celui là ?

Ok, j’arrête de divaguer ^^ sinon je pourrais vous en faire 4 copies doubles. Donc j’avais plus ou moins stoppé William avant qu’il ne fasse l’erreur que les lycanthropes nous reprocheraient à vie tout comme les Volturi, mes meilleurs amis, je ne vois pas ma vie sans eux, je vous jure. Bref. J’étais donc en train de stabiliser William, et en un rien de temps je me retrouvais immobiliser. Oui, on inverse les rôles. J’étais une vampire, certes à côté des humains, j’étais forte, en face d’autres vampires notre force étant semblable, je ne pouvais pas vraiment forcé grand-chose face à mon époux. Je le regardais donc dans les yeux essayant de retrouver cette lueur. Et quand nos regards se croisèrent, je retrouvais presque mon Will. Celui que j’aimais, et celui qui se battait pour résister au sang humain.

Il est toujours là, il me lâcha réalisant certainement que c’était moi et pas quelqu’un d’autre. Mes frères auraient été plus aptes dans ce genre de circonstances, mais le temps de les trouver, il nous fallait la nuit -_-‘ ! Sa respiration se stoppa, ou du moins, ce qui nous restait de respiration pour l’avoir être. L’avoir fait être, n’est ce pas ? Nous paraissions humains, alors que nous étions morts pour moi depuis plus de 100 ans désormais. Oui, ça passe vite le temps. Il me présenta des excuses, une fois que les pas du promeneur furent assez loin. Rassurée, je me relevais et le prit par les mains et avec mon regard plongé dans le sien je dis :

« Ce n’est pas facile pour toi j’en suis consciente. Tu n’aurais pas du partir seul certes, mais le danger est parti désormais, je suis là. La prochaine fois je partirai avec toi en chasse. Je ne te laisserai pas seul. Tu y arriveras tu verras, j’ai confiance en toi. »

Vous voulez savoir ce qui m’énerve le plus chez cette fille ? Rien, elle est parfaite, ceci aurait pu être une bonne réponse, en effet. Car parfaite, elle l’était. J’avais conscience du nombre incroyable de regards masculins qui la reluquaient quand elle allait en ville, ou de regards féminins qui la foudroyaient, jaloux de cette attention. Et elle était à moi. A moi, et seulement à moi. C’était ma moitié, chose que, maintenant encore, après ces années, je n’arrivais toujours pas à assimiler. Enfin, si, quand même, j’avais conscience qu’en m’éloignant d’elle, je perdais quelque chose de vital. Le soleil qui illuminait mes jours ... Oui, voilà. Avant je vivais dans le noir, mais je m’en accommodais. Après avoir vu l’éclatant rayonnement de mon soleil, je ne pouvais plus retourner dans le noir. C’est ça, l’amour.
Bref. Ce qui m’énerve donc le plus chez Mariana, surtout en ce moment, est sa capacité à compatir et pardonner à la vitesse de la lumière. Je venais quand même de lui attraper les bras avec assez de force pour les lui briser comme deux brindilles, tout en grondant d’un air méchant, et prête à la tuer, et elle ... Elle comprenait et me pardonnait ! Et en plus, elle compatissait à mes problèmes. C’était la meilleure. L’amour rend débile, ce qui est largement visible dans mon cas, l’amour rend aveugle, mais ... C’était elle la visionnaire, il faudrait éviter l’aveuglement quand même !

Elle se releva et m’aida à me relever, d’une main seulement. Heureusement pour moi que je n’étais pas macho, sinon j’aurais été très vexé. Quoique, la balance penchait en ma faveur puisque j’étais plus vieux et plus puissante qu’elle ... Mais comme je n’étais nullement macho et que j’ignorais d’ailleurs l’application de ce mot, le problème était résolu. Ah, j’en avais vu des saloperies en étant soldat, mais jamais, au grand jamais, l’idée de les refaire moi-même ne m’avait effleuré, au plus grand bonheur des demoiselles que je croisais sur mon chemin.
Bref. Une fois relevé, je la pris directement dans mes bras, autant pour me faire pardonner d’une chose qu’elle m’avait déjà pardonnée – suivez la logique ! – que pour le simple plaisir de la sentir près de moi, de la toucher. Ah, l’amour. Ca pourrait paraître fade et monotone à force, mais en fait, quand on mobilise toute son énergie à ne pas sauter sur le premier humain qui a le malheur de croiser notre chemin, les siècles peuvent passer sans que notre amour en soit émoussé. Puis même sans cette contrainte je l’aurais aimé ... J’approchai ma bouche de son oreille, et je murmurai, tout doucement :

« Ca prendra le temps que ça prendra, il est hors de question que je m’éloigne de toi, mon doux lutin. »

Lutin. Quelle idée bizarre de la nommer avec le surnom affectueux donné par Peter ! Quoique, elle m’arrivait au-dessus, il était vrai qu’elle était plutôt petite. Mais ne dit-on pas que tout ce qui est petit est mignon ? Dans son cas, tout était vrai, elle était plus que mignonne, tout simplement magnifique. Eh, attendez ... En plus d’être le débile, serais-je aussi l’aveugle ? Pas de blagues hein ? Sur mes lèvres se formèrent un sourire amusé, qu’elle ne put voir, sauf si elle possédait des yeux derrière la tête. Avec elle, mieux valait s’attendre à tout, elle était petite, mignonne, et teigneuse !
Sans faire d’efforts, j’utilisai mon don pour détendre l’atmosphère. L’ambiance quelque peu tendue par les évènements précédents devint calme et rassurante, à la limite du doux. Une ambiance feutrée, vous voyez ? Il ne manquait plus que les petits nuages, voilà. Ah non, berk, pas les angelots, c’est quoi cette idée pourrie ?! On est damnés quand même, range ta panoplie d’apprentis sumos à ailettes ! Crétin va ! Je mis une de mes mains dans son dos, et je la caressai, tout simplement. De bas en haut, puis en bas, puis en haut ... Quoi de plus romantique qu’un câlin à deux sous un ciel gris et une voûte d’arbres quelque peu lugubres ? Ah je sais ... L’impression de faim qui vint faire voler en éclats mon moment de béatitude totale. Putain de soif, tu ne veux pas m’oublier deux secondes non ?!

William était vraiment la personne la plus importante que j’avais sur cette Terre. Quitte à être condamnée à vivre éternelle, et avoir une âme, si elle était toujours présente, damnée à jamais, au moins le partager avec quelqu’un. Et avec William, l’éternité me semblerait toujours trop courte pour notre vie à deux. Chaque heure, chaque minute et même chaque seconde semblaient trop courtes avec lui, et chaque heure, chaque minute et chaque seconde loin de lui me semblaient tout simplement éternellement longue. Oui, le temps avait tendance à avoir une double mesure. Heureusement ou malheureusement, je ne pouvais guère le savoir, mais je savais que c’était ainsi et je ne le contrôlais pas ce temps. Être un vampire avait des avantages et des inconvénients, avec William je ne voyais que des avantages, pour le moment du moins.

Je l’avais relevée d’une main pour qu’il soit face à moi et que je lui dise mes quelques paroles pour le rassurer. J’étais quelqu’un qui pardonnait certainement un peu rapidement, mais uniquement que certaines personnes, comme William ou bien les autres membres de ma famille. Oui, eux je pouvais avoir confiance en eux. Et William encore plus. Il était tellement parfait, du fait qu’il soit un vampire surement mais tout en lui, me plaisait. Et c’était peu dire. Le mal qu’il se donnait pour être comme moi, comme les Anderson, était tout ce qui était redevable et honorable. Je le savais, j’en étais consciente et je ne lui cachais pas. Et par ces dernières paroles, il était certain qu’il faisait ça pour rester à mes côtés.

« Je serai là pour t’aider, je te le promets. »

Une promesse que j’avais déjà faite auparavant, depuis que je le connaissais, je lui avais promis tout le temps, à chaque instant, à chaque seconde, je lui avais dit. Il n’était pas forcé en rien. Mais j’étais là pour l’aider. Mes visions m’avaient sauvée la mise et ce qui m’avait empêchée de toucher un humain de mon existence vampirique, en m’exilant au Brésil et dans la forêt amazonienne pendant plus d’une dizaine d’année, et ça avait été un bon sevrage certes. Mais je ne souhaitais pas envoyé William là bas.

Une ambiance apaisante se mit en place, je savais que William y était pour quelque chose. Le connaissant par cœur en même temps, j’aimais quand il mettait cette ambiance tendre et apaisante, comme si rien ne pouvait nous atteindre. Glisser dans les bras de William j’étais bien, sa main caressant mon dos. Tout était si parfait, et pourtant :

« Tu t’es nourri ? Sinon on peut chasser ensemble si tu le souhaites ? »

« Je serais là pour t’aider, je te le promets. »

Promesse qu’elle m’avait déjà faite, à de nombreuses fois, et qu’elle tenait depuis la première fois, la fois où on s’était rencontrés, et qu’elle s’était rendue compte que mon addiction au sang humain était profonde. Après sa promesse, elle avait tout fait pour me soigner, et m’aider à changer mon régime alimentaire. En me contrôlant à chaque fois que j’étais à deux doigts de craquer, en me soutenant au lycée ou dans les endroits bondés d’humains où je me retrouvais tout seul, enfin, tout seul avec elle. Bref, ne partons pas sur des explications compliquées destinées à vous faire comprendre qu’elle et moi ne formons qu’une seule et même entité, car elle est ma moitié et je suis la sienne. Et que font deux moitiés qui s’assemblent ? Une personne. Ce n’est pas de la magie, c’est de la science ... Garnier. Comme l’opéra. Oui j’arrête x].

Je sentais que ma belle avait le moyen de me sevrer encore plus rapidement mais qu’elle se refusait à mettre en exécution sa pratique, qu’elle-même avait du appliquer d’ailleurs. Le fameux exil de dix ans dans une forêt amazonienne. Tout le monde avait eu son sevrage ... Sauf moi. Sacha s’était forcé et soignait maintenant les humains, nageant dans leur sang sans avoir la moindre envie d’y toucher. Abigaël avait été mordue et surveillée par Sacha. Lynn et Peter avaient été mordus par Sacha et avaient subi un cloisonnement forcé sur l’île, pendant quelque dix ans, eux aussi. Solstice avait été sauvée par Sacha, et surveillée par ce dernier, de même que Aaron. Ma douce Mariana était l’exception, mais elle s’était sevrée elle-même dans les forêts d’Amazonie. Et moi ? J’avais passé trois siècles entiers à tuer des humains pour survivre en me disant que je vendrais le reste de mon âme au Diable pour trouver une autre voie. J’étais le mouton noir de la famille, qu’on surveillait très attentivement. Mais tant que j’étais prêt à changer, ça allait comme sur des roulettes, ou presque ... Non ?

Alors que je voguais au Septième Ciel avec Mariana à mon bras, une sensation lancinante me rappela à la dure réalité de la vie ... Ou de la mort-vie, comme vous préférez. J’avais soif. Eh oui, là était le complexe du vampire sous sevrage qui croise un humain pendant sa chasse. Il a beau avoir bu tout son soûl, quand il croise un humain, sa soif revient, donc après, il faut tout recommencer. Exactement ce qu’il m’arrivait en somme ! Mince alors, j’aurais préféré faire autre chose que de recommencer ma tournée. Rentrer à la maison et bouquiner pourrait être un bon exemple ... De toute façon c’était de notoriété publique dans la famille. Quand quelqu’un ignorait quelque chose, par extraordinaire, évidemment, vu la mémoire d’un vampire, il suffisait de venir me le demander pour avoir la réponse. Avec tout ce que j’avais lu ... D’ailleurs, la plaisanterie de Sacha pour cette situation était on ne peut plus véridique. « William sait tout sur tout, sauf ce qui se trame dans la tête des gens. Pour ça, demandez à Peter. »

« Tu t’es nourri ? Sinon on peut chasser ensemble si tu le souhaites ? »

Cette fille était formidable. Même quand on ne lui disait rien, elle savait. Comme elle avait si facilement réussi à percer mes insondables émotions, je cessai de caresser son dos – à contrecœur évidemment – et je reculai, la tenant toujours pas la main. Comme elle était belle. Petite et brune, des cheveux parfaitement bien tenus, une jolie frange, un sourire volontaire ... Une silhouette parfaite. Dans mon esprit, avant d’être dorés, ses yeux avaient été verts. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais c’était ce que je pensais en la regardant.

« Je m’étais nourri ... Avant de le croiser. Donc j’accepte de bon cœur de chasser avec toi. Ca ne se refuse pas, une chasse en amoureux au milieu du tumulte. »

Et sur ces belles paroles, je lui fis un sourire que je voulais sympathique, mais qui frôlait plus le charmeur sur de son coup. Ah, si les jeunes humaines avaient été là, elles en auraient hurlé d’hystérie ... Et j’aurais fait un meurtre, au sens propre du terme XD.

Ah ce Sasha notre père, aux yeux des autres, mais c’était également ainsi que je le considérais. Pour moi qui n’avait jamais connu le fait d’être avec des parents. Sauf si je me montrais je devais être la seule à me souvenir aussi peu de mon passé, si ce n’est carrément pas. Parfois je m’imaginais ma vie d’avant. Je me voyais brésilienne au bord de cette falaise et en y repensant, il aurait pu être possible que j’ai couru si vite pour éviter le vampire qui me pourchassait que je suis tombée et de là, il m’a laissé qu’avec une unique morsure. Et le si gros coup sur ma tête a été fatal à ma mémoire. Il y avait tellement de solutions sur le fait du comment j’ai pu être un vampire sans succomber à mes blessures, tout comme le fait que le vampire ne m’ait pas achevé. Peut être avait il été dérangé dans sa quête, ou bien tout simplement qu’il ne le souhaitait pas. Je me faisais de ces hypothèses, mais depuis un jour, j’avais rencontré ma véritable famille. Mon père, Sasha, ma mère, Abigaël, et mes frères, Peter et Aaron, et mes sœurs, Solstice et Lynn. Puis je les avais abandonnés pour trouver mon âme sœur. William Jackson. Celui qui me tenait actuellement dans ses bras.

Ce garçon, cet homme, ce vampire, je l’avais vu une seule fois dans mes visions, et je savais déjà qu’il était celui qui allait me faire rêver pour l’éternité. Et pourtant, il ne suivait pas du tout le même régime que moi, il avait tué pendant 3 siècles avant de me connaître, et je lui demandais certainement la chose la plus dure, devenir un contre nature, un végétarien, une personne comme moi. Et il avait bien voulu, je lui avais promis de l’aider, de le soutenir, et depuis ce jour là, je n’avais pas failli à ma promesse. Il était toujours là, et dès que je voyais qu’il allait fléchir je l’évitais, en le voyant dans mes visions et en arrivant jusque maintenant au bon moment au bon endroit, heureusement d’un côté. Sinon, ces derniers temps entre les chiens qui nous servaient de voisins sans douches et les Volturis qui avaient décidé de s’exiler ici dans le Yukon contre le soleil italien. Je leur proposerai bien le Groenland, c’est un pays aussi froid et suffisamment loin pour qu’il nous laisse vivre en paix sans eux dans les pattes ! Nan mais oh, c’est quoi ces manières depuis quand on vient embêter notre famille, notre clan qui marche très bien.

Aucune logique ces vampires mangeur d’hommes, je vous assure. Et pourtant j’étais sur que derrière leur invasion de nos territoires depuis les mois précédents il y avait une raison. Celle dont je me méfiais le plus était certainement cette Chelsea, elle était l’une qui avait le pouvoir le plus dur à défier. Et oui, elle pouvait changer les relations entre les différentes personnes. Il était toujours de confiance de se méfier de cette famille, ou plus exactement cette soi-disant famille, parce que je n’étais pas convaincue que Jane et Alec représente réellement des enfants pour Chelsea et Demetri ! Mais on passera les détails de comment ils surveillent ces deux monstres n’est ce pas ( : Je me re-concentrais sur mon âme sœur qui me disait de si belles choses. Une chasse en amoureux…

Et non les filles, il n’est pas libre, il est à moi et rien qu’à moi. La première qui touche, je bouffe en mordant fort. S’il y avait bien quelque chose sur lequel j’étais possessive et complètement jalouse, c’était William. On n’avait pas le droit de s’en approcher à moins de 100 mètres, et on pouvait lui parler que si je donnais l’autorisation -_-‘ si bien avec son air torturé, les filles du lycée le trouvaient certainement mignon, mais il était trop bizarre, tout comme le reste de ma famille soit dit en passant.

« Alors c’est parti ? »

Dis-je en l’entrainant dans les plus profonds recoins de la forêt. De ma démarche tranquille, tout en donnant l’impression que chacun de mes pas ne touchaient pas le sol. Dansant, comme un lutin, avec mes cheveux qui rebondissaient sur mes épaules. C’était ma démarche habituelle, sans le vouloir nous avions comme ça des habitudes, j’avais une démarche de danseuse qui me donnait mon air de lutin encore plus marqué selon les dires de Peter.

Un jour, je m’y ferais. A l’idée que Mariana était mon âme sœur et qu’elle ne regarderait personne d’autre que moi. Elle savait lire en moi avec facilité, et ceci m’épatais très souvent. Sans me regarder, elle avait su que ma soif reprenait le pas sur moi et que je ne pourrais me contenir très longtemps. Elle me proposa donc de m’accompagner à la chasse, car il était bien évidemment hors de question qu’elle me laisse partir seul. Sauf si elle n’avait cure du destin de la famille, ce qui était faux. Donc elle m’accompagnerait, même si je ne le voulais pas. Mais comme j’étais absolument ravi, ça règle le problème non ? Une chasse en amoureux que pour nous deux ...

A sa question rhétorique, je répondis par un bien inutile hochement de tête. Bien sur, que c’était parti ! Nous nous mîmes aussitôt en chasse, cherchant à manger dans la forêt, tout en prenant garde de s’éloigner des sentiers de promenade qui sentaient l’humain à plein nez ... Et qui me donnaient des envies de meurtres incroyables. Comme nous connaissions très bien le coin, la chasse fut fructueuse. Que dire de plus ? Nous vadrouillions depuis plusieurs heures sans que le moindre danger ne nous guette. Quel danger pourrait nous guetter, nous, vampires ? Quelle question débile non ? Quoique, nous avions vraiment des dangers. Les Volturi, tout d’abord, mais aussi les lycanthropes. En parlant des Volturi ...

« Stop. On est trop près. »

Trop près de la maison des Volturi. Demi-tour, donc. J’attrapai la main de ma moitié pour m’éloigner de la maison. Loin, très loin de la maison de nos ennemis naturels. Mû par un sentiment pressant, je me mis à courir afin de m’éloigner le plus rapidement possible. Une fois ceci fait, nous ralentîmes, et nous nous arrêtâmes, tout simplement. Puis la chasse reprit. Des ours, des cerfs, bref, rien que de la bonne bouffe. Puis ...

« Attention ! »

Je changeai de trajectoire et laissai échapper mon cerf pour sauter sur Mariana et la plaquer au sol. L’instant d’après, un gros loup atterrissait à l’endroit exact où nous nous tenions. Je me relevai immédiatement et m’interposai entre le grand loup et ma moitié, quelque peu en colère. Nous étions en pleine forêt, nous chassions des animaux sauvages, loin du territoire des loups, et ces derniers trouvaient encore le moyen de nous casser les pieds !? Un grondement s’échappa de ma gorge et je me baissai quelque peu, en posture de défense. Approche, et je t’arrache la tête, sale bête.

« C'est quoi le problème, grosse brute, on est trop près de votre trou puant ? »

Douce sensation qui se faisait dans mon cœur, dès que j’étais avec lui. Une douce sensation, légère et agréable. Cette sensation qui me ferait avoir des frissons si j’étais humaine, comme les autres, quand ils étaient amoureux. Cette sensation qui donnait l’impression que plus rien ne pouvait nous arrêter, et pourtant il y avait tellement choses qui pourraient ne serait ce que nos ennemis comme les lycans ou les Volturis. Pour le moment ne nous embringuons pas avec eux, il n’y avait aucun besoin n’est ce pas ? Après tout, ils étaient encore loin, et pour le moment je courrais aux côtés de mon doux et tendre William. Il pouvait vraiment avoir tous les défauts possibles et imaginables, je le trouverais à jamais parfait x) ! Vraiment. J’aimais être avec lui en solitaire, à deux solitaires plus tôt. Pourtant nous étions autant opposés par ce qu’il nous rapprochait. Heureusement non ? Pour moi, oui, c’est tout ce qui était important, le fait que je sois près de lui à chaque instant, tout comme lui soit avec moi à tout moment. Que jamais il ne m’abandonne au grand jamais. Il était devenu tellement important, comme Abigaël et Sasha ou comme Aaron et Solstice. Notre amour était différent, entre ces trois couples, mais un même sentiment était toujours présent, celui que nous ne pouvions pas être séparés de notre moitié respective.

Puis d’un coup, il nous arrêta et sans que je puisse comprendre ne serait qu’un seul instant, et nous fîmes demi-tour, pour nous éloigner de ce qui était en terme correct les membres de la plus haute autorité chez les vampires. Chez moi ? Des gens qui venaient très gentiment déranger notre tranquillité. Pourquoi ils avaient débarqué d’abord eux ? On leur avait strictement rien demandé. Et puis Sasha géré parfaitement bien les Lycanthropes. Nous avions établi un de ces accords avec le chef des Lycans, pour que nous nous ne tapions pas dessus à longueur de journées. Remarque avec leur odeur, pour leur anniversaire, je leur offrirais bien une douche oO’ ! Ah oui, non, ça n’évoque rien ce mot chez eux, on en avait rapidement conclu ça avec mes frères et mes sœurs. Je me posais toujours la question du comment cela faisait-il qu’ils étaient encore dans la région ceux là en même temps ? Pff ! Eux aussi je les aimais pas -_-‘ !

Je souris, il bondit pour me protéger. Quand je vous dis, qu’il était juste parfaitement parfait. Soudain mes visions se brouillèrent, je ne voyais plus rien question avenir ou quoique ce soit. Juste du noir, ça m’embêtais plus qu’autre chose, sachant que je ne percevais aucune des actions des Volturis ou de Keith que je devais surveiller de très prêt pour éviter que Lynn ne le bouffe entre deux cerfs. Mais bon toujours la même chose, et là je ne contrôlais plus rien. La cause de toute cette remue ménage, je venais de le sentir. AH nan, pas besoin de visions mais juste l’odorat. En même temps avec leur odeur c’était sur qu’ils étaient remarquables à plusieurs kilomètres. Je me relevais tandis que ma moitié s’était déjà interposé entre ce loup && moi.

« Nous ne sommes pas là pour nous battre ! Nous venons juste chasser. »

Pacisfistaaa power -_-‘ !

La chasse... Courir après son casse croûte... Risquer de tomber sur un de ses rares prédateurs... Engager le combat contre uine bête plus grande et plus lourde... se nourrir de sa viande, se repaître de sa chair. C'était pour ce genre d'isntant que je vivais, ainsi que pour la frénésie que me procurait l'impression de vitesse, l'odeur du gibier et l'adrénaline de la traque. De tout ce qui pouvait exister au monde, il s'agissait sans doute de la chose que je préférais le plus. Bon, à part une jeune femme séduisante et ouverte à) toute proposition bien sûr, mais ça, c'était le summum. Mais chasser restait un des grands moments de la vie d'un loup garou. Bon, c'était pas toujours facile de se transformer tout seul, d'où le probleme de chasser dans ce genre de coin infesté par des vampires de toutes sortes, mais bon... Quand même, un bon steak de daim, y'avait pas mieux si? Sous ces latitudes, il était également possible de trouver d'autres genres de gibiers plus exotiques, comme les caribous par exemple, mais ils étaient plus rares, surtout en cette période où ils avaient tendance à migrer un peu plus au nord. Bah, avec la dalle que j'avais j'étais prêt à manger un peu tout et n'importe quoi, pourvu que ça ne soit pas humain et toujours vivant!

Là, j'étais sur les traces d'un gros gibier. Je n'aurais pas trop su savoir dire ce dont il s'agissait, mais ce n'était pas quelque chose de vraiment petit, si vous voyez ce que je veux dire, c'était même tout le contraire! En fait, je sentais habituellement mes proies, mais là, il semblait y avoir quelque chose pour les masquer, m'empêchant donc de déteriner la distance à laquelle se trouvait ma cible, tout comme de savoir à quelle espèce elle appartenait. J'aurais pu tout aussi bien chasser l'éléphant que je n'aurais pas pu le confirmer! Enfin bref, ce n'était pas trop gênant, mon esprit n'associant pas le moins du monde ces différentes odeurs qui se masquaient l'une l'autre à quelque chose qui puisse être dangereux pour moi. En plus de ça, j'avais réussit à me transformer avant de partir, donc en réalité je ne risquais pas grand chose... Bon, ok, seul face a plusieurs vampires, j'aurais du mal, mais quelle était la probabilité pour que j'en croise dans ce trou perdu? Elle était bien faible, et j'en avais conscience. Il était inutile pour moi de nier cependant que les chances de tomber sur des sucerus de sang étaient nulles, elles étaient au contraire plus importantes que partout ailleurs. Mais quand même... Ils n'allaient pas me déranger en plein repas, si?

Au fur et a mesure que je continuais de remonter la piste, je sentais cependant que plus je me rapprochais, plus un sentiment de malaise se faisait présent en moi, comme si je courrais un danger? Pourquoi aurait ce été le cas? Je n'hésitais pas, et continuais ma course. Je n'allais pas laisser ma vilaine humeur me gâcher ce que je m'apprétais à faire, loin de moi cette idée! Continuant ma route sans m'arrêter, je commençais cependant à me demander réellement ce qui pouvait se passer... Etais je en train de devenir fou, ou est ce que ce drôle de sentiment était justifié? Je n'en avais aucune idée, et cela commençait à m'angoisser. Reniflant avec plus de soin les différentes odeurs qui s'offraient à moi, un haut le coeur faillit cependant me faire dégobiller mon dernier repas. Pouah, des vampires, c'était donc ça qui m'avait mis sur le qui vive! Quelle plaie, tomber sur des suceurs de sang à ce moment ci de la journée! Techniquement, les Volturi et autres sanguinaires ne mangeaient pas d'animaux, donc j'aurais dû tomber sur des membres du clan Anderson, non? Cependant, il me fallait être sûr qu'aucun mangeur d'humains ne se promène dans ce secteur... Courant aussi vite que je le pouvais, je me mettais contre le vent pour ne pas me faire repérer par l'odorat des vampires. Courant toujours plus vite, je bondis finalement entre plusieurs massifs végétaux, à l'endroit précis où mes proies se trouvaient l'instant d'avant. Celles ci se protégeaient de moi, et l'une d'entre elles, un homme, s'interposa en me cherchant. Montrant les crocs et en grognant, je me voulais intimidant, mais je remarquais qu'il s'agissait d'Anderson. Est ce que pour autant je pouvais leur faire confiance? Qui ne fait rien n'a rien comme on dit... Me transformant en sens inverse, cela prit quelques longs instants. Me retrouvant nu devant eux, je tirais une branche pour cacher ma pudeur.

- Qu'est ce que vous foutez ici, les sanguinophiles? Vous avez de la chance que je vous ai reconnu, sinon vous seriez déjà mort à cause de votre saleté d'odeur...

Cette sale bête s’était fichue en plein vent. Et elle puait, ma parole ! Jamais je n’avais senti une odeur pareille. J’avais fait la guerre, j’avais tué, éventré, j’avais pataugé dans le sang et j’avais respiré son odeur âcre et entêtante pendant des journées entières sans discontinuer, mais l’odeur du loup-garou renvoyait l’odeur du sang séché dans un berceau. Mariana se releva et s’approcha pour parler au loup tandis que je me détendais un petit peu. Ne pas sauter sur le bestiole pleine de poils, bonjour les complications diplomatiques entre la meute et ma famille par la suite. Mais ce type m’énervait. Si je m’étais écouté, un combat sanglant aurait débuté entre nous. Mais il n’y avait pas que moi. Il y avait Mariana, tout d’abord, et le reste de ma famille. Puis les humains. Et enfin les Volturi qui se seraient bien éclatés si les végétariens décimaient les loups à leur place tout en se faisant, eux aussi, décimer.

« Ce qu’on fait là ? Peut-être la même chose que toi non ? »

Le tutoiement vint tout seul. Peut-être parce que j’étais le plus âgé ... Calculons, ce louveteau devait avoir vingt-huit ans, peut-être moins, tandis que j’en avais près de trois cent. Une chose était sûre, ce n’était pas une marque d’amitié ou d’affection puisque je n’arrivais pas à me l’encadrer. Son odeur, déjà. Seule la bienséance de mon ancienne et lointaine éducation aristocrate m’empêchait de lui demander de se laver, ou de le jeter moi-même dans un ruisseau pour le débarrasser de cette odeur atroce. Ma seule consolation était sadique, à ses yeux nous sentions tout aussi mauvais. Et nous étions deux, la puanteur était renforcée. Bien fait.

« Puis à ce que je sache, nous ne sommes pas tenus de rendre des comptes à un cabot puant. »

Je me relevai, continuant à surveiller le loup de mon regard d’or. Ah, moi et la pédagogie, ça fait deux. Si ce loup avait un tant soit peu d’amour-propre, il me tombait dessus comme un tas de briques pour m’arracher la gorge avec sadisme. Mais qu’on se le dise, je n’avais pas été hippie dans les années folles, moi, j’étais capitaine pendant la guerre de Sécession ! Alors franchement, la pédagogie, la diplomatie, les petites fleurs roses et violettes qui tombent des cieux, ça ne me réussissait pas du tout, et ça n’irait pas à mon teint de toute manière. Puis quiconque rentrait dans ma chambre voyait, sur le mur du fond, mes diverses armes accrochées, mais rutilantes, montrant qu’elles me servaient encore. Ah, tirer sur des bouteilles vides avec sa vieille carabine de la guerre de Sécession, d’origine, pas contrefaite, qui vaudrait des milliards si je la vendais, c’était un des plaisirs qui me restait. Puis d’un coup, je décidai d’oublier ma prétendue bienséance aristocratique pour répondre à ce sale loup qui avait osé avancer le fait que nous puions. Il s’était senti lui ?!

« L’odeur est toute relative, chiot galeux. Il serait bon pour ton hygiène corporelle, mais aussi pour ta dignité, que tu ailles prendre un bon bain, avec beaucoup de savon. Avec un peu de chance, ta sale odeur deviendra agréable. Et si notre odeur te dérange, personne ne t’empêche de partir, comme ça nous retournerons à notre chasse, puis nous rentrerons chez nous comme il était prévu au départ, avant qu’un élément puant ne se mettre en travers de notre route. »

Tadam. Bon d’accord, franchement, c’était puéril, mais comme disent les morveux, c’est lui qui a commencé. Puis ça m’amusait pas mal. Et derrière moi, Mariana allait certainement trouver quelque chose pour jeter de l’eau sur le feu avant qu’il ne devienne trop puissant ... Parce que cette fille est géniale, et puis c’est tout.

Toujours en train de chercher les ennuis cela ? Oui ! Bon d’accord, William && moi n’étions pas vraiment sur nos terre et une fois de plus on se retrouvait en mauvaise posture face à un loup garou ! Niark, super moi je dis. Déjà que l’odeur était superbement pas du tout agréable pour nous autre vampires. Eh ! La douche ça existe, m’sieur qu’il l’a inventé c’’était pas pour son propre plaisir c’était aussi pour aider ces chiens galeux… De mieux en mieux, et maintenant il fallait que je trouve vite quelque chose avant de continuer dans cette direction. William allait finir par arracher la tête au loup && le loup allait y mettre son grain. On perdrait notre contrat. Bref, les Volturis allaient avoir, et ça allait être un groooos bordel. Et encore je crois que c’était un faible mot. On était pas très mal parti. Avec les paroles du cabot qui commençait.

« Déjà sangui machin truc c’est pas anglais … »

Et je laissais parler mon époux dans ces moments là, il était peut être meilleur que moi. Et j’arrivais difficilement à poser la parole dans ce dialogue qui allait promettre. Sourd, un mur, voilà comment ça allait finir ! Quand on parlait aux loups, si bien c’était comme s’adresser à un mur. Je ne comprenais pas comment notre père pouvait tant leur faire confiance. Et résultats je ne pouvais pas surveiller activement les environs avec lui dans les parages. Ca m’arrangeait encore moins. Inconvénient d’être une médium, on ne pouvait pas tout voir comme on le voulait. Et quand un loup garou était dans les parages c’était encore pire, là c’était le trou noir, néant, nada, rien, basta ! La joie de tous =) ! Lynn pouvait faire ce qu’elle voulait que je ne percevrais absolument rien. Enfin. Ne nous étendons pas sur l’origine de mes visions, elles pouvaient également se montrer très surprenante, comme se déclencher alors que je leur demande absolument rien.

Et ça partait gentiment en live, pendant que je restais sur mes gardes, peut être y en avait-il plusieurs dans les parages ? Quoi qu’à l’odeur ça aurait senti encore plus mauvais. J’en déterminais qu’il n’y en avait un. Encore une remarque sur leur hygiène, mes frères et mes sœurs, nous étions tous d’accord sur le point de la douche. Mais forcément on s’en reprenait dessus, car eux nous sentait tout également mauvais. Bref, cercle vicieux qui se créait autour de cette relation qui ne pouvait qu’aller en se dégradant entre les loups && nous. Nous ne nous entendions pas. Nous nous supportions aussi loin que nous pouvions être l’un de l’autre. Sauf dans des situations comme aujourd’hui.

« Et si tu continuais ton chemin en faisant presque comme si tu ne nous avais pas vu. Ca ferait des vacances à chacun et en plus un peu plus d’utilité que de s’envoyer des roses entre cabots && vampires. Ne serait ce que pour t’éviter de nous faire perdre notre temps ce serait un bon point déjà. »

Ah au moins j’étais plus ou moins gentille avec les cabots galeux qui nous servaient de voisins. Bien qu’ils me tapaient quand même aussi sur le système. Bah oui, rien que l’odeur. Vous vous rendez pas compte, mais c’est carrément insupportable.

[HJ: Je suis vraiment vraiment désolé, je n'avais même pas vu que c'était à mon tour de répondre!]

J'avais l'impression que comme moi, le vampire mâle avait des vélléités et avait envie de se battre. C'est cool pour lui, il pouvait s'amuser tant que je n'étais pas transformé, mais s'il me rendait furax, alors je pensais bien qu'il le regretterait. Ce ne serait sans doute pas du luxe que de se foutre enfin sur la tronche, après tout le temps que nous avions passé à nous regarder en chiens de faïence, prêts à nous déchiqueter au premier geste suspect sans jamais oser le faire. L'heure était elle enfin venue? Rien n'était moins sûr, car le vampire semblait prendre conscience de la situation; il était clair qu'il avait envie de se battre, mais il était conscient des conséquences que cela impliquerait. Nous ne serions pas les seuls touchés par une lutte entre nous. Le clan Anderson serait affaiblit, tout comme ma meute. Il était clair que les Volturi en profiteraient, et comme d'habitude, les fragiles humains ni verraient que du feu pendant qu'ils se feront tailler en pièce par des nocturnes rouges assoiffés de sang.

- Ah ça je crois pas non...

Laissant échapper un léger grognement plus animal qu'humain à l'insulte, je serrais les poings si fort que mes jointures en furent toutes blanchies. Il était plutôt mal aisé de ne pas m'énerver lorsque je me trouve à proximité de ces Anderson; ceux ci semblaient bien plus tenir des bêtes sauvages que moi même, il suffisait simplement de les voir se comporter ainsi! Ne disant rien pour ne pas faire envenimer les choses, je sentais mon rythme cardiaque aller crescendo. S'ils continuaient, ces deux imbéciles de sangsues allaient bientôt mordre la poussière d'une façon ou d'une autre,; ce qui présentait une maigre consolation devant l'ampleur du carnage qui se déroulerait bientôt dans ces bois si personne ne faisait rien pour inverser la vapeur. Chiot galeux? . Ce qui était sûr, c'est que cette affaire allait bien mal se finir si personne ne faisait rien pour détendre un minimum l'atmosphère. La douleur dans mes mains se fit plus forte encore tandis que je sentais que j'allais devoir me retenir pour ne pas me transformer en loup pour égorger l'impudent vampire.

- C'est l'hopital qui se fout de la charité. Vous avez pensé à vous désinfecter? Pas étonnant que le gibier aie tendance à se carapater du secteur, avec votre odeur de rat creuvé. Ca sentait tellement mauvais que j'avais l'impression que vous étiez des volturis quand je vous traquais. L'analogie est peu flatteuse, mais avec votre odeur c'est difficile de l'être.

L'autre vampire, la femme, me fit une réflexion qui me fit lui jeter un regard noir. Etais je anglais? Etais un de ces stupides britanniques? Non! J'étais belge moi madame, enfin en tous cas à l'origine... Disons que j'avais un peu perdu le fil au fur et à mesure de mes pérégrinations. Ce n'était guère important de dire d'où on venait de toute façon, et je gardais le silence jusqu'à ce que la femelle ne reprenne la parole. Il était clair qu'elle n'était pas envieuse de notre situation et qu'elle préférait éteindre l'incendie avant que celui ci ne devienne définitivement hors de contrôle. Ce n'était guè-re facile, mais elle eut le mérite de s'y atteler. Quoi qu'il en soit, je me plaisais à la voir s'échiner pour calmer le jeu, mais je ne pouvais pas non plus tout laisser passer de mon côté.

- déjà, vous n'êtes pas sur votre territoire. Si vous consentez à partir et à rentrer chez vous, je partirais également. Et puis, ce coin est dangereux, les Volturis vont et viennent ici. M'est avis qu'ils ne feraient qu'une bouchée de vous, alors rentrez vite...