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| N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) | |
| | Auteur | Message |
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Noa Callisto
Innocente et fragile proie
Nombre de messages : 29 Age : 32 Humeur : Tête dans les étoiles Date d'inscription : 02/08/2009
Mémoire Age: 18 ans Espèce: Insouciant ignorant Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Lun 3 Aoû - 15:14 | |
| Je dois dire, sur le coup, c’était pas très malin de ma part. Déjà ces meurtres, et moi qui décide par une soudaine inspiration même pas divine d’aller me promener en forêt. Il y a de quoi être idiot, ou alors franchement inconscient. Si ce n’est pas un psychopathe qui aura ma peau, c’est une bête sauvage. Qu’est ce que j’ai lu là-dessus, déjà ? « Si vous rencontrez un ours, faites le mort ». Ouais, plus qu’à savoir après combien de temps il s’en va, l’ours. Parce que je n'ai aucune envie de rester toute la nuit étendue à terre, bras en croix. Mais bon, sachant que ces bêtes-là peuvent atteindre trois mètres, je pense que je n’aurai pas de mal à rester en mode statue un bon moment. « Si vous rencontrez un lynx, essayez de l’effrayer, jetez-lui des pierres. Si ça ne marche pas, fuyez ». Malin : quand tu as bien énervé la bête, tu peux piquer un sprint. Et je suis sûrement moins rapide qu’un lynx, surtout avec mon don des trébuchements intempestifs. Même un escargot aurait plus de chances que moi. Bref, on voit bien que ceux qui écrivent ce genre de conseil sont… des abrutis.
Mais commençons par le commencement.
Ma journée commence au crépuscule. Le soleil se couche, j’ouvre les yeux. Petit-déjeuner, crème protectrice, vitamines et autres pilules, tentative – à jamais vaine – de soumettre mes cheveux en bataille à ma volonté, chantonnement de vieux tubes des années soixante, et puis, le plus important : « Qu’est ce que je mets cette nuit ? ». Voyons voir : vent glacial, pluie diluvienne, température digne d’un frigo. J’en ai marre du mauvais temps. J’attrape des rhumes, mes cheveux frisent en bouquet électrique au-dessus de ma tête, mes chaussures prennent l’eau. Mais pas le choix. Les habitudes continuent. Boudage devant ma peau de couleur cadavérique, brossage de dents, essayage de fringues en me disant que je ferais bien de me refaire une garde-robe. Bottes fourrées, jeans, large pull, poncho couleur fraise, bonnet de laine, et l’indispensable parapluie. Puis, toujours un fait habituel – oui, ma vie n’est qu’un répétition continue -, j’ouvre la fenêtre, attrape une branche de l’arbre planté juste à côté de ma fenêtre, et j’atterris agilement sur le gazon. C’est bien la seule chose que j’arrive à faire sans me casser la figure.
Mes pas m’ont donc dirigée jusqu’à la forêt. Je ne sais pas pourquoi. Une soudaine envie de me sentir toute petite, humer l’odeur de l’écorce, arrêter de rencontrer des personnes qui seront à jamais des inconnus pour moi. Ou juste une idée suicidaire enfouie dans mon inconscient.
Au début, tout allait bien. J’ai un très bon sens de l’orientation et je suis habituée à n’être éclairée que par la lune – parce que, oui, idiote comme je suis, je n’ai pas pensé à la lampe de poche, juste à ma bonbonne de poivre, de l'argent et des sucreries. Oui, tout allait bien. Des bruits de petits animaux nocturnes, le vent qui agitait les branches des arbres tout autour de moi, la pluie qui tombait, la plainte d’un loup au loin… Et puis plus rien. Juste le bruit de l’eau qui tombait sans se lasser et de ma respiration. Ou tous les animaux avaient décidé de s'endormir en même temps, ou il y a quelque chose qui clochait. Les battement de mon coeur se firent irréguliers. Je m’étais arrêtée de marcher, mais un très léger bruit de pas se fit entendre. Tout près. Ça se déplaçait, ça me tournait autour comme pour évaluer le meilleur angle d’attaque. J’étais totalement impuissante. Ça y est, un psychopathe allait me tuer, ou alors j’allais être bouffée par une bête sauvage. Adieu, monde cruel. Je fermai les yeux, préférant ne pas voir ma mort en face. J’attendis. Un bout de temps, même. Ça y est, j’étais morte ? J’ouvris timidement un oeil. Non, j’étais toujours en vie. Et devant moi, se tenait… un lièvre. Soupir de soulagement.
« Crétin de lapin… »
Je pliai les genoux pour voir de plus près l’animal curieux. J'étais tellement soulagée que je n'arrivais pas à en vouloir à cette adorable boule de poils. J'avançais ma main vers lui pour le caresser, mais il s'enfuit aussitôt. Un grand frisson me parcouru l’échine. Ma respiration était coupée. Mon instinct me dicta de fuir, mais mes jambes étaient paralysées. La chose était derrière. Juste derrière moi. Je le sentais dans ma peau et mes muscles. J’empoignai ma bonbonne de poivre. Et même dans cette situation, je ne pouvais m'arrêter de penser à plein régime et dans tous les sens : si c’était un ours, le poivre, ça ne m’aiderait pas à grand-chose. Et puis, si c'était une personne, elle n'était pas forcément toute seule. Et les gens qui se baladent dans les bois à une heure pareille ne sont jamais normaux. Bon, moi non plus je ne suis pas normale, mais c'est pas pareil. Bon sang, ils font quoi, dans les films, à des moments pareils ? Alors je fis la chose la plus logique dans une telle situation : je criai un bon coup. Ça sert à rien mais ça soulage. | |
| | | Lynn Anderson
Admin| Furie au régime
Nombre de messages : 915 Age : 35 Localisation : Toute seule... Clan : Quel importance? Tout ce que je souhaite, c'est de n'avoir jamais vu le jour Humeur : Au bord du gouffre Date d'inscription : 13/02/2009
Mémoire Age: 256 ans en réalité... Oui oui, j'ai l'air d'avoir 17ans, et pourtant ^^ Espèce: Contre Nature Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Mer 5 Aoû - 18:47 | |
| Encore une belle nuit, ou les étoiles pointaient le bout de leur nez autour du satellite de la lune. S’il y avait bien une fois qui m’avait toujours affiné, c’était bien les astres qui se trouvaient au-delà de la couche d’Ozone de cette terre. J’avais toujours rêvé voyager dans l’espace, et partir à la découverte de peut-être un nouveau peuple. Comprenez-moi, quand on vit aussi longtemps que moi, que l’on a perdu le gout à de très nombreuses choses, on souhaite voir autre chose, faire autre chose. J’avais tout découvert de cette planète, que cela soit les continents ou les océans. N’oubliez pas que je n’ai pas besoin d’air pour vivre, et pouvais donc rester des journées entières au fond de l’eau, à observer la flore et la faune de lieux que personne n’avaient pu observer avec moi. N’oubliez pas non plus que n’étant plus faite de sang, les prédateurs marins passaient à côté de moi sans m’accorder la moindre attention… Les mammifères marins et les poissons… Ce sont les seuls êtres qui ne nous fuient pas. Nous ne sommes pas un danger pour eux, contrairement à leurs semblables terrestres…
Debout sur le balcon de ma chambre de motel, j’observais le ciel, plongée dans mes abîmes pensés. Ces derniers temps étaient assez durs à vivre pour moi. Depuis que j’étais partie de chez parents, je ne pouvais m’empêcher de me sentir seule. Cela ne m’était jamais arrivé, et c’était plutôt difficile à vivre. Je n’avais qu’une seule envie : Retourner, et pouvoir leur parler, ou tout simplement les savoir pas loin. Seulement je ne pouvais pas. Si je les avais laissés, c’était pour une bonne raison, pour qu’ils puissent un peu respirer. Chez nous, c’était devenu l’enfer à cause de mes incessantes disputes avec Solstice. Cela durait depuis trop longtemps et il avait fallut que j’y mette un terme. C’était d’ailleurs le seul avantage à ma nouvelle situation. Je ne croisais plus ma petite sœur, et ainsi, je n’avais plus à supporter toute sa haine et sa colère envers moi.
Poussant un soupir, je sautais de mon balcon, pour atterrir tout en souplesse sur mes pieds, trois étages plus bas. Une petite brise soufflait et vint faire virevolter mes cheveux, apportant milles et une odeurs des plus agréables. Je pouvais sentir de très nombreuses choses en cet instant : des odeurs de différents parfums humains, l’odeur du sang, l’odeur des plantes, l’odeur d’animaux également, et de la pollution urbaine. Tout cela formait un cocktail des plus agréables à mon odorat. Je tournais le dos cependant à la civilisation pour me tourner vers la forêt et m’y enfoncer dans un bruit. S’il y avait bien une chose aussi que j’aimais, c’était de me retrouver entourée de la flore sauvage qui entourait la petite bourgade de Watson Lake. Des animaux fuyaient à mon passage. Je pouvais entendre les cœurs s’affolaient à mon odeur, les pas indisciplinés, et cette senteur de peur qui les envahissaient à chaque fois que l’un des mien venait dans leur habitat. Ils savaient fort bien quels prédateurs nous étions et quelles proies ils faisaient du coup. D’ailleurs en parlant de proie, je pouvais sentir de plus en plus un arome qui s’était déjà porté à mes narines…. Sans un bruit, je grimpais sur un arbre et m’élançais sur un autre ainsi de suite jusqu’à arriver au bord d’une clairière où se trouvait l’humaine stupide, qui me dit entendre ses cordes vocales l'espace de quelques instants
~ Se balader en pleine nuit dans une forêt n’est pas quelque chose de très prudent, surtout par les temps qui courent… Mais cela, je vous l’ai déjà dis il me semble…
Ma voix avait été des plus mélodieuse et charmeuse. J’avais glissé au pied dans mon arbre, sans qu’elle ne puisse me voir, ne voulant pas tout de suite me dévoiler. Je voulais d’abord lui faire un peu peur, lui montrer que le danger pouvait venir de partout. Sans qu’elle ne puisse distinguer autre chose qu’une « chose rouge qui bougent », je me mis à courir, et tracer un cercle autour d’elle. Non ne vous en faites pas, je ne compte pas lui faire du mal, juste lui faire comprendre son imprudence… Dans un dernier mouvement, je vins me placer dans son dos, passer un bras autour de son cou, et lui chuchoter à l’oreille
~ Que vous pouvez vous montrer sots, vous les humains…
Une seconde plus tard, je m’étais reculée et éloignée d’elle de quelques mètres. Mon regard doré était posé sur elle, intense et attirant. La lune nous éclairait de ses lumières, dévoilant ma robe rouge qui palliait fort bien avec ma peau blanchâtre. Je me tenais bien droite, digne, et avec une prestance naturelle. Je n’avais aucunement l’intention de lui faire du mal, n’étant nourrir la veille, ni même de m’en aller tout de suite. Disons que j’étais un peu à la recherche de « contact », même si j’étais trop fière pour l’admettre. Ce n’était pas la première fois que je croisais cette jeune femme, qui étrangement ne sortait que la nuit. Pourtant, elle était des plus humaines à ce que je pouvais juger aux battements de son cœur. J’étais du coup quelque peu intriguée par elle.
~ Que fait donc une si jeune et jolie jeune femme au milieu d’une flore qui cache bien des dangers, pendant que l’obscurité est à son Zénith ?
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| | | Noa Callisto
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| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Jeu 6 Aoû - 1:06 | |
| Je rêve, ou j’entends bien une voix ? Elle est si belle… Le genre qui ferait passer toutes les autres pour de vulgaires nasillements de canard. Le son est presque palpable, je pourrais voir les notes de musique qui y sont cachées. Et cette voix me rappelle d'ailleurs quelque chose. Où l’ai-je déjà entendue ? Ces mots… Oui, je me souviens. Elle. Mademoiselle X. Pourtant, même si mon esprit est soudain apaisé, mon corps reste en alerte. J’ai la chair de poule, j’entends les battements terrifiés de mon cœur qui cognent sur mes tempes, mes mains tremblent, même si le reste de mon corps est paralysé. Étrange, la différence entre cette douceur enveloppant mon esprit et cette peur glaçant mon corps. Comme si celui-ci en savait plus que moi… Impossible. Mon esprit est plus fort. J‘ai longtemps été incapable de faire mes lacets alors que je connais les trente premières décimales de pi depuis mes sept ans. Alors on me fera pas avaler le fait que mon corps en sait plus que moi. Mais ça ne m’empêche pas d’avoir la trouille.
Elle est derrière, quelque part, elle se déplace. J’ose à peine regarder, mais je ne peux de toute façon pas l’apercevoir, elle va trop vite. Comme la dernière fois, j’ai l’impression que le danger me tourne autour, prêt à frapper comme un serpent. J’ai vraiment peur. Mais pas question de crier une nouvelle fois, je sers les dents. Je commence à réciter des chiffres pour tenter de faire abstraction de la réalité qui me semble tout à fait surréaliste. Si ça tombe, je deviens folle, et ce n’est que mon imagination qui m’attaque… 3,141 592 653 589 793… Pas le temps d’aller plus loin, le tangible me ramène sur Terre : un bras autour de mon cou, froid comme le marbre, doux comme la soie. Une voix à mon oreille. J’enregistre à peine ce qu’elle me dit, je ne veux que me retourner pour la voir en face. Mais en la fraction de seconde qu’il me faut pour faire un demi-tour sur moi-même, elle s’est déjà éloignée. Rapide… Puis je peux enfin la voir. Et je n’ai plus du tout peur.
Mes yeux sont pris au piège, mais cela ne m’effraye pas. Je n’ai d’ailleurs aucune gêne à la dévisager. Mon cœur s’est soudain calmé, je sens une brûlure à mon cou, là où elle m’a touchée. Je suis maintenant tout à fait calme, comme si sa vue était un élixir à la frayeur. Elle est époustouflante. Je le savais déjà, mais là, sa splendeur me vient en plein dans la figure. Aucune reine de beauté ne ferait le poids, face à elle. Ses yeux captivants, sa silhouette parfaite, son élégance… Je n'essaye même pas de chercher les mots pour décrire ce que je vois, il n'en existe aucun d'assez fort. Je note cependant quelques faits étranges. Sa peau, baignée par la lumière de la lune, est d’une blancheur incroyable, comparable à la mienne, alors que je n'ai jamais mis le nez au soleil depuis mes deux ans. Elle est en robe, malgré le froid, mais semble tout à fait à l’aise. Puis ses paroles me reviennent en mémoire, comme si je me repassais une bande audio. « Vous les humains »… Alors, elle ne se considère pas comme une humaine ? Mon cerveau continue son travail, traquant de nouvelles incohérences. Je suis imbattable à ce jeu-là, la mémoire aidant. Mais sa magnifique voix coupe mes réflexions. Et j’ai la terrible impression que je ne saurai jamais lui répondre.
« Je suis amoureuse de la nature, inconsciente, et insomniaque. »
Ha, non, ce fut plutôt facile, en fait. Ma voix a coulé, calme et précise, comme lors d’un examen oral où l’on connaît sa matière sur le bout des doigts – ce qui a toujours été mon cas. Je crois que l’impression que j’ai d’être dans un rêve m’aide grandement pour empêcher ma voix de trembler. Après tout, avec le temps que je passe à rêvasser, il fallait bien que ça arrive un jour : je suis en plein délire. Je me pince. Ça fait mal, et l’apparition n’a pas disparu. Je suis dans une incompréhension totale. Mon cœur a un raté. Mais ma voix continue à se faire entendre, toujours aussi incroyablement clame et apaisante, sans once d'agressivité ou de peur.
« Mais je peux vous retourner votre question. »
Même si ça m’étonnerait qu’elle me réponde franchement. Et si elle me dit un truc du genre : « C’est parce que je suis ton ange gardien, je suis là pour te protéger, ma petite. », je ne la croirai pas. Mon esprit déconne, mais pas à ce point-là. L’anxiété remonte tranquillement mon corps. Ça commence par le nombril - des papillons de stress -, puis ça grimpe le long de mon ventre en lave brûlante d’angoisse. Je n’ai plus peur d’elle, mais la situation m’effraie. Ou je suis folle, ou cette fille est carrément inhumaine. Je n'ai plus aucun contrôle.
Je redresse mon parapluie bien au-dessus de ma tête pour me donner contenance : depuis que le lapin a déboulé, j’ai un peu oublié mon souci de rester au sec. Mes cheveux sont trempés sous mon bonnet gorgé d'eau salée. Les gouttes de pluie ont transpercé mes vêtements et me rongent la peau. Mais c'est bien le cadet de mes soucis : j’ai tellement de questions qui me brûlent les lèvres que j’ai du mal à rester en place. Malgré tout, je me tais, car je me doute bien qu’elle ne me répondra pas. Alors je pose celle qui va de soi – du moins, c’est ce qu’on m’a appris.
« J’aimerais connaître votre nom. »
C’est bizarre, j’ai l’impression d’avoir dit une insulte, comme s'il était irrespectueux de ma part de lui demander ce genre de banalité. Alors je rajoute vite une suite.
« Si cela ne vous indispose pas, bien sûr. Le mien est Noa Callisto. »
C’est pire encore. Ça fait aussi tache qu’un hamburger dans un menu diététique. Comme si la victime du tueur en série se présentait avant de se faire poignarder. N’y voyez aucune insinuation…
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| | | Lynn Anderson
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| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Ven 7 Aoû - 22:35 | |
| La jeune femme avait peur. Son cœur s’emballait et je pouvais sentir l’odeur de la terreur. Je l’effrayais, et je dois bien vous avouer que cela me plaisait. Je n’avais pas pour habitude d’agir ainsi, et pour être honnête, c’était la première fois que cela m’arrivais. Pourtant, j’en ressentais comme un peu un besoin, un besoin de montrer ma supériorité, ma force et ce dont j’étais réellement capable. Je passais mon temps à cacher qui j’étais et quelle était ma nature. En cours, je me faisais discrète, ne répondant jamais aux questions dont je savais les réponses. Je devais même faire exprès de me tromper pendant des examens pour ne pas paraître trop louche. Je n’avais pas le droit de pratiquer de sport avec les humains, étant trop rapide, trop forte pour eux. Ma vie n’était qu’un vaste champ de mensonge et de comédie. Et pour la première fois de ma longue existence, j’en avais assez. Je voudrais tant redevenir une simple humaine, pleine de défauts certes, mais une simple humaine quand même. Oh moins, je pourrais aimer Keith sans problème, et arrêter de me servir de Jefferson comme je le faisais…
Cette jeune femme là, juste sous mes yeux de prédatrice, ne savait pas la chance qu’elle avait. Ses préoccupations se limitaient à savoir si elle allait réussir un exam’, ou plaire à un garçon. Elle était encore si jeune, si insouciante, si naïve. Elle avait encore le temps de grandir et pouvait profiter de chaque jour qui lui était donné. J’enviais l’espèce humaine, et beaucoup plus fortement depuis que j’avais quitté le nid familial. Mes proches me manquaient affreusement et les nuits étaient bien longues sans eux. Enfin, toutes mes nuits jusqu’à présent. Je n’avais pas prévu de rencontrer quelqu’un dans cette forêt prise d’asseau par la nuit et par la pluie. Les siens n’auront jamais finis de m’étonner, bien au contraire….
Après avoir tourné quelques instant autour d’elle, et d’avoir fait monté sa peur, je m’étais présentée dans son dos, et ma peau si douce et glaciale s’était enroulée quelques secondes autour de son cou. Sans un bruit, j’avais ensuite reculé, comme si mes pieds ne touchaient terre, pour la regarder de toute ma hauteur, et dignité dont je pouvais faire preuve. Mon regard la toisait de haut en bas, et mon odorat s’imprégnait de tous les parfums qu’elle dégageait. Ses parfums… Ils n’étaient pas « normals », comme si elle n’était pas comme les autres. Dans tous les arômes que projetait sa peau, il y avait comme un pigment de la mort, comme si elle était malade, et n’avait que peu de temps encore à vivre. Enfin, c’était l’impression que j’en avais, et je pouvais belle et bien me tromper, même si je ferais tout pour découvrir le fin mot de l’histoire.
On peut aisément me qualifier de curieuse. Vous savez depuis le temps que je vis sur cette planète, ce trait de caractère est le seul qui arrive encore à me susciter ne serait-ce qu’un peu intérêt aux choses. Mélodieusement, je lui avais demandé ce qu’elle faisait ici. Trainer aussi tard dans un endroit aussi peu sur n’était pas une chose que les humains normaux faisaient. Ils évitaient bien au contraire de se mettre en danger inutilement, mais pas elle, et je voulais savoir pourquoi. Je me contentais de sourire sans ouvrir la bouche à sa réponse. Je sentais dans le timbre de sa voix, dans les pulsations de son cœur qu’elle disait vraie, mais j’avais cette impression, celle que l’on a quand quelqu’un ne nous dit pas tout. Oui, cette petite cachait des choses, forte bien certes, mais cachait des choses quand même.
~ Je chasse, comme beaucoup de mes semblables. Vous ne devriez d’ailleurs pas te trouver ici, si vous avez, ne serait-ce qu’un simple instinct de survie…
J’avais avancé de nouveau vers elle, réduisant de moitié la distance qui nous séparait. Un sourire ornait mon visage si parfait et charmant, et mes prunelles brillaient de milles feu doré. Je ne pouvais m’empêcher de trouver cette petite forte intéressante, et ne voulais lui mentir. Oh bien entendu, je ne lui dirais jamais ce que je suis, et m’arrangerais pour brouiller les pistes. Mais j’avais envie de jouer, de voir comment elle prendrait mes sous entendus. Je parlais à la fois comme si j’étais une psychopathe complètement dérangée de la tête, à la fois comme une de ses héroïnes que l’on pouvait voir dans la petite boite carré appelé télévision. Enfin boite carré, disons plutôt à présent planche très fine et grande plutôt. Mais je m’égare du sujet. Noa Calisto, telle était donc ses pseudonymes. Et bien, que cette jeune femme était des plus imprudente. Se présentait à une totale inconnue, au cœur d’une forêt, dans un endroit ou personne ne pourrait nous entendre si l’on criait. Ils sembleraient qu’elle n’ai jamais vu de film d’horreur.
~ Mon nom ? Je ne puis répondre sciemment à votre demande. Mais je vous propose quelque chose… Dis moi ce que vous êtes, et je vous le donnerais. Cachez moi quelque chose et je ne ferais de votre vie qu’une bouchée.
Tout en parlant, je m’étais déplacée, décrivant une figure circulaire autour d’elle. Mon regard la jaugé de tout son long, et mon nez s’imprégnait d’elle. Elle n’était pas une humaine comme les autres, il n’y avait aucun doute là-dessus. Qui était-elle donc ? Pourquoi la mort semblait planer autour d’elle ? Me pas était très lents, et la pluie avait eu raison de mes cheveux, qui ruisselaient de toute part sur ma robe. Cette dernière se collait à ma peau, décrivant sublimement les formes dont j’étais faites. L’eau accumulée sur ma peau brillait un peu, et lui rendait un aspect un peu plus humain. Enfin humain… Ma démarche était trop gracieuse, et la droiture de mon corps trop parfaite pour être humaine. Cependant, j’avais tout de même pris soin de respirer, une chose si naturelle chez l’espèce de la jeune femme et qui me ferait rentrer dans sa catégorie d’espèce…
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| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Sam 8 Aoû - 1:01 | |
| Une psychopathe. Non, ce n’était pas le bon terme. Pas juste psychopathe, mais plutôt complètement tarée. Cette fille avait un grain. Voilà la solution au problème : ce n’était pas moi, la folle, mais elle. Elle s’amusait à m’effrayer, avec ses airs de Dracula, elle me menaçait avec des sous-entendus incompréhensibles, bref, elle s’amusait bien avec moi. Je détestais cette impression d’être la victime du film d’horreur, celle du début, qui se fait tuer sans raison et sans pouvoir lutter, jute pour mettre l'ambiance. Malheureusement, je ne pouvais nier que, malgré la folie que je lui mettais sur le dos, elle restait étrange, fantastique. Elle était trop rapide, trop belle. Ses yeux étaient d’une couleur que je n’avais jamais vue jusqu’alors. Son apparence zéro défaut était criblée de détails énigmatiques que je répertoriais au fur et à mesure. Et il y en avait déjà pas mal. À croire qu’elle le faisait exprès. Là, j’ai le cerveau en surchauffe. Parce que j’essaye absolument de trouver une raison rationnelle, tout en barrant l’hypothèse que je suis devenue barge. Et alors c’est impossible, parce que tout ce que je vois me semble absurde, comme sorti tout droit de mon imagination, ou de je ne sais quel livre. Je tourne en rond. Il faut que j’arrête de penser à ça avant qu’un fusible ne saute dans ma tête. Se concentrer sur le moment présent. Haaa ! Ça m’énerve ! Je ne peux même pas me dire que je rêve, je suis trop intelligente pour ça.
Avec toutes ces pensées sans queue ni tête, je perds un peu le fil. Le froid de l’eau sur ma peau. J’ai mal aux pieds et j’ai faim. Cette fille est toujours là et a l’air bien réelle, avec son beau sourire et son air supérieur. Elle me donne encore de ces conseils - un peu tardivement vu que je suis ici. Elle se rapproche. Ai-je encore peur ? Je ne sais pas trop. Depuis que je lui ai adressé la parole, c’est comme si ma conscience du danger s’effritait. L’instinct de survie ne sert à rien quand on a un prédateur imbattable devant soi, non ? « Prédateur »… Oui, ça, c’est elle qui me l'a dit. Parce que j’ai bien l’impression qu’elle ne chasse pas que le caribou, avec « ses semblables ». Encore une insinuation. Elle fait partie d’un groupe de personnes comme elle. Elle n’est pas comme « nous ». Mais qu'est ce qu'elle est, alors ?
Autre chose que j’avais pressenti : elle ne m'a pas donné son nom. Sauf si je lui dis « ce que je suis ». Sinon… Elle me croquera ? Et en plus, voilà qu’elle recommençait à me tourner autour. Me surprenant moi-même, je me rendis compte que je commençais à en avoir assez de mon rôle dans le film. Ne pouvait-elle pas aller martyriser quelqu’un d’autre ? Qu’est ce que je lui avais fait ? Et elle menaçait de me tuer si je lui répondais des bobards à une question que je ne comprenais même pas. Est-ce qu’elle se fichait de moi ? J’avais envie de l’envoyer paître, juste comme ça, pour voir comment elle réagirait, comment cette étrange scène allait finir. Alors quoi, elle allait me manger ? Ça me faisait penser à une phrase que j’avais lue, sur le surréalisme, que c’était descendre dans la rue, sortir son fusil, et tirer au hasard. C’était cette envie de mettre un peu de chaos dans ce scénario que cette créature écrivait à ma place qui me prenait. Elle qui jouait avec moi, allait-elle vraiment mettre ses menaces à exécution ? J’avais le désir de plus en plus puissant de réagir d’une façon qu’elle n’aurait pas prévue. Il ne me manquait plus qu’un brin de courage. Et de folie suicidaire. Mais les expériences, j’adore ça.
D’abord, je chassai les dernières traces de peur. Je les mis dans une boîte et envoyai valser celle-ci au fond de mon esprit. Je remplaçai le vide par de la musique. Schubert, impromptu opus 90, n°2. Je la trouvai plutôt bien choisie. Ensuite, je pris en miroir la confiance qu’elle avait en elle. Je m’imaginai avec une force cachée et indomptable. Invincible. Arrogante. Je passai ma main dans mes cheveux, faisant jaillir des gouttelettes en forme de pleine lune. Je repliai mon parapluie et l’appuyai distraitement sur mon épaule. Je commençai à bouger. Elle me tournait autour ? Je sortis de son axe de rotation. Et sommet de l’impolitesse, je la tutoyai.
« Ce que je suis ? La question est vague, difficile de te répondre, tu aurais pu préciser. »
Je ne pus m’empêcher de sourire. Un sourire détendu : je m’amusais. Je faisais ce pour quoi les Hommes étaient faits : l’autodestruction. Combien de fois n’avais-je pas imaginé sortir au soleil au lieu de le regarder de loin, m’enfoncer un couteau dans la main au lieu de couper un morceau de pain, prendre une guitare et casser tous les objets à ma portée ? Jamais je n’étais passée à l’acte, considérant que c’étaient des pensées stupides et éphémères. Mais cette fois-ci, j’obéissais enfin à mon inconscient. De toute façon, dans une situation de fou, on ne peut que sombrer dans la folie.
« Je suis… une jeune fille de dix-huit ans, un mètre soixante, quarante-huit kilos, diplômée, habitant toujours chez ses parents, fille unique. Mais ce n’est sans doute pas ça que tu as envie d’entendre, je me trompe ? »
Je m’approche d’elle, étonnamment légère. La stupidité donne des ailes, apparemment. Je ne la quitte pas des yeux.
« Je suis une anomalie. Le genre de personne qui n’aurait pas tenu longtemps dans une autre époque. Mais aujourd'hui, même les plus faibles survivent. Tu ne connais peut-être même pas le mal qui me ronge, il est si rare… Je ne supporte pas le soleil, dans tous les sens du terme. Je fuis la lumière et je la hais. Je suis maudite, une malédiction avec un nom scientifique. »
Voilà, j’ai tout déballé. C’est dingue, comme ce fut facile. Jamais je n’aurai dit ça à quelqu’un d’autre. En même temps, cette fille n’est pas n’importe qui… Mais j’ai rogné la partie scientifique de ma maladie. J’espère qu’elle ne la connaît pas et qu’elle croit que je me moque d’elle, comme elle l’a fait à mon égard. J’arrête de marcher, lâchant mon parapluie dans l’herbe humide. Je suis sans défense, d’une inconscience et d’une stupidité sans pareille. Et en plus, j’en rajoute une couche, lui parlant d'une voix ironique.
« Alors, j’ai tout dit ou tu comptes me croquer ? »
C’est tellement absurde que j’ai envie de rire. A priori, qu’aurais-je à craindre d’elle, si seulement elle ne dégageait pas pareil aura ? Et là, que va-t-elle faire ? Se présenter en politesse, rire gentiment comme si c’était une bonne blague, ou me sauter dessus et me briser comme un fétus de paille ? J’attends la suite. Et j’espère qu’elle sera… surréaliste.
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| | | Lynn Anderson
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Nombre de messages : 915 Age : 35 Localisation : Toute seule... Clan : Quel importance? Tout ce que je souhaite, c'est de n'avoir jamais vu le jour Humeur : Au bord du gouffre Date d'inscription : 13/02/2009
Mémoire Age: 256 ans en réalité... Oui oui, j'ai l'air d'avoir 17ans, et pourtant ^^ Espèce: Contre Nature Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Sam 8 Aoû - 18:16 | |
| Aucun doute. La jeune femme que j’avais sous les yeux me plaisait. Ne me demandez pas précisément pourquoi, mais c’était ainsi. Elle n’était pas comme les autres, je vous l’ai déjà dit, et surtout, elle était la première humaine que je rencontrais dont le sang ne m’attirait pas du tout. Il planait comme une odeur de mort qui était loin d’être alléchante. Même tiraillée par la faim, je ne toucherais pas à son cou. J’en venais même à m’imaginer être réellement amie avec la jeune femme. C’est fou quand même vous ne trouvez pas ? En plus de deux cents ans d’existence, je n’avais jamais encore trouvé un ou une humaine qui ne pourrait être à mes yeux plus qu’une simple tentation. Bon d’accord, il y avait Keith, mais Keith c’était différent, dans le sens où tout était impossible entre nous. J’aurais aimé que cela ne soit pas le cas, mais je me rendais à l’évidence. Trop de choses nous séparaient, des choses que l’on ne pouvait pas laisser de côté. Je suis une vampire et lui un humain. Fin de la discussion…
Avec Noa, ce n’était pas la même chose. Quoi qu’il puisse arriver, je ne lui ferais jamais de mal. Si j’aurais été une michante, peut-être que oui, mais j’appartiens au clan des bons. Enfin, à la dernière nouvelle. Je défendais son espèce contre la mienne, et les miens et moi leur procurait une protection dont ils n’avaient pas conscience. Alors même si je jouais en cet instant la carte de la terreur, je restais inoffensive. Je voulais la tester, et voir les réactions qu’elle pourrait avoir face à mon attitude. Il n’y avait aucun doute dans mon esprit qu’elle me prenait pour une de ses psychopathes comme il y en a temps dans l’espèce humaine. Ils n’avaient pas eu à attendre l’arrivé des suceurs de sang pour être décimé. Ils le faisaient si bien entre temps que cela en était consternant. Il suffisait de faire le bilan de toutes les guerres qu’ils avaient pu faire pour s’en rendre compte. Je ne comptais d’ailleurs plus le nombre de ses dernières que j’avais vécu depuis la renaissance, et la perte de mon âme. Oui, il y en avait trop pour ça.
J’avais toujours le même sourire sur mon visage, bien qu’à présent, elle se permettait de me tutoyer. Oui, vraiment, cette dernière n’avait aucun instinct de survie. J’aurais été une vampire sanguinaire, je n’aurais pas du tout apprécier une telle chose et elle en aurait payé de sa vie, sang attirant ou non. Nous étions d’une autre époque, d’une époque plutôt lointaine, et étions très à cheval sur certaines règles, surtout celle de politesse. « Mon peuple » n’était pas fait que de sauvage, qui ne pense qu’à se nourrir et tuer. Non. Nous avions nous aussi des dirigeants, qui se mêlaient parfaitement à la société. Notre règle d’or est la discrétion et pour cela, on sait tous fort bien se noyer dans la foule, certain beaucoup plus que d’autre je l’avoue.
~ Vous faites preuve d’une grand imprudence jeune Noa en me manquant de respect. Vos parents ne vous ont-ils pas appris les bonnes manières ?
Je continuais de décrire un cercle autour d’elle, un cercle que je réduisais au fur et à mesure. Elle n’avait toujours pas répondu à ma question, mais je sentais qu’elle allait le faire. Même si elle avait calmé les battements de son cœur, et s’était repris, je restais incontestablement plus forte qu’elle, et elle devait en être consciente. Si ce n’était pas le cas, et bien, il ne restait plus rien à en tirer d’elle. La jeune femme signerait tôt ou tard son arrêt de mort en se conduisant aussi effrontément envers une personne qui aurait quitté le droit chemin, qu’il soit humain ou pas. Sortant de mon axe de rotation, elle me sourit de façon amusée. Et bien au moins, je n’étais pas la seule à prendre du plaisir à cette rencontre, car c’est belle et bien mon cas. Cette petite me plaisait énormément. J’avais stoppé mes pas, et me contentais toujours de la regarder, sans que mes yeux n’expriment autre chose que de la malice.
~En effet, ce n’est pas ce que j’ai envie d’entendre. Que vous êtes perspicace jeune femme
Je la laissais m’approcher, guidée par une folie propre à son espèce. Grand dieu, si je n’avais pas été une gentille, j’aurais pris cela comme un défi et lui aurait enfoncé mes crocs dans sa chair. Et son regard, si insolent. On aurait dit qu’elle n’avait rien à perdre et qu’elle s’était résignée à mourir. Si jeune et déjà si réaliste. Cela m’en ferait presque mal au cœur. Je compris alors la raison du pourquoi par ces explications. Bien, elle avait enfin répondu à ma question, et même mon visage resta de marbre, je fus des plus étonnée par sa révélation. Je n’aurais jamais cru rencontrer une telle anomalie, et encore moins à Watson Lake. Se pourraient-il que les habitants soient devenus moins commère ? Parce que bon, je n’avais jamais entendu parler d’une telle enfant, atteint d’une si rare maladie qu’est la sienne…
~Ainsi donc vous êtes condamnés. Cela explique bien des choses quand à votre attitude si désinvolte. Votre chromosome 19 est ainsi donc défaillant et fait planer une épée de Damoclès au dessus de votre tête… Xeroderma Pigmentosum, la malediction de la lune comme on l’appelait autre fois. Je comprends à présent pourquoi je ne vous ai jamais vu en pleine journée. Une créature de la nuit, que cela est hilare.
Un rire des plus cristallin et agréable sorti de ma bouche quelques instants. La situation était des plus comiques, vous n’êtes pas d’accord ? D’après les vieilles légendes, mon espèce ne pouvait sortir la journée et vivait la nuit. Hors j’avais en face de moi une humaine qui correspondait parfaitement à cette définition erronée des vampires. Je trouvais vraiment cela des plus drôles. J’arrêtais au bout de quelques minutes de rire, pour lui faire un magnifique sourire, dévoilant un peu mes dents, et mes crocs. Encore une fois, contrairement à ce que pouvait penser les humains, ils n’étaient pas plus long, juste un peu plus pointus, comme ils peuvent l’être chez certains hommes. La pluie commença à cesser de tomber, et heureusement, vu que la jeune femme repliait son parapluie, pour le jeter à terre. Oui, vraiment qu’elle était inconsciente. Face à une psychopathe de son espèce, l’objet aurait pu lui servir d’arme de défense. Vu qu’elle s’était arrêtée de marcher, je me mis en mouvement, rompant la distance qui nous séparait en un seconde. Pour un être ignorant, il aurait fallut dix fois plus de temps. Continuant de donner dans le douteux, j’approchais ma tête de son cou, et respira un bon cou son odeur, avant de m’écarter et de rire de nouveau.
~Pour m’empoisonner? Vous en avez des bonnes jeune Noa Calisto. Comme convenu, je vais vous livrer mon prénom, et seulement ce dernier. Pour le reste, vous devrez faire marcher vos méninges et votre mémoire. Il fut un temps où l’on m’appelait Alynn, mais à présent, on me connait sous le pseudonyme de Lynn. A présent, parlez moi de vous, de vos peur, et je répondrais à une de vos questions. Dans la vie tout est donnant donnant. Mais auriez vous le cran de faire quelque chose de surprenant pour vous ce dont je suis capable moi ? J’ai quelques doutes… Et ne vous en faites pas, vous n’êtes pas assez appétissante pour que l’on est envie de faire de vous notre repas. Mais cela ne nous empêcherait pas de vous tuer, après de si longues et pénibles souffrances…
Je m’étais de nouveau déplacée pour me retrouver dans son dos. Je lui avais murmuré la dernière phrase à l’oreille, alors que la pluie avait définitivement arrêtée de tomber. Ma main se posa sur son cou, pour descendre le long de son bras mouillé, et chasser les goutes d’eau. Puis une seconde plus tard, aussi rapide qu’un courant d’air, je m’étais de nouveau enfoncée dans la forêt, loin de son regard. Elle ne pouvait pas me voir, mais moi si. Que j’aimais quelques fois mon statut. Histoire qu’elle sache que j’étais toujours là, bien qu’elle ne puisse savoir où, j’ajoutais à mes paroles
~Ma patience a des limites jeune femme, et je vous conseille de ne pas la tester…
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| | | Noa Callisto
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| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Mer 12 Aoû - 2:52 | |
| Apparemment, elle m’accordait encore un peu de temps de vie. Trop généreux. Cette fille ne semblait pas franchement énervée par mon comportement. Enfin, évidemment, ça ne lui plaisait certainement pas que je lui manque de respect, mais elle ne m’avait pas sauté dessus pour me réduire en bouillie, comme je l’avais prévu. Elle possédait trop de sang-froid pour ça. Moi, je me demandais quand mes nerfs allaient lâcher. Mais il n’était pas question de baisser les bras, de jouer la victime effrayée et suppliante. Je ne lui donnerais pas ce plaisir, j’étais résolue comme jamais. Pas de chance, elle connaissait dans les détails ma malédiction. J’étais même sûre qu’elle voulait que je sache, qu’elle faisait exprès de faire étalage de sa culture générale, tout comme avec ses bizarreries inhumaines. Mais je ne comprenais pas les raisons de son hilarité. J’étais condamnée à vivre dans l’ombre, ne pouvant même pas profiter de ma si courte existence. C’était plus pitoyable que drôle. Son rire était magnifique, mais je le détestais. Si c’était une plaisanterie personnelle, qu’elle la garde pour elle. J’ai toujours détesté parler de mon « problème », parce que je ne veux pas de regards emplis de compassion, de silences gênés, de peur mal camouflée. Mais le rire, ça, je n’ai encore jamais vu. Et ça m’énerve, parce que j’ai l’horrible impression qu’elle se moque de moi, ou plutôt de ce mal qui me ronge et contre lequel je ne peux rien faire. Je sers les poings. Mes ongles s’enfoncent dans ma peau et me font mal.
La pluie cessa avec la fin de son rire, tintements doux de clochettes. Elle m’offrit un sourire de félin avant de s’approcher de moi à une vitesse incroyable. Un clignement d’œil et elle était là, à m’humer comme un bout de viande. Je ne pus réprimer un frisson. J’avais envie de m’écarter, de la pousser, mais elle était déjà partie avant que je n’aie pu esquisser un seul geste. Trop rapide. Et elle continuait de donner dans le douteux. Ses paroles, sa façon d’être, ses techniques pour m’effrayer. Elle était le prédateur, le savait, en profitait. J’avais envie de continuer à faire mon insolente, pour voir si elle serait toujours aussi calme, mais je buvais ses paroles. Premièrement, elle répondait à ma question. Un prénom contre un secret, tout ça sous la menace. Tu parles d’un marché. Elle s’était bien moquée de moi.
Alynn. Indice minable. J’avais une bonne mémoire, mais pas au point de pouvoir rassembler toutes les paroles que j’avais pu saisir à la volée et qui contenaient son prénom. Il me fallait plus de calme pour que je fouille mes souvenirs. Cette ambiance de forêt emplie de monstres ne m’aidait pas vraiment. Et comme je ne pensais pas sortir d’ici vivante, il me fallait accepter l’idée que je ne saurai jamais qui était cette Mademoiselle X. Je laissai néanmoins tourner le moteur de mon fouille-mémoire, sait-on jamais. Je déteste avoir un mystère sous le nez sans en connaître la réponse. Surtout quand on me nargue. Ma curiosité grandissait et m’étouffait. Et l’autre qui continuait avec ses marchés mortels… Dis-moi un secret, je te lâcherai une miette de mystère, avec le risque de te tuer, bien sûr. Une fois ne lui avait pas suffi, elle recommençait. Cette fois-ci, c’était mes peurs contre une réponse à une question. Et j’imaginais bien la réponse… évasive. Tout pour m’énerver. Et elle continuait à me menacer, me tourner autour, me montrer sa supériorité, jouer avec moi comme si je n’étais rien. J’inspirais un bon coup. Je ne voulais pas m’avouer vaincue. J’examinais un instant les routes qui m’étaient offertes, comme si j’étais dans un jeu de simulation, essayant d’imaginer les réactions les plus prévisibles. Il y avait la fuite, l’évanouissement, la soumission, le mutisme. Après, plus dangereux, venait l’irrespect – chemin que j’étais en train d’emprunter – et la lutte. La lutte ? Contre une personne normale, j’avais déjà bien peu de chances, alors contre elle… Je doutais fort qu’un spray au poivre vienne à bout de cette fille surnaturelle. Et toujours cette question… Pourquoi me montrait-elle sa vraie nature ? Ce n’était pourtant pas dans son intérêt, si ? Elle avait déjà fixé mon sort, c’est pour ça qu’elle jouait avec moi. Je n’aimais pas imaginer que mon chemin était tout tracé, encore moins quelle était la chute de l’histoire. Elle était là, quelque part entre les arbres, cachée dans l’obscurité. Elle m’observait certainement, se demandant si son jouet allait agir comme elle s’y attendait.
Je m’assis dans l’herbe humide, en tailleur. Le dos droit, les yeux fermés, comme si j’allais commencer une séance de yoga. Si c’est pour être vulnérable, autant être confortable dans l’angoisse. Et si c’est pour mourir, autant ne pas lui offrir le plaisir de me débattre en criant. De toute façon, que ce soit maintenant ou dans deux ans, cela ne changeait pas grand-chose. Entre une folle furieuse et une chambre d’hôpital, j’avais fait mon choix. L’option de la folle furieuse a un goût de mystère qui me plait bien. Peut-être qu’on parlera de moi dans le journal. On se dira que je ne suis qu’une victime de plus du tueur en série qui rôde, une pauvre jeune fille. Et non pas un monstre défiguré par ses tumeurs et ses souffrances, morte en tentant de prolonger sa vie de quelques mois. J’entrouvre les yeux. Noir et vert. Je ne sais pas où elle et, mais je me doute bien qu’elle se tient tout près. J’hésite à prendre la parole, même si je sais que c’est à mon tour de discourir. Les mots sont déjà formés dans ma tête, mais ils ont du mal à franchir la porte de mes lèvres.
« Quel intérêt pour toi de savoir qui je suis, le mal qui me ronge, mes angoisses et mes peines ? Ne suis-je pas une misérable et ridicule petite chose, par rapport à toi ? Tu me l’as bien fait comprendre… »
Les pulsations nerveuses de mon cœur ralentissent. C’est drôle, maintenant que j’ai commencé, c’est plus facile.
« Tu me montres trop de choses, je suis bien trop têtue que pour croire à des hallucinations ou pour passer outre et tu n’es pas assez stupide que pour imaginer que je ne remarque rien. Conclusion : tu le fais exprès. »
Mon débit s’accélère. Je n’ai pas envie qu’elle me coupe la parole d’un rire méprisant avant que j’aie fini.
« Est-ce un test ou juste une manière de t’amuser ? Ça te branche, de menacer, te moquer, montrer ta supériorité ? Si tu comptes me tuer, je préfère que tu le fasses tout de suite. Je suis fatiguée d’attendre, j’essaye de deviner le dénouement de tout ça. Et si tu comptes partir, te disant que c’est trop surnaturel pour que quiconque me croie, alors vas-y. Oui, vas-y. Je suis sûre que tu n’as aucune peine à imaginer mon ersatz de vie et les angoisses qui vont avec : arrête de jouer et dévoile la fin du chapitre. »
Est-elle toujours là ? À vrai dire, je ne veux pas qu’elle parte. Je ne veux pas me retrouver seule à me demander si ce que j’ai vu est vrai ou pas. Je sais que si elle me laisse ici, je reviendrai toutes les nuits. Parce que je suis curieuse, tellement curieuse. Mais j’ai aussi trop d’amour-propre que pour lui obéir et m’ouvrir à elle. Je ne l’ai jamais fais avec quiconque, alors je n’ai pas envie de déballer toutes mes angoisses dans cette ambiance glauque. Je me mords la lèvre, du sang perle. Je suis en plein dilemme, mais il n’est pas question pour moi de me soumettre à ses désirs. Si elle me tue, je serai une victime sereine. Si elle s’en va, je ne lâcherai pas l’affaire. Je me jure que je serai l’être le plus détestable qu’elle n’ait jamais connu. Car j’ai une mémoire infaillible, et elle est loin de passer inaperçue pour les autres habitants.
« Lynn Anderson… »
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| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Lun 7 Sep - 18:17 | |
| ~ Qui a dit que chaque chose devait avoir de l’intérêt? Ta maladie n’en a aucun et pourtant elle existe non ? Désolée de vous contredire, mais je n’ai jamais dis ni penser que vous étiez misérable. Petite oui, sur bien des points, mais non pas misérable.
Je m’étais de nouveau évanouie dans les bois, et écoutais tout ce qu’elle avait à dire, sans lui répondre une nouvelle fois. Dans mon esprit de vampire j’analysais ses derniers à grande vitesse, les décortiquant un par un. Je m’étais arrêtée dans un arbre, et perchée sur une branche, je l’observais. Noa s’était assise en tailleur de l’herbe humide, et avait fermé les yeux. Dieu qu’elle était sotte. Elle ne tenait vraiment pas à sa petite vie d’humaine, et à cause de ça, j’avais envie de croquer son cou. Si elle savait la chance qu’elle avait d’avoir toujours son âme. Oui, elle était malade, et elle pouvait toujours jouir de son corps et de tout ce qui va avoir son statut d’humaine. Pourquoi n’en profitait-elle pas ? Pourquoi donc trainait-elle dans une forêt, en quête de danger, sans faire marcher son instinct de survie ? Pourtant, elle ne manquait pas d’intelligence et de perspicacité. Quel étrange petit personnage j’avais sous les yeux, un étrange personnage qui me fascinait et m’intriguait tant. Son cœur avait ralenti depuis bien longtemps, comme si elle commençait à se faire à ma présence. Ou bien à l’idée qu’elle allait mourir ce soir ? Allez savoir ce qui se passe dans sa petite tête.
Pour la nième fois dans mon existence, j’enviais le pouvoir de mon grand frère. Rien qu’à repenser à lui, cela me fit mal au cœur. Je l’avais perdu, il me détestait à présent. Tout comme le reste de ma famille, et surtout Keith. Bon sang Lynn, arrête de penser à eux, et concentre toi sur ta proie naturelle. C’était tellement plus simple de m’occuper l’esprit, plutôt que de repenser à tout ce qui se passait et se barrait en cacahouète dans ma vie. Un long silence plana sur la petit clairière, que je ne vins pas briser. Elle avait découvert mon prénom et mon nouveau nom de famille, mais je m’en fichais. Que pouvait-elle faire avec ses informations ? Si elle criait aux loups, tous lui riraient au nez. Mon clan – ou ancien clan allez savoir – était certes pris pour des excentriques, mais de là à nous croire pour des gens « hors norme », il y avait une grand marge. Tous penseraient que c’est seulement la petit malade qui veut que l’on intéresse à elle avant de rendre son dernier souffle, la plaindraient un coup, pour oublieraient ses mots. Surtout que ma relation avec Jefferson jouerait en notre faveur. Qui irait soupçonner que la petite amie parfaite de ce procureur si juste ? Personne, et c’est bien là la faiblesse de ce peuple.
~ L’histoire vient tout juste de commencer petite ange. Voulez-vous vraiment qu’elle termine aussi vite ? Pour cela, il te suffit de me le demander et je m’en irais… Mais ce n’est pas ce que tu veux pas vrai ? Comment pourrais-tu renoncer à un peu de fantaisie dans ta vie amaurose de cadavre prêt à rendre l’âme ? Ta mort ne sera pas douce, et ça, tu le sais aussi bien que moi. Est-ce pour ça que tu cherches le danger ? Que tu souhaites que l’on vienne mettre fin à ta vie, pour avoir ne serait-ce qu’un simple contrôle sur cette dernière qui t’échappe ?
Je m’étais glissée dans son dos, ma bouche prêt de son oreille, sans qu’elle ne puisse s’en apercevoir. Mes pas n’avaient fait aucun bruit, produit aucun son, ni mouvement. Je donnais l’impression ne de pas fouler le sol, de voler au vrai sens du terme, et même si ce n’était pas exactement ça, cela s’en rapprochait. Ma main se posa sur ses cheveux, les caressant, mon odorat humait profondément son parfait dans un souffle qui se voulait bruyant. Mon rire tinta quelques instants à ses oreilles avant de disparaitre une nouvelle fois au même moment où je la contournais pour lui faire face. Un rayon de lune m’éclaira de sa lumière claire et intense, illuminant mes cheveux blonds. Je la regardais de toute ma hauteur, avant de m’accroupir devant elle, sans qu’aucun de mes genou ne touche le sol, sans la quitter des yeux.
~Dis moi Noa, à quel point as-tu peur de la mort ? Que serais-tu prête à donner pour savoir le jour de cette dernière, et en réchapper. Dis moi Noa, jusqu’ou es-tu prête à aller ?
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| | | Noa Callisto
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Nombre de messages : 29 Age : 32 Humeur : Tête dans les étoiles Date d'inscription : 02/08/2009
Mémoire Age: 18 ans Espèce: Insouciant ignorant Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Ven 11 Sep - 1:45 | |
| Qu’elle m’explique donc sa vision de « petite » et « misérable ». Petite, comme chétive, courte sur patte ? Ou jeune ? Ou faible ? Ou insignifiante ? Ou médiocre ? Bon sang, pourquoi existe-t-il autant de significations différentes pour un seul mot ? Et encore, j’avais supprimé celles qui me semblaient hors contexte. Avec misérable, c’est plus facile, impossible de se tromper sur son sens. C’est pitoyable, méprisable, déplorable, lamentable, et j’en passe. Donc, voilà, je ne savais même pas ce que cette Alynn essayait de me dire, avec toutes mes questions. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ? Enfin, j’imagine que par là, elle avait voulu me signifier : « tu n’es pas si minable que ça », ou quelque chose du genre. Je crois.
Mais le fait est que cette réponse ne me satisfaisait guère. Avec tout le monologue que je lui avais servi, j’avais espéré mieux de sa part. Elle avait royalement éludé tout le reste, se concentrant sur ce que je trouvais être un détail. Moi, ce qui m’intéressait, ce n’était pas l’analyse de ma situation, un chicanement sur un adjectif, mais bien des réponses à toutes les questions que j’étais entrain de me poser. Qui était-elle en réalité ? Qu’attendait-elle de moi ? Qu’allait-elle faire ? Je me tins coite. Cette brève absence d’événements me ramena à la réalité. J’étais là, assise au milieu d’une forêt, en pleine nuit, le jean trempé, entrain de discuter – si on pouvait appeler ça comme ça – avec une fille semblant sortir tout droit de mon imagination et qui passait la moitié du temps à me menacer et m’effrayer, et l’autre à me sortir des phrases étranges qui en disaient bien plus sur elle que je n’arrivais à le comprendre. Lynn Anderson. Au moins, je pouvais me dire qu’elle existait réellement, que ce n’était pas juste un délire d’adolescente en mal d’action. Une Anderson. Cette famille était plutôt connue, dans cette petite ville. Certains les trouvaient étranges, d’autres très respectables, et souvent les deux en même temps. Moi, pour l’instant, j’appartenais sans hésiter à la première catégorie de personnes. Mais alors que je pensais qu’elle ne dirait plus un mot, elle reprit la parole. Et ce qu’elle dit ne me fit pas vraiment plaisir.
Elle avait deviné que je tenais à sa présence plus qu’à n’importe quoi d’autre. Que j’étais perdue dans une vie dont les premières magies du clair de lune s’effritaient aussi vite que la mort s’insinuait sous ma peau, dans mes os et mon cœur. Mais qu’elle me le jette à la figure me blessait, encore une fois. Elle était vraiment douée pour ça. Comme elle le disait si bien, j’étais déjà un cadavre, malgré mes efforts pour oublier ma condition et vivre l’instant présent. Inutile de nier, inutile de faire semblant. C’était ainsi. J’étais une morte-vivante qui attendait inconsciemment son heure. Je cherchais le danger… ? Je n’en savais trop rien. Il était sûr qu’en cet instant, je jouais totalement l’inconsciente, mais qu’aurais-je pu faire d’autre ? Je n’avais pas vraiment pris conscience du danger de la forêt avant son arrivée, et maintenant, contre cette fille, je savais pertinemment que lutter ne servirait à rien. Elle n’était pas « normale », même si je ne comprenais pas encore en quoi consistait sa différence. Mais le fait est que même si j’étais préparée à la mort depuis ma plus tendre enfance, je n’avais aucune envie de passer l’arme à gauche. Surtout que j’avais un mystère non-résolu juste sous le nez…
Je sentis alors sa main dans mes cheveux, sans que je ne l’aie entendue s’approcher, et un frisson me parcouru l’échine. Quelques mèches rousses vinrent barrer mon front, cheveux humides se collant à ma peau laiteuse, mais je n’osai bouger pour les remettre en place. J’étais pétrifiée, à tel point que je crus que mon cœur s’était arrêté. À tel point que toute pensée me quitta pendant un court instant. Son odeur, son rire, me parvinrent, incroyablement clairs. Puis elle me fit face. Je dus lutter pour ne pas me perdre dans ses yeux aux reflets dorés, ne pas me laisser distraire par sa chevelure magnifique, son visage sans le moindre défaut. Si je n’avais pas baissé les yeux, fixant l’herbe à mes côtés, sans doute n’aurais-je pas compris ce qu’elle me disait, trop fascinée par la texture incroyable de sa voix, le mouvement de ses lèvres parfaites, ses intonations fascinantes, et non ses mots. Mais je regardais tant bien que mal ailleurs. Et je ne sus comment réagir à ses paroles. Mes pupilles vacillèrent avant de se river à nouveau à ses yeux. J’ouvris la bouche, mais aucun son n’en sortit. J’étais complètement déstabilisée. Je parlai finalement, mais ma voix me paraissait lointaine, comme si elle ne m’appartenait pas vraiment.
« - Je ne sais pas… »
C’était comme une colle. « Je ne sais pas ». Réponse typique de l’élève idiot, fainéant, ou inattentif. Je n’étais aucune des trois. Mais étrangement, la question qu’elle m’avait posée me semblait sans réponse. La Mort n’avait jamais été un sujet tabou pour moi, mais ça ne m’empêchait pas d’y penser le moins possible. Mes parents, eux, n’avaient jamais voulu en parler, comme si cela retarderait l’arrivée de la Faucheuse. Et comme discuter de ce genre de chose à des « amis » signifiait que je devrai inévitablement parler de ma malédiction, j’évitais le sujet. Mais… Que donnerais-je pour éviter la mort… ? Mon cerveau se remit en marche, à pleins tubes, comme cherchant les solutions à un problème particulièrement difficile à résoudre.
J’étais tellement persuadée de ma mort imminente, et ce depuis ma plus tendre enfance, que je n’avais jamais pensé en réchapper. On n’était pas dans un conte pour enfant ou un film fantastique : il n’y avait pas de solution au problème. C’était injuste, mais c’était comme ça. Si j’allais au soleil, je mourrai. Si je l’évitais, je succomberai quelques années plus tard, mais je mourrai quand même. La mort, je n’en avais pas vraiment peur. Du moins, pas de la mort elle-même. Fermer les yeux, arrêter de penser, s’évanouir, ne me semblait pas si terrible, malgré la tristesse que j’éprouvais à cette idée, la tristesse de n’avoir pu vivre pleinement ma si courte et ridicule existence. Non, ce qui me faisait peur, c’était l’avant. La douleur physique, l’odeur du désinfectant, les larmes des parents, l’attente, de plus en plus longue et pesante. Mes yeux déconnectés de la réalité se remirent en marche. Paillettes noisette et dorées. Mais au fait, pourquoi Lynn me posait-elle cette question ? Bon, je savais bien qu’elle m’avait posé des questions plutôt « bizarres », jusque là, mais quand même pas ce genre de choses. Comme si elle avait une solution… « Comme si ».
Je lui lançai un regard farouche, ce qui m’étonna moi-même. Mes mots s’articulèrent lentement autour de mes pensées.
« - La mort ne me fait pas peur, Lynn Anderson, seulement l’agonie, la souffrance qui la précède. Je sais qu’elle ne sera pas douce, je redoute les premiers élancements de son arrivée, que je devienne encore plus pitoyable, sans rien ne pouvoir faire. »
Je croisai les bras, signe de défense. Je martelai mes mots un à un.
« - Mais que peux-tu faire contre ça ? Tu ne sais pas quand je mourrai, et tu ne pourras certainement pas me sauver, même si tu en avais envie. Si tu veux tout savoir, je ne donnerai rien pour réchapper à ma mort, car elle viendra bien un jour. Par contre, je donnerai tout ce que j’ai pour l’éradication de ma maladie, même si je dois mourir aussi jeune que prévu. »
Ma voix monta d’un cran. Je n’étais pas du genre à m’énerver facilement, mais cette fille surnaturelle commençait lentement à me taper sur les nerfs. J’étais à bout. Elle épuisait mes forces en m’effrayant, me fascinant, me posant des questions comme personne ne l’avait jamais fait. Je ne comprenais pas où tout cela menait, et cela m'agaçais.
« - Oui, que peux-tu faire contre ça, Lynn Anderson ? Dans ce monde, il n’y a pas de solution. À moins que dans ton immense bonté, tu ne décides d’abréger mes souffrances maintenant. Si tu tues aussi bien que tu ne menaces, il ne devrait pas y avoir de problème. »
C'était plus pour être insolente qu'autre chose, mais je n'avais pas pu m'empêcher de le dire. Mais avant cela, j’avais juste envie de vérifier un truc… Mes mains frôlaient la bombonne de poivre dans ma poche depuis un moment. Le contact du métal me gelait les doigts, mais je ne le lâchais pas. Ma main droite se referma sur l’objet. Depuis le début de notre rencontre, Alynn présentait des « capacités » incroyables. Elle se déplaçait à une vitesse inimaginable, ne craignait pas le froid, dégageait une aura aussi effrayante que fascinante… J’avais directement su que, contre elle, les armes habituelles ne marchaient sans doute pas. Mais je voulais en être sûre. Alors ma main jaillit, le doigt sur le bouton du spray, et je le pressai de toutes mes forces dans sa direction. Malgré mes efforts, mon geste m’avait paru incroyablement lent. J’espérais cependant que Lynn ne se soit pas déjà dérobée. J’étais très, très curieuse. (Post assez laborieux… Désolée =/) | |
| | | Lynn Anderson
Admin| Furie au régime
Nombre de messages : 915 Age : 35 Localisation : Toute seule... Clan : Quel importance? Tout ce que je souhaite, c'est de n'avoir jamais vu le jour Humeur : Au bord du gouffre Date d'inscription : 13/02/2009
Mémoire Age: 256 ans en réalité... Oui oui, j'ai l'air d'avoir 17ans, et pourtant ^^ Espèce: Contre Nature Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: Re: N’allons pas dans les bois, tant que le loup n’y est pas… (libre) Ven 25 Sep - 21:32 | |
| ~ La douleur peut être très délivrante. On peut y survivre, elle n’est pas éternelle. Tu peux t’en sortir même si tu souffre, contrairement à la mort. Une fois qu’elle te prend, tu auras beau te débattre, rien n’y fera.
J’étais la preuve vivante de ce que j’avançais dans mes paroles. N’avais-je pas passé trois long et horrible jours à me tordre de la souffrance qui tiraillait tout mon corps ? Pourtant, cette dernière n’était devenue qu’un vague souvenir et mon existence n’en avait été que plus grande. J’étais encore de ce monde, et j’avais survécu à toutes les épreuves que Dieu m’avait imposé. Oui, j’avais perdu mon âme en chemin, perdu ce que j’avais de plus précieux. A présent c’était ma famille qui suivait. Mais tout avait un but selon moi. Si celui que je priais tous les soirs me faisait subir ce qui m’arrivait, c’était qu’il avait des projets plus grands pour moi. Mon intelligence vampirique ne me permettait pas de comprendre à quoi il voulait en venir avec moi, mais ne dit-on pas que les voix du seigneur sont impénétrables ? J’avais de ce fait, depuis fort longtemps, arrêtait de me poser des questions, prenant la vie comme elle venait, avec son lot de bonheur et malheureusement, de peines.
Me voilà à présent à la tutoyer. Ce n’était pas bien, mais peu m’importait pour l’instant. Ses réactions, sa façon de me défier un peu du regard, son attitude, et ses paroles. Tout en elle m’intriguait fortement et me poussait à continuer à rester, à essayé de la connaitre un peu mieux, pour essayer aussi de la comprendre. Elle était, à mes yeux, pleine de contradiction. N’avait-elle pas peur que sa vie prenne fin ? Et pourtant, elle était venue en pleine nuit, dans une forêt déserte, où personne ne pourra lui venir en aide. Pourtant, dans toutes ses ténèbres, j’allais essayer de l’aider, j’allais essayer de la sortir du guêpier dans lequel elle s’était fourrée. Je ne parle du fait de sa venue ici, mais de la cause de cette dernière. J’irais fort et loin dans mes mots, mais il fallait qu’elle réagisse. Je donnerais tout ce que je possède pour être à sa place, même avec sa maladie. Elle ne comprenait pas la chance qu’elle avait d’être encore humaine. Je faillis laisser tomber mes bonnes résolutions quand je la vis sortir une bombe de spray au poivre et le diriger vers mes yeux. Comme si cela me ferait quelque chose. D’un mouvement fluide et rapide, je vins l’attraper par le cou, la soulevant du sol, sans pour autant l’étrangler. Je lui déclarais sèchement, mon regard doré intense planté dans le sien
~ Tu es pitoyable de te lamenter sur ton sort. Tu es pitoyable en risquant ta précieuse vie, et de ne pas d’occuper un peu d’elle. Tu es pitoyable de baisser les bras, plutôt que de te battre pour survire. Tu es pitoyable de cacher ton âme d’une telle manière. Si demain la mort vient frapper à ta porte, tu n’auras que des regrets, les regrets de n’avoir pas jouis intensément de ton existence. Les autres te trouveront pitoyables de n’avoir rien fait, d’avoir laissé ta maladie prendre le dessus sur toi. Tes proches pleureront, et auront du mal à se remettre de ta fin, imaginant que s’ils avaient agis autrement, tout cela ne serait pas arrivé. Ils se détesteront, et surement se déchireront. Est-ce vraiment ce que tu veux ? Est-ce l’image que tu veux que les autres aient de toi ?
La laissant tomber piteusement sur le sol, sans aucune douceur, je me mis à lui tourner autour comme un tigre autour d’une proie qu’il s’apprête à attaquer d’une minute à l’autre. « la piétinant », je posais un de mes pieds juste en dessous de sa poitrine, la maintenant sans aucune difficulté, allongée par terre. Eclatant de rire qui ferait froid dans le dos à plus d’un valeureux, je laissais ressortir ma personnalité vampirique, les crocs en moins. Toujours en la regardant, je lui déclarais de façon hautaine et supérieure :
~ Tu croyais vraiment avoir le dessus sur moi? Tu es dans ce cas encore plus stupide que je l’imaginais. Tu as de la chance, beaucoup de chance oui. Ce soir, je me contenterais te donner un avertissement. Ose encore essayer de m’attaquer, et la mort qui t’attends par ta maladie, te paraitra douce et enviable.
Déplaçant mon pied jusqu’à son cou, je fis une légère pression, empêchant l’air de passer correctement, pour aller alimenter ses poumons. Dix minutes comme cela, et elle mourrait seule au milieu de ses bois. Son cadavre ne serait retrouvé qu’au minimum dix jours plus tard, par un coureur, ou un randonneur. Avec un peu de chance, la police penserait à sillonner les bosquets, mais incapables comme ils l’étaient, passeraient à côté d’elle sans la trouver.
~En cet instant, je pense être la mieux placée pour savoir quand tu vas mourir. Je pourrais te sauver si l’envie m’en prenait, mais est-ce le cas ? Je ne suis pas bonne, et je ne le serais jamais. Sache que ce qui est beau de l’extérieur, ne l’est quasiment jamais de l’intérieur… Tu ne rêves que d’une chose. Tu ne rêves que de pouvoir contrôler ta mort. Tu ne rêves que je te broie ta gorge tout de suite, et mette fin à ta vie que tu as rendu si pitoyable. Tu ne dois pas ignorer qu’il est plus facile de mourir que de vivre. Pitoyable Noa Calisto, voilà ce que tu es pitoyable Noa Calisto, qui croit encore au père Noël et que tout est soit rose, soit noir.
Relachant ma pression je ramassais son « arme », pour le lancer le plus loin possible entre les arbres. Je me reculais de quelques pas, ne la lâchant pas du regard. Je pouvais entendre, percevoir chacun des battements de son cœur, qui s’était affolé au manque d’air. Je pouvais sentir le sang influait à grande vitesse dans ses veines, un sang qui tant infecté, n’en était aucunement attrayant.
~Trouves-toi quelqu’un d’autre pour te donner la morte que tu souhaites. Je ne suis pas un monstre, et ne le saurait jamais. Si tu veux en finir avec ta vie, fait le toute seule. Economise et achètes toi une arme que tu enfonceras dans ta bouche. Ou bien une corde. De nos jours, il en font a des prix très abordable, et des plus solides. Adieu donc pitoyable être et amuses-toi bien à détruire ta vie, une vie que tu es trop lache pour en profiter, et pour la croquer à pleine dent…
D’un geste désinvolte, je rejetais mes cheveux blond en arrière, avant de lui tourner le dos et de m’avancer lentement, sans un bruit vers le cœur de la forêt. Si elle voulait me parler, ajouter quelque chose de sensé, je m’arrêterais pour lui répondre, je lui laisserais une chance d’être sauver plus tard de mes crocs. Dans le cas contraire, je m’en irais, et ne la reverrais surement jamais. Peut m’importait d’ailleurs. La bale était dans son camp, et non dans le mien
[hj= Désolée encore une fois du retard, et de la qualité plutôt basse]
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