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| Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] | |
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Invité Invité
| Sujet: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mar 24 Mar - 21:53 | |
| La maison de mes grands-parents était un agréable petit lieu de vie bien qu'un peu froid à mon goût. Les parents de ma défunte mère avaient aménagé ma chambre en catastrophe afin de la rendre la plus accueillante possible. Les meubles étaient ceux que ma mère avait possédés lorsqu'elle était plus jeune et qu'elle vivait à Watson Lake. Le grand lit double était situé en face de la fenêtre à laquelle étaient suspendus de très longs rideau pourpre. Contre le mur faisant face aux pieds du lit, se trouvait une immense armoire bien trop grande pour la mince collection de vêtements que je possédais. La chambre n'était pas très grande et la grandeur des meubles ne permettait pas un grand choix dans leur disposition. En dessous de la fenêtre, j'avais eu juste assez d'espace pour mettre mon bureau sur lequel j'avais disposé mes quelques souvenirs d'Irlande et surtout, la boîte à musique de ma mère qui ne contenait plus aucun bijou. Tout ce qu'elle possédait, elle l'avait sur elle le soir de sa mort et je n'ai jamais pu remettre la main dessus. Les meubles étaient fait d'un bois extrêmement foncé qui donnait presque un air clauque à la pièce. C'est pourquoi j'étais partie dans l'intention de l'égayer quelque peu.
J'avais entendu parler du fleuriste qui possédait une grande variété de fleurs et de plantes. J'aimais la verdure et j'avais l'intention de faire une ou deux acquisitions. Aujourd'hui, les cours avaient fini plus tôt que les autres jours de la semaine et j'avais amplement le temps de me rendre en ville avant la tombée de la nuit. J'entrais lentement dans le magasin et jetai un oeil tout autour de moi. Je dus bien l'avouer, la diversité de la flore était impressionnante. Mon regard fut attiré par une grande plante verte qui m'avait l'air tout à fait idéale, c'était un ficus, très facile d'entretien. En jetant un oeil par la vitrine de la boutique, j'aperçus un groupe d'élève du lycée et tentai de me dissimuler derrière la première plante assez haute que je trouvais. L'un d'eux entra dans le magasin. Je m'approchai à nouveau du ficus qui m'intéressait. |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mer 25 Mar - 0:50 | |
| Encore une journée des plus ordinaires et des plus banales pour moi. Mes journées étaient ennuyeuses à en mourir en ce moment. Je passais mes journées derrière mon bureau, rien d'intéressant à se mettre sous la dent que des dossiers où une jurisprudence me permettrait de m'en sortir. Enfin cela au moins me laissait du temps à consacrer à autre chose que simplement à des dossiers sans intérêt réel. Cela me laissait du temps pour ouvrir un dossier que je finirais par connaître par coeur tant de fois je l'avais ouvert. Celui de la mort du grand-père de Ann Valérias. Pas que je me sentais proche de la demoiselle ou que nous ayons un rapport particulier entre nous, seulement le grand-père était mort sans avoir de sang dans le corp, mais la mort était liée selon le rapport à un arrêt cardiaque. Jusqu'à preuve du contraire, on ne mourrait pas sans avoir de sang dans le corps en raison d'un arrêt cardiaque. Alors il y avait quelque chose d'étrange dans cette affaire, surtout que l'absence de sang était un point commun avec les personnes mortes dans la forêt. Plus précisément retrouvé mortes dans la forêt puisque je doutais que ce soit les lieux des crimes. Extraire du sang d'un corps c'était extraire des litres de liquide, pour ne pas en renverser, il fallait une précision et une volonté machiavélique. Je doutais que la forêt soit véritablement la scène où avait lieu les meurtres. La forêt n'était certainement qu'un présentoir, une vitrine peut-être même visant à détourner l'attention des gens. Je réfléchissais à une photo quand le téléphone sonna, indiquant le nom de mon supérieur qui me reprochait de trop penser à ce dossier clos. D'après lui j'en pinçais pour Valérias, était-ce la vérité? Je ne savais pas trop en tout cas je décrochais avec un regard sur l'horloge, presque midi, surement pour manger ensemble:
- Procureur Jefferson Ness, je vous écoute...Que j'arrête mes idioties et que je rentre chez moi, mais il est...Oui je me doute que tu sais l'heure qu'il est...Tu me l'ordonnes si gentiment que je vais rentrer chez moi! Bonne journée Max, à lundi!
Ma journée venait de se terminer. Nous étions le week-end, ma direction était donc Watson Lake où j'avais acheté une sympathique petite maison. Prix très abordable en raison de la tragique fin de l'ancien propriétaire, victime de la forêt. Je prenais donc ma voiture, vieille Dodge Charger que je retapais, pour rentrer à Watson Lake depuis Whitehorse. Les routes de forêt et routes plus rapides se succédaient, toujours le même ordre, toujours le même sens, je finissais par les connaître par coeur. Mon attention se baissait légèrement et mes pensées dérivaient tandis que je roulais. Je pensais à mon chez moi lorsque j'arriverais. Une maison agréable, éclairée, avec vue sur la forêt, ne manquait qu'un peu de verdure, voilà qui serait une idée intéressante. Il me fallait juste des plantes nécessitant un entretien très faible, de préférence ne nécessitant qu'un entretien occasionnel, du genre hebdomadaire. Je ne savais même pas si ça existait.
Je m'arrêtais devant le fleuriste, entrant dans la boutique. Je passais entre les plantes, des noms à coucher dehors dont aucun ne me disait quoi que ce soit. C'était littéralement parfait car en prime de cela, la fleuriste était occupée en réserve. Je regardais donc les plantes, me demandant s'il y avait un moyen de voir à l'oeil nu si elle pouvait subsister sans entretien régulier. Alors j'attendais quand une demoiselle entra dans la boutique. Surement s'y connaissait-elle mieux que moi car elle s'arrêta devant une plante. Avant de se cacher derrière la plus grande comme passait un groupe d'élève. Comportement étrange pour une jeune femme qui me semblait une étudiante. Un élève entra, visiblement pour aller la voir. Je m'approchais de la demoiselle, posant ma main sur mon bras et disant d'une voix assurée:
- Chérie, ça fait plaisir de te voir ici.
Juste assez que le jeune homme ne sorte de la boutique. Je souris à la demoiselle:
- Désolé si j'ai mal fais mais j'avais cru deviné que vous vouliez éviter les personnes qui passaient dans la rue. Jefferson Ness, enchanté... | |
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mer 25 Mar - 22:16 | |
| La boutique était très bien éclairée, assez pour que je sois remarquée de l'extérieur. J'avais réussi à éviter tous les élèves sauf un au lycée. Ma collision avec Peter Anderson n'avait finalement pas tourné au drame et j'en étais plutôt satisfaite. De toute évidence, cela ne se passerait pas si facilement tous les jours, je n'y comptais pas, mais plus longtemps je passerais inaperçue, le mieux ce serait. Je n’avais absolument aucune envie que mon pouvoir vienne compromettre mon intégration au lycée et à la ville de Watson Lake. Mes grands-parents ne savaient rien de mon enfance difficile, ma mère ne les avait pas mis au courant pour mon plus grand bonheur. Watson Lake était un peu la bourgade de ma renaissance. Toutes les plantes de la boutique me plaisaient, elles étaient toutes plus belles les unes que les autres. Cependant, mon budget et mon moyen de transport étant limité, je devrais me contenter d’une unique plante pour le moment.
Un des élèves s’était détaché du petit groupe que j’avais aperçu à l’extérieur et était entré dans la boutique. J’avais eu beau me dissimuler de mon mieux derrière le plus haut ficus du magasin, le garçon m’avait remarquée. Il avait sans doute du m’apercevoir au lycée le matin même sans avoir osé m’aborder. Quoi de mieux qu’un rencontre chez le fleuriste. Le soupire que je poussai intérieurement fut si fort qu’il m’arracha un sourire forcé. Je sentais mon cœur battre un peu plus fort à l’idée de me faire aborder par ce parfait inconnu. Je n’avais aucune envie de lui parler de moi ou d’autre chose. Alors qu’il n’était plus qu’à quelques pas de moi je sentis une main se poser sur mon bras et une voix d’homme prononcer quelques mots.
-Chérie, ça fait plaisir de te voir ici.
Je sursautai et retirai mon bras avec vigueur tout en fixant l’inconnu avec de grands yeux ronds. Machinalement, je caressai mon bras avec mon autre main et inspectai le jeune homme avec attention. Rien de semblait ne s’être manifesté, le garçon n’avait rien ressenti, tout allait pour le mieux. Je me détendis quelque peu en m’apercevant que l’élève dont je redoutais la présence s’était en aller. L’autre homme m’expliqua qu’il avait voulu me rendre service et je lui offris un sourire de reconnaissance. Puis, il se présenta. Il était bien habillé et devait donc avoir un bon métier. Il était plus grand que moi, ce qui n’était pas très difficile, avait des cheveux clairs et inspirait la confiance. Enfait, il aurait inspiré confiance à tout être normal, mais pas à moi. Je restais méfiante, j’avais toujours été ainsi. Mes difficiles années m’avaient confronté à une facette des gens que j’avais appris à fuir rapidement. Mes blessures avaient été profondes et les cicatrices d’autant plus dur à oublier.
- « Je m’appelle Angie Barker, contente que tu m’aies évité ça. Tu es à la recherche de quelque chose ? »
Je continuai à déambuler entre les différents rayons à la recherche de mon bonheur. La boutique du fleuriste n’était pas très grande et il était facile de s’entendre avec n’importe quel autre client situé dans n’importe quel coin de la pièce. J’avais une tendance naturelle à m’éloigner de mes semblables, habitude que j’avais du mal à changer. Après avoir choisi ma plante je m’approchai du comptoir et actionnai la sonnette afin de réclamer la caissière qui s’affairait dans la réserve. En attendant sa venue, je m’approchai à nouveau de Jefferson dont je ne savais presque rien.
-« Tu as l’air un peu perdu, je peux peut-être t’aider…Jefferson. » |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mer 25 Mar - 23:50 | |
| Des plantes à perte de vue dans cette boutique. En même temps, il fallait avouer que j'étais entré chez un fleuriste aussi quoi de plus normal que de trouver des plantes. En tous les cas, il y avait un nombre incalculable de plantes aux noms assurément plus imprononçables les unes que les autres. Noms que de toutes évidences je ne retiendrais absolument jamais puisque de toutes façons les noms m'importaient peu. Enfin ceux des plantes pour être exact. En plus de ça, je regardais les fleurs en me disant qu'elles étaient pour moi rigoureusement identiques, en faites je ne voyais aucune différence sinon la couleur. Une plante restait une plante non? Enfin c'était peut-être aussi mon esprit qui était sur ce point un peu trop étriqué, en tous les cas, ces plantes me semblaient toutes pareilles. J'aurais été bien incapable d'en nommer une dizaine, soit je ne connaissais pas le nom, soit j'avais un nom mais aucune idée de la tête que pouvait avoir la fleur. Allez donc savoir à quoi ressemble un crocus! Avec un nom pareil, j'imaginais une fleur en forme de bouche semblant sur le point de croquer votre doigt. Ou une plante carnivore plus simplement. Alors encore savoir quelle plante nécessitait quel entretien!
Si je ne m'y connaissais pas en plante, je m'y connaissais au moins en comportements humains. Entre autres parce que j'avais la chance d'en rencontrer un nombre important de part mon métier de procureur. Je savais qu'une demoiselle tentant de se cacher derrière une plante alors qu'un groupe d'élève passait devant la boutique n'était jamais que le signe d'une volonté de ne pas être vue. Pourtant un étudiant entra dans la boutique, visiblement pour parler avec la demoiselle qui elle semblait vouloir s'esseuler. Expliquer ainsi cela pouvait paraitre compliqué, c'était pourtant très simple. Une demoiselle voulait être seule, un garçon voulait l'aborder. Le tout sous l'oeil d'un procureur qui était conscient de la scène et qui se demandait encore s'il devait intervenir. Visiblement, il suffisait de voir le visage de la demoiselle pour comprendre combien elle voulait éviter le jeune homme. Allez comprendre ce qui passait par ma petite cervelle de juriste lorsque je posais ma main sur le bras de la demoiselle en la présentant comme ma petite amie. Je ne savais trop ce qui m'avais pris mais désormais c'était fais. La demoiselle répondit à ma présentation en se présentant à son tour, me remerciant de lui avoir évité ça tant par un sourire que indirectement par la parole. J'acquiesçais d'un petit signe de tête à ses remerciements. La demoiselle me demanda si j'étais à la recherche de quelque chose:
- Je cherche une plante.
Quelle réponse je venais de fournir à la demoiselle! Je m'étais surpassé cette fois, je n'avais même pas réfléchis à ce que je disais. J'étais chez un fleuriste, certainement la demoiselle se doutait-elle que je cherchais une plante. Décidemment, j'avais vraiment des moments pendants lesquels j'étais incorrigible. Peut-être la fatigue du trajet que j'avais parcouru entre Whitehorse et Watson Lake avait joué, mais je devais avouer avoir atteints des records avec ma répartie stupide à en mourir. La demoiselle reprit ses recherches, tandis que je faisais pareil. Enfin je faisais semblant de chercher, en réalité, j'étais perdu dans ce magasin comme certains pouvaient l'être dans une faculté de droit. La demoiselle s'adressa à nouveau à moi alors qu'elle était à côté du comptoir pour payer. Je lui souris:
- Je ne veux pas vous importuner, mais si vous connaissez une plante que l'on ne peut entretenir que de façon hebdomadaire, je suis totalement preneur... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Jeu 26 Mar - 1:09 | |
| Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte que le jeune homme était entré dans ce magasin réellement savoir ce qu’il cherchait. Jefferson regardait les plantes de façon désintéressée, aucune ne semblait captiver son regard plus qu’une autre. La plupart des acheteurs de fleurs étaient dans le même cas ; une plante était une plante, une fleur était une fleur. Elles se différenciaient parfois par leur couleur, mais c’est à ce critère que ça se limitait. Pour moi c’était autre chose. Ma mère avait été fleuriste et avait tenu un magnifique magasin en Irlande. Plus petite, j’aimais m’y rendre et passer un peu de temps à comparer les espèces qu’elle élevait elle-même. Chaque jour, j’apprenais un peu plus à les différencier, je connaissais leurs noms, leurs aspects, leurs odeurs. Depuis, j’ai du mal à concevoir une pièce sans plante. Elle paraissait nue, il manquait quelque chose. Quand j’étais entrée dans la boutique, beaucoup de souvenirs m’étaient revenus en mémoire. Une vraie bouffée de bonheur !
-« J’ai ce qu’il te faut alors ! Enfin, la boutique a ce qu’il te faut. »
Je tendis la main en direction d’un groupe de plantes vertes. Elles étaient de taille différente et elles ne se ressemblaient pas toutes, mais pourtant c’était bien la même espèce.
-« Les ficus. Ce sont les plantes idéales pour quelqu’un qui n’a pas la main verte. Il te suffit de la mettre quelque part où elle sera exposé au soleil et de l’arroser environ une fois par semaine et le tour et joué. Quand il fait très chaud, tu peux toujours l’arroser un peu plus évidemment. Tu verras, ce sont vraiment des plantes faciles à entretenir et elles poussent relativement vite ! ».
Je me rendis compte que je parlais comme ma mère. Elle aimait tellement ses plantes, elle en parlait presque comme des personnes. Le jeune homme parut convaincu par mes explications et commençait à inspecter les plantes que je lui avais désignées. La vendeuse était déjà installée derrière le comptoir et attendait que je lui donne son dû. Je lui tendis quelques billets, prenant soin de ne pas m’embrouiller et de lui tendre la somme correcte. Je ne m’étais pas encore habituée au dollar, il me faudrait un peu de temps. Je regardai à nouveau Jefferson pendant que la caissière emballait mon ficus afin de le protéger temporairement contre les intempéries. Il avait l’air un peu plus vieux et manifestement, ce n’était pas un étudiant. S’il l’avait été, il venait sans doute de terminer ses études. J’essayais d’analyser sa tenue et son comportement pour me donner une idée sur sa profession.
-« Tu habites à Watson Lake ? Il ne me semble pas t’y avoir déjà vu… »
Je ne résidais dans cette bourgade que depuis une semaine et demi, mais j’avais eu le temps de mémoriser les visages que j’avais rencontré. Le nombre d’habitants n’étant pas digne d’une grande ville, il n’était pas difficile à s’habituer aux personnes qui y vivent. Même leurs petites habitudes et leurs petites manies restaient dans ma mémoire. J’étais quelqu’un qui aimait observer, même discrètement, mais il fallait que j’emmagasine les comportements des gens qui m’entouraient. Ça m’aidait à les cerner et à appréhender leurs faits et gestes. C’était bien plus sûr, compte tenu de ma situation délicate. |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Jeu 26 Mar - 1:33 | |
| De toutes évidences la jeune femme ne me proposait pas son aide simplement parce que je l'avais « aidé ». Je devais réellement avoir l'air complètement perdu dans ce magasin de fleurs. Et pour dire vrai, c'était totalement le cas. Peu importe quelle plante je regardais, peu importe que le nom de la fleur soit ou pas indiquée, je n'y connaissais rien. Je me demandais même s'il était bien raisonnable pour moi que d'adopter une plante verte. Pas que je n'ai pas eu la main verte, mon père avait un jardin, enfin c'était surtout ses jardiniers qui s'en occupaient, mais je passais du temps dans ce jardin. J'avais appris à prendre soin d'une belle pelouse « à l'anglaise » comme diraient certains. Je savais prendre soin des plantes, c'était véritablement le temps qui me manquait, je n'étais pas à Watson Lake. Dans le même temps, je m'imaginais mal le lundi emmené ma plante à Whitehorse pour la ramener à Watson Lake le vendredi soir en rentrant. Cela aurait de toutes façons été particulièrement stupides. Une raison de plus que mon supérieur se moque de moi lui qui déjà appréciait tellement ça. Finalement je devrais peut-être simplement emménager à Whitehorse, qu'est-ce qui me retenait à Watson Lake dans le fond? Bien la beauté des paysages et de la forêt environnante me retenait tant dans ce pays que dans ce village. Bon bien dans ces conditions, il ne me restait qu'à trouver des plantes n'ayant pas forcément besoin d'un entretien trop poussé, quoi que égayer mon studio de Whitehorse pouvait être une idée exploitable. A voir. En attendant je laissais la demoiselle m'indiquer où se trouvaient des plantes qui correspondaient à ce que je cherchais, m'expliquant de quoi il retournait avec les ficus. Je lui adressais un sourire reconnaissant de ces explications et conseils:
- Merci
Je m'approchais des plantes que m'avaient désigné la demoiselle, je pouvais paraître intéressé, je cherchais en réalité le détail qui indiquait quelque chose de particulier. Sauf que devant mes yeux, cette plante restait une plante comme une autre. Ca serait surement passé pour pathétique devant la demoiselle qui semblait elle avoir un certain savoir par rapport aux plantes. Plus en tout cas que moi de toutes évidences. Fallait-il souligner que ce n'était pas bien difficile. En tous les cas, ce qu'avait dis la jeune femme prouvait qu'elle s'y connaissait même rien qu'un peu en terme de plantes. Elle avait su me parler avec un savoir évident de cette plante. Visiblement les plantes étaient différentes sous son regard, elles restaient bêtement et méchamment rien de plus que des plantes pour moi. Généralement je tachais de garder un esprit ouvert, avec les plantes j'avais beaucoup de mal cependant. En tous les cas je répondais à la question de la demoiselle un petit sourire sur les lèvres:
- Oui j'habite à Watson Lake, enfin c'est ici que j'ai une maison. C'est un village qui reste extrêmement accueillant et j'aime me promener dans la forêt alentour. Cependant je travaille à Whitehorse et je ne rentre ici que le week-end, d'où la nécessité d'une plante qui n'ait pas besoin de moi au quotidien. Déjà que je regrette de ne pas pouvoir m'occuper du gazon de mon jardin comme il se devrait. Enfin je suppose que c'est principalement une habitude anglaise que celle de tacher d'avoir un beau gazon.
Je continuais de regarder les plantes devant moi, il y avait des ficus devant moi, mais tous se ressemblaient. A tous les cas j'en prendrais un qui ne serait pas au meilleur de sa forme et qui me tirerait une tête impossible le week-end d'après. Je demandais à la demoiselle:
- Vous semblez plus doué avec les plantes que moi, vous sauriez me conseiller un peu plus. Enfin si ça ne vous dérange pas, il n'y a aucune obligation, je veux dire vous devez surement avoir autre chose à faire... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mer 1 Avr - 13:09 | |
| Jefferson Ness était sans nul doute une personne très convenable et de qui je n’avais rien à craindre. Cependant, ma nature m’empêchait d’envisager les choses de cette façon. Ainsi, bien que la plus polie du monde, je restais quelque peu fermée. Je crois que l’Irlande me manquait, tout simplement. J’aurais aimé retrouvé l’agréable soleil matinal qui faisait scintiller la verdure recouverte d’une fine couche de rosée. J’aurais aimé retrouver les gentils voisins qui me consolaient lorsque la journée à l’école avait été trop rude pour moi. Au fond, même les moqueries de mes camarades me manquaient. Je m’y étais habituée et je vivais avec tant bien que mal. À Watson Lake, rien n’était plus pareil. Ma grand-mère ne cessait de me répéter qu’il me faudrait du temps pour m’habituer à mon nouvel environnement, elle avait sans doute raison, mais pourtant…
Je regardais les plantes qui semblaient ne rien inspirer de bon au jeune homme et réfléchissais à celle qui pourrait lui convenir. Pour moi, tous les ficus étaient faciles à entretenir et j’aurais eu autant de facilité avec n’importe laquelle des variétés. Cependant, Jefferson ne voyait pas les choses de telle façon. Il me demanda de le conseiller plus précisément si j’avais le temps. J’étais mal à l’aise et je craignais plus que tout le moindre incident, c’est pourquoi je m’assurais de rester à bonne distance de l’homme.
-« Viens »
Je prononçai ce mot très doucement pour qu’il ne sonne pas comme un ordre et je me dirigeai vers un groupe de plantes encore jeunes. Je les aimais particulièrement, car elles étaient très fournies en branches et qu’elles poussaient rapidement.
-« Je pense que tu devrais en prendre une de ce genre. C’est la plante de monsieur tout le monde en quelques sortes. Alors c’est très simple, il te suffit de la mettre dans une pièce bien éclairée, elle adore la lumière vive. Concernant la température, il vaudrait mieux ne pas descendre en dessous de 15 degré et jamais plus de 25 degré, ça lui serait fatal. Et pour l’arrosage, une fois par semaine suffit amplement. Assure-toi que le terreau ait séché entre deux arrosages. »
Je regardais la plante en souriant, satisfaite d’avoir gardé les quelques notions que m’avait enseigné ma mère. Les mots étaient encore gravés dans ma mémoire, comme son doux visage l’était dans mon cœur. Mon père lui ne comprenait strictement rien à la passion de sa femme, même s’il trouvait la décoration qui ornait la maison très jolie. C’était sans doute une caractéristique purement masculine. À ce moment, je me souvenais de ce que le jeune homme m’avait dit et m’interrogeai.
-« Tu es anglais alors ? Tu as vécu là-bas ou c’est simplement des origines lointaines ? »
Je n’avais pas pris garde à l’accent de Jefferson, bien que la façon de s’exprimer des Anglais soit bien plus élégante que celle des Américains. Quand j’étais plus jeune, mes parents m’emmenaient régulièrement en Angleterre, car ils savaient à quel point j’aimais voyager en bateau. C’était également un prétexte pour eux pour changer d’air. |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Jeu 2 Avr - 0:58 | |
| Les plantes se voulaient un mystère pour moi. J'avais appris à apprécier leur beauté, par exemple voir de superbes balcons, où bien observer un tapis de fleurs multicolores dans la rosée d'un matin. Cela aussi se voulait un de ces plaisirs si simples que je savais apprécier. Aussi je devais le concéder malgré tout, j'aimais les plantes ainsi que les fleurs. Après tout, quoi de plus sympathique qu'un chalet aux balcons arborant de vives couleurs. Egalement, une entrée sous des rosiers où bien des plantes grimpantes volontairement disposées ainsi en voute. Je ne contredisais absolument pas le contraire, les plantes permettaient de faire des choses absolument belles, que ce soit avec ou sans l'intervention de l'homme par ailleurs. J'avais appris par contre que certaines choses étaient à éviter, comme par exemple de jouer au football et de prendre pour poteaux de but les hortensias auxquels sa mère tenait tant. Sur mon bureau de whitehorse se trouvait une plante, un simple et bête cactus. Ce cactus était la plante avec laquelle je pouvais me vanter d'avoir les meilleurs rapports depuis bien des années, en faites depuis toujours. Cependant il fallait avouer que le choix du cactus avait été des plus judicieux puisque si je pensais à lui donner de l'eau le lundi en arrivant du week-end, la pauvre plante devait subsister sans la moindre goutte d'eau le reste du temps. Voir peut-être même moins qu'une fois par semaine. Alors quand la jeune femme me parlait d'une plante ne nécessitant pour attention toute particulière que de l'eau une fois et une seul par semaine, cela se voulait pour moi une chance.
En revanche, si j'étais littéralement un amateur, voir certainement même moins d'ailleurs, la demoiselle quand à elle semblait savoir y faire et s'y connaître en terme de plantes. Alors que je venais de lui demander si elle aurait l'extrême gentillesse et le temps de me guider encore un peu dans mon choix de plantes, elle me demanda de la suivre. Ce devait être la toute première fois que j'entendais une phrase très souvent liée à un ordre qui était prononcée avec autant de douceur. Je m'exécutais en temps normal lorsque cet ordre était prononcé par un homme souvent mon supérieur qui était à ce moment là en colère. Aussi pour une fois que l'ordre était prononcé avec cette douceur qui plus est par une charmante jeune femme, je ne pouvais logiquement que m'exécuter et donc je suivais la jeune femme qui me menait devant de jeunes plants de ficus un peu plus loin. Elle me désignait les jeunes plants tout en m'expliquant comment je pourrais entretenir la fameuse plante en question. Visiblement il n'y avait là absolument rien difficile et donc moi-même je devrais réussir à donner de l'eau à une plante, une fois par semaine lorsque le terreau était sec. Même pour moi ce devait être faisable. En tous les cas j'étais désormais plutôt redevable envers cette jeune femme. En plus de cela, rien ne l'obligeait à le faire, mais elle le faisait avec une gentillesse toute particulière:
- Je vous remercie de m'aider ainsi, rien ne vous oblige à le faire, mais vous le faites quand même. Enfin j'espère que vous ne vous êtes pas sentis obligée de le faire après mon intervention d'avant. Vous auriez bien pu aussi m'envoyez balader, ça aurait été votre droit. En tout cas, merci pour ce que vous faites. Vous n'en êtes peut-être pas consciente, mais vous êtes entrain de sauver une plante. Une vraie héroïne de la flore.
Un rien d'humour tant qu'à discuter avec la demoiselle. Même si dans le fond, elle sauvait certainement réellement une plante puisque je n'aurais surement jamais su vraiment entretenir une plante. Finalement la jeune femme me demanda si j'étais anglais ou si c'était simplement des origines lointaines. Certainement en était-elle venue à cette conclusion lorsque j'avais parlé des jardins anglais. Peut-être était-ce mon accent bien différent de celui des personnes qui habitaient ici depuis leur naissance. La jeune femme elle-même ne me donnait pas le sentiment d'être né au Yukon ou au Canada, elle avait un autre accent, pas un accent local:
- Les dix-huit premières années de ma vie à Liverpool, puis trois années d'études aux Etats-Unis, enfin un emploi que j'ai trouvé ici. Oui je suis nostalgique de l'Angleterre, mais non je n'y retournerais pas sans la garantie totale et absolue de revenir ici un jour ou l'autre. Vous même vous n'avez pas un accent d'ici, vous parlez un meilleur anglais que les américains, mais ce n'est pas un accent anglais. Écossaise ou galloise peut-être? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Lun 6 Avr - 0:02 | |
| Cette fois, le jeune homme parut plus convaincu par mes explications et sembla s’être décidé pour un des jeunes ficus alignés au fond de la boutique. Je m’approchai du comptoir lentement pour récupérer la plante que j’avais achetée quelques instants plus tôt. Elle n’était pas trop imposante, je n’eus donc aucune difficulté à la transporter. Je fis également signe à la vendeuse que l’autre client désirait conclure son achat. Au moment où la caissière alla rejoindre les jeunes plants de ficus, je jetai un coup d’œil par la fenêtre afin de m’assurer qu’une autre horde de lycéen n’était pas susceptible de repérer ma présence dans la boutique de fleurs. Il n’y avait personne, les rues s’étaient lentement dégorgées de la grande majorité des habitants et elles paraissaient donc plus agréables à fréquenter. Machinalement, je m’approchai de la vitrine et cherchait des yeux, le seul visage dans ce monde qui aurait encore pu me faire frémir, en vain. Pendant ce temps, Jefferson terminait son échange avec la femme qui s’occupait du magasin. Dépitée, je me dirigeai à nouveau vers ma nouvelle connaissance pour répondre à sa question.
-« Je suis Irlandaise pour tout te dire. Je suis née à Gallway et y ai vécu pendant 18 ans. Je suppose que mon accent et ma façon de parler ne s’estomperont pas de si tôt… »
Lorsque je prononçai le nom de ma ville natale, je ne pouvais m’empêcher de voir défiler les images de mon enfance dans mon esprit. Les meilleures comme les plus douloureux semblaient être un vrai délice comparé à ma nouvelle situation. Et d’un autre côté, je me sentais égoïste de ne pas pouvoir être reconnaissante de la chance que m’offrait les parents de ma mère. Ils faisaient de leur mieux pour que mon acclimatation se fasse dans les conditions les plus adéquates, et peut être qu’un jour ils y parviendront, qui sait… Les paysages, les odeurs, ma maison, mon école et la voix de mes parents se succédaient comme un film en noir et blanc, douce nostalgie. Je ne souriais que très rarement, c’était la plupart du temps au dessus de mes forces.
À l’extérieur, le temps s’était un peu assombri, rien d’étonnant compte tenu de ma localisation actuelle. Décidemment, Watson Lake ne m’avait rien apporté de plaisant si ce n’est ce visage, son visage. La ciel n’allait pas tarder à gronder et je savais que si je m’attardais, je n’aurais plus qu’à rentrer chez moi à pied et sous une pluie battante. Je n’avais pas encore acheté de portable et je n’avais aucun moyen de joindre mon grand père si besoin ; c’était une priorité à laquelle je devais songer absolument. Je m’égarais si souvent dans mes pensées que je devais paraître distraite, voire pire, impolie. Je m’empressai alors de demander à Jefferson :
-«Dans quoi tu travaille Jefferson ? Tu as l’air d’avoir fait de relativement longues études ? » |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Lun 6 Avr - 19:02 | |
| La nostalgie, voilà bien une chose étrange tout particulièrement pour une personne comme moi. Je ne pensais plus vraiment à ce qui avait été mon passé, après tout comme vous diraient certains, mon passé est bien où il est, dans le passé. Vivre en pensant encore à ce que j’avais vécu et connu n’était pas vraiment dans mes habitudes, pas plus que ce n’était quelque chose que je faisais régulièrement. C’était même plutôt tout l’inverse car en réalité j’étais plutôt une personne du genre à ne penser au futur, à se focaliser principalement sur l’avenir. Ainsi le passé n’occupait qu’une place infime dans ma vie et pour dire vrai je ne me retrouvais à penser à mon passé que lorsque je m’y retrouvais emmené par quelqu’un. Autre moment où il m’arrivait où il m’arrivait de revenir dans le passé, lorsque je me retrouvais tout seul dans un de ces moments tout particulièrement désagréables. Ce genre de moment où l’on était suffisamment perdu et seul pour que notre esprit se retrouve à ne plus pouvoir que subir les élans du passé. Je n’étais pas un grand nostalgique, je ne pleurais pas sur ce qui était arrivé, en réalité j’avais compris que mon passé n’était jamais rien de plus que mon passé. Y penser ne changerait rien, même aux choses que je regrettais désormais.
La jeune femme venait elle aussi du Royaume-Uni, mais contrairement à ce que j’avais pensé et exprimé comme possibilité d’origine pour la jeune femme, j’avais visé mal. La jeune femme n’était pas originaire du Pays de Galles ou d’Ecosse, visiblement j’avais visé mal. Bah l’Irlande faisait parti du Royaume-Uni certes, donc d’une certain façon finalement je n’avais pas si tort que ça. La jeune femme venait donc d’Irlande, une personne originaire du même coin du monde que moi. Cela faisait un moment désormais que je ne pensais plus rencontrer une personne venant du Royaume-Uni. Après tout il fallait avouer que tout le monde ne pouvait pas connaître ce même trajet si particulier que moi-même j’avais connu. Mon parcours avait été des plus atypiques, aussi il aurait été surprenant qu’une personne ait vécu le même trajet que moi-même. Ce serait particulièrement étrange et surprenant, pourquoi pas après tout? La jeune femme avait ainsi vécu dix-huit années en Irlande, voilà qui représentait une période importante, aussi importante que la période que j'avais passé en Angleterre:
- Dix-huit années en Irlande? Ca fait autant que j'en ai vécu avant de quitter l'Angleterre. Comme vous l'entendez, même après trois années ici, rien n'y fait, j'ai toujours encore mon accent anglais. Je doute de le perdre un jour, quand bien même, je n'en ai pas envie, ça me rappelle mon enfance.
Ah l'Angleterre, je devais l'avouer, ce genre de moments, rares comme je l'avais dis, me touchaient toujours cependant. Je ne pouvais m'empêcher d'avoir de ces silences que l'on avait quand on était perdu dans ses pensées. Ce qui en cet instant ne devait pas déranger la jeune femme qui elle-même semblait perdu dans ses pensées. Aussi c'était une chance. En tous les cas, je venais de payer ma plante et suivait la jeune femme vers la sortie. Le temps semblait sur le point de tourner à l'orage. De toutes façons il ne faudrait désormais plus que quelques minutes qu'une pluie battante ne tombe. Le temps changeait vite ici, plus encore qu'en Angleterre, aujourd'hui je ne m'étonnais plus de commencer un rendez-vous sous le soleil et de le terminer une trentaine de minutes plus tard sous une pluie d'orage. Je répondais à la demoiselle avec un sourire:
- Relativement longues études, pas vraiment, j'ai étudié le droit pendant trois années. Ensuite j'ai eu la chance d'avoir un père à la tête d'une série de bureau de juriste. Il m'a proposé un poste ici, enfin à Whitehorse le temps de me créer une renommée. Et je crois parce qu'il avait peur de comment j'agirais.
J'ouvrais la porte à la demoiselle, l'accompagnant à l'extérieur du magasin alors qu'un vent particulièrement désagréable c'était levé. Quelque gouttes commencèrent à tomber, je pris la parole:
- Je vous remercie encore pour la plante mademoiselle. J'espère que vous n'avez pas trop à marcher ou que vous n'êtes pas à pieds. Dans une ou deux minutes, c'est le déluge... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Lun 6 Avr - 20:56 | |
| Je n’étais donc pas la seule personne à Watson Lake qui s’était exilée de son pays natal. Les cas n’étaient cependant pas similaires ; Jefferson Ness avait saisi l’occasion de découvrir de nouveaux horizons et de poursuivre sa vie comme bon lui entendais et moi j’avais fui la maison de mes parents, je m’étais échappée du lieu qui était désormais gravé comme sanglant et porteur de chagrin dans ma mémoire déjà trop tapissé d’horreurs. Cependant, la raison n’avait aucune importance, nous y étions arrivés et y avions trouvé un abri plus ou moins confortable. Watson Lake n’avait sans doute rien de désagréable si on y avait vu le jour et qu’on s’était acclimaté à la température déraisonnablement faible et à l’humidité perpétuelle. Au fond, la verdure n’y manquait pas, les habitants étaient peu nombreux et j’aimais l’odeur de la pluie mouillée au petit matin. Les quelques rayons de soleil qui transperçaient parfois l’épaisse forêt verdoyante renvoyaient dans ma chambre une lueur émeraude absolument magnifique. Et mes grands-parents, et bien ils étaient aux petits soins avec moi. Pourtant il me manquait quelque chose.
Jefferson avait donc fait des études de droits après avoir quitté l’Angleterre. Mon père aurait adoré me voir faire des études de droits ou de médecine, mais j’avais toujours eu d’autres projets en tête. Depuis toute petite, j’avais voulu faire des études en criminologie. Mes parents étaient réticents de me voir emprunter un tel chemin par peur de m’imaginer dans des situations périlleuses. De ce fait, je ne m’étais jamais inquiétée pour leur propre sécurité, quelle grave erreur ! Malgré les craintes des mes parents, j’avais toujours été une élève exemplaire et j’avais tout fait pour pouvoir obtenir une bourse d’études pour la fac. À Gallway, je n’aurais eu aucun problème à recevoir une bourse, ici à Watson Lake, je n’avais aucune idée des chances potentielles qu’il me restait. Le lycée de la ville me laissait toute une année pour prouver ma volonté et la qualité de mon travail alors je ferais de mon mieux. Le temps d’écouter ce que Jefferson avait à répondre, le temps s’était rapidement dégradé et j’étais désormais persuadée que je rentrerais sous la pluie.
-« Ravie d’avoir pu t’aider Jefferson, et cesse de me vouvoyer, je suis bien trop jeune. Evidemment, je suis à pied, j’ai toujours de la chance avec le temps. On dit que l’eau de pluie est très bonne pour la peau. C’est l’occasion ou jamais de confirmer ou d’infirmer cette thèse que m’avait avancée ma mère ! »
D’un sourire, je remerciai le jeune homme qui me tenait la porte de la boutique pour que je puisse la franchir plus aisément avec mon ficus dans les bras. L’air maussade, je regardais le ciel noir qui grondait de temps à autre. Le déluge…Toute ma vie n’avait été qu’un vrai déluge. Après avoir grimacé discrètement, je rabattis mon capuchon afin de me protéger le mieux possible de l’intempérie à venir.
-« Tu dois aussi tester la théorie de l’eau de pluie bienfaisante ? » |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Lun 6 Avr - 22:35 | |
| Oui j'avais voyagé et vu le monde, mais en réalité, je ne l'avais jamais totalement et simplement fais pour mon plaisir personnel. Il ne fallait cependant pas mentir, il m'était arrivé de voyager simplement pour le plaisir, mais lorsque j'avais déménagé, cela n'avait jamais été pour mon petit bonheur à moi. J'avais déménagé parce que je n'avais pas le choix où pour mes études. Et puis je n'avais pas déménagé tant de fois que ça non plus, il ne fallait pas exagérer les choses qui ne pouvait pas l'être. J'étais né en Angleterre simplement parce que c'était là-bas que mes parents habitaient au moment où il m'avait procréer et au moment où j'avais décidé de sortir et de voir la lumière du jour. Ensuite il y avait eu cette fameuse période toute particulière pour moi où j'avais réussi à devenir un hooligan notoirement violent et connu dans le milieu. J'avais arrêté comme mes parents m'envoyaient près de Londres dans un internat particulièrement strict dans lequel je resterais un dévergondé qui avait pourtant changé. Bien sûr je faisais entrer de l'alcool en douce ainsi que des drogues douces, mais mes résultats avaient été le succès attendu par mes parents et mes enseignants très surpris aux vues de ma réputation.
Ensuite ce fut un séjour aux Etats-Unis, aux frais de mon père dont l'argent ainsi certainement un peu que mes résultats scolaires, m'avaient ouvert les portes de Harvard. J'étais dans la section droit et comptabilité de la célèbre école américaine. Mon père voulait que je prenne sa suite de toutes évidences c'était un plan réfléchi et planifié. Je profitais pour étudier de la photographie en option, et finalement ça m'avait attaché au Yukon. Le dernier endroit où j'avais déménagé cette fois-ci parce que mon père y avait ouvert un bureau à Whitehorse et qu'il manquait une personne dans l'équipe de juriste. Comme je finissais ma troisième année d'étude il m'offrait le poste et j'y évoluais pendant trois années. Il paraissait même qu'un bureau ouvrirait à Watson Lake, j'y postulerais sans nul doute. Après tout, j'avais moi aussi mes chances de parvenir à avoir cette mutation. Pas que je pensais la mériter, mais simplement que je pensais avoir fais mes preuves, j'étais plutôt un bon procureur. Cependant, je craignais de ne l'obtenir que par le fait que je sois le fils du patron, je ne voulais pas ça, je voulais mériter ce qui pouvait m'arriver. En tous les cas je souris à ce que me disait la jeune femme concernant les effets bienfaisants de l'eau de pluie:
- Ok, je penserais à te tutoyer à l'avenir. Pour ce qui est de la chance avec le temps, ne t'inquiètes pas, tu n'es pas la seule dans ce cas, c'est mon cas aussi. Enfin très souvent. C'est vrai que c'est un on-dit, maintenant je ne sais pas si c'est vrai ou pas. Tu pourras me le dire une fois que tu l'auras testé.
La demoiselle posait la capuche de sa veste sur sa tête, alors que je sentais les premières gouttes, encore fines et en rien nombreuses qui tombaient sur ma tête. Le ciel tonnait, le vent était froid et assez fort. Il ne faudrait pas tant de temps que ça que la pluie ne devienne battante et puissante, j'espérais que la demoiselle n'est pas trop à marcher, mais de toutes évidences ces paroles semblaient indiquer le contraire. Elle me demanda si je testais aussi l'effet de la pluie:[/i]
- Non je ne testerais pas l'efficacité de l'eau de pluie sur la beauté de la peau. Je l'ai assez expérimenté par le passé pour me rendre compte que ça marche terriblement bien, regardes mon visages, c'est la magie de la pluie. Que de l'ironie dans cette phrase, avant de reprendre plus sérieusement, Le vent va devenir fort avec l'orage, la pluie battante et il va faire rapidement sombre. Je peux peut-être te ramener, ce serait plus simple et plus sûr pour ta plante et toi... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mar 14 Avr - 12:34 | |
| Je devais bien l’avouer, je n’avais encore jamais eu à affronter la pluie de Watson Lake de la sorte. En temps normal, je me barricadais fermement à l’intérieur dès que le temps commençait à menacer. Depuis mon emménagement, je n’étais donc que très rarement sortie de la maison quand il s’agissait d’activités extra scolaires. Il y avait deux raisons ; la première était qu’évidemment je ne supportais pas les intempéries régionales et la deuxième… Et bien je n’avais aucune raison valable de sortir le bout de mon nez de la maison de mes grands-parents. Actuellement, j’étais bien plus inquiète pour ma plante qui m’avait coûté mes économies que pour ma propre personne. Je n’avais pas encore cherché de job et la maigre retraites de mes tuteurs ne pouvait subvenir à tous mes besoins.
La ville n’était pas réellement le lieu le plus fréquenté de la planète, mais il me serait sans doute aisé de trouvé un travaille pour le weekend. En y pensant, je me retournai vers l’enseigne du fleuriste et songeai qu’ils accepteraient peut être une étudiante pour les weekends. Je n’avais jamais travaillé, car mes parents avaient toujours eu les moyens nécessaires à une vie plus qu’agréable. Ce serait donc pour moi un vrai changement, une sorte d’initiation. J’y avais déjà beaucoup pensé à mon arrivée tant le samedi m’avait paru duré une bonne éternité. Watson Lake était trop désert à mon goût et je m’y sentais incroyablement seule. Avec mes efforts pour rencontrer des personnes d’intérêts, ça ne changerait pas de si tôt.
Je regardais le ciel grondant par-dessous ma capuche pesant le pour et le contre d’une promenade sous une pluie battante. Il fallait bien l’avouer, il y avait plus de points négatifs que de points positifs. En soupirant, je me tournai vers Jefferson une moue de déception sur le visage.
-« Et bien, pour la survie de ma plante je vais accepter ta proposition. Si évidemment ça ne te fait pas faire de détour pour rentrer chez toi. Sinon ça ira très bien ! J’ai vraiment aucune envie de t’importuner… »
Je rabaissai ma capuche, soulagée. Tout autour de moi, les quelques personnes qui restaient encore dans les rues se pressaient pour aller se réfugier dans un café, dans leurs voitures ou encore dans le centre commercial. Si même les habitants de Watson Lake ne pouvait se faire au temps désastreux de la région, j’aurais d’autant plus de mal à m’y faire.
-« Tu as réussi à t’accoutumer à l’humidité constante de cette ville, je crains de ne pas pouvoir ! »
Un sourire dépité s’affichait sur mon visage alors que la première goutte d’eau s’écrasait sur le bout de mon nez. De cette goutte insignifiante s’en suivrait des milliers d’autres, c’était incroyable ce qu’il pouvait pleuvoir ! Ni l’Irlande, ne l’Angleterre n’étaient réputées pour être des pays aride, désertique, mais de là à se faire arroser généreusement tous les jours de l’année. |
| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mar 14 Avr - 19:49 | |
| La pluie à Watson Lake, quelque chose de bien différent d’en Angleterre. En faites ma première expérience avec la pluie locale avait eu lieu lorsque cela faisait trois jours que je venais de m’installer à Watson Lake. Un rien soucieux de moi, je faisais de temps en temps du sport, en faites je faisais du sport généralement un soir sur deux. Principalement du jogging, mais depuis mon arrivée ici, un VTT m’avait paru une très bonne idée car cela me permettait d’évoluer sans problème et plus rapidement qu’à pieds dans les beaux décors qu’offraient les alentours de Watson Lake. Que ce soit cette région toute particulièrement jolie des lacs, les lacs étaient particulièrement beaux quand il y avait du soleil et faire le tour de ceux-ci en VTT était un vrai bonheur. C’était un jour parfaitement ordinaire où je m’étais décidé à aller courir en un début de soirée où le temps se voulait nuageux sans plus. Du moins ça aurait été le cas en Angleterre. Le temps changeait bien plus vite dans cette région du monde et alors que j’avais couru quelques kilomètres, se commençaient soudain une pluie comme jamais l’Angleterre ne m’en avait montré. Une pluie d’eau glaciale, en trombe, une pluie particulièrement désagréable à laquelle je n’étais pas habitué.
Je n’étais pas tant que ça du genre à me laisser faire par les éléments, pas plus que je ne me laissais amadouer par de la pluie. Je continuais de courir le soir, parfois sous la pluie et finalement je m’étais fais à cette eau généralement froide qui tombait par paquet sur cette région du monde. Il ne fallait pas non plus dramatiser, la pluie était souvent impressionnante, souvent elle perdurait, mais il ne pleuvait pas non plus tous les jours. Un mois sans pluie serait très étrange bien sûr, mais une semaine sans pluie était tout aussi possible ici qu’ailleurs. C’était un préjugé particulièrement nombreux sur le Canada. Enfin j’en avais eu moi aussi puisque ma réflexion quand mon père m’offrait un poste ici était de demander ce que je pourrais faire sinon chasser le caribou. D’ailleurs je n’avais toujours pas chassé le caribou depuis trois ans que j’étais ici. Je m’étais plus vite acclimaté à cet endroit qu’à tous les autres où j’avais pu être avant. Peut-être parce que les gens y étaient d’une grande sympathie. Cela avait très certainement joué un rôle primordial dans ma vitesse d’acclimatation à ce lieu. Désormais que je ne voulais plus quitter ce lieu, malgré la pluie qui pouvait être désagréable, je me rendais compte que ce n’était pas un bagne le Yukon. Au contraire, c’était pour moi une chance unique et toute particulière de grandir et m’épanouir. J’étais tombé amoureux de cet endroit et seules des places pour un grand match de Liverpool me ferait partir. Temporairement uniquement:
- Dans ce cas je veux bien faire ma première bonne action envers une plante verte depuis très longtemps. Disons que avant j’étais plutôt du genre à faire du football dans mon jardin et à tirer dans les hortensias de ma mère. Enfin des jardiniers de ma mère. Longue histoire. Passons sinon je sens que vous allez faire un meurtre et tuer un procureur n’est pas une bonne idée. Je sais de quoi je parle.
La jeune femme semblait soulagée de ne pas avoir à marcher sous la pluie, c’était certainement mieux pour elle et apparemment pour sa plante, j’en prenais bonne note. Les « locaux » se dépêchaient de se mettre à l’abri, conscient de ce qui allait suivre et lorsque la jeune femme eut fini de parler, la pluie commença tout doucement par toutes petites gouttes. Les premières d’une longue lignée qui allait arriver. Après quelque pas rapide, nous arrivions devant ma vieille Dodge Charger d’un bleu nuit tirant sur le noir, avec un aspect extérieur des moins réjouissants. J’ouvrais la porte passager à la jeune femme qui s’installa dans la voiture et je lui confiais ma plante. Une fois au volant, je tournais ma tête vers elle:
- Elle ne paye pas de mine je sais, mais pas d’inquiétude. J’ai commencé par refaire la motorisation au détriment de l’aspect. Il va juste falloir que vous me guidiez.
Nous commencions à rouler sous une pluie qui doucement s’intensifiait avant de s’arrêter à un feu rouge :
- Qu’est-ce que vous faites en ce moment? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mar 14 Avr - 20:22 | |
| La petite goutte d’eau qui s’était d’écrasée sur mon nez nous poussa à nous mettre en route rapidement. Tout deux savions que la pluie de tarderait pas à tomber de toute sa force. Après quelques mètres, nous arrivions devant une vieille voiture bleu nuit, une Dodge Charger plus précisément. J’observais la voiture de long en large, elle avait le charisme qu’ont ces voitures d’avant. Au premier coup d’œil, j’aurais estimé sa date aux années ’70, mais je n’étais pas une experte en la matière. Mon père avait une véritable passion pour les voitures surtout celles de ce genre. Il consacrait la plupart de ses économies à réparer de vieux tacots qui ne roulaient plus. Petite, j’étais fascinée par le travail minutieux qu’il exécutait sur les machines. Il passait beaucoup de temps dans son petit atelier d’où ressortaient parfois de vraies petites merveilles. Je passai ma main sur la carrosserie emplissant ma tête d’une foule de souvenirs tous meilleurs les uns que les autres. Jefferson m’ouvrit la voiture et me confia sa plante lorsque je fus bien installée. Je pris garde de ne pas effleurer ses mains et m’emparant de sa plante. À peine le moteur se mit à ronronner que la pluie s’intensifiait lentement mais sûrement. Le jeune anglais m’expliquait qu’il était en pleine rénovation de son petit bijou et qu’il avait commencé par le moteur.
-« Je la trouve très belle, elle me rappelle plein de bons souvenirs. Mon père avait une véritable passion pour les voitures anciennes et adorait les bricoler. »- lui répondis-je avec un sourire distrait. « Tu prendras la première à droite à la sortie du centre ville. J’habite un peu en périphérie. »
La bruit de la pluie qui tapotait sur le pare brise était apaisant. J’adorais m’endormir avec ce genre de son. Ma chambre était située au dernier étage de la maison et ma chambre était éclairée par un grand velux sur lequel l’eau tombait en émettant exactement le même bruit délicat. En m’apercevant que le jeune procureur me vouvoyait encore, j’eus un petit sourire discret et me tournais vers la vitre. Si on ne tenait pas compte de la météo désagréable, des habitants, du lycée, Watson Lake était une ville très agréable. À vrai dire, il n’y avait que le paysage que je trouvais intéressant. Les forêts étaient denses et la verdure ne manquait pas.
-« Je viens tout juste d’emménager à Watson Lake. Je me suis inscrite au Lycée pour reprendre la dernière année que je n’avais pas pu finir en Irlande. Après j’espère pouvoir entrer dans une bonne université pour continuer mes études. Mais bon, pour l’instant j’essaie simplement de m’acclimater à cette ville, de trouver une voiture et éventuellement un cheval ! »
J’évitai soigneusement de parler de mon passer douloureux et de la mort de mes parents. À défaut de pouvoir ramener les gens que j’aimais, j’essayais d’importer mes passions en Amérique. Plus petite, j’avais eu un poney après avoir longuement insisté. Mes parents avaient forcément cédé à ce caprice qui était devenu par la suite un passe temps dont je ne pouvais plus me séparer. En grandissant, j’avais gardé le poney même après avoir passer l’âge de le monter. Mon père avait prétendu ne pas vouloir acheter de cheval avant que le poney ne meurt. À l’époque, il avait sans doute pensé que ce n’était qu’une lubie et que je m’en laisserais rapidement. Mais mon père n’avait pas eu le temps de constater que mon envie n’avait pas disparue.
-« Enfin, une chose après l’autre. Tu connais les gens de Watson Lake ? » |
| | | Jefferson Ness
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Mémoire Age: 24 Espèce: Insouciant ignorant Je t'aime, un peu, beaucoup...:
| Sujet: Re: Couleurs estivales [PV Jefferson Ness] Mar 14 Avr - 21:34 | |
| Il était plus que temps de rentrer dans la voiture si nous ne voulions pas être trempés. La première goutte était celle qui signalait qu'il était temps de pratiquer un repli stratégique vers un endroit abriter sous peine de se retrouver complètement trempé dans les secondes qui suivaient. La pluie locale ne me gênait plus, bien au contraire, j'adorais la pluie en temps normal. Sentir son contact sur ma peau, même si l'eau qui tombait était glacial, j'aimais son contact si particulier. Sentir mes cheveux s'humidifier et se gorger d'eau. C'était peut-être étrange et un rien masochiste que d'aimer sortir sous la pluie alors qu'un orage menaçait, pourtant c'est ce que je faisais très régulièrement en Angleterre. Plus encore maintenant que j'étais là bien que mon poste de procureur se mélangeant fort peu avec la maladie, je n'avais pas le choix que de faire attention de me soucier de ma santé un minimum. D'autant plus que j'étais désormais à la tête d'un bureau à Watson Lake ce qui signifiait d'autant plus de responsabilités et de bonnes raisons pour ne pas être absent. Il était certain que mon père n'apprécierait pas que le bureau ne réussisse pas. J'étais son fils, mais à côté de ça, il n'était pas du genre à mélanger famille et travail. Il avait choisis il y a longtemps et ce n'était pas ce qu'il y avait de plus proche avec moi qu'il avait choisis. Il avait fais son choix, j'avais fais le mien, il restait toujours mon père bien sûr, mais avant tout il était mon employeur. Ainsi allait la vie, pas toujours comme on l'espérait.
La jeune femme était assise dans la voiture quand je lui confiais ma plante alors que déjà la pluie commençait à s'intensifier. Je sentais la cadence des gouttes plus rapides et moi aussi je pressais le pas pour rentrer dans mon vieux Muscle Américain. J'écoutais la jeune femme me parler de son père, apparemment quelqu'un de gentil, la jeune femme semblait l'avoir en très grande estime. Elle m'expliqua comment se rendre dans la direction vers chez elle et j'acquiesçais d'un signe de tête. Il me fallut un temps avant de me rendre compte comment la jeune femme m'avait parlé de son père, et encore un temps pour faire le rapprochement avec le changement dans la vie de la demoiselle. Habituellement, je n'hésitais pas à poser ce genre de question, et finalement je parvins à la retenir. De toutes évidences, ce n'était pas à moi de poser ce genre de questions, d'autant que je risquais de les poser trop comme un procureur et pas vraiment comme une simple personne. C'était certainement une déformation professionnelle qui pouvait être agaçante. Essentiellement pour mes amitiés car un procureur pouvait se montrer parfois froid.
Au moins maintenant je savais vers où me rendre pour ramener la jeune femme et donc conformément à son dire, je prenais à droite au feu rouge. La jeune femme m'expliqua qu'elle venait d'emménager à Watson Lake, qu'elle était inscrite au lycée pour terminer ses études entamées en Irlande. Enfin elle m'expliquait ce qu'elle aimerait bien pour son futur, à savoir pour commencer se familiariser avec ce nouvel endroit dans lequel elle vivait. Cela pouvait en effet se vouloir tout particulièrement positif pour la jeune femme et son avenir à Watson Lake. Elle espérait trouver une voiture et éventuellement un cheval je lui souris en lui répondant:
- Pour le fait de t'acclimater à cette ville, ça devrait se faire rapidement ne t'inquiètes pas, comme dis les gens t'accepteront toujours, ils sont très gentils. Pour la voiture, tu devrais pouvoir trouver de bonnes occasions au garage de Watson Lake, au besoin pour un coup de main tu n'as qu'à m'appeler. Pour ce qui est du cheval en revanche, je ne te serais absolument pas utile, je n'y connais absolument rien. Mais bon, si c'est ta passion, il faut que tu la vives. Après tout tu dois avoir quoi vingt ans à tout casser, si tu ne profites pas maintenant tu ne profiteras plus. Le tout est d'avoir les moyens.
La jeune femme me demanda finalement si je connaissais les gens de Watson Lake, question surprenante, vu que j'y habitais depuis trois années désormais:
- Je ne me vanterais pas de connaître tout le monde bien loin de là, mais je connais quelque personnes en effet. Enfin avant je travaillais et vivais la semaine à Whitehorse, je n'étais là que pour le Week-end. D'ici deux, trois semaines les choses évolueront, je devrais avoir des locaux à Watson Lake. Alors je connaitrais surement plus de personnes. Et je pourrais prendre soin d'un peu de verdure dans mon appartement... | |
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