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| L'appel de la nature. [Jefferson] | |
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Invité Invité
| Sujet: L'appel de la nature. [Jefferson] Jeu 5 Mar - 18:48 | |
| Le début de la journée avait commencé, comme tous les autres sauf qu'aujourd'hui le week-end venait de prendre possession de la semaine. J'aurais aimé en profiter, plus. Seulement Keith était décidé à pourrir toutes mes tentatives de grasses matinées. Je coinçais ma tête sous les oreillers et fermais mes yeux, aussi fort que possible comme ci cela me permettrait d'oublier la présence de mon frère jumeau dans la pièce voisine à la mienne. Seulement, son rock ne s'effaça pas. Heureusement j'avais les mêmes goûts musicaux que lui, c'était le volume qui me dérangeait. Il était sourd ou quoi?! Après dix minutes, je m'avouais vaincue et me levais rapidement pour descendre les marches de la maison et savourer un petit déjeuner bien méritait dans la cuisine. J'y trouvais Ely. Elle m'adressa un sourire joyeux et me demanda si c'était Keith qui m'avait réveillée, j'opinai de la tête. Qui d'autre? Il savait que mon sommeil était léger en plus, à quoi jouait-il bon sang?!
Je discutais quelques minutes avec Ely, elle devait aller travailler, mon père, lui était déjà partit. Dommage, sans doute aurait il pu dire à Keith que sa musique lui bousillait les tympans. Si je le faisais il allait m'envoyer paître, je le sentais bien. La porte d'entrée se referma sur la silhouette svelte d'Ely et je restai alors seule avec Keith. Par pour longtemps. J'étais décidée à ne pas m'énerver avec lui aujourd'hui. Je partis donc rapidement sous la douche et m'habillai, enfilant jean et pull. Un regard au dehors m'assura que le vent serait assez important aujourd'hui et je rajoutais donc une épaisseur. Je comptais aller marcher plutôt que de rester enfermer ici. Daniel était avec sa meute et même si je connaissais la vraie nature des Anderson je ne pouvais concevoir de passer l'après midi enfermée. La porte se referma alors une seconde fois; sur moi cette fois.
Dépassant rapidement l'orée des bois j'arrivais facilement à me repérer dans la forêt. je savais qu'il me fallait aller vers l'Ouest. J'avais toute la journée à moi de toute façon alors je pouvais me permettre de prendre mon temps. J'avais seulement pris soin de prendre mon portable, au cas où. Je tentais déjà de trouver à quelle sauce je pourrais servir mon mensonge à mon père ce soir. Avec tous les corps qu'on retrouvait dans les forêts il m'était devenu impossible de pouvoir sortir. Je lui avais déjà dis que j'étais allée chez une camarade pour un devoir d'anglais. L'excuse ne marcherait qu'une fois, alors je décidais que l'idéal serait de lui dire que j'étais passé chez Daniel. Non. Keith serait à table et j'aurais le droit à un vilain regard. Autant dire que j'étais alors passée chez une amie pour une soirée fille. J'étais sure qu'il ne poserait plus de questions après ça.
Je ne sais pas combien de temps il me fallut pour rejoindre la rivière Rancheria, sans doute une bonne heure ou deux. Mais enfin, je pouvais entendre le doux rire du courant qui léchait les cailloux bordant le cour d'eau. J'accélérais un peu ma marche. Je n'étais pas très enfoncée dans la forêt et je réfléchissais plus du tout à ce qui pourrait m'arriver. La simple vue de Rancheria m'avait totalement charmée. L'envie de tremper mes pieds dans l'eau me vint à l'esprit mais une bourrasque de vent m'en dissuada rapidement. Pourtant la température commençait à m'être familière et j'avais marché tellement vite que mes pieds bouillonnaient dans mes baskets. Je les enlevais donc, les poser à côté et m'asseyais sur l'herbe verte et tendre pour rafraichir mes pieds. C'est alors que j'entendis un drôle de bruit. Me retournant je remarquais un simple lapin qui courait rapidement entre les arbres et ne m'en inquiétait alors plus. Seulement l'endroit ne m'apparut alors plus si féérique et rassurant et je me demandais si je n'aurais pas du suivre les conseils de mon père. Pourtant les quelques éclaircies qui perçaient parfois, le vent qui usait de toute sa force, l'odeur des arbres me rassurèrent peu à peu alors que je fermais les yeux pour m'en imprégner totalement.
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| | | Jefferson Ness
Innocente et fragile proie
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| Sujet: Re: L'appel de la nature. [Jefferson] Jeu 5 Mar - 19:35 | |
| Le meilleur moment de la semaine pour un juriste? Et bien c'est le week-end, même pour eux. Pas parce que c'est le week-end que sont commis une bonne partie des délits, enfin si certes, mais surtout parce que pour eux aussi, le week-end était le week-end. Jour symbolique du repos et de la tranquillité, enfin plus encore que ce n'était le cas en temps normal. Cela m'arrangeait d'ailleurs, depuis que j'étais arrivé, je devais avouer rouler beaucoup. Bien sûr j'avais résolu le problème en prenant un petit studio à Whitehorse même. Seulement au début, j'avais fais nombre de kilomètres entre Watson Lake et Whitehorse. Le trajet tous les matins et tous les soirs pendant un peu plus d'un an. Ca avait eu tendance, même moi qui aimait rouler, à me fatiguer. Puis il fallait avouer que j'avais récupéré une voiture qui semblait ne demander qu'à se laisser mourir dans un trou perdu où personne ne ferait attention à elle. Désormais que je roulais moins, je tâchais de l'entretenir, pas toujours chose aisée, mais elle semblait avoir retrouvé une tout petite jeunesse dont je me satisfaisais pour le moment. Je gagnais plutôt bien donc trouver des pièces de rechanges n'étaient pas forcément trop complexe. En plus de ça, si je n'étais pas forcément un expert en mécanique, je devais avouer apprécier cette activité, elle était prenante et pas toujours facile, mais avec de la volonté et une caisse à outil, on obtenait des résultats pas trop mauvais.
Aujourd'hui, je m'étais dis que j'allais continuer un peu à m'occuper de remettre la vieille Charger en état. Au programme normalement, tacher de changer l'aile avant gauche de la voiture. Sauf que pour l'instant, j'appréciais la douce chaleur de mon lit et que très honnêtement me lever ne me donnait absolument aucune envie. J'étais bien au chaud, personne pour me dire quoi faire où ne pas faire. Une petite maison sympa dans un village sympa. Quoi que la maison était peut-être un rien trop grande pour moi seul, mais un couple ce serait assurément amusé avec cette maison, même une petite famille avec un enfant s'y serait plus. Je l'avais eu pour pas si cher, le dernier propriétaire étant mort, la valeur de la maison n'avait pas été trop importante, même s'il n'était pas mort entre les murs. Une victime de la forêt, de ces incompréhensibles morts, ah quand quelqu'un porterait plainte, vous pouvez être assuré que je serais sur le coup. Une affaire comme ça c'était un coup à faire de moi un des plus grands juristes de ce pays. Arrogance quand tu nous tiens. J'aime l'arrogance. Apparemment c'était réciproque. La Dodge attendrait dans le garage puisque maintenant j'allais me retourner et me rendormir. Apparemment je n'avais pas le droit de rester endormi, puisque me retournant tranquillement et sentant le sommeil me gagner, une déchirure sonore dans mon univers de silence. Un coup de fil, quelle gentillesse! Surtout pour se tromper de numéro, un peu ronchonnant, je me levais finalement.
Dehors il faisait gris, avec un vent qui courrait entre les arbres, faisant au passage danser les feuilles au sol. Plutôt une vision agréable, j'avalais rapidement un café, préparant un vieux sac vert en fin de vie. J'y mettais successivement une veste, une grande bouteille d'eau, deux sandwichs, un paquet de cigarettes. Ok non pas de paquet de cigarettes, j'avais dis que j'arrêterais de fumer. Bon où en étais-je, à oui, la boussole, la carte et un stylo. Tenue normale pour pouvoir s'aventurer en forêt, un pantalon brun clair, un T-shirt vert, et il ne faut pas non plus sortir sans, un pull vert. Le sac sur le dos, je pouvais aller marcher. La voiture pouvait bien attendre, j'étais levé en début de journée, autant s'adonner à une activité que j'aimais...Demi-tour pour la maison après même pas deux cent mètres, tant qu'à vouloir s'adonner à la photographie, mieux valait avoir un appareil photo non? Je prenais mon appareil photo, plutôt de bonne qualité, au prix qu'il avait coûté à mon père. Enfin peu importait, je m'aventurais dans la forêt, avec l'intention de me rendre vers un endroit où je n'étais encore jamais. La rivière Rancheria, nous verrions à quoi elle ressemble, et puis c'était en forêt, il y aurait surement de belles choses à voir. Comme par exemple cette demoiselle allongée sur le sol et sur les jambes de laquelle je trébuchais à en tomber. Trop à marcher sans regarder devant soi, je n'avais pas fais attention, et je me retrouvais allongé sur le dos, couché sur mon sac et un sourire sur les lèvres. Je m'assis:
- Désolé mademoiselle, je ne m'attendais pas à tomber sur quelqu'un dans un coin comme celui-ci. En plus de ça, j'avoue que mon attention était captivée autour de moi... | |
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| Sujet: Re: L'appel de la nature. [Jefferson] Ven 6 Mar - 1:11 | |
| Laissant le vent s'engouffrer dans mes cheveux je préférais ne pas penser à tout ce que j'avais découvert peu de temps auparavant. Comment se faisait il qu'un tel monde puisse exister en parallèle au notre? Ma mère m'avait souvent raconté des histoires sur le surnaturel. Tout le monde en est passionné après tout. Ça permet de s'évader, d'oser croire que nous sommes aussi dotés de pouvoir exceptionnel et qu'un jour, enfin, ils se révèleront à nous. J'étais persuadée que tout ça existait, et puis Keith a mis fin à mes rêves en me disant que j'étais idiote, c'était qu'un conte. Ma mère m'a avouée que le père Noël n'existait pas, toutes les créatures sont parties avec lui. Plus rien alors, en dehors du réel n'avait de sens et maintenant j'étais de nouveau confrontée à elle. Je devais me rendre à l'évidence: il existait des surhommes. Des enveloppes charnelles pour cacher des monstres, des bêtes. J'en frémissais. Des buveurs de sang. Comment était ce possible? L'homme n'était donc pas le plus puissant de cette Terre et à supposer qu'il y avait des puissances indéchiffrables j'avais toujours espéré qu'elles seraient là pour nous sauver, pas pour nous mener à notre perte. Et je ne pouvais que croire en Daniel, il n'était pas du genre à faire de mauvaises blagues et surtout, il avait eu ce regard. Si dur, si indéchiffrable qui s'était perdu dans les arbres alentours, comme pour être sur qu'aucun de ces monstres ne seraient là, à nous espionner. Le monde surnaturel s'était alors imposé à moi plus que je ne l'aurais voulu et j'étais contente de savoir que je pouvais toujours en parler à Daniel, et qu'il pourrait m'expliquer et répondre à la majorité des questions que j'avais. Les premières avaient été de lui demander s'il existait d'autres créatures à part vampires et loups garous. A sa connaissance non. Et Dracula? Il ne savait pas...
Finalement, j'avais tenté de me faire à l'idée de ces autres créatures, de cet aspect du monde, caché, dissimulé. Du coup aussi j'étais au courant pour tous les meurtres de la région et je savais de quoi il en retournait et du danger qui planait sur les personnes comme moi, de misérables proies. Nous ne ferions pas le poids devant les vampires et depuis que Daniel m'avait informé de tout les problèmes que son clan rencontrait je me demandais comment cette histoire finirait. Et au fil des jours j'avais sentit monté en moi la haine pour les vampires. Et Keith était tombée amoureux de l'une d'entre elle! L'idiot... Je me concentrais de nouveau sur le bruit du ruisseau. Inutile de m'énerver, j'étais surtout ici pour ne pas penser à mon frère.
Je guettais donc chaque bruit, chaque caresse du vent sur les feuilles, chaque herbe qui se pliait à sa volonté mais j'avait été incapable de faire attention aux bruits de pas et quand je sentis quelqu'un s'affalait sur moi je sursautais et tentais de réprimer un cri de stupeur. Mais l'idée qu'il puisse être un vampire ne m'effleura même pas. Je serais mdéjà morte sinon. Non, je vis plutôt un jeune homme plus âgé que moi qui s'était tout simplement entravé dans mes jambes et qui était tombé sur le dos. Après la peur, l'amusement. Je tentai de retenir un éclat de rire et plaquai ma main devant ma bouche. Il allait croire que je me moquais de lui et froisser les gens n'étaient pas une de mes spécialités. Il se redressa rapidement pour s'asseoir et commença à s'excuser. J'allais lui demander s'il n'avait mal nul part mais son sac semblait avoir amortit sa chute et déjà il souriait. Je lui rendis donc son sourire et finis par lui répondre, plutôt étonnée de voir quelqu'un dans les parages moi aussi. Après tout nous étions en pleine forêt et qui sait que les alentours de Watson Lake étaient vastes et hostiles.
"_ Non, c'est pas grave, vous en faîtes pas. Mais il faut avouer que c'est assez extraordinaire de croiser quelqu'un en pleine forêt... Vous vous êtes pas fait mal au moins?"
Je préférai tout de même poser la question. Sinon la conversation aurait pu retomber et puis même si l'herbe était plutôt tendre il aurait pu tomber sur un caillou ou se tordre la cheville. Puis, je commençais à chercher des traits familiers chez le jeune homme. J'avais beau être nouvelle en ville, j'étais toujours en train de m'intéresser aux gens de Watson Lake et comme je semblais être, avec Keith, la nouvelle attraction de la ville je tentais au maximum de retenir les nouvelles têtes que je voyais... mais le jeune homme ne me disait rien. Je ne me souvenais pas l'avoir croisé en ville et j'étais au moins persuadé qu'il n'était pas au lycée. De toute façon il n'avait pas la tête d'un lycéen.
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| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: L'appel de la nature. [Jefferson] Ven 6 Mar - 1:54 | |
| De beaux décors, voilà ce qui vraiment me retiendraient certainement ici. J'étais venu plein de préjugés et de doute sur cet endroit. Pensant à un trou perdu où chasser le caribou serait la seule et unique chose possible à faire. J'avais tort et très honnêtement j'étais content d'avoir eu tort, l'endroit était absolument magnifique. Sans compter les gens qui habitaient, tous avaient un sourire, tous étaient particulièrement sympathiques. J'avais entendu du bien sur les canadiens, de là à ce qu'ils soient aussi gentils et sympathiques, je ne l'avais jamais imaginé, j'avais eu tort de toutes façons car tous avaient été d'une absolue gentillesse avec moi quand j'arrivais. Ca faisait un peu plus de trois ans que j'étais là, je n'avais jamais ressenti le besoin de chasser le caribou pour ne pas m'ennuyer! Finalement c'était mieux que je l'avais pensé, mieux que je l'avais imaginé, tout simplement mieux que l'image que je m'étais fais de cet endroit. Après tout, le Yukon avait tout pour ne pas attirer les étrangers. Un climat pas forcément ensoleillé, des températures rarement particulièrement chaudes, de la pluie, cela semblait Londres en pire. Pourtant quand on y était, on ouvrait les yeux sur un monde nouveau, un monde plus beau qu'autour, plus beau que celui d'où on vient. J'avais pour ainsi dire toujours été un citadin, peut-être cela aidait-il que je me sente tout particulièrement bien dans cette forêt? Je ne savais pas trop, en tous les cas j'appréciais cet endroit. Les paysages étaient absolument somptueux. Je n'avais jamais particulièrement été un adepte de la photographie, je trouvais cela un passe-temps particulièrement divertissant. Depuis que j'étais ici, chaque sortie que je faisais, je n'hésitais absolument jamais à prendre mon appareil. Je m'égarais parfois un peu dans les bois, d'où la boussole et la carte devenue indispensable apparemment. Je trouvais des endroits tout particulièrement agréables à photographier sans le vouloir. Et que surement je ne trouverais plus jamais si je ne les marquais sur la carte.
La véritable question à se poser dans l'immédiat de la chose était: Quelles étaient les probabilités que me promenant au hasard des chemins dans la forêt, je puisse trébucher dans les pieds d'une demoiselle par faute d'attention? Je dirais qu'on frôlait le zéro absolu, mais j'étais l'exception qui confirme la règle n'était-il pas? J'avais senti les pieds de la demoiselle contre mes talons un peu tard, quelle idée aussi que de marcher à l'envers! Ce qui avait entrainé une logique et soudainement devenue inéluctable chute. Le sol se rapprocha rapidement, et je tombais d'abord sur les fesses, puis sur le dos entrainé par mon élan. Je m'étais retenu d'éclater de rire, la demoiselle m'aurait certainement pris pour un fou. Enfin plus que je ne devais déjà le paraitre à me promener seul dans la forêt. D'ailleurs en parlant de ça, je n'étais pas vraiment le seul à être seul au milieu de la forêt! La demoiselle également. Bon évidemment lui faire la morale était difficile, d'autant que je doute qu'elle n'écoute ce que je pouvais lui dire. Me présenter comme procureur à mon âge ne faisait pas vraiment sérieux peu me croyait, alors expliquer ça à la demoiselle. Enfin lui expliquer ça, pour qu'elle comprenne un peu que j'en sache un rien plus que la moyenne sur les étranges meurtres occasionnés dans la forêt. Elle me sourit comme je souriais pour ne pas rire. Je souris encore plus à ce qu'elle disait, en effet, c'était bien plus que surprenant et carrément improbable que cela n'arrive! Mais pourtant, c'était arrivé! Je lui répondis:
- Ne vous inquiétez pas pour moi, les coups j'ai l'habitude. Alors une petite chute, très honnêtement, je ne suis pas à ça près. C'est vrai que de tomber sur quelqu'un dans la forêt est plus que improbable vu combien elles sont vastes. Je ne sais pas ce qui est le plus surprenant en faites. Le fait qu'une demoiselle soit seule dans une forêt connu pour disons être dangereuses et le fait de tomber sur pieds. Je m'appelle Jefferson Ness, mais Jeff suffira... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: L'appel de la nature. [Jefferson] Dim 8 Mar - 19:18 | |
| Je tentais de remettre de l'ordre dans mes pensées, de les organiser. Si seulement il était possible de contrôler son esprit je l'aurais fait volontiers. Je n'aimais pas les souvenirs, je n'aimais pas me rappeler et j'aimais encore moins quand le passé se montrait à moi sous sa pire forme. Avec le temps j'avais tendance à oublier les bons souvenirs pour ne garder que les mauvais, les pires et les plus tenaces. Un bruit pouvait à tout moment faire ressurgir en moins ce que je tentais d'étouffer: ma présence ici. Certes j'adorais les paysages qui s'offraient à moi et la région était plus belle que dans mes souvenirs mais si j'étais ici ce n'était pas pour retrouver mon père. Sean était un père parfait, un peu absent il n'avait pas souvent tenté de nous parler mais avec Keith comment en avoir envie? Non, j'avais atterri à Watson Lake pour fuir cette mort. Devenu trop familière, cette odeur d'hôpital que j'avais l'impression de retrouver sur toutes mes fringues, l'évolution de la maladie. C'était ça que je tentais de noyer dans la rivière ce matin là. Au moins, ici, je n'avais aucun lieu qui me rattachait à ma mère, rien qui puisse me faire souffrir et me rappeler des scènes trop éprouvantes. Rien que des arbres pour remplacer les grattes-ciels et des rivières pour les axes routiers, une population divisée par cent minimum. Tout pour se reconstruire, c'est ce qu'Ely m'avait dit mais je savais que c'était surtout le temps qui m'aiderait.
Alors, combien de chances de tomber sur quelqu'un ici? Très peu, minimes voir même carrément inespérées mais le jeune homme brun aux yeux étonnement bleus était bien assis à côté de moi. Il n'avait rien d'une allusion ou alors j'étais plus douée que je ne le pensais. C'était au moins ça l'avantage ici, rencontrer des gens qui finissait vite par devenir familier, proche même parfois. A New York, vous n'êtes jamais seuls et les gens restent dans leur bulle. On parle rarement aux inconnus, alors de nature sociable c'était un paradis social ici pour moi. Je tentais de cacher mon amusement et de paraitre plus sérieuse mais un sourire me trahit et se perdit rapidement sur mes lèvres pendant qu'il me disait qu'il était habitué aux coups. J'aurais pu être étonnée par une telle phrase mais elle m'amusa juste un peu plus. J'imaginais mal le jeune homme se faire frapper régulièrement par sa copine et je ne doutais pas une seconde que s'il le voulait mettre quelqu'un au tapis ne devait pas être très compliqué pour lui. Mais il se présenta et j'oubliais donc rapidement les délires de mon esprit pour me concentrer sur son nom et tenter de l'imprimer avec son visage au traits fins et réguliers. Il avait la peau très blanche et j'aurais pu en paraitre presque effrayé si ses yeux n'étaient pas aussi bleus que la rivière qui passait à côté. Je me surpris à l'imaginer avec cette beauté singulière à tous les vampires. Il aurait sans aucun doute attrapé dans son filet n'importe quelle jeune femme, je n'en doutais pas une seule seconde. Je dus me répéter son nom et son prénom au moins cinq ou six fois pour tenter de l'imprimer. Je n'avais aucune mémoire pour me rappeler des gens et je confondais toujours les prénoms.
"_ Eh bien enchantée Jeff. Moi c'est Jenna, Jenna Matthew. Les bois sont dangeureux? Du moment qu'on tombe sur les bonnes personnes ça va... D'ailleurs vous avez eu de la chance, je ne vous avais pas entendu et j'aurais pu me mettre à hurler, pour peu que la Milice passe dans le coin..."
Je tentais de dissimuler un autre regard. Moi et mon humour vaseux, il aurait mieux valu que je me taise mais les mots s'étaient échappés et je savais que si je rajoutais autre chose je passerais définitivement pour une folle. Mieux valait que j'arrête là. J'étais cependant soulagée de voir qu'il ne me connaissait pas. C'était un vrai bonheur d'avoir à me présenter. Un exercice qu'il ne mettait plus donner de faire depuis quelque temps maintenant. Je n'avait jamais été "populaire" comme on dit. Toujours la fille qui passe inaperçue et qui s'entoure de deux trois amis suffisamment proches d'elle. Quand j'étais arrivée ici, à croire que le cirque n'était pas passé depuis longtemps, Keith et moi étions les nouvelles attractions de la ville. Je me mis alors à penser que peut-être Jeff ne vivait pas ici. Bref, il m'avait au moins permis de me sentir franchement banale, chose dont j'avais vraiment besoin.
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| | | Jefferson Ness
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| Sujet: Re: L'appel de la nature. [Jefferson] Dim 8 Mar - 21:33 | |
| Oublier mon travail, voilà une des raisons qui me poussaient à venir me promener dans la forêt. Puis il y avait aussi ce besoin que je ressentais de visiter ces lieux offerts par le Yukon. Tant de choses étaient tellement belles à voir ici au Yukon. Il suffisait de s'écarter un peu des chemins pour que tout s'oublie. Les décors semblaient un refuge de l'esprit. Tout semblait mener à un décor nouveau, un décor différent. Plus beau plus somptueux encore. Je ne parlais pas là forcément que de ce que la nature pouvait offrir à voir, mais bien de ce que l'on pouvait ressentir soi-même en se promenant dans ce genre de décor. Je parlais de ce qu'on ressentait intérieurement. C'était peut-être intéressant, mais j'avais tendance à comparer ce que l'on pouvait ressentir avec la nature. Ainsi les jours où tout allait bien et tout était au mieux pour moi était vue d'un sommet sur une superbe vallée, le tout noyé sous un agréable soleil qui réchauffait doucement la peau. Le reste de ce que je pouvais ressentir était de l'eau plus où moins profonde. Pourquoi de l'eau plus ou moins profonde? Tout simplement c'était là une des peurs que je pouvais ressentir. Peur terrible en réalité. L'eau était une chose qui me terrifiait plus que tout, inexplicable peur en réalité. Peut-être avais-je un jour connu un problème avec de l'eau sans m'en souvenir, peut-être un traumatisme d'enfant. Je ne savais pas trop. Ironique car je savais nager, simplement j'avais peur de l'eau. Douche, baignoire, piscine ça passait. Lac, rivière, fleuve, mer, très peu pour moi merci. J'essaye d'arrêter.
En tous les cas, dans ces décors que je voyais, la dernière chose à laquelle je pensais c'était bien de trébucher sur des pieds en plein milieu de nul part! C'est vrai ça, il y a tellement de place dans la forêt entière et il faut que quelqu'un range ses pieds exactement où je passe! Ou alors il fallait vraiment qu'avec tout l'espace qu'il y a, je marche au seul et unique endroit où il ne faudrait pas que je marche! Un véritable comble! Bon maintenant il fallait se rendre compte des choses, c'était arrivé, peu importe qui était en tort, d'ailleurs c'était surement moi, mais après tout, cela ne changeait rien du tout. La demoiselle avait des cheveux particulièrement sombres et un visage plutôt très agréable à regarder. Une peau qui semblait somptueuse. Et un large sourire sur ce radieux visage n'était de toutes façons pour me faire penser autrement de la demoiselle. La demoiselle se présenta comme étant Jenna Matthews, ce nom ne me disait absolument rien. Elle dit que pour que les bois ne soient pas dangereux il suffisait de tomber sur les bonnes, effectivement ce n'était pas du tout faux. Il suffisait de ne croiser que les bonnes personnes, mais comment savoir vraiment qui était bon, qui ne l'était pas? Difficile de faire la différence entre une personne bien et une personne mauvaise si elle sait faire la part des choses pour se dissimuler derrière une fausse apparence. La demoiselle rajouta qu'elle aurait aussi pu crier desfois que la Milice passe par là. Je souris à cette hypothèse:
- Oh vous savez, la Police ne me fait pas trop peur. Vous savez, il arrive que les plus méchants aient les visages les plus anodins. Aujourd'hui vous avez en tout cas de la chance, comme vous l'avez dis il suffit de tomber sur les bonnes personnes. Ou que les bonnes personnes vous tombent dessus. Vous deviez avoir sacrément besoin de la ville pour venir dans un endroit aussi isolé. Des problèmes? | |
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